2ème rendez-vous
Je me retrouve quelques jours après devant la porte de l'appartement 4B. Je vérifie encore une fois que je suis bien au bon endroit, histoire de ne pas me taper la honte.
Il était au départ convenu que nous nous revoyons une semaine après le premier rendez-vous. Mais nous avons parlé par téléphone et avons décidé d'avancer un peu notre deuxième rencontre.
Je me suis réveillée en sursaut ce matin, mais surtout en retard. Je me suis donc préparée rapidement, enfilant le sweat à capuche de la veille. Après m'être débarbouillée, je suis sortie de mon immeuble en vitesse pour me rendre le plus vite possible à celui de Bakugo.
Malgré mes efforts, je n'ai pas rattrapé ton retard, et débarque donc chez mon amant avec quelques petites cernes et des cheveux non coiffés. Je passe mes mains sur mon visage et essaie d'arranger un peu mes cheveux. J'inspire profondément et me décide enfin à sonner à la porte.
Le grand blond m'ouvre et m'invite à l'intérieur. Je découvre alors l'endroit où il vit. Il s'agit d'un petit appartement, plutôt simple, mais très conviviale. La salle à manger et la cuisine sont dans une seule pièce et le salon n'est séparé que par un demi pan de mur. Trois portes apparaissent sur le mur de droite, dont l'une ouverte laissant entrevoir la chambre du jeune homme.
Celui-ci est d'ailleurs retourné à sa cuisine, me laissant plantée près de la table sur laquelle la vaisselle y a été mise pour deux personnes.
J'enlève ma veste et racle ma gorge afin de faire naître une réaction chez le jeune homme. Cela fonctionne et il se retourne.
_Oh, pardon. Tu peux la poser sur la chaise. Tu peux t'installer aussi, je vais servir.
Je m'exécute et attends quelques instants que le blond termine de peaufiner son plat. Un silence gênant s'installe alors. Puis le héros dépose deux assiettes sur la table et s'assieds à sa place en me souriant.
_Au menu de ce soir: un magnifique festin de gyoza !
_Hmmm, ça sent super bon.
Sans plus attendre, je découpe un morceau du ravioli et le mets directement dans ma bouche, sous le regard amusé de Bakugo. Le goût de la viande hachée, de l'oignon et de l'ail m'explosent en bouche et... ce n'est pas bon. La pâte n'est pas tout à fait cuite, le bœuf non plus, je peux sentir de gros morceaux de chou, d'oignons, d'ail, et le gingembre est beaucoup trop présent, prenant le dessus sur les autres saveurs.
Je dois faire une drôle de tête puisque le jeune homme affiche une grimace sur sa figure.
_Tu n'aimes pas ?
_Goûte.
Je prends un bout dans mon assiette et amène ma fourchette près de sa bouche, ne réfléchissant pas trop au geste que je fais. Un peu surpris, il enfourne le contenu et je peux voir son visage se décomposer au fur et à mesure qu'il mâche.
_Ouais, effectivement, c'est pas top. Dire que j'ai passé une heure en cuisine pour faire ça, dit-il en désignant son assiette, légèrement déçu.
_Oh, c'est toi qui l'a fait ?
-Surprise...
_Fait pas cette tête, dis-je en rigolant face à sa moue boudeuse. Je suis sûre que c'est rattrapable !
Je me lève en prenant la vaisselle pour la poser sur le plan de travail.
_Laisse tomber, vaut faire autre chose, dit-il en se levant à son tour.
_Tu me laisses la cuisine ?
_Avec plaisir, te répond-t-il en souriant. Je crois que c'est pas fait pour moi. D'habitude, j'ai pas trop le temps de manger, alors je fais chauffer des plats tout fait ou fait par ma mère. Je pense que c'est plutôt un truc de fille.
