Tome 1 - Love 19

Je me planque !

¤ ¤ ¤ ¤


Trois mois, que j'ai claqué la porte derrière moi.

Trois mois, que je suis parti, loin de Lola, loin de lui, loin d'eux.

C'est la première fois, que nous sommes autant séparés, Lola et moi, et putain que ça fait mal.

Trois mois, que je vis chez Pauline et Fred, que je travaille avec eux et que je reprends goût à la vie, enfin, c'est ce que j'essaye de leur faire croire.

— Cam' !

— Oui, Fred.

— Viens me filer un coup de main, s'il te plaît.

— J'arrive !

— Tiens-moi l'échelle, je dois monter sur le toit, apparemment le vent de cette nuit à soulever des tuiles.

— Ok vas-y. Je t'assure.

Le vent est une constante ici, on compte sur les doigts d'une main, les jours où il n'y en a pas, mais celui de cette nuit a été particulièrement violent, et la nuit de Violette a été bien trop perturbée par la même occasion. Elle a eu peur du bruit qu'avait fait le vent en se glissant sous le toit, des branches qui avaient griffé les volets en bois et de celles qui étaient tombées au sol. Elle avait eu du mal à dormir et seuls mes mots, mes bisous et caresses dans ses cheveux avaient pu l'apaiser.

Ce petit bout de femme était devenu ma raison de vivre.

Elle m'avait rendu le sourire, redonné goût à la vie, et grâce à elle, mon moral était meilleur de jour en jour.

Seul mon cœur continuait de souffrir...

— Tonton Cam' !

Violette court dans mes bras, suivit de près par Loïs qui essaye avec ses petites jambes de ne pas se faire distancer.

— Venez là mes amours !

Je les serre forts contre moi, et je respire leur bonne odeur de shampooing et de lait.

— Merci Cam', pour cette nuit !

— De rien Pauline, tu sais que j'adore ces deux têtes blondes.

J'ébouriffe leurs cheveux clairs comme les blés, sous leurs rires enfantins, qui me rendent heureux.

— Allez, vient, c'est l'heure du déjeuner !

— Je vais prévenir Fred...

— Ok d'accord ! Ne traînez pas en route tous les deux.

— Jamais ! éclaté-je de rire.

Je rentre dans l'atelier et trouve mon beau-frère couché sous une voiture. Même le dimanche, il ne peut pas s'empêcher de venir bosser.

— Fred, ta femme veut que tu viennes manger.

— Je finis de fixer cette plaquette et j'arrive.

— T'aurais dû m'attendre pour remonter le système de freins.

— C'est dimanche Cam' ! Tu en fais assez comme ça. Ton jogging t'a fait du bien ?

— Grave ! Malgré le froid et le vent, la montagne se réveillait et une fois la couche de nuages dépassée, le soleil brillait et rendait le tout irréel. La nature est magnifique et elle me fait un bien fou.

— La mer ne te manque pas trop ?

— J'fais avec...

Je sais, que c'est la façon de faire de Fred, pour me demander, comment je vis son absence. Mais voyant mon envie quasi nulle de lui répondre, il poursuit un peu :

— Tu as eu des news ?

— Non, pas depuis dix jours. Mais Lola devait suivre son mec en tournée... arrivé-je à lui dire en déglutissant, ce que Fred a remarqué, du coup, il n'insiste pas.

— Allez, c'est ok. J'ai fini ! Allons-y avant de se faire tuer par ta sœur.

On se marre et parle bagnole, le temps de remonter vers le vieux corps de ferme, que Fred retape entre deux bagnoles au garage. Je n'ai pas le temps de m'ennuyer ici, même si je suis loin de ma vie d'avant, je suis tout de même heureux. Cette vie à la montagne, plus calme, est tout ce dont j'avais besoin pour me ressourcer, surtout quand je vois leurs deux gamins.

— Tonton, viens vite manger !

— Tiens, ma Violette, celle-là est pour toi !

— Oh une branche de fleurs, c'est quoi tonton ?

— Du lilas violet !

— Celle-là est pour toi Loïs.

Il prend la petite branche et porte les fleurs à sa bouche.

— Stop Loïs, tout ne se mange pas dans la vie mon bonhomme !

— Ben, j'en connaissais un autre qui bouffait tout ce qu'il trouvait, raconte-t-elle avec un large sourire, tout en me regardant.

— Tiens, celles-là sont pour toi, Pauline, lui dis-je en l'embrassant sur le front.

— T'es un amour petit frère !

Son sourire est le plus beau des mercis. Je ne sais pas où je serais, si elle n'avait pas répondu à mon appel, ce dimanche-là...

