ÉPILOGUE

" don't forget me and all the things we did "— Written-Rose, Un visage pour Deux.
" ne m'oublie pas moi et toutes les choses que nous avons faites "
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2 ANS PLUS TARD
PDV De Jess

Mes yeux ne quittent pas la vue qui apparait derrière cette vitre. Cette ville. Cette liberté.

Cinq ans de taule c'est long, surtout quand on a rien à faire d'autre que de regarder à travers une fenêtre.

Je crois qu'après tout ce temps, mon cerveau connait chaque détail de Greendale, de la maison de la grand-mère à l'église au nord en passant par l'épicerie qui fait le coin de la mairie. J'ai regardé tellement fois cette ville, que je pourrais la décrire les yeux fermés.

Mais je les garde bien ouverts, parce qu'aujourd'hui est la dernière fois que je la vois. La dernière fois qu'une vitre la sépare de moi.

Ces deux dernières années, je me suis demandé comment allait être ma vie à ma sortie de prison. Y aurait-il quelqu'un m'attendant ? Mes parents seraient-ils là finalement ?

J'aimerai qu'Ivy soit là.

Cependant, je n'y compte plus trop maintenant. Deux ans et toujours le silence radio.

Pas une visite. Pas un appel. Pas une lettre.

J'imagine qu'elle a refait sa vie, ça ne m'étonnerait pas. J'ai appris par les journaux qu'elle avait gagné le procès. Et deux ans c'est long, pourquoi m'attendrait-elle alors qu'elle a toute sa vie devant elle ?

C'est ce genre de pensées qui résume mon quotidien. Pas un seul jour n'est passé sans que je pense à elle, sans qu'elle ne quitte mon esprit.

Elle est encrée dans ma vie, dans mon corps, dans ma peau.

Il y a un an, j'ai décidé de me faire tatouer le numéro six derrière l'oreille. C'était son nombre fétiche, celui qui selon elle lui portait bonheur. Et elle est mon porte-bonheur.

Je crois que je l'ai dans la peau pour de bon maintenant.

She's in every inch of my heart, of my soul.

Je ne vois plus ma vie sans elle. J'aurai aimé que ça soit également son cas, mais son absence m'a bien prouvé le contraire.

Je pensais qu'elle serait venue, au début, puis avec le temps, ses visites se seraient faites moins régulières jusqu'à qu'elle ne vienne plus du tout. Mais apparemment, elle ne s'est même pas donnée la peine de prétendre.

Je ne sais pas si je dois la remercier de m'avoir piétiné le cœur directement plutôt que de me faire espérer quelque chose qui n'était juste peut être pas destiné à arriver.

Ce n'est pas vraiment de la colère que je ressens quand je pense à Ivy, c'est plus un regret de l'avoir laissé partir de ma vie. Ou juste de l'avoir laissé y entrer. Ça non plus je ne sais pas trop.

Parce que bon, elle en a laissé un gros bordel. Elle a tout retourné et puis elle s'est évaporée.

Enfin, tout ça pour dire qu'elle me manque terriblement et que je ferai n'importe quoi pour la serrer une nouvelle fois dans mes bras.

Cependant, je me suis fait une raison, si elle ne veut plus de moi, je ne vais pas passer ma vie à lui courir après.

Je sais ce que je perds, j'espère qu'elle aussi.

Les pas de Logan se font entendre dans mon dos, et je me reconnecte à la réalité en me retournant. Il aborde un léger sourire, combinaison orange plié sous son bras.

— T'es prêt ?, demande-t-il en donnant un coup d'épaule, le regard rivé par la fenêtre.

J'hausse les épaules.

Est-ce que je suis prêt à reprendre ma vie où je l'ai laissé ? Oui, je crois. Je suis bien obligé.

Est-ce que je suis prêt à affronter le fait que ma sœur est vraiment morte et enterrée ? Non, mais je serai jamais prêt à cette vérité. Autant prétendre que je tiens le coup tant que je ne suis pas devant sa tombe.

Est-ce que je suis prêt à vivre sans Ivy ? Je n'en sais rien, et je ne veux même pas y penser, ça me rendrait encore plus vieux romantique relou que je le suis déjà.

— Oui, je suis prêt, j'affirme tout de même.

Logan me presse l'épaule, réconfortant, puis repart en sifflotant tandis que je me remets à contempler cette ville, mélancolique à mourir.

¤¤¤

J'attrape mon sac de voyage blindé et lève une dernière fois les yeux vers les deux lits face à moi. Ma maison pendant cinq ans.

