Chapitre 1 : Le compromis

⚠️ Attention, présence de langage grossier ⚠️

J'attendais. Depuis quelques heure, je restai dans ma cellule, en marchant de long en large. j'avais la pièce pour moi tout seul, il n'y avait encore personne, mais quelqu'un interrompu mes pensées. Un noir de mon âge fut déposé sans ménagement à coté de moi, et on se retrouva tous les deux, comme deux cons. Et comme parfois les cons peuvent s'associer, j'engageai la conversation :
    « Bienvenu au club ! La police n'est plus ce que c'était maintenant.
    - Eh ouai, me répond-il, s'ils commencent à cogiter, ils vont se griller les neurones. T'es ici pour quoi ?
    - Trafique de relaxant non-autorisé, et toi ?
    - Création de papier administratif illicite. Franchement, avec tout ce talent, on arrive toujours pas à avoir une vie normal, quelle chienne de vie !
    - Tu l'a dit bouffi. Je m'appelle Yves
    - Bertrand. J'habite à Chatenois, et toi ?
    - Sélestat »
Et s'en suivi une conversation où je parlais de tout et de rien avec mon nouvel ami de 1m91 et de 1 quintal de pur muscles. J'y découvre un camarade sensible, parfois timide, avec une histoire très similaire avec moi. Sauf que c'est son père qui était un acteur majeur de youporn.com et sa mère qui était partis faire la guerre avec les GI's. On s'amusait tellement de nos anecdotes que nous n'avions pas entendu le gardien arriver, et qui nous attendait. Il gueula :
    « Eh, les tapettes, on se calme ! Bertrand, tu es attendu au bureau du commissaire »

Je montrai Bertrand du doigt, comme pour lui dire "Bonne chance", et j'attendais encore, seul, une heure encore, jusqu'à ce que le gardien-policier me donne le même ordre que pour mon camarade. Je fus escorté jusqu'au bureau du commissaire, où on m'enleva les menottes. Ainsi commença l'interrogatoire :
    « Bonjour Monsieur Yves Baudet.
    - Cela vous fait rire, demande-je après un esquisse sur les lèvres du policiers.
    - Pas du tout, tu crois je suis là pour rigoler ?
    - Vous êtes là pour quoi alors ?
    - Je suis là pour punir les méchants, Mr Baudet.
    - Ca sera difficile de vous "auto-punir", à moins que vous soyez sadomasochiste.
    - Pour information, Mr le génie, l'âge d'or où policiers et criminels marchaient main dans la main est fini ! Tout le service a été purgé.
    - Et il a fallu plus de 10 ans pour qu'on s'aperçoive de la supercherie. Mais au final, nettoyer une porcherie fera toujours une porcherie.
    - Je te rappelle que tu es mineur, tu veux que j'appelle tes parents.
    - Oh, mais volontiers, répondit-je d'un large sourire. Vous trouverez sans doute mon père six pieds sous terre et ma mère doit tourner quelques films pour "monsieur" au USA que vous regardez tous les soirs. Et en plus, elle ne veut plus me parler. Alors je vous en pris, décrochez votre téléphone, monsieur le policier.
    - Ok, alors tu es livré à toi-même, et cela dure depuis combien de temps ?
    - Cela fera 4 ans bientôt.
    - Je comprend le pourquoi du comment, répondit le commissaire, en pinçant son menton avec le pouce et l'index de la mains droite.
    - Quoi, la plantation ? Ma mère me l'a laissé en héritage et je déteste jeter à la poubelle de la nourriture encore bonne.
    - Tu ne peux pas te la fermer, morveux. Tu sais où tu es ici ?
    - A Bakchich City ?
    - Non, tu es ici dans la merde, même si tu es mineur. Mais il y a un porte de sortie pour toi !
    - 200 euros ?
    - Quoi ?
    - Je ne les ai pas sur moi, mais je reviendrai dans une heure avec l'argent. C'est le tarif normal, non ?
    - Ouvre tes oreilles, car je ne le répéterai pas ! Il n'y a plus de flic corrompu ici. Le compromis dont je te parle, au vue du nombre de délinquants qui remplira bientôt les prisons, est que la ville de Sélestat, avec d'autres villes d'Alsace, veulent créer une compétition de foot qu'avec des délinquants, pour les remettre sur le droit chemin. C'est une initiative du ministère de la justice qui veux tester cette méthode dans notre région avant de l'étendre à la France entière. Ton casier sera encore vierge, il te faudra pointer une fois par semaine et suivre rigoureusement les règles. Si tu refuses, ou si tu ne respectes pas les règles qu'on t'indiquera, tu sera jugé comme un grand, avec des années de prisons et des milliers d'euros d'amandes minimum. Et cette argent, je te le conçois, deviendrait un pot-de-vin tout à fait légal. Alors, le gros dur, oui ou non ?
    - Vous voulez pas faire plutôt une équipe de basket ou de hand ? Le foot, ça craint !
    - C'est le foot, à prendre ou à laisser. Et pour info, Ton petit camarade, a accepté de faire partie de l'équipe en tant que gardien. Et ne réfléchit pas trop, il ne nous manque plus qu'un défenseur et un attaquant. Premier arrivé, premier servi, sinon, c'est aller en prison, sans passer par la case départ.
    - Ok, c'est bon, c'est bon, j'accepte l'invitation. Je prend la place d'attaquant.
    - Très bien, signe ici. Tu es invité demain aux stade découvert pour le briefing »

