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°Matt°

—JE VEUX QUE TU FASSES UN CHOIX MATT. J'en ai plus qu'assez que tu passes du temps avec elles. Tu es toujours avec elles, quand est-ce que tu auras du temps pour moi?

Je suis assis et en face de moi, ma copine, faisant les cent pas dans sa chambre, me hurle depuis bientôt trente minutes. La raison est simple; Renata vient de m'envoyer une photo d'elle, de Lyn et de Liya à Domino's.

À force de la regarder faire des gestes, marcher, se tourner, je sens venir une migraine. Depuis qu'on s'est mis ensemble, elle ne chante qu'un refrain : tu passes trop de temps avec les filles. Elle le repète si souvent que cela devient lassant. Elle est jalouse et je ne vois pas pourquoi. Je ne fais que passer du temps avec elles, rien de plus. Mais le pire c'est que depuis quelques temps je ne les vois pas aussi souvent qu'avant.

—Tu as entendu ce que je t'ai dit ? me demande Gabrielle, les mains sur les hanches.

—Oui mon cœur, il n'y a et il n'y aura que toi. C'est décidé, je te choisis. fis-je en la ramenant à moi.

Elle soupire et commence à m'embrasser. J'ai toujours aimé les filles entreprenantes. D'ailleurs c'est l'une des raisons qui m'ont poussé à lui répondre. Aussi étonnant que cela a pu être, c'est elle qui m'a courtisé. Je n'ai pas mis longtemps à succomber. Comme une walkyrie, elle a pris d'assaut mon cœur. En moins de 2 mois elle a fait ma conquête. Et pour pouvoir oublier Lyn, je l'ai laissé faire; je l'ai laissé s'immiscer dans ma tête.

—Tu restes avec moi aujourd'hui ?

Les mots viennent de loin, j'ai l'esprit embrouillé.

—Qu'est-ce qui a aujourd'hui ?

—Est-ce que tu restes ?

Les mots pénètrent enfin mon esprit. Je repousse doucement ses mains qui jouent dangereusement avec la fermeture éclair de mon jeans. Je me lève et secoue doucement la tête, si je reste je vais perdre la notion du temps et je vais aussi perdre la tête.

—Non, je ne peux pas, j'ai rendez-vous avec Guy.

Je me baisse pour ramasser ma chemise, sans m'en rendre compte, elle me l'avait retiré. Sachant que si je me laissais entraîner, je ne sortirais plus, je lui fais rapidement la bise. Mais elle s' accroche à moi, m'attire et m'embrasse fougueusement. J'arrive tant bien que mal à me dégager de son etreinte et je sors de la chambre après lui avoir dit:

—Je t' écris plus tard, promis!

Je me dépêche car je suis en retard. J'arrive à Domino's avec trois heures de retard. Elles vont me tuer, surtout Renata. Je les cherche et les vois au fond de la salle. Comme d'habitude Lyn fait des photos, je souris. Je suis à 100% sure qu'une partie de son visage, son front on va dire, n'apparaitra pas sur les selfies et qu'elle en effacera la majorité. Depuis que je la connais, elle est complexée par rapport à son front. Mais sans mentir il faut reconnaitre qu'il est proéminent. Liya est à coté et elle mange une pomme. Elle a toujours un petit truc à grignoter. Reny, elle, est sur son téléphone et je suis a quasiment sure qu'elle essaie de me joindre. Je m'approche et je les salue.

Elles me regardent de haut, chacune d'entre elle regarde l'heure, soit sur leur téléphone, soit sur leur montre.

—Je suis désolé mes amours...

—Mes amours ?

J'ai beaucoup à me faire pardonner : ce n'est pas seulement mon retard, mais plusieurs rendez-vous manqué, mon absence de réponse aux appels ou aux messages. À une époque Lyn et moi, on parlait plus souvent. Mais ça a changé, on essaie de recoller les morceaux. Ensuite ça a été le tour de Liya et enfin celui de Reny. Et puis silence radio. Total. Je n'ai qu'une excuse, Gaby.

—Quelle excuse cette fois ? m'attaqua Liya.

—Alors ?

Je tourne la tête vers Renata, ce mot vient d'elle. Quand il s'agit de moi, elle est la plus agressive. Je la comprends, depuis son retour je ne l'ai vu qu'une fois et pas plus de 30 minutes.

—Madame ne voulait pas te laisser venir? Reprend-t-elle

—Il n'y a rien à dire. Je suis désolé.

—Oh ! s'exclama Lyn.

Elle secoue la tête. Je vois qu'elle a compris, des trois elle est la seule à être aussi proche de Gaby et la connais donc assez bien. Elle a ce sourire en coin, qui me fait fondre, j'ai l'impression qu'elle me défie de donner à Renata la vraie raison.

Elle se lève, me regarde dans les yeux et annonce :

—Je vais chercher les boissons, tu m'accompagnes ?

C'est plus un ordre qu'une question. Je la suis, nous sommes devant le comptoir et elle me fixe.

—Tu ne lui as rien dit, commence-t-elle. Pourquoi ?

—Je ne sais pas.

—Hmm, vraiment ?

—Je t'assure.

—Qu'est-ce que tu lui as dit pour pouvoir venir ?

—Que j'avais un truc de prévu avec Guy.

** ** Mon téléphone sonne, c'est Gaby, je montre l'écran a Lyn, elle me fait signe de répondre.

-Hello, mon cœur. Ça va ?

-Oui. En fait ...

- Qu'est ce qui ne va pas? Tu veux quelque chose ?

-Oui, toi.

-Mais on vient tout juste de se voir.

-Je sais, mais tu me manques déjà. Je suis devant.

-Bébé, je ne suis pas chez moi.

-Je sais, sors ! Je suis dans la voiture.

Je regarde l'écran du téléphone, elle a raccroché.

—Qu'est-ce qui a ?

—Elle m'a dit qu'elle est à l'extérieur.

—Ah bon ?

—Je ne peux pas rester, tu diras aux filles que je ne peux pas rester.

—Non, je ne vais rien dire. TU vas le dire aux filles.

—Lyn. la suppliai-je.

Mais elle reste ferme. Elle prend les boissons et va se placer près de Renata. Ça s'annonce mal.

—Matt ne veut pas rester. On n'est pas assez bien pour lui.

Ça fait mal. Je la foudroie du regard. La traitresse. Je ne sais quel mot placer devant l'autre pour que les filles puissent me laisser partir.

—Mes amours...

—Non, me coupa agressivement Renata. Vas-y.

—Ce n'est pas... Quoi ?

Les filles devant moi ne semblaient pas pouvoir rester en place et elles avaient toutes sans exception la main devant la bouche. On dirait qu'elles s'étouffaient. C'est comme si...

—Allez y riez. lachai-je

C'est bien ce que je pensais, elles n'attendaient que mon signal pour pouvoir rire. Elles ne se firent pas prier et se tordaient littéralement de rire au beau milieu de Domino's, sans gêne ces trois là!

—Alors, vous n'êtes pas fâché ? demandai-je timidement.

—Non tu peux y aller, me dit Renata. Mais avant de partir, il faut la photo souvenir.

Je me prête volontiers à la séance photo car je sais que parfois Reny a envie de nous tuer tous les trois quand on met en ligne des photos dans lesquelles elle n'est pas. Après quelques minutes je les embrasse puis les laisse. J'ai beau échappé à ma condamnation à l'intérieur, je m'attends quand même au pire à l'extérieur.

Courage Matt, tu peux y arriver.

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