Trois ans plus tard: 11 ans de relation
_Aspiration et clamp !, je dis aux infirmières qui m'assistent. Et bipez le Dr Sutton !
Les bips incessants des machines amplifient le stress déjà présent dans la salle d'opération. Mon patient est atteint d'un cancer du poumon et je devais retirer les tumeurs présentes dans son corps afin qu'il puisse commencer la chimiothérapie. Mais une hémorragie est apparue sans prévenir, et l'anesthésiste m'a fait remarquer que du sang s'écoulait du nez du patient. J'ai alors supposé que cela avait un rapport avec le cerveau et ai demandé à ce que l'on bipe la neurochirurgienne.
_Ses constances ne remontent pas, on est en train de le perdre.
Je grimace tandis que Bi-Lee arrive enfin. Je lui fais un récap de la situation et elle se met tout de suite au boulot. Après examen, elle conclue que le patient fait une rupture d'anévrisme. Il nous faut maintenant stopper l'hémorragie afin que je puisse continuer mon opération. Cet homme a eu de la chance que ce soit passé à l'hôpital et que nous ayons rapidement réagi. Cela a considérablement augmenté ses chances de survie.
Le Dr Sutton retourne à ses occupations et je termine mon opération. J'ai réussi à enlever la plus grosse partie des tumeurs. Il faudra quand même une deuxième opération pour pouvoir extraire la totalité de ces parasites. Je suis en train de refermer la plaie quand une série de bips se fait entendre. Je fronce les sourcils. Il y a encore un problème. Je m'apprête à rouvrir quand le cœur du patient s'arrête. Aussitôt, je commence à lui faire un massage cardiaque en attendant que l'on m'amène le défibrillateur. Je tente de le réanimer, mais malgré mes nombreuses tentatives, cela ne fonctionne pas. Je m'écarte du corps et annonce :
_Hinata Fukiyama, heure de la mort : 15h34.
Je jette un dernier coup d'œil à mes collègues avant de quitter la pièce. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il s'est passé. Je sors de la partie chirurgie de l'hôpital, plongée dans mes pensées. Je me dirige vers l'accueil, où m'attend Akiro. Aujourd'hui est un jour férié, il ne va donc pas à l'école. Mais son père et moi ayant des métiers qui ne nous permettent pas de ne pas travailler en ces jours, et ne pouvant pas poser de congé, je l'ai emmené avec moi au boulot. J'ai voulu le laisser à la garderie de l'hôpital, mais ce n'était pas de son avis et j'ai préféré éviter qu'il me tape une crise en plein milieu du couloir. Je l'ai laissé à Emi, la secrétaire. Apparemment, le courant est assez bien passé entre eux deux et j'ai pu aller travailler avec l'esprit serein.
Je le retrouve assis sur une chaise de bureau, les yeux rivés sur sa console. Il l'a obtenu pour son 7e anniversaire et l'a quitte rarement depuis. Nous le restreignons quand même pour ne pas qu'il passe ses journées sur les écrans, comme la plupart des enfants aujourd'hui. Heureusement, c'est pareil pour Hinata (Midodriya-Todoroki), ils peuvent donc jouer ensemble tous les deux. Et même si cela arrive moins souvent à cause de leur différence d'âge, ils jouent aussi avec Amane (Kaminari-Jiro) de temps en temps.
_Salut mon lapin, je dis en ébouriffant les cheveux de mon fils. D'habitude, il déteste ça, mais il est tellement absorbé par son jeu qu'il n'a pas l'air de remarquer. Comment s'est passé ta matinée ?
_Cool, me répond-il simplement.
_Tu as été sage ?
_Comme une image !, s'exclament Emi et l'infirmière en chef, Yuko, en entrant dans la pièce.
_Salut les filles !, je dis en souriant. Comment vous allez ?
_Bien ! La matinée était très calme pour ma part. Heureusement que Akiro était là pour me tenir compagnie !, clame la secrétaire en espérant tirer une réaction du petit blond.