Elle n'a pas hésité à tout laisser, mari, enfants et à faire plus de quatre heures de route pour venir me récupérer. Pourtant, ça faisait plus de trois ans qu'on ne s'était pas revu, depuis qu'ils avaient emménagé dans ce petit village, pour que Fred monte son garage, mais surtout, pour offrir une vie meilleure à leurs deux enfants.

— Ce repas était une tuerie, j'ai trop mangé je crois ! signalé-je en m'adossant à la chaise.

— Normal tonton, c'est parce que j'ai aidé maman à le préparer.

— Ah, voilà pourquoi c'était aussi bon ! J'me disais aussi !

Mon sourire espiègle me vaut une tape derrière la tête, de la part de ma sœur et la boîte à image se remet en route toute seule...

La tape de Lola a l'entrée de la boîte de nuit, notre première rencontre avec Stan, notre première soirée... Lola dans mes bras, dans mon lit, blottie tout contre moi, Lola sur le toit terrasse, Lola et Stan...

Fais chier...

Lola me manque tellement.

Même si on s'est vu, il y a moins de quinze jours, même si je l'ai tous les jours au téléphone, même si on se capte en Face Time très régulièrement, ce n'est pas suffisant, ce n'est jamais assez, elle me manque...

— J'vais faire un tour !

— Ok ! Ça va Cam'?

Au son de sa voix, je sais qu'elle a capté mon changement d'humeur, elle se fait un sang d'encre pour moi, et je m'en veux de ne pas avoir assez caché mon changement de comportement.

— Mouais... J'ai besoin de... T'inquiète !

— Essaye de rentrer avant la nuit, tout de même ! Les routes ici, elles ne sont pas...

Je n'écoute déjà plus ma sœur.

Je vais marcher dans la montagne, pour oublier, faire le vide, et m'asseoir sur ce rocher que j'affectionne tant depuis que je vis chez eux. La garrigue dégage une bonne odeur, à chaque pas que je fais, et je respire à pleins poumons cet air pur. Allez, encore quelques mètres à gravir et je pourrais m'asseoir. La vue sur la vallée est à couper le souffle et je ne me lasse pas de ce décor, même si la mer n'est pas là.

Même si elle n'est pas là...

J'allume une clope et fais le plein de silence et de soleil. Ça fait au moins une heure que je suis là, quand mon téléphone vibre dans ma poche. Un regard à l'écran me confirme que c'est un message de Lola :

📧 De Lola :

Salut !

Ça va ? 😉

📧 De Cam' :

Ouep !

Ça y est de retour en France ?

📧 De Lola :

Je peux t'appeler... ?

📧 De Cam' :

Bien sûr ! 😏😉

La sonnerie ne tarde pas à se faire entendre.

Je souffle, je respire à fond, tant je suis heureux de la savoir enfin de retour. Je décroche et ferme les yeux en entendant sa voix si douce et chantante. Je m'allonge sur le rocher, et me sers de mon bras, comme d'un repose-tête.

Putain Lola me manque...

— On est rentrés ce matin ! C'était géant, enfin les États-Unis quoi ! Marley a été repéré par une université, et il va sans doute accepter leur proposition, et...

— Tu vas le suivre ? lui coupé-je la parole, alors que mon cœur rate un battement.

— Oui Cam'.

— Ok... accusé-je le coup en fermant les yeux. Tu pars quand ? me renseigné-je sans pouvoir cacher la pointe de douleur, que je ressens dans mon cœur.

— Dans une dizaine de jours...

— Hein ? hurlé-je en me relevant brusquement. Mais pourquoi si vite ?

— Ils ont besoin de lui pour la reprise du championnat.

— Euh... Ok...

— Tu sais, Cam'... Ça ne sera pas différent de maintenant. On continuera à parler par internet, et...

— Je sais...

Je laisse passer du temps, je n'arrive pas à me dire, que Lola s'en va loin de moi, que j'ai fait le con en venant ici, que j'ai laissé toute la place à ce basketteur, qui va l'emporter avec lui, loin de moi...

— On pourrait se voir, avant que je m'envole pour les États-Unis ?

— On pourrait...

— Cache ta joie Cam' ! Merde, je pars pour six mois au moins...

Sa voix se casse et j'ai encore plus mal.

Bien sûr que j'ai envie de la voir, et si je m'écoutais, je partirais dans l'instant, pour ne plus perdre une seconde sans elle. Je suis même prêt, à ne pas la laisser partir aussi loin de moi, mais je dois y mettre des conditions avant.

— T'sais pourquoi, Lola !