Je me résignai à signé deux petits paquets de feuilles agrafées, dont l'une m'était destiné, je récupérais mes affaires et je rentrai directement chez moi. A ma grande surprise, tous les habitants m'attendaient devant l'appartement du défunt propriétaire, au rez-de-chaussez. Tout le monde s'était inquiété que la police ait fait une véritable perquisition, et je dus alors raconter ma garde à vue. Je découvris ainsi à ma grande surprise que j'étais le seul à avoir était perquisitionné. Tout le monde rentra dans leurs appartements respectives et je regagnai aussi la mienne. Je découvris alors l'horreur : Tout l'appartement était sans dessus dessous. Le lit avait était retourné, les tiroirs aussi, et tout leurs contenues jonchaient le sol. Je trouva, à place de ma plantation, une pièce vide et dégueulassée par la terre traînée par les policiers. Il me fallu tout le restant de la journée pour tout nettoyer convenablement. Je constatai ainsi qu'une petite graine, qui venait de ma plantation, avait roulé sous un meuble. Je la remit dans un pot de fleur qui me restait en me disant que je n'avait peut-être pas tout perdu, en fin de compte, et que j'allais peut-être recommencer de zéro. Je l'arrosai et je la mis sur le petit balcon pour qu'elle prenne de la chaleur du soleil. Le point positif, c'est que ma facture d'électricité allait beaucoup chuter maintenant. Je me mis sur le canapé, et je regardai le film qu'offrait la Une. J'en profitai pour vérifier les papiers que l'on m'avait donné et je rallais rien qu'en voyant les modalités du contrat avec la police. J'étais obligé de venir une fois par semaine pour m'entrainer et une autres fois par semaine pour jouer avec 13 autres équipes de bras cassés. Il y avait Strasbourg, Colmar, Mulhouse, ... Et bien sûr, ce championnat est gratuit et non-lucratif. J'avais envie de participer à ce concours comme de me pendre, mais c'était ça ou la prison. Au moins, je serais libre de mes mouvements après 26 matchs, et un an de pointage au commissariat. Je m'endormis finalement devant un épisode de "Joséphine, ange gardien".
Le lendemain, je me levai tôt pour être au fameux rendez-vous de 9 h au stade. Il se trouvait à quelques pas de mon ancien collège et mon ancien lycée. Un stade qui est devenu inutile, en cause, l'agrandissement du complexe handballistique, comprenant en plus du terrain de hand couvert, un immense terrain de foot à découvert et un gigantesque parking. Selestat était devenu célèbre pour une équipe de hand qui faisait des étincelles et qui restait pendant des années au plus haut niveaux. Le surnom qu'on avait donné aux joueur était "les violets", dut à la couleur de leurs maillots. Toute la ville ne tournait qu'autour de cette équipe. Le terrain qu'on nous offrait, par contre, tombait à l'abandon, avec quelques herbes qui dépassaient et la peinture des barrières qui s'écaillait. Autour, une piste d'athlétisme orange servait encore aux étudiants et aux coureurs matinaux, quelques grands poteaux d'éclairages et un gradin pour une centaine de spectateur. De l'autre coté du terrains, deux courts de tennis, et deux autres petits terrains de foot, fait des même gravillons que la piste d'athlétisme, complétait l'espace restant. Je retrouvai Bertrand, qui me sauta dans les bras en me voyant. Il y avait aussi les neufs autres joueurs, du plus timide au plus bizarre. Je me présentai, et tout le monde fit de même, avec leurs "métiers". Il y avait deux voleurs (Mick et Nick), un voyeur (Greg) et une petite frappe (Dédé) en défense, un arnaqueur (James), trois trafiquants en milieu de terrain (David, Pépé et Dick) et un amateur d'image pedopornographique (Didi) m'aidaient en attaque. Et avec Bertrand dans les cage, nous étions une bonne équipe de connard. Nous avons été accueilli par une personne que l'on connaissait tous, malheureusement : L'ancien entraineur du RC Strasbourg, Gerard Meyer. Il avait réussi à désorganisé l'équipe de Strasbourg et la laisser tombé de la ligue 1 au plus bas de l'échelle. Avant de se faire renvoyer, il avait réussi à soutirer 100000 euros au club alsacien. Que ce soit lui qui entraînerait notre équipe ne voulait dire qu'une chose : Il s'était fait pincé et avait accepté lui aussi le fameux compromis. Quoi qu'il en soit, nous l'avons tous accueilli dépité. Il calma le jeu et s'adressa à son public comme un grand orateur, du moins, c'est ce qu'il pensait :
    « Messieurs, je vous présente maintenant votre entraineur, et cette entraineur, c'est moi. J'ai donc l'honneur de vous apprendre tous ce que je sais sur ce noble sport qu'est le football.
    - Et nous avons le déshonneur de vous écouter, connard, réparti Dédé
    - Si quelqu'un veux partir, sa cellule est ouverte pour lui.
    - Surtout pour toi Pédé, continua Didi.
    - Vos gueule, vous devez allégeance à votre entraineur »