_Moi, c'était la course aux urgences ! A croire qu'ils ont tous décidé d'avoir un problème de santé en même temps ! Là, ça c'est un peu calmé, alors j'en ai profité pour prendre une petite pause. Et toi ?
_Oh bah moi... j'ai perdu un patient.
Akiro relève la tête, soudainement intéressé. J'explique alors ce qu'il s'est passé à mes auditeurs. J'ai presque fini mon récit lorsqu'un tremblement de terre survient. Nous nous agrippons à la première chose que nous trouvons pour ne pas tomber. Nous entendons alors des cris vers la salle des urgences. En regardant de ce côté, j'aperçois deux hommes robustes suivre d'autres personnes. Une célébrité serait-elle entrée à l'hôpital ? On aurait dû être informé si ça avait été le cas. Et ils n'ont pas eu l'air d'être dérangé, ou même surpris, par le tremblement. Je fronce les sourcils. Cela ressemble fortement à une attaque de vilains. Mais qu'est-ce qu'ils viendraient faire dans un hôpital ? Récupérer un de leurs coéquipiers ? Si c'est le cas, il vaut mieux les laisser faire, ils causeraient moins de dégâts comme ça.
Un deuxième tremblement se fait alors sentir, plus fort que le premier. J'attrape Akiro et le tiens fermement contre moi tout en m'accrochant au comptoir pour ne pas tomber. Les personnes présentes à l'accueil sont toutes à terre, plus ou moins blessées.
_Allez vous mettre à l'abri ! Essayez de trouver des cachettes et restez-y !
Tout le monde se met en mouvement dans un brouhaha assourdissant. Emi et Yuko s'apprêtent à aller aider les blessés quand un des hommes de tout à l'heure arrive dans la pièce. Aussitôt, nous nous baissons et nous nous précipitons sous le comptoir pour nous cacher. Nous entendons les gens crier et courir pour échapper au vilain. Akiro se bouche les oreilles avec ses mains et se colle contre moi.
_Ça va aller, tout va bien se passer, je le rassure en lui caressant les cheveux.
L'alarme n'a pas sonné, personne n'est au courant de ce qu'il se passe ici. Heureusement que je suis mariée à un héro ! Je tâte mes poches à la recherche de mon téléphone mais je ne le trouve pas.
Je l'ai laissé dans les vestiaires !, je pense en me tapant le front du plat de la main. Qu'est-ce que je peux être tête en l'air. Nos téléphones doivent normalement être éteints et rangés, pour ne pas nous déranger dans notre travail, mais j'avais obtenue une autorisation exceptionnelle pour aujourd'hui, pour qu'Emi puisse me contacter en cas de besoin concernant Akiro. Au final, elle n'aurait pas pu.
On a vraiment besoin que quelqu'un nous vienne en aide. L'homme continue de semer la pagaille. Je réfléchis à toute allure pour trouver une autre solution, mais je n'en vois aucune. Je vais devoir aller le chercher.
_Il faut que je récupère mon téléphone, je chuchote en regardant les filles dans les yeux.
_Tu es sû-
_Sois prudente, la coupe Yuko.
J'embrasse Akiro sur le front avant de leur confier. Doucement, je me mets à genoux et observe la pièce à la recherche du vilain. Constatant son absence, je m'élance dans le couloir, les jambes fléchies, rasant les murs, espérant ne pas me faire remarquer. Heureusement, les vestiaires ne se trouvent qu'à quelques mètres de l'accueil.
J'arrive rapidement à la porte fermée. Je sors mon badge et, dans la précipitation, je le laisse tomber. Le porte-clé accroché à la carte émet un petit tintement en heurtant le carrelage. Je m'arrête de bouger, retenant ma respiration et regardant craintivement dans toutes les directions. Personne ne semble m'avoir entendu. Je savais bien que j'aurais dû accrocher le badge au collier fourni avec ! C'est Akiro qui m'a fait le porte-clé pour la fête des mères, et je voulais absolument l'accrocher à quelque chose d'utile, mais je ne pouvais mettre le collier et l'anneau ensemble, alors j'ai fait le choix de ne mettre que la boule de laine qu'il m'avait fabriqué.