C'est bizarre de la quitter. Je ne pensais pas pouvoir dire ça un jour, mais j'avais besoin de se séjour en taule. Ça m'a remis les idées en place, et je compte vraiment reprendre ma vie comme il se doit. Ça m'a fait grandir, plus que je ne l'aurais jamais imaginé.

Alors oui, c'est chelou de partir. Après tout ce qu'il s'est passé dans cette cellule, j'ai parfois oublié que s'en était une. Mes yeux fixent mon lit. Les meilleurs et pires nuits de ma vie ont y eu lieu.

Je finis par déchirer la lettre jamais lue que je tenais entre mes mains. Elle ne me servira plus maintenant. Et la jette près de mon ancien lit.

J'ai une chance de recommencer tout à zéro et je vais la saisir pour de bon cette fois.

Mes affaires en main, je retrouve ma famille à l'accueil. Ils sont tous là, en une image qu'imprime mon cerveau. Hugo et sa tête de soulager. Adam, lunettes sur le nez. Logan et son charisme bienveillant.

Sans oublier Zack et Tara. Les deux restants.

La métisse se rue dans mes bras en pleurant déjà à chaude larme :

— T'es le meilleur, tu te rappelles ? Alors, pas d'écart de conduite ! Tu deviens un homme, un vrai !

Je m'esclaffe en acquiesçant tout de même. Tara est complètement déjantée mais ces deux dernières années nous ont encore plus rapprochées et j'espère que Zack prendra soin d'elle pour la dernière année qui les attend.

Je la serre une dernière fois dans mes bras, lui embrasse le front et accorde une longue accolade au solitaire de la troupe.

— Tiens bon man, le plus dur est fait !

— Ravi de t'avoir rencontrer, t'es quelqu'un de bien Jess, même si tu penses le contraire, me lance-t-il tout bas avant de s'écarter de moi.

Je ne m'éternise pas de peur de ne jamais partir et rejoins les trois garçons. Nous passons ensemble les portes de la liberté sous le regard de nos amis.

Je me sens bizarre. Différent. Meilleur, je crois.

Hugo inspire bruyamment en battant ses bras dans tous les sens :

— Vous sentez ça les copains ? C'est de la bonne, celle-ci. De la vraie, je dirais même, baratine-t-il en ouvrant la bouche.

— Hugo, soupire Logan en roulant des yeux.

— Chuuuuut ! Laissez-moi profiter d'un peu de vrai air s'il vous plait.

Je secoue la tête, retenant un sourire pendant que le parking se dessine face à nous.

Un stress monte soudainement en moi, Elé sera là, c'est certain. Et je ne sais pas comment je vais réagir.

Bien, j'espère.

En parlant du loup, la blonde accourt vers nous. Suivi de près par la mère d'Hugo et Charles.

Ils s'enlancent tous, s'embrassent tous.

Et je me sens de trop.

Mes parents ne sont pas là. Au fond, je sais que j'aurais aimé qu'ils le soient.

J'ai envie de m'effondrer au sol. Je me sens vide. Sans aucun but réel à suivre.

Elé s'avance vers moi et lève doucement ses bras vers moi. Elle finit par me serrer doucement contre elle. Malgré toute la force que j'y mets, je n'arrive pas à lui en vouloir. Je n'arrive pas à la détester.

Quelqu'un m'a appris un jour que pardonner, ce n'était pas un acte de faiblesse mais plutôt de force. Ça veut dire que même après tout le mal qu'une personne nous à fait, on est assez fort pour aller de l'avant.

C'est pourquoi, je lui rends son étreinte.

Elé n'a jamais voulu faire de mal à Leïla. Elle n'est qu'un dommage collatéral de ma connerie.

— Ce n'est pas grave Elé, je murmure dans son cou alors qu'elle inonde le mien de ses larmes.

C'est les premiers mots que je lui dis depuis le jour de l'arrestation. C'est les premiers d'une longue discussion qui viendra entre nous.

Charles et María me saluent aussi.

J'ai l'impression d'être à des kilomètres de ce moment. Elé est dans les bras de Logan, Hugo garde aussi sa mère contre lui alors que Adam et Charles se tiennent la main. Mes potes sont heureux. Donc moi aussi.

Ça doit bien faire vingt minutes que tout le monde prend des nouvelles de chacun, rattrape le temps perdu et je peine à réaliser.

Je suis libre.

Plus de lit horrible. Plus de repas à vomir. Plus d'intérêts généraux. Plus de prisonniers, ni de gardes à embêter.

Mes journées vont être bien ennuyantes.

