Votre 1er rendez-vous
Sorry d'avoir autant tarder à poster ce chapitre ! J'étais pas mal occupée par les cours et mon inspi était partie au Pôle Nord pour avoir des vacances avec le Père Noël... Bref ! Bonne lecture ^^
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Sept jours se sont écoulés depuis mes retrouvailles avec mon frère. Nous nous voyons tous les jours, à la fin des cours de Keigo. Suivant nos envies, nous allons dans des cafés, des bars (sodas uniquement pour le mineur), des parcs ou chez moi. Nous parlons de tout et de rien, nous nous racontons nos vies, nos journées; nous rattrapons encore le temps perdu. J'ai retrouvé cette complicité que j'avais avec le jeune héros et avec elle, cette joie que j'avais de l'embêter. Mon jeu préféré est de souffler sur son visage et de regarder ses plumes se dresser sur ses ailes, un peu comme les poils d'un chat qui se hérissent sur sa peau. Keigo déteste ça, ça lui donne des frissons dans tout le corps et lui fait ressentir les mêmes choses que si quelqu'un le caressait. Mais il a trouvé un moyen de se venger en m'appelant "petite sœur"; malgré ses 17 ans, il me dépasse déjà et adore s'en vanter devant ma tête boudeuse.
J'aimerais revoir ma mère mais l'apprenti-héros pense que c'est une mauvaise idée. Certes, elle ne parle plus de moi et de mon père mais il pense qu'elle refoule juste ses sentiments pour éviter de mettre une mauvaise ambiance à la maison. Elle connait l'avis de son fils sur toute cette histoire et ne veut plus l'influencer. La rencontre avec ma génitrice n'est donc pas prévue pour tout de suite.
Côté boulot, je me suis facilement intégrée. Comme dans le Sud, un collègue m'a pris sous son aile et m'aide à me repérer dans ce nouvel environnement. Je me suis vite liée d'amitié avec ceux qui m'assistent dans mes opérations et j'ai déjà sauvé plusieurs vies. Comme je l'avais supposé, j'ai beaucoup plus de travail qu'avant. Je n'ai plus le temps de rêvasser entre chaque patient et je ne peux plus aller leur rendre visite durant mes pauses (qui sont quasiment inexistantes et très courtes). Malgré ce nouveau rythme très soutenu, je suis très contente de pouvoir exercer mon métier et de rendre les gens heureux en les sauvant.
Le point positif de travailler comme une malade est que les jours de congés sont plus nombreux et tombent plus souvent, comme aujourd'hui. Je me réveillée ce matin de bonne humeur. J'ai réfléchis réfléchis toute la soirée à un moyen de revoir la bombe blonde sans lui montrer un quelconque intérêt, mais à part être en danger -comme il l'avait dit-, je n'ai rien trouvé d'autre. Et je n'ai pas très envie de risquer ma vie, ce qui est plutôt compréhensif.
Malgré mon premier avis sur l'adulte impulsif, je me suis rendue compte durant cette semaine qu'il occupait constamment mes pensées. Et je sais -même si je n'en suis pas tout à fait sûre- qu'il ressent les mêmes choses que moi; il y a des signes qui ne trompent pas. Sa façon de me regarder, de me parler m'indique qu'il est certainement intéressé. Ses gestes aussi; une fois, alors que je rentrais chez moi et que lui était en patrouille, nous nous sommes croisés et nous nous sommes salué, moi en agitant ma main et en lui souriant et lui en me faisant seulement un signe de tête. C'était simple, juste un bonjour. Puis je me suis retournée pour regarder un passant et j'ai rencontré son regard rivé sur moi. Il s'est tout de suite remis à regarder devant lui quand il a compris que je l'avais pris la main dans le sac.
Me voilà donc devant les grandes portes de son agence. J'entre et salue la secrétaire en lui expliquant que j'aimerais rendre visite au héro populaire. Elle me répond qu'il n'est pas là et elle m'envoie dans le bureau d'Europa, la coéquipière du blond. Je me souviens d'elle, Bakugo l'avait mentionné à son réveil à l'hôpital l'année dernière. C'est une belle jeune femme, blonde, grande et habillée d'un costume assez simple. Je suis assez étonnée. Je ne pensais qu'il serait le genre à avoir de partenaires. Je le voyais plus bosser tout seul. Ce qui m'amène à une certaine conclusion: cette Europa doit être importante pour lui, ils sont peut-être même en couple. Mais ça ne me décourage pas pour autant. S'ils sont vraiment en couple, il me recalera et je rentrerai chez moi, et puis c'est tout. Je suis une personne plutôt ouverte qui n'a pas peur de l'échec. Et puis, ce ne sera pas la première fois que je me prends un râteau.
