PDV Christy

Comment en somme nous arrivés là ?

Je regarde le flingue pointé sur lui, le bruit résonnant encore à mes oreilles.

Je me rappelle son sourire, sa voix douce. Son rire.

Tyler se précipite en hurlant sur Alec qui a maintenant les yeux fermés.

Tout se passe au ralentit, les sons, les images.

Je vois mon frère qui essaye de capter mon regard, en vain.
Je crois qu'il hurle.
Je ne comprends pas ce qu'il dit.
Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé.

En deux minutes je suis passée du rire à l'angoisse, du rire au pleurs.
En deux minutes, j'ai perdu un être cher à mes yeux.

Tout s'est passé très vite, si vite.

Qu'est-ce que j'ai fait ?

48 heure plus tôt

- Tu es sûre de vouloir venir ?

- C'est le jour des visites. Je veux y aller.
J'insiste.

Alec s'inquiète trop pour moi, au point de me couver.
Aujourd'hui c'est vendredi et c'est le seul jour où nous pouvons aller voir Cloud.

J'ai beaucoup d'espoir quand a son rétablissement et j'aimerais voir ces progrès maintenant.

Personne ne veut y aller, ce que je peux comprendre bien que cela me fasse de la peine pour Cloud.

Je me prépare avec appréhension, ne sachant ce que je verrais
là-bas.
C'est quand même un hôpital psychiatrique.

- Tout va bien se passer. C'est un bon endroit pour lui.
Me rassure Alec.

Je décide de le croire, après tout il y est aller. Il n'a aucune raison de me mentir.

***

Nous sommes devant les grandes portes de l'établissement "Ashgrenffer".

C'est Allemand ?

Une main se pose contre mon dos et des lèvres m'effleurent la joue avant de glisser à mon oreille :

- Je reste avec toi, tout se passera bien.
- Je n'ai pas peur.
Je réplique avec un sourir.

Je ne suis pas gênée par ce rapprochement.
Depuis quelques jours j'ai le droit à toutes sortent d'attentions : les mains qui se frôlent, les bisous sur la tempe, les carresses dans le dos.
Alec me montre son affection tout les jours et est patient avec moi.
Il faut dire que je ne suis pas habituée à donné des marques d'affection envers quelqu'un.

Mais il ne me le reproche pas, au contraire, il semble s'en contenter, sûrement content que je ne le repousse pas.

Il faut dire aussi que je ne suis vraiment pas tactile.
C'est bien dommage car quand nos peaux se touchent je frissonne, c'est incontrôlable, instinctif.

Sa présence m'est vitale.

Nous entrons dans le bâtiment qui est à ma grande surprise lumineux.

Le couloir est bercé par les rayons du soleil, ce qui donne une ambiance chaleureuse.

Je reste en extase devant cette décoration qui a sûrement pour but de confiner les patients dans une bonne atmosphère, tandis qu'Alec demande le numéro de chambre de Cloud.
Une minute s'écoule et je me retourne pour savoir ce qui prends tant de temps.

Je fronce les sourcils quand j'aperçois une rousse au décolleté plongeant derrière le comptoir, sourire enjoleur dirigé droit vers Alec.

Je comprends mieux.

Je me rapproche tout sourire vers eux, posant une main sur la nuque du brun.
Je le sens se tendre à mon contact, peu habitué à ce geste bien que simple.

- Tu as le numéro mon coeur ?
Je prononce bien chaque mot, accompagné d'une voix naturelle, ce qui est un exploit avec le rire que je retiens.

La rouquine arrête de sourire ce qui accentue le mien.

- Non j'était en train de demander à mademoiselle si il traitaient les cas d'exhibition aussi dans l'établissement.

Au regard noir qu'elle lui lance je suppose que cette remarque ne lui a pas plus.

Je tousse pour cacher mon rire alors que cette dernière repositionné sa blouse correctement.

- Chambre 18.
Dit elle sèchement.

Nous partons sans un merci alors que je retire ma main.

- Ne sois pas jalouse mon coeur, je ne suis pas fan des rousses.

- Dois-je m'inquiéter des blondes et des brunes ?
Je demande amusée.

- Peut-être.

Sa réponse ne me plait vraiment pas, c'est pourquoi j'accelère pour arriver à la chambre 18.

J'entends son rire dans mon dos et cela m'énerve encore plus.