Le plus précautionneusement possible, je ramasse la carte et la plaque sur le lecteur à côté de la porte. Un bip sonore retentit, m'indiquant qu'elle est à présent déverrouillée. Pourquoi tout doit faire autant de bruit ?! Sans plus attendre, je m'engouffre dans la pièce et referme la porte derrière moi, le mécanisme de fermeture s'actionnant immédiatement. Je pose mon front sur le bois de la porte et pousse un soupir de soulagement. Je me dirige vers mon casier, tape le code pour l'ouvrir et récupère l'appareil. Est-ce que j'appelle Kat ? Ou est-ce que je lui envoie un message ? Il pourra agir plus vite si je l'appelle, mais s'il ne décroche pas et qu'on me tombe dessus, il ne sera pas au courant, ou trop tard.
Un bruit soudain me sort de mes pensées. Ça vient du couloir. Inquiète, je me dépêche de sortir et entame une marche accélérée tout en tapant "SOS hôpital" sur l'écran du téléphone. Je m'apprête à l'envoyer, mais je me tétanise en découvrant la scène qui se joue à l'accueil. Yuko est au sol, évanouie, Emi flotte dans les airs, une force invisible semblant compresser sa gorge et la priver d'oxygène, et Akiro est retenu par un énorme bras, essayant de s'en dégager en donnant des coups de pieds à l'homme qui le retient. Ce dernier fait au moins deux mètres. Il est simplement recouvert d'une jupe et d'une ceinture de gladiateur. Il porte des bottes qui lui remontent jusqu'au genoux et des bracelets en cuir sur les bras et les jambes. Son corps est tellement musclé qu'on dirait qu'il va exploser. De multiples cicatrices parsèment sa peau bronzée, le rendant encore plus effrayant. Enfin, une immense lance est attachée dans son dos.
Son regard se pose alors sur moi et un sourire apparait sur son visage disgracieux. Dans un réflexe inconscient, je cache le téléphone derrière ma blouse tout en pressant la touche "envoyer". Je sens soudain une main agripper mon poignet et me tordre brusquement le bras. J'émets un gémissement de douleur tandis que la personne m'arrache l'appareil des mains. Elle passe devant moi, gardant mon poignet entre ses mains, ramenant mon bras dans une position plus confortable, et je découvre alors un autre homme. Des cheveux blancs et des yeux bleu glacial, habillé d'un long manteau noir cachant presque l'entièreté de son visage, il semble beaucoup plus discret et effacé que celui qui maintient mon fils. D'un geste lent et maitrisé, il laisse tomber mon portable et l'écrase du talon de sa chaussure. Mais c'est trop tard, le message a déjà été transmis. Le vilain semble le comprendre, sûrement à cause de mon manque de réaction, et je semble remarquer un voile de mécontentement apparaitre dans ses yeux.
Soudain, un autre homme aux cheveux blancs et aux yeux bleus entre dans la pièce. Contrairement à celui qui m'empêche de bouger, celui-ci à les cheveux plaqués en arrière, dégageant son visage. Il porte des vêtements colorés et un sourire s'étire sur ses lèvres. On peut facilement deviner qu'il est joyeux et rieur. En le regardant plus précisément, je me rends compte qu'il ressemble beaucoup à mon tortionnaire, voire même un peu trop. Je comprends qu'ils sont jumeaux lorsque le souriant éclate de rire et que l'autre lève les yeux au ciel, exaspéré de la réaction de son coéquipier. Derrière le nouveau venu apparait une femme blonde, les cheveux coiffés en un demi-chignon, sa frange revenant dans ses yeux dorés. Un sourire carnassier illumine son visage, et ce n'est qu'à cet instant que je la reconnait. Himiko Toga.
_Hé, bien joué Tic ! T'as attrapé la cible !, s'exclame le jovial.
_On ne peut pas en dire autant de toi, Tac..., renchérit l'homme en face de moi.
_Et moi aussi j'ai une cible, je vous signale, ronchonne le gladiateur.