_Hé ! Espèce de misogyne !, rétorquai-je en lui tapant sur l'épaule. C'était pas mal, ce que tu as fait. Ca manquait juste un peu de cuisson et tu as coupé des trop gros morceaux. Je vais te montrer une méthode que mon père m'a appris pour faire des bouts tout fins.
_Ok, cheffe ! Tiens, mets ça, dit-il en me tendant un tablier, que je noue autour de ma taille et de mon cou.
Je lui demande de me sortir des nouilles, du poulet et des assaisonnements. Je mets tout de suite les pâtes et la volaille à cuir et me charge d'émincer les champignons. Je fais signe à Bakugo, qui était resté en retrait jusque là, de venir se placer devant la planche à découper. Je lui mets le couteau dans les mains et me place derrière lui.
_Alors, tu prends ton couteau comme ça de cette main, et comme ça de cette main.
J'essaie tant bien que mal de lui montrer comment faire, mais c'est quelque peu difficile à cause de sa carrure plus imposante que la mienne.
_Attends, c'est pas pratique comme ça, je vois rien.
Je passe sous son bras et me retrouve devant lui, son torse chaud collé à mon dos. Je souris à ce contact agréable. Je me reconcentre sur l'activité que je suis en train de faire et pose mes mains sur les siennes afin de mieux contrôler ses gestes.
_Du coup, tu te places comme ça et ensuite, t'as plus qu'à couper, comme ça. T'as compris ?
J'attends une réponse de sa part, qui ne vient apparemment pas.
_Tu sais, généralement, quand on te pose une question, il faut que t'y répondes.
Je n'obtiens toujours pas de réponse, à croire qu'il est partit dans son monde et qu'il ne m'a pas du tout écoutée. Agacée, je me retourne et me retrouve face à ce beau visage que j'ai rencontré l'année précédente. Mes yeux rencontrent les siens, qui semblent me découvrir dans les moindres détails.
_Bakugo, tu m'écoutes ?
Cette fois-ci, j'ai une réponse de sa part. Mais pas celle à laquelle je m'attendais. Il s'est penché vers moi et a déposé ses lèvres sur les miennes. D'abord surprise, j'approfondis maintenant le baiser, acceptant la rencontre entre nos deux langues. Ses lèvres ont un petit goût de viande, dû aux ravioles précédemment mangées, qui ne me déplait pas, malgré que le plat en lui-même soit raté. Nos langues dansent encore quelques instants puis nous nous séparons, à bout de souffle. Nous collons nos fronts ensemble en souriant, satisfaits de notre baiser. Le jeune héros m'embrasse chastement et vient placer ses mains sur mes hanches avant de me porter.
_Hé, repose-moi, dis-je en lui tapant sur l'épaule.
_Je comptais t'amener dans ma chambre...
_Oui, j'avais bien compris. Mais on doit d'abord finir ce qu'on a commencer, rétorquai-je en rigolant et en lui montrant les champignons qui attendent encore d'être coupés.
_Je vois qu'on a ses priorités, dit-il en rigolant lui aussi.
_C'est pas ça. C'est juste que j'ai faim et que je veux pas attendre.
Je dépose un bisou à la commissure de ses lèvres avant qu'il ne me lâche et que je retourne à la cuisine. Je termine le repas, tout en continuant de lui montrer quelques astuces.
_Installe-toi, c'est prêt !
Je pose les assiettes sur la table et m'assieds en face de mon amant.
_C'est cool, je vais avoir ma cuisinière personnelle !, dit-il des étoiles plein les yeux.
Je ne le connais pas encore personnellement, mais avec le petit aperçu que j'ai eu l'année dernière et ce que je me souviens de lui lorsqu'il était à Yuei, je peux facilement dire que le Bakugo que j'ai devant moi n'est pas celui que tout le monde connait. Je trouve qu'il est plutôt calme depuis qu'on se fréquente. Bon, certes, il y a eu ce petit incident à la maison hantée où il a utilisé son alter parce qu'il n'était pas content, mais si on fait comme si ça ne s'était pas passé, c'est vrai qu'il n'est pas aussi râleur et énervant que je le pensais à notre première rencontre.