Quand j'arrive au bon endroit il me rattrape finalement et se met devant la porte, m'empêchant d'entrer.

- Je ne pensais pas que tu le prendrais mal. Tu es vraiment jalouse alors.

- Arrête de sourire.
Je grogne.
Je n'aime pas ce nouveau sentiment : la jalousie.

Nous n'avons pas parler en profondeur de notre relation et n'avons pas établie de règle pour notre couple.
Je ne prends pas en comptes ses menaces si j'avais le malheur d'approcher de trop prêt un garçon.

- Tu n'a pas confiance en moi ?
Je relève la tete, surprise par le ton de sa voix, plutôt plat.
Il semble sceptique.

Je m'obstine à garder le silence ce qui l'agace fortement à en juger par son souffle.

- Tu n'a pas à t'inquieter. J'ai changé. Je ne veux que toi.
Murmure t'il pour que personne d'autre n'entende.
Je ne soutiens pas son regard, trop pénétrant à mon goût.

- J'ai confiance en toi.
Je réponds finalement.
- Mais je n'aime pas que tu te laisse draguer, à deux mètres de moi en plus.

Il rit franchement et me prends dans ses bras.
Je rougis légèrement avant de l'enlacer à mon tour.

- Honnêtement, je n'avais pas fais attention à elle avant que tu arrives. Ta naïveté déteint sur moi.

- Je ne suis pas naïve !

- Mouais. En tout cas tu as bien défendu ton territoire mon coeur.

Je m'écarte de lui tête baissée.

- Arrêtes de dire ça !
- J'aime bien moi.
- Ça me mets mal à l'aise !

- C'est juste l'effet que je te fais.

Je le regarde outrée, comment peut il affirmer une chose pareille ?
Même si c'est vrai.
Il a vraiment un égo démesuré.
Moins que Don certes, mais quand même !
Je me reprends et affiche une mine boudeuse ce qui, soyons honnête, n'est pas très mature.

Il en profite pour déposer un rapide baiser sur mes lèvres avant de se retourner et d'entrer dans la pièce.

Il me surprendra toujours.

J'entre à mon tour dans la chambre, un sourire aux lèvres.

- Cloud !
Je m'exclame quand je le vois sur son lit.

Il a bonne mine, je suis soulagée.

Il se lève pour me prendre dans ses bras, je me retiens de faire un pas en arrière, je n'ai rien à craindre, Alec est là.

- Tu es blonde maintenant ?

Je ris à sa remarque, c'est vrai qu'il ne m'a pas vu depuis...le nouvel an.

- C'est ma couleur naturelle. Tes cheveux on repoussés.
Je lance d'un ton léger.

Il se passe deux secondes où il me fixe le visage figé et je crois avoir gaffé.
Peut être est-ce un sujet sensible ?

- Oui ils ont poussés !

Je soupire de soulagement, discrètement.
On dirait que Cloud est redevenu lui même.

- Viens t'asseoir.

Je regarde Alec avant de m'asseoir sur le lit de Cloud à côté de ce dernier.
Je n'avais pas remarquer qu'Alec restait les bras croisés, debout.
Il y a pourtant une chaise au bureau.

Se sont ils dit au moins bonjour ?
Comment s'est passé l'internement de Cloud ? En veut til à son boss ?

La porte qui s'ouvre sur un homme brise le silence installé depuis trop longtemps.

- Ah ! Je vous cherché ! Pouvons nous parler ?

Je suppose que c'est le médecin en charge de Cloud.
Alec le suit dehors, une fois la porte fermée, je repère un miroir qui se trouvais derrière le brun.
Je vois mon reflet qui est plus lumineux que ces derniers jours et Cloud, qui me fixe avec une mine grave.
Je me retourne rapidement voulant l'interroger mais je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il se met à parler.

- Il faut que tu me sorte d'ici Chris. Je ne peux pas rester enfermer, ce n'est pas bon pour moi.

- Cloud... C'est pour ton bien que tu es...
- Tu ne comprends pas !
S'écrie t'il me faisant sursauter.

- J'ai retrouvé la mémoire ! Je sais qui a fait ça !
Il pointe un doigt sur sa cicatrice encore voyante à travers ses petits cheveux naissants.

- Qui ça ?
Je demande sombrement.
Je suis prête à y mettre du mien pour venger Cloud.

- Alec.

