3

° Raelyn °

Matt me fait un clin d'œil et sourit sournoisement. Ivan se déplace sans un mot et m'entraine à sa suite. Il ne dit mot. On devait travailler ensemble, ce qu'on a fait.

Daliya et quelques-unes de mes amies nous interrompt pour un rien. Elles rentrent et sortent, me font un clin d'œil, me demandent des trucs d'un ridicule que j'ai envie de les étrangler.

—Lyn prête-moi ton surligneur stp. me demande Lara avec un sourire en coin.


—Lyn, n'oublie pas mon livre, me demande à son tour ma sœur.

Oh oui je vais te prêter mon livre, mais avant il ira faire un tour sur ta tête.

—Tu peux me prêter ta calculatrice ? Intervient Nathalie, sans pour autant me regarder.

Mon regard veut tout dire. Je suis sure que si l'on m'observe avec attention, on pourrait voir la fumée sortir de mes narines.

Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une sœur et des amies comme ça ? J'ai envie de rentrer 6 pieds sous terre et ne plus sortir. Enfin elles me laissent et je soupire, un soulagement! J'ai parlé trop vite. Matt apparait sur le seuil de la porte et nous regarde. Je sens le regard d'Ivan sur moi, j'ai le regard fixé sur le feuillet qui se trouve devant moi. Je n'ose respirer.

Furtivement je lève les yeux vers la porte, ouf ! Matt n'est plus là. Je ne tourne même pas la tête, je sais et je sens qu'en ce moment Ivan me regarde.

Deux heures plus tard on se sépare, j'ai un cours de probabilité et lui un cours d'économétrie. Ivan me dépose devant ma salle et s'en va. Je le regarde qui s'en va et souris comme une débile. Je suis loin d'être superficielle, mais la vue qu'il m'offre de dos est époustouflante. J'ai comme un blocage sur cette belle paire de fesses qui m'agace et qui est comme une invite à la tentation, irrrrrr !

Non, non, reprends toi Raelyn. Sois forte.

Je retrouve Matt en salle, et nous passons l'heure suivante à parler et blaguer tout en prenant note. Le professeur nous interpelle, on se calme momentanément puis on recommence a chahuter.

On taquine Francesca, une amie à nous, qui suit le professeur avec assiduité. Elle nous chasse et on dirait qu'elle nous prend pour des insectes. Elle râle, et nous on ne peut s'empêcher de rire. Mais cela ne nous arrête pas. Les trois heures se passent ainsi. Nous sortons de la salle. On se met près du décanat, quand tout à coup il me montre une photo de Diana sa nouvelle chérie. Déjà ! Je regarde la photo dans les moindres détails, et elle n'est pas mal. Mais pourquoi ? Je ne comptais pas pour lui ? Qu'est-ce qu'il va faire avec cette... cette rien quoi. Je ne trouve pas de mot pour la décrire. C'est peut être injuste de ma part, alors que j'ai rencontré quelqu'un, mais c'est lui qui m'a trompé. Et en aucun cas il ne doit être heureux avant un bon moment. Je suis loin d'être irrationnelle, mais c'est la loi selon l'évangile de Sainte Raelyn chapitre relation verset infidélité.

Je plaque un sourire forcé sur mon visage et lui demande où il a rencontré Diana.

—J'ai revu Diana a une graduation, j'avais l'habitude de la voir Aux Cayes mais je ne lui ai jamais parlé. J'ai alors tenté ma chance et ça a marché.

—Ah d'accord, elle est belle. dis-je avec raideur

—Je sais, me répondit-il tout souriant. Et le petit plus c'est qu'elle est super affectueuse, pas comme une certaine personne.

Je le pousse mais il rit, je le pousse un peu plus fort. Il perd l'équilibre et me tombe dessus. Nous rigolons comme des gamins.