_T'emballe pas trop, c'est pas grand chose. J'ai surtout fait un truc rapide.
_Ouais, mais je suis sûr que ce sera la meilleure soupe udon au poulet que j'aurai jamais mangé.
_N'importe quoi, t'as mangé bien meilleur au lycée et chez ta mère.
_Ah ça, seul moi peut le décider, réplique-t-il.
Nous commençons donc à manger tandis qu'un petit silence s'installe. Mais Bakugo le rompt avant qu'il n'ait eu le temps de devenir gênant.
_T'en connais pas mal sur moi, je pense, à cause de ces médias de merde et des magazines, etc. Mais moi, je ne sais quasiment rien de toi. Alors, apprends-moi à te connaitre.
_Que veux-tu savoir, petit curieux ?, demandai-je, sourire aux lèvres.
Je le vois réfléchir quelques secondes avant de m'interroger:
_Pourquoi tu n'es pas devenue un héro ? A cette époque, la plupart des enfants veulent devenir héro.
_Je n'ai pas d'alter. Lorsqu'on l'a su, mes parents m'ont tout de suite prévenue que ce serait difficile de devenir héro avec ma condition. Donc j'ai abandonné l'idée, et je me suis trouvée une passion pour le corps humain. Si je ne pouvais pas devenir un héro, alors j'allais les sauver. Mais ensuite, mes parents ont divorcées et mon père et moi sommes allés habituer dans le Sud, là où il n'y a quasiment pas de héros.
_Mais tes parents ne t'ont pas dissuadé de faire ce que tu voulais. Pourquoi ne pas avoir continuer ?
_Dans ma tête d'enfant de 4 ans, il fallait avoir un alter -et de préférence, plutôt classe- pour pouvoir devenir héro. Toutes mes idoles avaient des alter super cools, c'étaient comme des exemples à suivre. Pas d'alter, pas de héro. Je suis devenue un peu moins fan mais ça ne m'a pas empêcher de regarder chaque documentaire sur Yuei ou sur un héro, et d'éplucher chaque journal télévisé à la recherche d'infos sur un héro.
_T'es comme Deku en fait, dit-il avec un petit sourire.
_Bah non, lui, il a un alter.
_Oui, nan, mais je voulais dire que t'es aussi passionnée que lui.
_Pas autant quand même. Je suis sûre qu'il aurait été un superbe journaliste, dis-je en rigolant.
_Tu m'étonnes !
_Il est toujours autant passionné par les héros ?
_Je sais pas. Je lui parle plus trop.
_Ah bon ? Je pensais que vous seriez rester en contact, vu que ça c'est arrangé entre vous.
_A vrai dire, je parle plus à grand monde. Juste un peu à mes meilleurs amis mais c'est tout.
_Ah oui, la Bakusquad !
_La Bakusquad ?
_Oui, c'est comme ça que nous, les fans, on vous appelait.
C'est là que je réalise vraiment ce qu'il m'arrive. Je sors avec le potentiel futur numéro 1, ce qui est déjà extraordinaire, mais en plus, Bakugo était le héro de sa génération qui m'intriguait le plus. On peut dire que j'ai vraiment eu de la chance qu'on se rencontre. Je me demande même maintenant comment j'ai pu ne pas le reconnaitre quand il a débarqué à l'hôpital l'année dernière. Bon, la réponse est toute simple: je l'avais tout simplement oublié, et même son mauvais caractère n'a pas réussis à me le rappeler. J'avais arrêté de suivre les exploits des héros quand j'ai commencé à bosser dur pour obtenir mon diplôme et j'ai ensuite perdu cette habitude d'aller à la pêche aux infos.
_Pourquoi avoir appelé ça la Bakusquad et pas la Denkisquad ou la Kirisquad ou avec le nom de n'importe qui d'autre ?