Cette phrase tout a fait inopportune a eut pour effet de nous faire éclater de rire, tellement fort que l'employé qui nettoyait les courts de tennis de l'autre côté se retourna dans notre direction pour savoir se qui se passait. Il reprit :
    « Vous vous foutez de moi ?
    - Allégeance ? Depuis quand monsieur "l'ex entraineur du RCS qui s'est barré avec les biftons " est devenu le roi du monde, s'insurgea James.
    - Bon, on va monter dans les gradins pour les explications plus "technique" » continua, un peu refroidit, et pour noyer le poisson, Gerard.
Nous le suivions et nous montions les escaliers usés en béton pour accéder au gradins. Nous nous installions et Gerard commença à parler de foot "technique" : Qu'est qu'un but, un ballon, une cage, ..., jusqu'à ce que Bertrand réagisse :
    « Eh oh, le bouffon, on connait tes putain de règles, alors si c'est ça tes techniques, on préfère allez directement sur le terrain
    - Ok, on va voir si vous avez des bourses. on va faire deux équipes : Les trafiquants et les voleurs contre les autres. Allez hop hop hop, tout le monde sur le terrain ! »

On se dirigea vers les petits terrains de sport en terre battue. Le "match" devint du grand n'importe quoi. Personne ne savez jouer collectivement, et quand une personne avez le ballon, il fonçait vers le but sans réfléchir jusqu'à ce qu'il rencontre un obstacle. Le ballon n'arrivait jamais au but. Je n'arrivais pas à toucher à un ballon, et le demander était inutile. Au bout d'une demi-heure, l'entraineur interrompu cette mascarade et invita les joueurs à le rejoindre sur la barrière où il était adossé. Les fameuses barrières étaient à l'image du reste: Vieilli, cylindre, peint en blanc avec la peinture qui s'écaillait, désuet, inutile. Tout en chiquant du bout des lèvres une brindille d'ortie qu'il avait trouvait par terre, il nous engueula :
    « Vous ne connaissez pas quelque chose qui s'appellerai la collectivité, par hasard ?
    - Vous voulez dire le collectif, boss, l'interrompais-je
    - Oh toi, ta gueule, coupa Gérard. C'est la première fois que je vois des tapettes qui jouent au foot, et c'est pas beau à voir. Heureusement, je suis là pour apprendre à jouer en collectif »

Tout le monde fit la moue, mais Gérard n'y prêta pas attention. L'entraînement suivant fut une séance de pénalty tout a fait normal, même si cela n'avait rien à voir avec le jeu collectif. Bernard quand à lui, comme un gardien qu'il était, gardait des cages identiques que la barrière,. Les premières essais étaient soit trop faible, soit non-cadrée, soit les deux. Gérard intervint une fois de plus :
    « Mais vous pouvez pas faire des efforts, putain ?
