Chapitre II

Un gémissement échappa à Hugo, qui serrait les cheveux roux entre ses doigts fins, et il appuya sur la tête qui se trouvait entre ses jambes. Son esprit était perdu dans les affres de l'alcool et du plaisir que lui donnait cette bouche si bien faite autour de son sexe enveloppé d'un préservatif. Il ne faisait plus vraiment attention ni à l'endroit où il se trouvait ni à comment il y était arrivé. Il se souvenait avoir dansé avec son mystérieux barman aux yeux miels pendant une vingtaine de minutes, puis d'avoir bu un cocktail en discutant avec ce dernier, avant de se retrouver ici, une bouche avide en train de l'avaler tout entier. Il tenta de rectifier un peu sa position inconfortable contre la porte des toilettes, couinant légèrement en sentant d'habiles doigts se glisser sous sa chemise pour caresser le bas de son ventre plat bouillant de désir.

— Attends... je... je ne sais même pas, tenta-t-il de dire, à bout de souffle. Il sentait la fin arriver.

— Tais-toi, à la fin, tu réfléchis beaucoup trop, soupira le roux en le lâchant.

— Tu comprends pas... C'est ma première fo-mm !

Hugo ouvrit de grands yeux quand le garçon aux yeux miels retira les deux doigts qu'il avait enfoncés sans douceur dans sa bouche pour le faire taire. Le barman retira le foulard vert qui nouait la chemise du pauvre étudiant, totalement perdu, et le noua autour de la bouche de ce dernier.

— Mm !!

— Quoi ? Tu es chiant, tu parles tout le temps et tu réfléchis trop. Laisse-toi aller, un peu. Je vais te faire du bien...

Si les yeux du bruns avaient pu lancer des éclairs, ils auraient foudroyé le roux sur place. Mais ce dernier sembla ne pas s'en formaliser et reprit son labeur en se délectant des gémissements de plaisir étouffés que poussait l'autre. En même temps qu'il le suçait avec application, il glissa ses doigts vers son intimité et la titilla avec. Hugo aurait aimé lui crier que c'était trop étrange mais le bâillon l'en empêcha. Et ça commença à le faire paniquer. Il tira furieusement sur la tignasse rousse, les larmes aux yeux, et le barman se redressa en claquant la langue sur son palais.

— Quoi, demanda-t-il sèchement en lui retirant le foulard.

— Je suis vierge ! 

— Ah, petit agneau, je le sais ça... dans d'autres circonstances je t'aurai pris sur un lit mais là j'en ai pas à disposition.

— Je veux pas le faire avec un inconnu, s'exclama le plus jeune.

Le roux le relâcha avec un soupir. Hugo fut fier d'avoir encore la présence d'esprit de refuser les avances de son partenaire, même si les raisons n'étaient pas tout à fait vraies. Il ne l'avait jamais fait avec un garçon. Il ne s'était jamais senti attiré par un garçon. Et il avait peur d'admettre que le barman lui plaisait plus que de raisons. Sa fierté fut cependant de courte durée car une lueur furieuse brilla dans les yeux miels. Il se retrouva collé contre la porte, une main entourant son cou juste assez pour lui permettre d'avoir une respiration sifflante.

— J'ai envie de toi, tout de suite maintenant. Mais si tu veux je vais te proposer un petit jeu pour découvrir mon identité ensuite, ok ?

— Ou-oui... Tu... me promets qu'on va... se... se re-revoir ?

Hugo se sentait... étrange. Apeuré et excité par ce ton autoritaire et cette main qui pouvait le tuer à tout moment en appuyant un peu plus fort. Jamais il n'avait autant eu envie de faire l'amour à quelqu'un, même Axelle, et il sentait qu'il allait dérailler dans les minutes qui suivaient. Surtout si son compagnon lui proposait un jeu. Il était joueur et beaucoup trop curieux, il ne pouvait que céder...

— Tu m'écoutes là ?

— Hein ?

— Ok... je reprends mes explications, donc. Je vais te donner mon numéro, et tu devras deviner qui je suis avant la fin du mois. Compris ? Et si tu te devines, je te promets qu'on se reverra...

— C-compris...

Le barman lui fit un grand sourire, les yeux miels pétillants de désir et de malice. Il passa doucement sa main libre à l'arrière de la tête de l'étudiant pour défaire le nœud du masque qui tomba mollement à leurs pieds. Il retint Hugo quand ce dernier tenta de faire de même et, la main toujours enroulé autour de sa gorge pour le maintenir bien sagement collé à la porte, il commença à embrasser sa mâchoire. Avec sa main libre, il fit descendre son pantalon et son boxer jusque ses chevilles. Il se pressa ensuite contre le corps du brun qui gémit de plaisir quand son sexe encore en érection se retrouva compressé entre leurs ventres. Le roux rigola légèrement en s'amusant à lui laisser d'énormes suçons sur le cou et la clavicule. Il glissa les doigts de cette même main sur son intimité pour le caresser sensuellement. Son index pénétra lentement dans l'anus de l'étudiant en droit qui se tortilla légèrement d'inconfort en couinant. Le barman ne put s'empêcher de le trouver adorable alors qu'il essayait de retrouver de l'air quand il gigotait un peu trop et qu'il finissait par s'étouffer à cause de son autre main. Il commença alors à préparer en toute quiétude le jeune homme sur lequel il avait jeté son dévolu pour ce soir. Il ne comptait pas véritablement le revoir, mais si lui donner son numéro pouvait lui permettre de tirer son coup alors il le ferait et le jetterait dès qu'il en aurait marre.