Mon corps se tends et je me redresse par automatisme.
Cloud délire.
Il n'a pas progressé, il n'a pas guérit.

- Alec était avec moi à ce moment là. Ça ne peut pas être lui.
Je retorque doucement.
Je ne sais pas si j'arriverai à lui faire entendre raison.

- Non ! C'est lui qui m'a jeté la pierre ! Je l'ai vu !

J'avais raison, ça ne sert à rien de lui dire où était Alec car il ne se souvient pas du rendez vous avec le barbu et ça vaut mieux comme ça.

Deux mains se plaquent sur mes épaules ce qui me ramène au présent.

- Je suis désolé Chris. Mais c'est la vérité. Il va tout faire pour nous séparer. Il a déjà commençait...

Mon regard plonge dans le sien, je vois la même sincérité que dans les yeux de son frère au motel.
Il croit ce qu'il dit.
Mais ce n'est pas la vérité.
Même si Alec n'avait pas était avec moi ce jour là, je n'aurait jamais doutais de lui.
Alec adore Cloud.
C'est son protégé, au même titre qu'Atlas et Tyler.
Il n'aurais jamais fait ça.

Je recule légèrement mais ses mains quittent mes épaules pour mes joues.

- Il te ment...

Je veux me retirer de sa prise mais il ressert l'étau fermant ses poings et me griffant les joues par la même occasion.

- Pourquoi il est là ? Pourquoi lui ?
Crie t'il.

- Cloud ! Arrêtes !

Je le repousse comme je peux mais encore une fois la folie de Cloud paraît décupler sa force.

- Je vais le tuer ! Et si tu n'es pas de mon côté tu mourras aussi !

La porte s'ouvre en grand, s'écrasant contre le mur avec fracas.

La pression se retire d'un coup et je me lève pour rejoindre Alec à l'entrée de ce qui me semble finalement être une cellule.

Il m'attire contre lui d'un bras protecteur et je me retiens de pleurer.

- Alors c'est ça ? Il te baise et tu oublie tout le mal qu'il t'a fait ! Qu'il m'a fait !

- Tu es fou Cloud.
Je chuchote.

Alec nous fait reculer jusque dans le couloir et le médecin ferme la porte avec un soupir.

Nous le saluons et partons à grand pas sur le parking.

Toujours sous le bras d'Alec il me stop devant la voiture et se place face à moi.

- Tu vas bien ?

Sa voix est comme une invitation au réconfort et je me colle à lui les bras ballants et les larmes aux yeux.

- Je n'aurais pas du venir. J'ai du faire quelque chose de mal pour qu'il...
- Ce n'est pas de ta faute ! Cloud ne prends plus son traitement. Le médecin m'a dit qu'il demandait tous les jours si tu étais venu lui rendre visite. Son obsession pour toi à grandit. Tu n'y es pour rien.

- Il était fou... Si tu avais vu ses yeux...
Je chuchote tremblante.

- Je sais...
Grogne-t'il.

Je me recule, le regardant droit dans les yeux.

- Comment...?
- Le miroir.

J'ai un hoquet de surprise.
Alors le médecin et Alec ont tout vu de la scène...

- Je ne voulais pas quitter la pièce, j'avais encore des doutes face à son comportement froid avec moi. Je n'ai pas aimé votre proximité.

- Je suis désolée...
- Ce n'est pas de ta faute.

Je détourne le regard pour m'essuyer les yeux.

- Tu es en colère ?
Je demande à peine.

- Je sais ce que tu as ressentie à l'accueil.

Je le regarde incertaine.

- Tu...tu ne peux pas être jaloux de Cloud.
- C'est idiot. Mais savoir qu'il est obsédé par toi, et qu'il pense que tu lui appartient m'énerve.

J'essaye de garder un visage neutre alors que la surprise me prends.

- On va rentrer.

Je hoche de la tête et monte dans la voiture.
J'ai eue assez d'émotions pour aujourd'hui, je veux rentrer chez moi et voir les autres.

Un sentiment de bien être s'installe quand je repense aux derniers mots d'Alec.
Je culpabilise un peu car je ne devrais pas, surtout au vue de la situation, mais de savoir qu'il est jaloux me fait un bien fou.

PDV Atlas

C'est journée de repos pour tout le monde ici et au lieu d'aller voir Cloud je préfère me pencher sur les dossiers que j'ai trouvé dans un carton dans le couloir.