_Oui, c'est vrai Gladiator. Je t'en remercies, lui dit Toga. Puis elle se tourne vers moi : Ah, T/p Bakugo ! Nous nous rencontrons enfin !
Je ne lui réponds pas, lui lançant seulement un regard noir. Je reste muette, stoïque. Je préfère la laisser parler, voir ce qu'elle a à dire. Je ne connais pas ses raisons d'avoir exécuter cette attaque, mais j'ai comme l'impression que ça a un rapport avec Kat. La façon dont elle me regarde me fait penser que c'est personnel.
_Tu es devenue célèbre, tu sais ? Tout le monde parlait de vous peu après votre mariage. Le grand héro Dynamight s'était enfin casé et c'était sérieux. Toi et ton petit garçon êtes beaucoup recherché. Les vilains veulent tous voir ton précieux mari décrocher de son métier, et pour cela, ils ont tous pensé à la même idée : vous capturer, vous torturer... et peut-être même vous tuer !, termine-t-elle avec un petit rire.
Un frisson me descend l'échine. J'ai vraiment un mauvais pressentiment. Mes yeux se posent alors au sol, où gît le corps d'Emi. Est-elle... morte ? Soudain je prends conscience de la situation. Toga, la vilaine la plus dangereuse de ces derniers temps, vient de retourner tout un hôpital rempli de malades et de blessés, pour me trouver, moi, dans le but de... De quoi ? Elle prend un malin plaisir à ne pas nous exposer son plan, ses intentions. Elle cherche à faire naitre de la peur en nous, et ça fonctionne. Je suis pétrifiée, les pieds ancrés dans le sol, toujours maintenue par Tic. Akiro est toujours dans les bras de Gladiator, à se débattre du mieux qu'il peut pour se libérer.
_Malheureusement pour eux, et pour vous, je suis la première à vous avoir mis la main dessus. J'ai eu énormément de chance, en plus ! Je voulais m'en prendre à toi d'abord, puis à votre fils, mais vous êtes tous les deux là ! N'est-ce pas fantastique ?! Deux pour le prix d'un ! D'une pierre, deux coups !, continue la blonde. Elle laisse passer un petit silence avant de reprendre : Tu dois sûrement te demander pourquoi ? Je peux le lire sur ton visage. Et bien tout simplement parce que je n'ai pas encore digérer le fait que ton mari ait voulu me piéger. Ouais, je sais, c'était il y a plusieurs années déjà, mais, vois-tu, je suis rancunière. Alors j'ai passé ces dernières années à m'entrainer, à recruter ces messieurs et à mettre en place un plan, et me voilà !
_Toga, elle a déjà prévenu Bakugo, dit Tic en coupant la jeune femme.
_Oooh, mais c'est qu'elle est vivace, la petite !, s'exclame Tac.
_Oh, ce n'est pas grave, au contraire, c'est parfait ! Nous allons pouvoir commencer les festivités en attendant son arrivée !, renchérit la vilaine sans prêter attention à la remarque du jumeau joyeux.
Une étrange sensation s'insinue dans mon corps. C'est comme si je laissais toute la pression retomber d'un coup, comme si je tombais à genoux, alors que je suis toujours debout, tremblant presque de peur. Je sais que si je n'agit pas tout de suite, il va se passer quelque chose, quelque chose de grave.
La tension dans la pièce est palpable. Le silence règne, la menace planant au-dessus de nos têtes. Je croise alors le regard d'Akiro. Je lis du défi dans ses yeux, et de la haine. Je comprends ce qu'il compte faire et secoue légèrement la tête pour le dissuader, mais il ne m'écoute pas. Il actionne son alter, rendant son corps aussi brûlant que de la lave. Gladiator hurle en le lâchant. Mais Akiro n'en n'a pas fini. Au cours des années, il a découvert qu'il pouvait projeter de la lave et a appris maîtriser son jet. Il brûle le visage et l'épaule de son assaillant et atterrit sur le sol.
