Balançerine

J'avais l'impression de flotter dans un temple. Le brouillard épais m'empêchait de me voir en entier. Des troncs irréguliers surgissaient régulièrement près ou devant moi. Je marchais au hasard. Je ris ;il fut étouffé. Un rire cristallin, transperçant le mur de la brume, retentit, comme un écho purifié. Je me figeai. Je voulais savoir d'où ce rire. J'attendis de longues minutes dans l'humidité, en vain. Maussade, je repris ma marche. Sous mes pieds nus, la mousse était mouillée et froide. J'entendais les branches des arbres craquer, loin au-dessus de moi. Mais soudain, s'enroulant autour de moi tel un serpent, une voix claire, aérienne, comme une source glacée, apparut. Je me dirigeais vers l'origine de ce chant envoutant.

Après un temps oublié, j'arrivai à un endroit où la brume était moins dense. Proche de moi, de dos, assise sur une balançoire aux cordes ornées de lierre et de ronces, une jeune fille, la tête tournée vers le ciel. Elle était vêtue d'une robe légère, entre la pâle et le bleu clair. Dans es cheveux, un lys blanc. Je m'approchai.

Juste au moment où j'allai la saluer, elle s'arrêta de chanter. Je me statufiai. De sa main droite, elle pencha un miroir vers moi. Nos deux visages se firent face. Ses yeux étaient vides, cerclés de noir, de lourdes larmes bleutées coulaient sur ses joues. Elle se mit à se balancer, ses yeux toujours plantés dans les miens. Très vite, elle se mit à apparaître et disparaître dans le brouillard. Finalement, la balançoire revint vide. Elle avait été effacée.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top