    - Vous n'avez qu'a nous montrer, boss. Vous êtes ici pour ça, non, répondit Bertrand, attendant d'intervenir vraiment dans ces cages.
    - Et en voila une bonne idée. Admirez l'artiste ! »

Il se mit en position, le gardien aussi. Il tira un véritable missile. Bernard ne réfléchissait pas à deux fois, plongeant littéralement, mains tendu, pour tenter de rattraper la balle. Mais ce dernier tapa avec violence la transversale sur la gauche, dans un grand bruit de métal. Le ballon retomba mollement dans le petit filet du haut, et n'avait réussi qu'a enlever un peu plus la peinture.
    « J'ai étais gêné par le vent, conclu rapidement Gerard. »

Tout le monde regarda les arbres alentours, en quêtes de brise, mais rien. Aprés ce cuisant échec, je fus le prochain à tirer. Je savais un peu frapper dans un ballon, même si je n'avais pratiquement pas tiré au collège et au lycée à l'époque. Je bougeai le pied droit avant de tirer, comme un réflexe. Je regardais le coin en haut à droite pour viser, je pris de l'élan, mais juste avant tirer, je changeai d'avis. Cela se traduisit par un contre-pied magistral, et par un ballon sur le coin en bas à gauche. Le ballon s'écrasa au font des filets usés par le temps, et Bertrand dut se rendre à l'évidence : Il été vaincu sur ce coup-là. Il s'était rué sur le coin que j'avais observé et ne put qu'observer le ballon du coin de l'oeil. Les autres coéquipiers se rua sur moi pour me féliciter, et je crus même entendre dans le brouhaha Gérard lâcher un "pas mal". Les deux derniers à passer essayèrent de me refaire, mais sans succès. Ainsi s'acheva cette session pas si catastrophique, de tir au but. Nous suivions le coach, revenant jusqu'au gradin, et ce dernier nous expliqua les modalités du premier match, sa brindille sur les lèvres :
    « Bon, mes loulous, on commence les hostilités en extérieur à Obernai. Pour tous les matchs en extérieur, rendez-vous devant la gendarmerie à 15h, un mini-bus de la gendarmerie vous emmènera dans les différentes villes. Pour les matchs à domiciles, rendez-vous ici avant 16h, car tous les matchs commencent dans ces eaux-là. On aura en tout 26 matchs : 13 allés et 13 retours. Pour le classement, c'est comme en ligue 1 : une victoire vaut 3 points, un nul, 1 point, et une défaite, zéro. Et dans le cas d'une égalité de points, c'est la différence entre le les buts inscrits et les but concédés qui fait...la différence. Vous avez tous compris ?
    - Compris chef, nous avions répondu en coeur.
    - Boss, on a de la compagnie, continua Dédé. »

Il pointa du doigt une équipe de France 3 Alsace, s'avançant vers les gradins, avec leurs matériels . En les voyants, Gérard cracha sa brindille et nous rassura :
    « Restez ici, je m'occupe de tout. »

