Je suis là, assise à écouter la pluie qui tombe.

Je suis là, assise dans le noir.

Je suis là, assise à penser à ma vie qui va à la dérive.

Je suis là. Assise face à mes regrets.

Je suis là, assise à penser aux moments que Matt, Renata et Liya ont passé avec moi.  Pendant quelques minutes nos moments passés me reviennent en mémoire, nous étions heureux, jeunes et insouciants. Tous ces moments me manquent. Matt ne passe plus autant de temps avec nous comme avant, car il a décidé de faire de Gabrielle sa priorité. Ce qui fait vraiment mal, c’est qu’il dit à Reny que je ne comptais plus pour lui et que je faisais ressortir le pire chez lui. Je n’aurais jamais dû jeter un coup d’œil à leur conversation. Reny avais été cherché une attestation à la fac et moi mes relevés de notes, je l’écoutais se plaindre tout en la taquinant. Bien que j’avais mon téléphone entre me mains, par mégarde j’ai lu la conversation. J’avais détournée les yeux. Je vis Reny lever les yeux du téléphone et j’avais l’impression qu’elle me regardait, mais j’ai fait celle qui n’avait rien vu.

Pendant des années, je n’ai jamais pensée à ceux que les autres ont pu penser de moi. J’ai fait les 400 coups, j’ai foutu ma vie en l’air. J’ai fait la sainte devant certains, et je me suis comportée comme une diablesse devant d’autres. Rien ne va plus et je ne sais que faire pour remonter la pente. Ma sœur me reparle, mais ce n’est plus comme avant. J’ai dit des mots et l’on sait tous que les mots ne s’effacent pas. Qu’ils restent a jamais ancrer dans la tête de celui à qui on les lance. Matt et moi, on se reparle, c’est déjà ça. Mais rien ne sera plus comme avant. Il a trouvé l’amour de sa vie.  Et je lui en veux pour ça. On dirait qu’il s’en sort bien, alors que moi je rame.  

Je ne suis bonne à rien, tout ce que je fais se termine mal. Je ne peux rien garder, même mes amitiés sont foutues. J’aurais voulu changer le cours de l’histoire. J’aurais voulu remonter à ce jour où j’ai rencontré Renata, à ce cours manqué. J’aurais mieux fait de ne pas l’approcher. Ne pas la connaitre aurais été mieux. Liya ne me présente pas toutes ses amies et je ne pense pas que je l’aurais rencontré non plus. Ce jour a marqué le début de la fin pour moi. Pendant 4 ans je me suis menti à moi, à ma sœur, à mes parents, à mes amis et aux autres. J'ai fait semblant que tout allait bien alors que ce n’était pas le cas.  J’ai volontairement menti  à Diana, l’ex de Matt, pour qu’elle le quitte. Quand Matt a su que j'avais menti a Diana, il ne m'a pas adressé la parole pendant des semaines. J’ai poussé Matt à me reconquérir, même en étant en couple. Pour Ivan, c’est plus compliquer. Avec le temps je suis vraiment tombé amoureuse de lui.  Je l’ai blessé et déçu. Je pense que je ne le mérite pas, si je ne suis pas là tout rentrera dans l’ordre. Ils seraient tous mieux sans moi. Je n’en peux plus, c’est au-dessus de mes forces. Tout garder pour soi, est mortel. Je regrette de ne pas en avoir parlé plus tôt.

Tout le monde pense que parce qu'on est jeune on devrait être heureux tout le temps. Mais ils ne savent pas toutes les douleurs et les souffrances qu'on endure. Pendant six ans je n'ai pas pu me regarder en face, pendant six j'ai été rabaissé par quelqu'un. Les autres croyaient en moi, mais il n'y avait que cette voix. Cette voix qui me rappelait que je n'étais bonne à rien. Je n'en ai parlé à personne, mais je pense qu'elle avait raison. Regarde où je suis aujourd'hui, tout au fond.

Je suis là, debout a pensé à mes parents.

Je suis là debout, à regarder ces pilules et ce verre d’eau que j’ai en main

Je suis là debout en face du miroir pour une dernière fois.

Je suis là, mais plus rien ne va.

 En chemin, j'ai perdu qui j'étais. Moi, Raelyn, je suis devenue quelq'un de méprisable.

Point de vue de Daliya

C’est l’heure de manger et maman m’envoie chercher Lyn. Je frappe depuis tantôt dix minutes et elle n’ouvre pas. Je m’impatiente, car j’ai faim.

—Lyn, Lyn ouvre la porte.

Sans attendre sa permission j’ouvre la porte et je me mets à hurler,

—Maman, papaaaa

Je trébuche sur quelque chose mais je continue d’avancer, mes yeux fixé droit devant. Très lentement j’avance comme hypnotiser. Sur le miroir est  scotchée une feuille blanche sur laquelle est écrit en grande lettre et en rouge sang ADIEU.