Tome 1 - Love 12

Tournons la page !

¤ ¤ ¤ ¤

Comme nous l'a proposé Stan, nous sommes montés tous les trois, sur le toit terrasse. Chacun prenant place sur un fauteuil. Nous buvons notre bière en silence, afin de digérer, tout ce qu'il vient de se passer. Qui aurait pu croire, qu'il allait suffire d'une soirée entre amis, pour qu'on se retrouve tous célibataires. Certes, je ne comptais pas faire ma vie avec Tori, mais quand même, je n'aurai jamais pensé que ça allait se terminer ainsi. Et puis, c'est quoi ces allusions sur la relation qu'on entretient Lola et moi ? Je la contemple, - assise sur son transat -, elle commence à somnoler, emmitouflée dans mon gros pull et je la trouve magnifique et touchante avec ses yeux mi-clos et ses cheveux qui lui recouvrent une partie du visage. Lola a dû sentir mon regard tendre sur elle, sa tête se relève légèrement afin de croiser mes yeux, tout en me souriant, avant de me demander :

— Cam' je peux ?

— Bien sûr Lola, viens...

Tout en lui rendant son adorable sourire, je tends mes bras vers elle. Lola vient vite s'y blottir, sous le regard acier de Stan. Elle s'installe sur mes cuisses et remonte ses jambes sur sa poitrine, qu'elle glisse sous mon pull... Bon, elle est en train de tout le déformer, mais ce n'est pas grave, le tout, c'est que Lola n'attrape pas froid. Je passe ma main derrière sa nuque et cale sa tête contre mon torse, alors qu'elle soupire d'aise en se laissant aller contre mon corps.

— T'es bien là ?

— Humm... Merci Cam'.

Ma main passe dans ses cheveux longs et lui masse le crâne. À mon tour, je m'abandonne à ce moment tendre.

— Bon, on se la fume cette clope ? Je vais finir par croire que tu veux les garder pour toi. C'est bon Camille, je t'en payerai un paquet !

— T'as plutôt intérêt, j'roule pas sur l'or, moi ! Monsieur !

— Et à cause de moi, tu vas devoir te trouver un nouveau boulot ! ajoute Lola en râlant.

— Ça me fait grave chier ! Mais tu n'y es pour rien.

— Rien ne presse... m'indique Stan en voyant ma grimace. En attendant, tu pourras toujours préparer les repas !

Je lui fais un signe amical avec mon majeur tendu, sous son sourire franc, avant d'attraper le paquet de clopes dans la poche de ma chemise. Je le lui tends ainsi que le briquet. Il se lève pour les récupérer et me demande avec un rictus aux lèvres :

— Je t'en allume une ?

— Ouep, merci !

— Et moi ? Tu ne me demandes pas ? s'offusque Lola.

— Non !

Lola fait sa moue délicieuse de gamine.

Je sais qu'elle fait ça pour faire diversion, elle ne bouderait pas pour si peu, par contre Stan, lui ne le sait pas et elle ne va pas en rester là, c'est certain. Et ce n'est pas, son petit sourire en coin, qui me dira le contraire.

Stan me refile ma cigarette allumée, alors qu'elle vient juste de quitter ses lèvres humidifiées par sa langue et encore pincées d'avoir tiré une taffe, pour en faire rougir l'extrémité. Sa tête part en arrière, alors qu'il recrache la fumée avec les yeux mi-clos, savourant cette première bouffée, avant d'allumer la sienne.

Et putain, qu'est-ce qu'il est sexy.

Je la porte à ma bouche et c'est comme si je sentais à nouveau ses lèvres, sur les miennes, alors qu'il me regarde intensément aspirer le filtre entre les miennes. Je coupe la connexion visuelle entre nous, devenue bien trop érotique à mon goût, et relève légèrement la tête, afin de recracher la fumée en l'air, au-dessus de la tête de Lola.

— Tu me la files ?