Je m'installe sur une chaise devant le bureau de la blonde et lui explique la raison de ma venue. Je ne détaille pas tout mais je lui fais comprendre que je suis là pour filer un rencard à son coéquipier. Sa réaction me montre tout de suite qu'elle ne sort pas avec le héros. Elle me regarde avec un sourire, me "scannant" de la tête aux pieds, comme pour juger si je suis assez bien pour son ami. Elle me donne même quelques conseils pour tenir tête au blond et nous finissons par rigoler toutes les deux, jusqu'à ce que la secrétaire vienne me chercher pour me prévenir de la présence de la bombe.
je sors du bureau d'Europa et retrouve Bakugo dans le hall d'entrée. Il est debout au milieu de la pièce, les bras croisés et tapant du pieds. Il semble être quelqu'un de très impatient. Je m'approche de lui, sourire au lèvres.
_La chirurgienne.
_En chair et en os !
_Qu'est-ce vous me voulez ? Je n'ai pas que ça à faire, je vous signale.
_Ça vous arrive de sourire et d'être gentil ?
_Oui, ça m'arrive. Vous venez juste pour me demander ça ?
_Non, je suis venue pour vous inviter à sortir, dis-je en lui tendant une carte de visite.
_Serait-ce un rencard ?
_Tout à fait.
Il lit l'adresse écrite sur la petite carte et relève les yeux sur moi avec un sourire en coin.
_Une maison hantée ?
_J'ai voulu faire dans l'originalité.
_Vous savez, je la connais aussi la tactique du "j'ai peur, je me jette dans ses bras musclés pour qu'il me protège". Et ça ne marchera pas avec moi.
_Hmm, en fait, je veux juste voir votre tête quand vous, vous avez peur. On vous voit tout le temps sûr de vous, affrontant sans crainte tout type de vilain. Alors je me suis demandé à quoi ressemblerait un visage tordu par la peur sur vous. Et ce serait encore plus satisfaisant si vous poussiez un petit cri, bien aiguë.
_Je vais vous faire ravaler votre petit air malin, dit-il en se penchant un peu pour que nos regards soient à la même hauteur. On se retrouve à 20h devant le bâtiment.
Sur ce, il remballe la carte et sort de son agence pour retourner travailler. Je sors aussi du bâtiment, un sourire aux lèvres. Il ne t*m'a pas repoussé et nos yeux lançaient tous les deux des éclairs de défis, annonçant une excellente soirée.
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Le moment est venu pour moi de te préparer. N'ayant pas envie de me casser la tête devant mon armoire, je décide tout simplement de porter ma tenue préférée. Une veste enfilée pour parer le petit vent du soir et un bonnet enfoncé sur la tête, et me voilà dans ma voiture, en route vers l'attraction qui me donnera des frissons. Je me gare sur le parking et retrouve Bakugo devant l'entrée du bâtiment.
_Vous êtes en retard, dit-il avec une mine renfrognée.
Douteuse, je regarde l'heure sur mon téléphone. Il me semblait être partie de façon à arriver cinq minutes plus tôt et l'horloge sur mon écran me le confirme. Je relève alors la tête vers le grand blond et énonce, fièrement et avec un petit sourire en coin:
_Non, c'est vous qui êtes en avance.
Comme guise de preuve, je lui colle presque ton écran sur le nez. Il le recule en râlant gentiment et m'invite à entrer la première. Nous nous retrouvons dans un hall sombre, éclairé par de simples ampoules ayant un effet vintage et n'éclairant pas totalement la pièce, laissant planer une ambiance mystérieuse et lugubre. Un employé maquillé en zombie apparaît derrière nous et nous débarrasse de nos manteaux avant de nous indiquer le comptoir. On nous y explique les règles et l'intrigue du jeu: un petit garçon a été capturé et enfermé dans un coffre et notre but sera de récupérer les numéros cachés tout au long du parcours pour pouvoir ouvrir le cadenas et ainsi libérer l'enfant.