Le voir se libérer me réveille et je lance mon genou dans les parties intimes de Tic. Ce dernier se plie en deux et me lâche le poignet. J'attrape Akiro par le bras et me mets à courir vers la sortie des urgences se situant quelques couloirs plus loin. Il nous reste quelques mètres à parcourir quand j'entends de lourds pas résonner derrière nous. Sans même regarder qui nous poursuit, je referme ma prise sur la peau de mon fils et le soulève soudainement. Il crie de douleur tandis que je le place du mieux que je peux sur ma hanche, l'agrippant de toutes mes forces pour ne pas qu'il tombe. J'essaie de doubler ma vitesse malgré le poids du petit blond, me rapprochant de plus en plus de la sortie.
Je sens alors ma peau me tirailler et me brûler de toutes parts. Mon corps ne me répond plus, refuse d'avancer, et je m'écroule sur le sol, Akiro me glissant des bras et s'étalant brusquement par terre. Je me redresse et relève la tête, et remarque que ma blouse est déchirée à certains endroits et couverte de sang. Mon regard se pose sur le sol et je vois qu'une cinquantaine de lames se reposent sur ce dernier. Je tourne rapidement la tête et voit Gladiator s'avancer vers nous. Mon attention se reporte soudainement sur Akiro. Il est allongé, me tournant le dos, l'air inconscient. Je réunis toute ma force dans mes bras et oblige mon corps à bouger, rampant tant bien que mal vers mon fils. J'arrive à ses côtés et le secoue doucement.
_Akiro ?, je chuchote.
Ses yeux sont clos, il ne réagit pas. Une vague de panique me submerge. Je presse fortement mes doigts sur sa nuque, le cœur battant la chamade. Heureusement, le sien bat aussi. Je le prends dans mes bras, le serre contre ma poitrine et me retourne, faisant face au vilain. Les blessures me recouvrant tout entier sont bégnines, mais elles drainent mon énergie. Si Kat ne vient pas bientôt, nous sommes cuits.
Soudain, alors qu'il n'est qu'à quelques pas de nous, une aveuglante lumière apparait, m'obligeant à plisser les yeux. Aussitôt après, un homme de métal surgit de nulle part et envoie son poing dans la machoire du colosse. Celui-ci renchérit immédiatement en faisant apparaitre un poignard dans une main et en l'abattant sur le visage de son assaillant. Mais cela ne l'atteint nullement, la lame glissant sur la peau dure du jeune homme. Je suis tellement soulagée et fascinée par la scène que je ne remarque pas qu'une main se pose sur mon épaule.
_Bakugo ?, demande la personne à côté de moi.
Réagissant à mon nom, je tourne la tête vers mon interlocuteur, mais je ne le vois pas. Stupéfaite, je fronce les sourcils. J'ai pourtant entendu une voix, non ? Je l'ai rêvé ?
_Bakugo, c'est Hagakure. Tu te souviens ? J'étais dans la classe de Bakugo. Je suis venue à votre mariage aussi.
Je n'ai pas le temps de réfléchir que j'entends une voix féminine retentir dans le couloir.
_Hey, toi, tu peux me dire ce que t'es en train de faire, là ?
C'est Toga ! Je ne dois pas rester là !
Je me relève difficilement, avec l'aide de Hagakure. Mes blessures me tiraillent de toutes parts, mais je les ignore et ressert ma prise sur Akiro. La femme invisible m'entraine dehors, sa main gauche posée dans le bas de son dos, me poussant légèrement vers la sortie. Je tourne une dernière fois la tête vers le couloir et voit un homme aux cheveux violets en bataille maintenir les mains de Gladiator dans son dos, l'homme de métal discutant joyeusement avec lui. Je ne vois Toga nulle part.
Dehors, de nombreux ambulanciers, pompiers et policiers semblent suivre les actions qui se déroulent à l'intérieur à travers des oreillettes et des talkies-walkies. Plus loin, privés de leurs alters par des menottes spéciales, je vois Tic et Tac monter de force dans une voiture de patrouille, d'autres hommes et femmes attendant d'être embarqués près de celle-ci.