Il alla discuter avec les journalistes, qui avaient déjà posé tous leurs matériels au pied des gradins, tandis que nous parlions entre nous sur ce premier match. Gérard arriva à se débarrasser des média en quelques minutes et tandis que ces derniers faisaient encore quelques plans du terrains et des gradins, il conclu :
    « Rendez-vous dans deux jours à la gendarmerie, à 15h pétante, pour notre premier match. Pour les retardataires, il y aura encore de la place en prison. Allez zou ! »

Tout le monde quittèrent les gradins, et refusèrent les demandes d'interviews des journalistes encore présents. Nous nous retrouvions dehors, et nous allions trinquer dans un bar, qui s'appelait "Le Lion", à deux pâtés de maisons, pour fêter la création d'une nouvelle équipe.
Le bar montrait son nom sur un store beige, mais sinon, rien n'indiquait qu'un bar se trouvait ici. Le nom proviendrait d'un exploit qu'avait fait le grand-père du gérant actuel en Afrique. Ce bar se trouvait entre un prestataire d'assurance et une habitation typiquement alsacienne à colombages. Pourtant, malgré sa discrétion géographique, ce bar était très populaire en ville et tournait bien. Vue de l'extérieur, il ressemblait à un bistrot, mais l'intérieur nous faisait plongé dans un pub anglais, aux couleurs et aux boiseries chaudes. L'établissement ne comptait qu'une dizaine de table de bar, mais nous trouvions tout de même un espace pour nous onze. Un large canapé rouge pourpre dans le coins accueillit nos fesse et nous commandions chacun une bière local. Nous trinquons tous à une liberté retrouvé, à la première équipe de foot de Sélestat, mais aussi à une nouvelle amitié entre salopards. Mais les premières interrogations arrivèrent rapidement :
    « Vous pensez qu'on a une chance contre les autres équipes, lança Mick. Surtout avec le coach qu'on a, c'est vraiment se flinguer le pied.
    - T'inquiètes, rassura Bertrand, les autres équipes sont comme nous, des bras cassés. Et si Yves nous fait encore un tir comme à l'entrainement, et si je couvre mes cages, les autres n'ont aucunes chances.
    - C'est sûr, confirma Nick. On va pas baisser les bras alors qu'on a même encore commencé ! Et puis, notre entraineur, c'est mieux que rien. De toute façon, on s'en fout du résultat : Certes, c'est mieux de gagner, mais dans 26 semaines, on sera entièrement libre, sans devoir rendre des compte aux flics, alors du calme les mecs ! »
Cette conclusion fit plaisir à tout le monde, et on discuta de tout et de rien. Et petit à petit, notre tablé diminua jusqu'à ce qu'il ne reste que moi et Bertrand. Nous profitions d'être que tout les deux pour raconter l'entrevue avec l'inspecteur. Bertrand avait reçu le même sermon que moi. Finalement, il s'en alla lui aussi, après, m'avoir broyer la main en me la serrant. Je restai encore un peu, remuant mon fond de bière, et après l'avoir fini cul sec, je payai ma consommation, et comme mes nouveaux ami, je m'éclipsais .
Je retrouvai mon appartement en début d'après-midi, comme je l'avais quitté le matin. Je m'écroulais sur le canapé et je regardai le plafonds. Je pensais à l'avenir. Même si je ne risquais pratiquement plus de poursuite judiciaire, je savais que les flics allaient quand même garder un oeil sur moi. Ce qui voudrait dire que je ne pouvais plus rien faire de répréhensible, car je n'aurais pas de troisième chance. Par contre, si j'arrête le trafic de cannabis, plus d'argent, et la vie deviendrait plus compliqué. En plus que je ne pouvais plus compté sur les allocations. En parlant de ma mère à l'inspecteur, il allait faire le nécessaire pour me les supprimer. Et avec 700 euros par moi du boulot, il faudrait se serrer la ceinture, même si pour le moment, je ne payais pas de loyer. Le locataire du 5ème établissait dans l'ombres de fausses quittances de loyer sans avoir de paiement en retour. Au moins, j'espérais que l'intervention de la police n'allait pas mettre en péril tous les autres trafiques des habitants. J'allais passer à table quand une personne frappa à la porte. Méfiant, je regarda au judas quand je reconnu mon voisin du dessus. J'ouvris la porte laissa rentrer mon visiteur, mais avant de le faire, il me demanda :