Il y a plein de papiers avec des chiffres que je ne comprends pas.
Des noms de ville aussi.

Je me demande ce que ça foutais dans le couloir.
On manque cruellement de communication dans cette maison.

- Tu fais quoi ?

Je ne prends pas la peine de regarder Tyler pour lui répondre, trop concentré sur mon activité de décodage.

- J'ai trouvais ça dans le couloir, j'essaie de savoir ce que c'est.

- Cetait dans le grenier ! Chris et Alec sont allez voir, c'est rempli d'affaire à Peter.
M'informe t'il.

- Tu es sûr que c'est à lui ?
Je demande les sourcils froncés.

- Eh bien... Oui.
- Ça change tout alors ! Je dois les regarder d'une autre manière.

Un autre point de vue.
Si ces dossiers appartiennent -ou appertenaient- à un gangster, alors c'est forcément louche.

Je me retrouve seul dans la chambre et réfléchis à toute vitesse.

Tout est codé.

Il y a une série de chiffre, un nom de ville, puis une autre série de chiffre mais plus courte et avec une lettre.

Je regarde sur mon ordinateur le nom des villes.
La plupart sont des petites villes en développement.

Et si c'était des coordonnées ?

Je tape la longue série de chiffre et tombe sur un point précis.
Un endroit précis.

J'essaye avec les autres et mon cerveau comprend ce que je n'essaye même pas d'envisager de peur que tout soit faux.

Chaque coordonnée donne un endroit bien précis.

Une banque.

Il y a une vingtaine de villes !

La petite série de chiffres avec la lettre doit être un code.

Je craque le système de banque, enfin pas tout les comptes, juste celui des informations des clients et introduit le code correspondant à cette banque.

Je tombe sur un compte et frôle la crise cardiaque.

Ce sont des coordonnées banquaires.

Je regarde le montant et...

- Oh mon dieu !

Je ferme l'ordinateur et le dossier avant de sortir de la chambre et d'ouvrir la trappe qui mène au grenier. Et si ce n'était pas le seul carton ?

***

- Alec !

Je descend essoufflé jusqu'au salon où le boss vient de rentrer avec Chris.
Je me demande quand est-ce qu'ils vont officialiser.
Ils ne sont vraiment pas discrets.

- Qu'est-ce qu'il se passe Atlas ?

Mince je crois que j'avais l'air paniqué parce qu'il arbore un air inquiet.

- Ne t'inquiète pas ! Tout. Va. Bien !
Je dis en levant les mains en l'air.

- Pourquoi t'es hystérique alors ?

Je prends une grande inspiration et me tourne vers Chris.

- Chris... Les cartons dans le grenier sont bien à Peter ?
Je demande posément.

Faites que tout soit réels.

- Oui. Il m'a... m'a laissé entendre que je trouverais certaines réponses dans tout ce bazar.

- Pas que des réponses !

Là oui, je suis hystérique !

- Je reviens !

Je pars chercher mon ordi, ça ira plus vite que de les faire monter dans ma chambre.

En plus ça sent les chaussettes.

Je m'installe à côté d'eux sur la table et pose délicatement mon ordi au centre de celle ci.

- Qu'est-ce que c'est ?
- Ça boss... C'est des dizaines de comptes bancaires.

Je montre tout les comptes importants, Chris semble surprise.
Alec lui semble...inquiet.

- C'était dans le carton dans le couloir.
Je précise.

- Je comprenais rien à ce charabia, j'allais le jeter.

Je pousse un cri qui ressemble à un grincement face au commentaire de la blondinette.

- Tu...tu allais jeter...plusieurs million de dollars à la poubelle ?

- Faut croire.

Comment peut elle être aussi calme ?

- Qu'est-ce que ca veut dire ?
Demande Kyle.

- Ca veut dire que Peter est riche. Et comme il est mort, tout revient à Chris.

- Il n'est pas mort.
Rétorque cette dernière.

- Ce que je veux dire, c'est qu'il les a laisser pour toi. Je suis tombé sur des comptes qui étaient vide, je me suis dit que c'était des placements de fonds qui n'avaient pas marchés. Mais en cherchant un peu plus j'ai pu découvrir qu'ils avaient était vidés il y a deux semaines et un en particulier il y a 9 mois. Ils sont dans la même banque où sont les plus gros comptes. Donc il aurait pu prendre le reste mais non. Je pense qu'il voulait que tu découvre cet argent.
Je finis en manque d'air.