— Tiens ma puce ! dis-je en la lui tendant sous le regard colère de Stan.

— T'as des années de retard pour le lui interdire mec ! le nargué-je.

— J'aurais essayé ! admet-il vaincu en soulevant ses épaules.

Au loin, le bruit provenant de la mer m'indique qu'elle doit être houleuse, alors que je laisse le calme de cette fin de nuit nous gagner. Du temps passé, à ne rien faire d'autre, qu'à tirer sur nos tiges pour lâcher cette fumée qui emporte avec elle, nos pensées.

— Camille !

— Hum ?

— Tu veux que j'aille la coucher ? Lola s'est endormie !

— Non, c'est bon ! Je termine ma clope et je vais me coucher.

Stan réagit en hochant la tête, avant de baisser le regard, puis la tête, tandis qu'il allonge son buste et ses bras devant lui, il les referme sur ses genoux tout en croisant les mains. Il hésite à parler, souffle, se redresse un peu, avant de fixer son regard indécis dans le mien, avant de se raviser.

— Arrête de cogiter ! Balance !

Il secoue la tête, en esquissant un sourire mutin, face à mes mots qui font mouchent, avant de se reprendre et de se lancer :

— Tu ne veux pas remonter après ?

— J'sais pas... J'suis fatigué.

— Le soleil ne va pas tarder à se lever, et...

— Alors, si c'est pour le soleil ! essayé-je de plaisanter, face à cette excuse dès plus ridicule.

Je couche délicatement Lola dans mon lit, la recouvre de la couette, et la regarde dormir tout en caressant sa joue, je passe ma main dans ses cheveux noirs, qui contrastent tant avec mes draps rouges, avant de déposer un baiser sur ses lèvres entrouvertes.

Juste un baiser léger pour ne pas la réveiller. Elle est si belle...

— Humm... Cam'...

— Dors ma puce.

Elle tire sur mon bras, pour que je me rapproche d'elle, et l'emprisonne pour s'y lover en murmurant :

— Reste...

— Je reviens !

— Promis ?

Lola me questionne en fronçant légèrement le front et les sourcils, alors que sa prise sur mon corps se resserre, en attendant ma réponse.

— Promis ma Lola !

— Humm... lâche-t-elle soulagée.

Lola m'offre sa bouche pour que je l'embrasse. Elle est trop mignonne, même à moitié endormie, elle ne perd pas le nord et n'en oublie pas son baiser, dont elle a l'habitude avant de dormir.

— Bisou magique, Cam'!

— Dors ma Lola, l'intimé-je après l'avoir embrassé passionnément.

J'ai beaucoup de mal à me détacher de son corps, de ses lèvres... Mais Lola est fatiguée, - il est très tard ou très tôt -, et je dois me faire violence, pour la laisser dormir, tandis qu'elle ne fait rien pour me lâcher.

Pourtant, je dois le faire, je veux savoir pourquoi Stan veut que je remonte. Alors avant de le rejoindre, je prends un peu de temps pour calmer mon excitation, je passe un pull et en prends un aussi pour Stan. Je fais un détour par la cuisine, prépare deux mugs de café, et récupère un paquet de biscuit au chocolat.

— Tiens !

Stan sursaute...

Il se reprend, avant de rapidement éteindre son téléphone. Merde, je n'ai pas eu le temps de voir ce qu'il matait ! Alors, je vais un peu le provoquer :

— Toi, t'as des choses à te reprocher ?

— Même pas ! se défend-il avec trop d'empressement pour que ça soit vrai. Merci pour le café, et ton pull, qu'il hume sans vergogne.

— Tu lisais quoi ?

— Les deux messages que m'a envoyés Cidélia, alors qu'elle pensait répondre à Sabrina.

— Et alors, elle disait quoi pour que tu réagisses aussi fort ?

— En fait, ça vous concerne, toi et Lola.

— Comment ça ?

— Leur discussion portait sur votre pseudo-relation...

— C'est pas une...

