CHAPITRE 3 - ET MERDE...

Des yeux charbon. Noirs.

Je me perds dans le gouffre sans fond de ses yeux un instant avant de me ressaisir et de froncer les sourcils.

- Quoi ?

Un petit sourire diabolique lui étire les lèvres qu'il mordille avant de murmurer d'une voix suave et grave:

- Rien beauté... Rien..

Je me retourne vers le tableau en essayant d'ignorer le plus possible ses yeux qui me trouent le côté droit du visage à force de me fixer. Jamais un garçon ne m'a regardée de cette manière et jamais je n'ai permis à qui que ce soit de poser ses yeux de la sorte sur moi, sur mon corps. Pourtant, je ne fais rien pour l'arrête lorsque je le sens me déshabiller du regard. Et encore une fois, je reste immobile même lorsque je l'entends murmurer.

- Jolie.. jolie..

Ils me fous les putains de jetons, ce mec.

Je conserve mon calme pour le moment, mais rien ne garantit que je sois aussi zen dans les minutes à suivre. Parce qu'avec les bruits de gorge qu'il n'arrête pas de faire en contemplant mes cuisses dénudées deviennent vraiment gênants et énervants. Je tire vainement sur l'ourlet de ma robe pour l'allonger et diminuer un peu la sensation de brûlure que produit son regard sur chaque partie de mon corps nue qu'il admire. Je prends une grande inspiration tremblante. Finalement, je n'aurais jamais dû venir en cours. Au diable les deux nouveaux !

Mon téléphone vibre dans mon sac et je le sors discrètement pendant que la prof et son fils discutent à voix basse.

MAÉ: Keski s'pass ???

Je pousse un long soupir en ne sachant quoi répondre. Je jette un coup d'oeil furtif vers mon voisin qui reste bloqué sur mes seins.

- Non, mais t'as fini ?!

Il lève lentement, très lentement son regard vers le mien. Il se mordille la lèvre puis se penche brusquement vers moi en repoussant une mèche de mes cheveux qui gênait sa contemplation. Lorsque son doigt effleure le haut de ma poitrine, je tressaille et lui tape le doigt. Un large sourire éclaire son visage pendant qu'il se frotte l'index.

- Sauvage aussi... Pas taper, ajoute-t-il en me faisant un clin d'oeil.

- Je peux savoir ce qui se passe ici ? demande la même voix masculine que tout à l'heure.

Je remarque que son ton s'est un peu durci, ainsi que son visage pendant qu'il fixe mon voisin avec une expression indéchiffrable. Je ne réponds pas, attends de voir quelle réplique aura mon « merveilleux » nouveau collègue. Celui-ci plisse les yeux et a un sourire malicieux.

- Rien, monsieur. Juste, sa tenue est indécente.

J'ouvre la bouche pour lui répondre un truc cinglant, mais deux prunelles bleues m'intiment le silence, immédiatement. Sa capacité à me « maitriser » me fait un peu peur, mais l'assurance et la confiance qu'il dégage calment un peu la panique qui commençait à naitre en moi. Deux bombes qui me chamboulent dès la première demie heure, c'est beaucoup trop louche pour moi. Le fils de l'enseignante se tourne vers le pervers assis à mes côtés.

- Que sa tenue soit indécente ou pas, cela ne te regarde pas. Garde tes yeux pour toi, ainsi que tes mains. Je doute qu'elle aille envie de tu la touches..

Il a murmuré cette dernière phrase en me fixant intensément, rien qu'un instant, mais je me suis sentie mise à nu, physiquement et mentalement.

Non, non, c'est trop pour moi là.

Je me lève brusquement en attrapant mon sac avec l'intention de partir, mais mon sauveur m'attrape juste avant que je quitte mon siège.

- Je... je suis désolé. Je n'aurais peut-être pas dû intervenir... ou de dire ce que je viens de dire, murmure-t-il avec une réelle inquiétude dans la voix. Peut-être que finalement tu aimes...

- OK, non, arrête, c'est bon.

Mon ton est plus sec que voulu et il ralâche sa prise en redevenant aussi insondable que toute à l'heure.

- Asseyez-vous, mademoiselle Makaryan, tonne Mme Nolan.

Je lui obéis à contrecoeur et tape rapidement une réponse à Maélie.

MOI: Tkt.

Je garde mes yeux baissés sur mon bureau en tentant de rester calme, zen, en pensant à autre chose que ces putains de yeux qui me déshabillent 3000 fois la seconde !! Puis, Mme Nolan se racle la gorge.

- Alors, bonjour, élèves. Nous allons commencer le cours pour de vrai. Comme vous le voyez, il y a mon fils, Jared. Nous avons aussi un nouveau aujourd'hui... euh... Eidan, c'est ça ?

Le connard hoche la tête en détournant à peine le regard.

- C'est moi, m'dame. Eidan Hope.

La professeure hoche la tête pendant que je risque un regard vers le dénommé Eidan. Celui-ci commence à jouer les sourcils et à mimer avec ses doigts « C'est toi et moi, bébé ».

Ark. Sincèrement.

Je me détourne, dégoûtée, en jetant bruyamment mon étui à crayons sur la table. Et, cette fois-ci, je coule un regard vers Jared. Il me fixe, impassible puis m'offre un sourire... En fait, nan, il regardait par-dessus ma tête. Mon sang commence à bouillir dans mes veines pour la seconde fois depuis ce matin. Il est censé me sourire à MOI et seulement MOI. Pas la petite voleuse de mecs derrière moi. Andréa est réputée pour être la trainée de l'école, et pourtant, elle le vit plustôt bien.

Elle prend, elle baise, elle jette et la roue tourne encore. Encore et encore. Mais, pauvre petit, il ne la connait la pas. Normal qu'il jette son dévoulu sur une belle gueule comme la sienne... mais encore, la mienne est plus jolie. Je réprime un grognement de désapprobation pendant qu'il reprend son air indéchiffrable.

- Donc, comme je le disais, j'ai emmené mon fils puisqu'il doit faire son stage d'enseignant aussi. Il sera donc votre enseignant pendant un moment, celui de votre groupe et celui de deux autres de ceux à qui j'enseigne.

Une fille plus loin dans la classe lève timidement la main.

- Il est obligé de partir...?

Les gars commencent à ricaner et je les accompagne. Tombée dans le filet, la petite. Je lève ma main à mon tour en me mettant en mode garce.

- C'est quand qu'il part ? Très, très vite, j'espère.

Des « oh » commencent à retenter dans le local pendant que je savoure ma petite vengeance. Je vois ses yeux se plisser un instant avant qu'il redevienne impassible. Sa mère, elle, ne sait plus où se mettre.

Jared ( ou plutôt monsieur Jared ) s'avance lentement vers mon bureau, y pose les paumes et se penche vers moi. Son parfum masculin me parvient et m'envire. Non !

- Tu sais qui va sortir de mon cours très, très vite, j'espère ? Toi, ma jolie.

Je reste bouche bée, le reste de la classe aussi. Mais il ne sait pas ce que j'ai dans mon sac.

Je me lève, pose mes paumes à plat sur ma table aussi et me penche tout autant vers lui en plissant les yeux.

Que le massacre à la Alexia, commence.





Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top