- Mais... C'est de l'argent sale ?

Je ne sais pas quoi répondre.
Tobias regarde les comptes les yeux exorbités.

- Cricri, tu vis dans la maison d'un gangster, c'est forcément de l'argent sale...

- Je...je n'avais pas pensé à ça... Enfait, je ne me suis pas posé la question parce que j'avais besoin d'un toit. Mais là... Je n'ai pas besoin de cet argent.

- Quoi ?!
J'attire tout les regards sur moi.

- Pardon. Chris, tu pourrais faire ce que tu veux, réaliser tes rêves les plus fous. Changer de vie et partir loin, en sécurité.

- Si elle ne veut pas de cet argent, c'est son choix.
Me lance Alec avec un regard noir.

Je comprends que ce n'était pas approprié de lui suggéré de partir devant lui.

- C'est vrai c'est ton choix. Mais tu devrais y réfléchir.
Enchérir Tobias.
Il est aussi maladroit que moi.

Un silence pesant plane dans la pièce, et un après l'autre nous nous dispersons.

PDV Christy

Je ne sais pas si c'est une bonne ou mauvaise nouvelle.
Je n'ai pas besoin de cet argent.

Je ne saurait même pas quoi en faire.

Une pensée égoïste me traverse et je pose directement le regard sur Alec.

C'est ma maison ici. C'est chez moi.
Mais après tout ce que nous avons traversé, j'ai compris que chez moi, c'était au près d'eux.
Peu importe où.
Du moment que je suis avec ma famille.

Mais j'aimerais partir, avec eux.
Avec lui.
L

oin de leur vie de gangster.

Il plante son regard dans le mien se sentant sûrement observé et je baisse les yeux automatiquement.

Il ne quittera jamais le gang.
Je m'inquiéterais toujours pour lui. Pour les autres.

Est ce que c'est ce que je veux ?

Ou préfèrerais-je être dans l'ignorance ?

Je fait la somme de tout les comptes dans ma tête.
Que des chiffres rond, contenant au moin cinq zéros.

Après le vingt-huitième j'ai la somme exact.

Onze millions de dollars.

Comment a t'il pu se procurait autant d'argent ?
Combien de personne a t'il arnaquer ?

Si il avait arnaquait les Allguns ça expliquerait son départ précipité.

Il faut que je réfléchisse.
Comme ils l'ont dit c'est mon choix.

J'ai senti la colère d'Alec dirigé vers Atlas.
Ou était-ce de la peur ?

Est ce qu'il en souffrirait si j'était amené à partir ?

Est-ce que je lui manquerais ?

J'ai tant de questions et si peu de réponses.
Je sais que je devrais lui en parler, j'en ai même envie.
Mais je ne veux pas entendre l'inévitable.
Il ne quitteras jamais Los Angeles.

Et Cloud ?

Après ce qu'il s'est passé tout à l'heure... Je ne suis plus sûre de rien.

J'allais demander à Tobias de me suivre dans ma chambre pour en parler mais au dernier moment je me rétracte.

- Kyle ?

***

- J'ai besoin de tes conseils.
- Tu es sûre que je suis le mieux placé pour ça ?

- Peu importe. C'est à toi que je veux parler. Je sais que tu sera honnête et franc.

Je m'installe plus confortablement sur le lit et il s'assoit face à moi en tailleur, attendant que je déballe tout.

- Cloud a pété un plomb tout à l'heure. Il est persuadé que c'est Alec qui l'a attaqué pour l'eloigner de moi.

- Donc il ne va pas mieux...
- Il refuse de prendre son traitement.

- Et si tu me disais ce qui te tracasse vraiment ?

Je souris légèrement face à sa perspicacité.
Il m'étonnera toujours.

- Je ne sais pas quoi faire de cette nouvelle... Ni de cet argent.
Je fini par souffler.

Je regarde ma chambre d'un oeil nostalgique.
Comme si elle allait me manquer.
Comme si je prévoyait déjà de partir.

- Tu n'es pas obligé d'en faire quoi que ce soit. Tu peux faire comme s'il n'existait pas. Restez ici.

- Ou je peux le donner à des associations.