Hagakure semble me diriger vers un homme, et je me rue vers lui dès que je le reconnais. Je me jette dans ses bras et enfuis mon visage dans son cou. Ses deux mèches blondes me caressent le front et ses ailes se referment sur nous, nous créant une zone d'intimité. Au bout de quelques minutes, je relève la tête et plonge mes yeux remplis de larmes dans ceux dorés de mon frère. Nous ne parlons pas, nous n'en avons pas besoin.
Son regard descend sur mon fils, toujours inconscient.
_Il faut le soigner immédiatement, je dis, de nouveau inquiète de son état.
_On a installé un centre de soins pas loin, me répond-il en hochant la tête. Tu peux marcher ?
C'est à mon tour de hocher la tête. Je sais que mes jambes sont en train de trembler, mais je sais aussi que tout est fini, que je suis en sécurité maintenant, et cela me sert à me calmer. Je suis Keigo dans les rues, Hagakure nous accompagnant, et nous finissons par arriver devant un hangar qui semble vieux de plusieurs années. Nous sommes dans les arrières de la ville. De nombreuses personnes sont présentes : des infirmiers, des docteurs et des chirurgiens, des héros et probablement les proches des victimes. Certains sont attelés à prendre soin des blessés tandis que d'autres attendent devant la bâtisse, les larmes aux yeux.
Je me laisse guider par le héro ailé et reconnais rapidement Eijiro au loin, me tournant le dos. Devant lui, Katsuki est assis sur un petit muret, tapant frénétiquement du pied, faisant trembler son genou à un rythme régulier. Ses yeux rouges se relèvent à mon approche et se plongent dans les miens. Il se lève précipitamment et s'élance vers moi. Il m'enlace avec force, enfuis son visage dans mes cheveux et inspire profondément. Les larmes me montent de nouveau aux yeux, et je respire moi aussi le parfum de l'homme que j'aime. Doucement, il place ses mains autour de mon visage et le relève vers le sien. Il pose délicatement ses lèvres sur les miennes et me donnent un unique baiser avant de prendre Akiro de mes bras et de le confier à un médecin, en silence. Je m'approche de lui et glisse ma main dans la sienne, entremêlant nos doigts. Il n'a pas besoin de me dire à quel point il était inquiet, ni à quel point il a dû se sentir inutile de ne pas avoir pu me sauver. Il n'a pas non plus besoin de demander à moi ou à mon collègue si notre enfant va bien. Il a vu que je ne paniquais pas, malgré l'once d'inquiétude dans mes yeux, et il me fait confiance.
Au bout de quelques courtes minutes, je me tourne vers Keigo et Hagakure, une mine interrogatrice sur le visage.
_Est-ce que vous pouvez m'expliquer ce qu'il s'est passé ? Je n'ai absolument rien compris.
Sans me donner de réponse verbale, notre petit groupe se dirige vers une table de camping installée entre d'autres, formant une sorte de cafétéria ou salle d'attente. Eijiro part nous chercher des cafés et Kat prononce ses premiers mots quand il revient.
_J'étais avec Eiji quand j'ai reçu ton message. On a tout de suite averti tout le monde et on est rapidement arrivé sur les lieux. Des héros étaient déjà sur place, en civil, comme Hagakure par exemple, et on a vite établit une stratégie pour entrer à l'intérieur et limiter les dégâts. Quand on a compris que c'était Toga, on s'est rappelés ce qu'elle avait fait à Keigo et on s'est dit que c'était plus prudent si je m'éloignais du danger. Je ne voulais pas partir, te laisser seule... Mais Eiji m'a convaincu en disant qu'il fallait que je reste en vie pour Akiro au cas où il t'arriverait quelque chose... Entre temps, les héros pro et les renforts sont arrivés.
_Le plan était de vous retrouver et de vous emmener loin d'elle le plus vite possible, reprend Hagakure. On peut dire qu'on est arrivé à temps. J'ai éblouis le vilain et Tetsutetsu l'a distrait pendant que je t'aidais. Ensuite, Shinso nous a vu, a rapidement analysé la situation et a pris les devants en imitant la voix de Toga pour prendre le contrôle du vilain et le maitriser. Il a tout de suite compris ce qu'il avait à faire alors qu'il n'était pas là quand nous avons élaborer le plan.