— Il ne sera pas là ce week-end, peste-t-elle. C'est bon t'es rassuré ?

— Ok alors ! Je regarde quand j'ai un train et j'te tiens au courant.

— Je te prépare ta chambre...

— Non ! J'irais à l'hôtel, la coupé-je à nouveau.

Je ne veux voir qu'elle et personne d'autre.

Il n'est pas question que je retourne dormir à l'appartement en sachant qu'il pourrait être dans la chambre voisine.

— Cam' ! Tu ne trouves pas que ça a assez durée !

— Tu tiens à ce qu'on s'engueule encore ?

— Non ! Putain, t'es toujours aussi con ! La montagne ne t'a pas arrangé.

— Si t'le dis... Lola ? Pas d'embrouilles, cette fois-ci !

— Il sera en Italie, alors tu ne risques pas de le croiser.

— En Italie ? répété-je surpris.

— Oui, il te fuit lui aussi... Vous êtes vraiment trop cons !

— Ça ne te regarde pas Lola !

— Vous me faites chier, à traîner votre tristesse ! Vous êtes malheureux, mais trop fiers pour le reconnaître.

— Parle pour lui ! Moi je vais très bien et j'suis très heureux ici !

— Mais bien sûr ! Si ça te fait plaisir de le croire ! Tu ne vois pas que tu te voiles la face ?

— Eh bien, ne me croit pas Lola !

— C'est quand la dernière fois que tu t'es envoyé en l'air ?

Franchement, je ne m'en souviens pas précisément, mais Lola pense que je ne vois personne à cause de Stan, alors que...

C'est à cause d'elle.

— J'vois pas le rapport !

— Non, mais tu t'entends parler, Cam' !

— Très bien, baiser n'est pas indispensable à mon bonheur ! Quand une nana me plaît, je la saute, mais sinon je m'en passe.

— Dis plutôt, que tu n'as trouvé personne à la hauteur de mon frère !

— Putain mais arrête ! J'en ai rien à foutre de lui. On pourrait s'appeler sans parler de lui toutes les cinq secondes ?

Et merde, je n'aurai pas dû lui répondre ça ! Mais elle aussi, elle me gave de vouloir à tout prix me parler de Stan. Je l'oublie, et c'est très bien comme ça...

— Si bien sûr qu'on peut ! Tu fais quoi de beau là ?

— Je suis allongé sur mon rocher. Et je t'écoute...

— Waouh ! Tu as raison, tu as une vie de rêve !

— Tu m'emmerdes Lola !

— Tu te rends compte, que tu as lâché la fac, tes études, que tu m'as tourné le dos et tout ça pourquoi ?

— Pour vivre !

— Tu parles, tu te terres dans ce petit village, et tu deviens l'ombre de toi-même. Même ta sœur est d'accord avec moi !

— Qu'est-ce que tu as dit ? enragé-je tout en me relevant.

— Pauline est heureuse que tu vives chez elle, mais elle voit bien, que tu as le moral à zéro !

— Vous me faites tous chier !

Je raccroche, et je suis à deux doigts de balancer mon téléphone, sur le rocher qui me fait face.

Au lieu de ça, je ramasse des cailloux à côté de moi et les jette en contrebas, avec toute la rage qui court dans mes veines. Je vais retourner dans cette ville, qui devait voir naître ma nouvelle vie, mais j'ai tout foutu en l'air. Je sais que Lola a raison, mais je suis trop fier pour l'admettre, et surtout pour lui dire que...

J'espère, que je ne vais pas regretter mon retour pour ces quelques jours !



¤ ¤ ¤ ¤

Comme bon nombre d'entre vous, l'avaient deviné, c'est bien sa sœur Pauline qui est venue le chercher. 👍😉

Trois mois qu'il se planque, qu'il essaye d'oublier, qu'il tente de faire le vide et les bons choix, mais... 😢😲

La fuite de Cam' ne fait que lui rappeler sa connerie, et il se rend compte à quel point Lola lui manque...

Cam' va revenir, suite à l'appel de Lola ! 🧐😲

Elle part aux États-Unis avec son basketteur...🏀

Comment vont se passer les retrouvailles ? 🧐😍

Comment vont-ils réagir face à cet ultimatum qui est le départ de Lola ?

Et Stan dans tout ça ? Lui aussi, il fuit ? 🧐😲😞

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On se retrouve sur la planète wattpad, pour répondre à vos commentaires ou pour vous lire à mon tour ! 📚📄

Pensez à cliquer sur l'étoile ⭐

Bonne soirée mes Cam'Love. Je vous Kiss 😘💖

Kty. Auteure 🌸💖

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