Hugo, les mains accrochées à la veste blanche du barman, gémit légèrement de douleur quand ce dernier enfonça un nouveau doigt en lui pour exécuter des mouvements de ciseaux afin de bien détendre ses chairs. Ce ne fut que lorsque l'étudiant lui en réclama plus d'une voix sifflante qu'il préféra s'occuper de chercher sa prostate en repliant les doigts, lui arrachant un cri quand il parvint à l'atteindre. Le jeune homme se cambra, toussa lorsqu'il manqua de s'étouffer et replaça son dos contre la porte en bois en poussant des petits gémissements de plaisir qu'il essayait tant bien que mal d'atténuer en se mordant la lèvre. Cela fit naître un immense sourire sur le visage du roux qui continua de le toucher pendant de longues minutes jusqu'à ce qu'il commence à aller de lui-même s'empaler sur ses doigts. Ce fut à ce moment qu'il décida de les retirer et de relâcher le cou du brun pour le tourner et le plaquer sans douceur contre la porte des toilettes. Il coinça ses poignets au dessus de sa tête d'une main afin de le forcer à se cambrer tandis que de l'autre il prenait un préservatif dans sa poche et baissait ses vêtements pour l'enfiler habilement sur son sexe.

— D-doucement... s'il te plait...

— Je vais faire ce que je peux... parce que ton cul ne donne pas du tout envie d'y aller doucement, petit agneau.

La protestation de Hugo fut coupée par un gémissement de douleur alors que le barman commençait à faire pénétrer le bout de son sexe dans son intimité. Le plus jeune avait l'impression qu'il était en train de le déchirer en deux, sauf qu'il n'avait pas envie que ça s'arrête. Il sentait bien qu'il n'était pas au bout de ses peines et que son mystérieux Prince n'allait pas attendre bien sagement qu'il le laisse avancer millimètre par millimètre. Ce dernier le lui confirma d'ailleurs bien assez vite en continuant d'entrer en lui sans se stopper malgré ses multiples grimaces.

— C'est bon, petit agneau, je suis au bout. Calme-toi maintenant...

— Je... J'ai mal...

— Je sais... C'est normal pour une première fois. Mais il valait mieux que j'y aille d'un seul coup, autrement on aurait jamais réussi, chuchota le roux au creux de son oreille, remontant sa chemise pour caresser son dos et ses hanches.

— Lai-laisse-moi au moins le temps de m'habituer, maintenant, haleta l'étudiant en fermant les yeux et en appuyant sa tête sur le bois de la porte.

Derrière lui, le barman grimaça. Il se força donc à patienter, son sexe gonflé par le désir se délectant simplement des petites contractions qu'exerçait l'anus délicieusement serré autour de lui. Hugo lui donna le feu vert par un petit mouvement de hanche, lui arrachant au passage un couinement de plaisir et de surprise. Il commença donc de petits va-et-vient en lui, juste assez pour commencer à lui faire ressentir du plaisir et chercher sa prostate. Quand le brun poussa un cri un peu plus puissant que les autres dénué de toute trace de douleur, il se retira entièrement pour le pénétrer d'un coup sec et buter directement contre la sensible boule de nerfs. L'étudiant ne pouvait pas retenir ses cris et ses gémissements alors que le roux le pilonnait sans aucune douceur, allant au plus profond de lui. Il serrait les poings, se cambrait, pleurait, et peu à peu, atteignait un nuage cotonneux encore plus agréable que celui que lui avait créé l'alcool un peu plus tôt. Entre deux couinements de plaisir, il fit comprendre au barman qu'il n'en pouvait plus et jouit dans le préservatif, bénissant son partenaire de le lui avoir enfilé lors de sa fellation, dans un petit cri très peu viril qui le surprit lui-même. Le plus vieux fit encore quelques mouvements avant de le rejoindre, achevé par les muscles qui s'étaient resserrés autour de sa hampe. Ils reprirent leur souffle sans se séparer, le roux glissant son visage toujours masqué dans le cou du plus jeune qui demanda :

— Ce... c'était pas... juste pour ce soir, hein ?

— Fallait s'inquiéter... avant, rigola légèrement le garçon aux yeux miels mais il se reprit rapidement en voyant du coin de l'œil Hugo pâlir, tout dépend si tu trouves mon identité dans le temps imparti, petit agneau...

— A-Ah... Donne-moi un indice...

— Demain, quand tu auras un peu repris tes esprits, chuchota-t-il en se retirant lentement.

L'étudiant poussa un petit gémissement de douleur et se retourna pour regarder son inconnu jeter le préservatif et se rhabiller. Ce dernier le fit ensuite s'asseoir et l'aida à faire de même. Puis il prit son téléphone pour y entrer son numéro avant de sortir de la cabine en lui demandant de ne pas bouger le temps qu'il lui ramène ses amis. Le brun n'osa pas protester et observa la silhouette musclée s'éloigner de lui sans un mot, soudain extrêmement fatigué. Il s'endormit ainsi, fatigué par les insomnies et tous les événements qui venaient de secouer sa petite vie bien rangée.

Et il rêva d'un homme aux cheveux cuivrés et aux yeux miels qui le regardait dans la pénombre...

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