—hmm, hmm

Je lève les yeux et vois Ivan. Nous nous relevons péniblement, l'envie de rire est partie. Décidément, ce n'est pas mon jour. Il prend mon sac, après un salut à Matt, je le suis. Je ne prononce pas un mot de peur qu'il explose. Arrivée à sa voiture, il m'ouvre la portière, je monte et il la referme. Il prend place au volant et me fixe. Je me force à rester immobile. Je regarde droit devant moi. Avant qu'il n'ouvre la bouche, je me lance :

—Ivan ce n'est pas ce que tu crois. On est tombé et tu es apparu. On n'a même pas eu le temps de reprendre notre souffle, lui débitai-je rapidement.

—Je te crois, me dit-il en m'attirant à lui.

Je me laisse faire et le ramène un peu plus près de moi, je passe ma main dans ces cheveux. Un geste que j'ai pris l'habitude de faire quand je le veux plus près de moi. Mes yeux se ferment d'eux même. Il recule.

—Ouvre les yeux. m'ordonne-t-il. Je veux que tu me regardes et que tu comprennes que tu es mienne. Je ne veux aucune main, autre que la mienne sur toi. C'est compris?

Je secoue la tête.

—Non, Raelyn. Réponds-moi. Je veux t'entendre.

—C'est compris, lui répondis-je tout doucement et les yeux grand ouvert.

—Et qu'est-ce que tu as compris ?

—Que personne ne doit me toucher, murmurai-je.

—C'est un point parmi tant d'autre. TU es à moi !

Il y avait comme quelque chose de changé en lui. J'ai toujours été celle qui donnait des ordres et lui il se contentait de hocher la tête. Il me regarda une dernière fois et démarra la voiture. J'ouvris mon sac pour prendre mon téléphone, quand je vis une fleur, une rose rouge. Mon cœur rata un battement. Depuis quelques mois, cette scène se répétait. Au début c'était touchant, mais maintenant c'est flippant. Ma sœur et moi avons essayé de deviner l'auteur de ce méfait, sans y parvenir. Je n'ose même pas en parler à Yvan. Je reçois alors un message, je ne reconnais pas le numéro mais le message est déconcertant: Tu te crois indispensable et unique? Détrompe toi. T'as valeur chute de jour en jour. Je referme mon téléphone et le mets dans mon sac.

—On est arrivé.

Je n'avais pas remarqué qu'on était devant chez moi. Il était à mes coté et avait déjà ouvert la portière. Je m'étais laissé bercer sa voix qui fredonnait sa musique préférée du moment.

—Merci. Tu ne rentres pas ? lui demandai-je en le voyant rester dans la barrière.

—Voici tes clés. Non, je veux te laisser le temps de t'habituer à tout ça.

—M'habituer ? À quoi ?

—Je veux que tu comprennes que rien ni personne ne pourra m'enlever ce que j'ai toujours voulu avoir. C'est- à-dire, toi. Je n'ai pas attendu toute ces années pour rien. Je voulais que tu arrêtes de voir comme ton petit frère et ça a marché. Enfin tu me regardes comme un homme.

—Non, Ivan je ne t'ai jamais regardé d'une autre...

—Ne mens pas Lynnie, m'interrompt-t-il. Tu ne me regardais jamais. Et quand tu le faisais, tu me voyais juste comme le petit cousin de Miriam.

Et le pire, c'est qu'il avait raison. Je ne l'ai jamais vu autrement que comme on regarde un petit frère.

Ayant 3 ans de moins que moi, je n'ai jamais pensé à lui comme un potentiel amoureux. À mes yeux il avait été jusqu'à tout récemment, que le petit cousin de ma meilleure amie. La donne avait changé.

—Je t'aime, Me chuchota-t-il en m'embrassant

—Je t'aime.

Après un dernier baiser, cette fois sur le front il me poussa à l'intérieur, me fit salut de la main. Puis il partit. C'est en trainant des pieds que je montai dans ma chambre, et que je saluai mes parents et ma sœur.

Je n'arrêtais pas de penser à Ivan. J'avais l'impression d'avoir quelqu'un d'autre devant moi.

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