    « Tu n'a pas encore mangé ?
    - Non, j'allais le faire, je lui répondis non sans surprise »
Pour toute réponse, il mit ses deux index dans la bouche et sifflât dans le couloir. En moins de deux minutes, montre en main, mon salon était aménagé de telle sorte que tout l'immeuble puisse manger chez moi. On apporta des tables, des chaises, des nappes de fortunes, des assiettes et des couverts en plastiques. En plus de ça, tout le monde avait fait quelques chose à manger : Une salade garnie, une paella, une choucroute, bien entendu, et une tarte tatin, tous cela fait-maison, ainsi que quelques bonne bouteille de gewurztraminer acheté sous le manteau. Pendant le repas, j'eus le droit aux questions concernants mon interpellation, inquiet pour moi, mais aussi pour eux. Je les rassurai donc, leurs expliquants que l'inspecteur ne m'avait pas interroger sur autres choses, et que j'avais signé un espèce de contrat avec la police. Ils furent surpris et heureux d'apprendre les "modalités" de ce compromis. Et au insistance de l'assistance, je décrivis le premier entrainement, l'entraineur, ainsi que mon petit exploit. Tout le monde fut content que Sélestat ait enfin une équipe de foot, même si cette équipe était constituée de délinquants. Par contre, ils n'en revenaient pas que l'ex entraineur de Strasbourg était soudainement réapparu après tant d'années. Après le dessert et un rapide coup de ménage, je me retrouvai de nouveau seul, mais j'avais retrouvé le sourire. Je partis l'après-midi pour le boulot. Comme c'était au black, je pouvais y aller n'importe quand dans la journée, tant que je fais mes 4 heures dans la journée. Les quatre heures me paressaient plus longue que d'habitude, car j'avais eus la tête ailleurs durant tout le travail. Je ne savais pas pourquoi, mais pour la première fois, je n'avais plus envie de travailler. Je rentrai au final vers 18h pour le dîner. Je regardai la télévision, surtout à 19h pour voir France 3 Alsace, pour voir si quelque chose serait diffusé sur tout cela. Effectivement, un reportage était consacré sur "le Contrat". La voix off expliqua pendant que le reportage avançait :
    « L'Alsace est devenu aujourd'hui une région-test pour une nouvelle méthode de réinsertion des délinquants. Avec l'appuie de la ministre de la justice, des personnes coupables de petits délits n'excédant pas 5 ans se voient offrir, à la place de leurs peines de prison et de leurs amendes, une place dans une équipe de foot crée pour l'occasion. Strasbourg, Colmar, et 12 autres villes, se voient donc offrir une nouvelle équipe un peu spécial, pour un championnat un peu spécial. Ce championnat fonctionne avec des match aller et des match retour. Mais la comparaison avec les différentes ligues de foot s'arrête là, car le vainqueur ne gagera pas d'argent. Aujourd'hui, ni la ministre, ni le préfet n'ont voulu répondre à nos questions, tant que ce test ne sera pas concluant. Les entraineurs et les joueurs n'échappent pas à la règle, au vu du nouvel entraineur de foot de Sélestat, Gérard Meyer, l'ex entraineur controversé de RCS.»

Je ne pus m'empêcher de sourire à ce reportage, surtout quand Gérard essayait pathétiquement de couvrir l'objectif de la caméra avec sa main. J'étais si fatigué que je ne pus regarder le film qui suivait, je m'endormis comme une masse devant la télévision.
Le jour suivant, le travail aux supermarché étais encore devenu insipide pour moi. Je le fis quand même, en gardant le sourire, et l'après-midi, je m'occupai de l'habitat, je me relaxai devant la télévision et je fini la journée avec une seul pensée : Demain, au commissariat, à 15h, pour notre premier match.

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