— Je sais, mais elles, elles étaient persuadées du contraire. En fait, pour faire court, Sabrina devait tout faire, pour foutre la merde, afin de venger Cidélia et de la manière dont tu l'as planté.

— Ben, elle y est bien arrivée cette salope, constaté-je amer. Elles pouvaient pas s'occuper de leurs culs et nous foutre la paix ?

Stan soulève les épaules avant de me proposer :

— Une clope ?

— Va falloir au moins ça, si je veux voir le lever de soleil !

— Sinon, on peut aussi, regarder le coucher de lune, me chambre-t-il en cognant son épaule contre la mienne.

Geste anodin entre deux potes.

Mais sommes-nous des amis ? J'aimerais pouvoir le dire, ça serait tellement plus simple entre nous. Car même sans se toucher, je ressens la contraction dans son corps.

A-t-il senti ce courant lui aussi ?

Je tourne la tête vers lui, pour y déceler un quelconque indice, et faute de ne rien trouver sur son visage impassible, je lui propose une nouvelle clope, afin de donner le change, quand il me demande :

— Camille, on peut parler cinq minutes ?

— Hum ! Si tu veux ! lâché-je en même temps que la fumée de ma tige.

De toute façon, je suis fatigué et je n'ai qu'une envie : dormir. Alors, je vais l'écouter, et après j'irai me coucher aux côtés de ma Lola, comme je le lui ai promis.

— Je suis désolé. Tout est de ma faute !

— Pourquoi tu dis ça Stan ?

— Si je n'étais pas venu au bar, si je n'avais pas proposé qu'ils dorment ici, si je n'avais pas décidé de...

— Mais de quoi tu parles ?

— C'est moi qui ai demandé aux potes de venir me rejoindre dans ton bar.

— Brillante idée mec ! Tu pouvais pas continuer à m'ignorer ?

— Mais, je ne t'ai pas ignoré, c'est toi qui me fuis !

— T'es jamais responsable de rien, c'est fou ça ! Merde, Stan...

— Tu l'es tout autant que moi.

Je le fixe durement, ce mec a le don de me faire ressentir tout un tas d'émotions, et notamment de la colère.

— Tu parles toujours de ce soir, là ? me renseigné-je furieux.

— D'après toi ?

— Stan, j'suis fatigué. Arrête de te chercher des excuses. Tu voulais parler ? Alors vas-y !

— Ce n'est pas si simple quand tu es là !

— T'as pas d'couilles en fait !

Son regard tempête est de retour. Alors quand sa main, se pose et se resserre sur mon genou, je me crispe.

— Stan ! Dégage ta main ou j'me casse !

— Camille ! Putain, fais un effort ! Tu ne m'aides pas là !

— Tu m'as aidé toi dans la salle de bains ?

— Non ! Et on a vu le résultat...

Je me lève d'un bond. J'ai mon compte pour cette nuit et j'en ai assez entendu. Ce mec est un vrai connard !

— Camille !

Putain de voix... Je serre les poings, ma mâchoire se crispe à m'en faire péter une dent. Faut qu'il arrête...

— Stan ! Ou tu parles ou je vais rejoindre ta sœur.

— C'est en partie pour elle, que je voulais te parler.

Je pivote et lui fais face, en croisant mes bras sur mon torse. Mon regard hostile capture le sien, et l'espace d'un instant, je suis déstabilisé par ses iris bleus qui me défient.

— J'te laisse cinq minutes, Stan !

— Je ne veux pas qu'on lui fasse du mal.

— Moi non plus !

— Pour une fois on est d'accord, balance-t-il ironique.

J'allais lui répondre, quand il fait un pas et pose son index sur ma bouche.

— Chut...

Je ferme les yeux à ce simple contact.

Je lutte contre cette envie, qui me prend de le lui mordre, de le lui sucer... Stop... Je secoue la tête pour chasser ces pensées de ma conscience, quand Stan force le passage de mes lèvres, quand son doigt caresse ma langue, quand il mime un va-et-vient et que j'accompagne ce mouvement dans une succion...