Je sursaute sous le rire démoniaque du Roc.
Je lui envoie un regard noir et il se calme lentement.

- Tu peux faire ça aussi...

Mouais. Il se rattrape comme il peut.

- Tu peux le placer en bourse au risque de le perdre, tu peux le brûler. Tu peux me le donner. Tu peux faire plein de choses avec.

Je lâche un petit rire à sa remarque bien placé.

- Qu'est-ce que tu ferais toi ?

Il n'hésite pas longtemps avant de déclarer sombrement :
- Je partirais avec mon frère loin de cette vie.

J'ouvre grand les yeux, de surprise, de peur.

- Tu quitterait le gang ? Et Alec ?
- Chris. J'ai assez vu d'horreur et commis d'erreur pour toute une vie. Moi aussi je rêve d'une vie tranquille sous les cocotiers. Je sais qu'Alec ne me rechercherais pas pour me tuer comme les autres chefs de gangs.

Tout à coup un espoir me gonfle la poitrine et je pose enfin la question qui me ronge de l'intérieur.

- Alec accepterait de partir ?

Kyle baisse la tête en soufflant, comme si il s'y attendait.

- J'espérais que tu ne me pose pas cette question. Parce que je ne connaît pas la réponse. Le gang c'est toute sa vie. Et si lui le quitter, je ne donne pas cher de sa peau.

- Tu as raison. C'était ridicule comme question.

***

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Assise au fond du jardin je regarde les étoiles. C'est un spectacle magnifique.

Je sens l'herbe fraîche glisser entre mes doigts, le froid du mois de janvier carresser mon visage.
Dur de s'imaginer sous un cocotier.

- Je me détends.

Je ne veux pas montrer ma tristesse, mes doutes. Et si il y a bien une personne qui me lit comme un grand livre ouvert c'est bien Alec. Il surpasse Kyle largement.

- Je t'ai trouvé silencieuse depuis la découverte.

- Tu sais qu'il me faut toujours un temps d'adaptation.

Je l'entends souffler à côté de moi et sent son épaule frôler la mienne quand il s'assoit.

- Je sais. Tu veux en parler ?

- Mon cerveau est remplit de questions que je ne me serait pas posées en temps normal. Je préfère éviter ce sujet.

- Bien.

Sa réponse est comme une gifle, dite avec tellement de froideur.

Mes yeux s'embuent et je les fermes avec force pour ne pas céder à la pression.

J'aimerais lui dire qu'il est important pour moi.
Que je ferais tout pour lui.

- Tu veux partir.

Ce n'est pas une question.

Je n'ai pas le courage de lui retourner la question.
La peur me paralyse.

- Je ne te retiendrais pas.

Cette fois les larmes coulent sur mes joues rougies par le froid.

Il se lève et pars sans attendre une seconde de plus.

Je me lève avec rage et me retourne vers lui.

- Alors c'est tout ! Tu as aussi peu d'affection et de consideration pour moi ?

Il s'arrête. J'ai l'impression qu'une éternité se passe avant qu'il ne se retourne lentement.
J'aperçois un petit sourire sur ses lèvres, je ne comprend pas sa signification.

- J'ai réfléchis moi aussi. Tu m'en a laissé le temps aujourd'hui.

Je reconnaît de l'amertume dans sa voix.
Il aurait aimait que je lui en parle, que je me confie à lui. Au lieu de prendre mes distances avec tout le monde, reclue dans ma chambre.

Voyant que je ne dis rien il continue :
- J'ai assez d'affection et de considération pour te laisser choisir de te mettre en sécurité. Même si c'est loin de moi.

Je n'avais pas vu la chose sous cet angle.
Je me sens honteuse d'avoir ressentie de la colère envers lui.

- Et si tu me disais vraiment ce qui te tracasse ?

Je baisse les yeux, j'avais raison.
Je suis un livre ouvert pour lui.

Je prend une grande inspiration.
Si je ne le fais pas maintenant, je le regretterais toute ma vie.

- Quitterais tu le gang pour moi ?

"La question à onze millions."

~~~

Tada.

Que pensez vous de ce avant dernier chapitre ?
P

lus de 4000 mots !

J'ai plein de surprise pour vous !
Concernant le début de ce chapitre !
🔪🔪🔪

Que va faire Christy dans deux jours ?

Que va t'il arriver à Alec ?

La suite bientôt.