Je restais silencieuse, buvant doucement ma boisson encore brûlante. J'ai toujours trouvé Shinso intriguant, de par son passé et son alter, mais je n'ai jamais eu l'occasion de faire sa connaissance.
Personne ne parle, tous semblent plongés dans leurs pensées, lorsqu'un médecin se dirige vers notre table.
_Vous êtes bien la famille d'Akiro ?, demande-t-il, même s'il semble trouver la réponse par lui-même en me voyant. Il continue : Nous avons pansés ses plaies, qui n'étaient que bégnines. Sa blessure à la tête ne nous a pas alerté, mais nous préfèrerions le garder en observation cette nuit. Il a aussi un épaule déboitée. Il s'en remettra rapidement, il a seulement besoin de repos.
Je hoche la tête, quand même un peu rassurée. Je sens mon corps se décontracter brusquement, comme s'il avait attendu cela toute la journée, ce qui est peut-être bien le cas. La nausée me prend soudainement, et je me lève hâtivement pour rejeter le contenu de mon estomac dans l'herbe un peu plus loin. J'halète, ma respiration devenant saccadée, tandis que Kat et le médecin, dont je crois que le prénom est Sugino, s'approchent de moi. J'inspire de grandes goulées d'air pour essayer de me calmer, et cela finit par fonctionner quelques minutes après.
_Ca va ?, me demande mon mari en passant sa main dans mon dos.
Je hoche la tête. Sugino semble alors remarquer mes blessures et me dirige vers le hangar pour me soigner, Kat sur les talons. Nous nous asseyons à côté du lit dans lequel Akiro dort profondément, et le docteur commence à désinfecter mes plaies.
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Les vilains ont été arrêtés et expulsés de l'hôpital, permettant d'offrir de vraies chambres et un réel équipement aux plus gravement blessés. Les hors-la-loi ont été menés au Tartare, la prison la plus sécurisée du Japon, nous laissant l'esprit un peu plus serein. Nous ne sommes pas prêts de les revoir, ça c'est sûr.
Je suis assise dans un fauteuil, au chevet de mon fils qui bénéficie d'un lit pour se reposer. Kat est avachi dans le siège de l'autre côté, les yeux clos et ronflant légèrement. La nuit est tombée depuis plusieurs heures déjà, mais nous n'avons pas pu nous résoudre à laisser notre fils tout seul. J'ai appris plus tard dans la journée que Yuko n'est pas gravement blessée et qu'Emi est dans le coma, mais qu'elle semble être sur la bonne voie pour se réveiller.
La main du petit blond dans la mienne, je lui caresse la paume avec mon pouce. Je n'arrive pas à réaliser ce qu'il s'est passé aujourd'hui. Toga a bien failli arriver à ses fins. Je n'ai pas pu me défendre. Je n'ai pas pu protéger mon propre fils, et je l'ai même blessé. Ce n'est pas la première fois que je me fais attaquer, et ce ne sera sûrement pas la dernière. Et malgré que je maitrise certains arts martiaux, je suis incapable d'assurer ma survie et celle des autres dans ce genre de situation. Je ne peux pas me permettre de n'être qu'une simple spectatrice, surtout en étant la femme d'un héros. Il faut que je puisse faire quelque chose, que je puisse intervenir. Et comme le port d'armes n'est pas autorisé, je n'ai guère d'autre solution.
Il me faut un alter.
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Hi guys ! J'ai eu l'idée de créer un compte insta sur lequel je posterai des nouvelles de mes avancements de chapitre, je posterai des stories avec des tests et des questions sur MHA et où je vous demanderai votre avis quant à la suite de la fanfic. Qu'est-ce vous en pensez ?
Donnez moi vos réponses en commentaires !
Update : le compte est créé ! C'est _emeraude03.
A la prochaine !
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