On nous amène au début de l'itinéraire et je commence à avancer, prête à sauver le jeune garçon quand la bombe blonde m'arrête.
_Attendez, j'aimerais rendre cette expérience plus intéressante. Je vous lance un défi: celui qui criera le plus aura un gage donné par l'autre et sera obligé de le faire. Qu'en dîtes-vous ?
Je sais très bien que c'est moi qui sera la perdante de ce pari. Je ne suis pas une personne ayant facilement la frousse, mais je sais que je le suis plus que mon rencard. Si les choses gores et le sang me réjouisse plus qu'autre chose -cela a été un des avantages qui m'a fait choisir le métier de chirurgienne-, en revanche, les personnes surgissant subitement dans mon champ de vision me font à chaque fois sursauter. Mais je suis joueuse. Et je peux bien encaisser un gage en échange de voir un air terrifié sur le visage du blond.
_Je marche !, m'exclamais-je en affichant un sourire malicieux.
Nous nous engageons sur le chemin tracé par les flèches et nous lancons dans le périple de la frousse.
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Nous nous retrouvons devant une porte, la dernière. Nous l'ouvrons... et nous sommes de nouveau dans le hall. Le jeu est fini. Nous avons réussis à sauver l'enfant.
Je devrais être contente. J'avais choisi une maison hantée avec un niveau de difficulté et de peur assez élevé. Mais je vois bien. Je vois bien que mon rencard ne s'est pas amusé, en plus de ne pas avoir eu peur. Il a gardé son visage fermé tout du long, s'est énervé contre le personnel qui insistait pour faire naître une émotion de frayeur en lui, a fait pleurer les enfants acteurs qui devaient faire apparaître un sentiment de malaise chez nous et a même utilisé son alter d'explosion alors que c'était interdit, se faisant rappeler à l'ordre par la même occasion.
Nous récupérons nos vestes et il me raccompagne à ma voiture en silence. Je me sens comme une adolescente qui aurait échoué à séduire quelqu'un, et je déteste ça. Je pensais vraiment avoir bien interprété les signes, je pensais que les sentiments naissant dans mon cœur étaient réciproques, mais je me suis apparemment trompée. Pourquoi a-t-il accepté mon rencard alors ? Pour me montrer qu'il n'est pas intéressé ? Ou peut-être juste pour me montrer qu'il n'a peur de rien et que je n'aurais même pas dû imaginer qu'un héro pouvait avoir peur ? Je ne sais pas. Ce que je sais, en revanche, c'est que le programme de ce soir va être pot de glace devant la télé -sûrement un bon film d'action- pour essayer d'oublier cette catastrophe.
Je monte dans ma voiture et démarre le moteur quand Bakugo toque à ma vitre, que je baisse quelques secondes après.
_Vous croyez que j'ai oublié votre gage ?
_J'avais espérer, oui, dis-je en te forçant à sourire.
_Je n'ai pas une mémoire de poisson rouge, je vous signale. Tenez, dit-il en me donnant un bout de papier avec une adresse marquée dessus.
_Euh, merci. Bon, et c'est quoi mon gage, sinon ?
_C'est ça ton gage, baka !, s'exclame-t-il en me montrant le papier que j'ai encore dans les mains.
Tiens, il m'a tutoyé. Il ne l'a sûrement pas fait exprès. Ou peut-être que si ? Il me considère peut-être comme une amie ? Ce serait déjà ça de gagné. Je regarde le bout de papier et relève un regard interrogatif vers mon interlocuteur.
_T'es pas croyable..., dit-il en soupirant. C'est mon adresse que y'a dessus. Je veux que tu viennes chez moi la prochaine fois.
_Vous- Tu me donnes un rendez-vous ?
_Oui !
Ma bonne humeur réapparaît aussitôt. Je souffles intérieurement et me retiens de me frapper la tête.
Qu'est-ce que j'ai été bête ! J'ai encore une fois trop analysé la situation et j'ai conclu trop vite.
Je range précieusement le papier dans ma boîte à gants en souriant et salue le héros explosif avant de m'engager sur la route, en me demandant ce qu'il a prévu de faire à notre prochain rendez-vous.
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