C'est trop... Je le mords, et il s'échappe.

— Arrête, Stan...

— Regarde-moi Camille !

Son doigt, à nouveau libre, se pose sous mon menton et relève ma tête. Ses deux aimants bleus me font prisonnier et je ne fais rien pour m'évader.

— Je ne m'explique pas ce besoin de te toucher, de vouloir...

Son doigt remonte jusqu'à ma mâchoire qui se contracte.

— Moi non plus, avoué-je dans un murmure.

— Je n'ai jamais eu envie d'un mec, avant toi.

J'ai bien entendu ?

Il a envie de moi ? Non, non, non... C'est impossible ! Déjà s'embrasser, c'était inacceptable, alors, son corps, mon corps... Non.

— J'te l'interdit ! J'suis pas gay !

— Je ne le suis pas non plus, et pourtant...

Son corps se colle au mien, et cette putain de décharge est de retour, telle la foudre, elle traverse tout mon corps.

— Tu l'as senti Camille ?

— Humm... Putain, j'suis pas gay ! sifflé-je en serrant les poings.

— Je sais...

Sa main caresse ma joue, je ferme les yeux. Son souffle se rapproche, je stoppe le mien. Sa chaleur irradie mon visage, je passe ma langue sur mes lèvres sèches.

— Un dernier baiser...

Je déglutis fortement, malmenant ma pomme d'Adam au passage. Stan veut un dernier baiser ?

— Camille ?

— Je crois qu'on...

— Tu en as envie ?

— Oui... NON !

C'est bien là, la question ! Est-ce que j'ai envie de l'embrasser ? Est-ce que je dois le laisser faire et fermer les yeux sur ma culpabilité ?

— Ce que j'sais, c'est qu'on doit arrêter. Lola...

— C'est vraiment ce que tu veux Camille ?

— On a pas le choix !

— On pourrait lui parler...

Je fais un pas de recul, et mon dos touche le mur. Stan veut qu'on parle à Lola ? Je me laisse tomber au sol... Mes jambes ne me portent plus, tant cette idée me fout la trouille. Et franchement, je ne sais pas ce qui me fait le plus peur...

Son envie de lui parler ou bien la réaction de Lola...

— T'es sérieux ?

— Oui, Camille. J'y ai bien réfléchi, et si on doit aller plus loin, je ne veux pas le lui cacher, me confie-t-il en s'agenouillant devant moi.

— T'as réfléchis à un... Nous ?

— Pas toi ?

— Non.

Comment je pourrais penser à nous ?

Alors, que je n'arrive même pas à accepter ce que je ressens, alors que je fais tout pour lutter, alors que je le chasse de ma vie en l'évitant constamment. Je ne veux pas céder à la tentation. Je ne peux pas... Sinon, ça reviendrait à accepter, que je suis un putain d'homo.

— Arrête de lutter Camille.

Il prend mon visage entre ses mains et m'embrasse.

¤ ¤ ¤ ¤

Une fin de nuit dès plus intéressante, ou notre Cam' doit jongler entre s'occuper de sa Lola et sa curiosité envers Stan. 🧐

On sait maintenant ce que Cidélia et Sabrina avaient mis au point ! 😲

Que pensez-vous de ce nouveau rapprochement entre Cam' et Stan ? 

Cam' toujours aussi hésitant et dans la négation de tout ce qu'il ressent.

Et Stan, qui lui, sait ce qu'il veut, qui veut même parler à sa sœur...

Et ce deuxième baiser ? 😍

Le dernier alors ? 🧐😲

¤ ¤ ¤ ¤

On se retrouve sur la planète wattpad, pour répondre à vos commentaires ou pour vous lire à mon tour !

Pensez à cliquer sur l'étoile ⭐

Bonne soirée et gros bisous mes Cam'Love 😍😘

Kty. Auteure 🌸💖

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