_Parce que vu ton caractère, on s'est dit que si tu traines avec eux, c'est que tu les a choisis et que du coup, c'est comme ton équipe.
_Sauf que je les ai pas choisis du tout. C'est eux qui m'ont forcés à rester avec eux.
_Mais t'a pas dit non, dis-je avec un sourire malicieux.
_Si ! Mais ils revenaient quand même ! Des vrais pots de colle !
_Mauvaise foi.
_Tch.
Je souris de plus belle face à sa réaction.
_Deku aussi en avait une, de squad.
_Ah ouais ? Y'avait qui dedans ?
_Deku, Ingenium, Uravity, Shoto et Froppy.
_Ah ouais. Plutôt logique.
Nous continuons de discuter des groupes d'amis de chacun et nous finissons de manger en même temps.
_C'étaient qui tes idoles ? Tu as dit que tu en avais tout à l'heure.
_Endeavor et EraserHead.
_T'aurais été tellement heureuse à Yuei ! Aizawa comme prof et le fils Todoroki comme camarade.
_Nan, j'aurais pas vu Todoroki, vous seriez déjà partis du lycée.
_Bah non, puisqu'on a trois ans d'écart donc.... Ah si, t'as raison.
_Comment tu sais ça, toi ?
_J'avais fait le calcul quand tu m'avais dit ton âge, à l'hôpital.
_Déjà intéressé par moi à ce moment-là ?
_Non..., dit-il en rougissant, ce qui me fait émettre un petit rire.
Je débarrasse la table et alors que j'allais me rassoir en face du blond, il m'attire vers lui et me pose sur ses genoux. Je souris puis l'embrasse. Nous restons plusieurs minutes à nous faire plein de bisous, jusqu'à ce que je lève les yeux vers l'horloge accroché au mur de la cuisine.
_Oh merde. Il est tard, il faut que j'y aille.
_Tu restes pas dormir ?
_Non, c'est chacun sa maison pour le moment, dis-je en me levant.
_T'es sûre que tu veux pas passer une nuit avec moi ?, demande-t-il en se levant à son tour.
_Archi sûre. Je bosse demain.
_C'est pas une excuse. Je peux très bien d'amener au boulot demain, réplique-t-il en enroulant ses bras autour de ma taille.
_Oui, mais si je dors ici, je sais très bien qu'on ne va pas faire que dormir et il est hors de question que je débarque à l'hôpital avec des cernes plus grandes que celles de j'ai déjà.
_Mohh, s'il te plait ? quémande-t-il en mettant ses mains sur mes fesses et en me faisant des yeux de chien battu.
_Ca ne marche pas avec moi, ça, dis-je en tapotant de bout de son nez de mon doigt.
_Rah, ok, comme tu veux, abdique-t-il en me faisant un dernier baiser.
Je prends mes affaires et me laisse me faire raccompagnée par la bombe. On s'embrasse une toute dernière fois dans l'embrasure de la porte puis on se sépare. Il ferme la porte et je me retrouve alors seule dans le couloir. Un sourire s'affiche tout seul sur mon visage et je ne peux empêcher mon corps de faire une petite danse. C'est clair que c'est pas tous les jours qu'on se met en couple avec un héros ! Ma vie dans le Nord est beaucoup plus rythmée qu'avant et j'adore ça !
Soudain, j'entends une porte (beaucoup trop de porte dans ce que j'écris ^^') et je me retourne pour faire face à mon nouveau copain.
_Tu sais que je peux te voir à travers ça, dit-il en désignant le judas.
Je rougis de honte. Je ne pensais vraiment pas être observée. Mais je peux encore renverser la situation:
_Et je peux savoir pourquoi tu me regardais ?
_Oh, euh... pour rien...
Je ris et l'embrasse chastement avant de sortir rapidement de l'immeuble, le sourire jusqu'en haut des oreilles.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top