Je passe la main contre mon menton rugueux dû à ma légère barbe en observant les alentours.

— Bon, on devrait y aller, suggère María en engageant le pas.

Nous la suivons tous et je reconnais rapidement la petite voiture de la mère d'Hugo ainsi que la Volkswagen Combi de Charles, décorée par nos soins. Mais sûrement pas la Range Rover noire garée à côté.

— C'est ta nouvelle caisse ?, je m'exclame en regardant Elé.

— Non.

Je fronce les sourcils.

— Ben elle est à qui ?

— À moi !

Je fronce encore plus les sourcils pendant que le sourire de la blonde s'agrandit.

Ça pique. Un peu comme une décharge électrique. Mais j'adore la sensation, elle me fait sentir en vie. Alors je ferme les yeux, et j'écoute la portière claquée.

En réalité, mon cœur bat tellement vite que j'ai peur de me retourner.

Pourtant je le fais quand même, et il fait un salto arrière dans ma poitrine.

Elle est différente.

Elle paraît plus vieille, elle est plus vielle.

Ses cheveux sont plus courts aussi, d'un brun si ressemblant au mien que j'en ai des frissons.

Et son regard. Ses magnifiques yeux qui m'ont tant manqué.

J'ai l'impression que ça fait si longtemps. Ça fait longtemps.

Mes yeux parcourent son visage puis son corps et quand je tombe sur le chiffre six qui se baladent le long de sa clavicule, je fonds en larmes.

Oui. Moi. Jess Anderson, je chiale comme une merde parce que la femme de ma vie est sous mes yeux.

Mes pieds avancent d'eux-même et je la soulève brusquement hors du sol.

Son rire emplit mon cœur vide d'un tas d'émotions. J'ai l'impression d'avoir arrêté de respirer pendant deux ans. C'est comme une libération.

Je la repose doucement au sol et elle se jette dans mes bras.

Sa tête contre ma joue.

Son corps pressé contre moi.

Son nez dans mon cou.

Je me sens à ma place. Je me sens chez moi.

Elle s'écarte de moi et quand elle presse ses lèvres contre les miennes, je sais que tout ira bien. Maintenant qu'elle est là, tout va bien.

Mais au risque de briser ce magnifique moment, je me recule et prends son visage entre mes mains :

— Tu peux pas imaginer à quel point je suis l'homme le plus heureux du monde là tout de suite, mais j'ai une question.

Mes yeux observent son beau visage. Ses traits sont plus durs qu'avant néanmoins elle reste la plus belle chose qu'il m'ait été donné de voir de toute ma vie. Ses iris brunes contiennent toujours autant de paillettes dorés, illuminant son regard. Ses joues ne rougissent plus autant qu'avant mais elles restent aussi expressives. Ses lèvres sont pourtant toujours aussi attrayantes.

Elle a teint ses cheveux légèrement bouclés dans un chatain au reflet de ses yeux et ils sont coupés juste au dessus des épaules. Ça lui va bien.

Son corps est encore plus attirant que la dernière fois que je l'ai vu. Elle s'est mis au sport car elle semble plus dessiné à travers son jean taille haute avec son crop top blanc.

Elle est juste resplendissante. Mieux que dans mes souvenirs.

Elle acquiesce et attend visiblement ma question c'est pourquoi je sors de ma contemplation.

— Qu'est ce qui t'as fait changer d'avis ? À propos de nous ?

Elle hausse les épaules.

— Rien, pendant des mois j'ai cherché ce qu'il me manquait pour être heureuse et j'ai compris dès l'instant où je l'ai vu que c'était toi.

Je reste dans le flou et lorsqu'elle pose son regard sur la blonde derrière moi, je fais de même.

— Juste après la sentence de Parker, j'ai été me recueillir sur la tombe de Blue, explique-t-elle, j'ai déballé mon sac ce jour-là. J'ai mis des mots sur mes appréhensions, sur ce que j'avais besoin dans la vie et je me suis rendue compte que c'était de toi dont j'avais besoin. Alors j'ai fait la seule chose qui pouvait me rapprocher de toi, j'ai contacté Elé.

La copine de Logan éclate de rire en rejetant la tête en arrière après une énième blague d'Hugo. Ivy poursuit alors :

— J'ai appris à la connaître et à l'apprécier. Deux ans ça aide, j'ai repris mes études aussi. En réalité, j'ai vécu au jour le jour, pour voir où ça me mener et au final j'ai atterri ici. Et je ne regrette pas mon choix parce que dès que je t'ai vu, j'ai su que j'étais au bon endroit.

Elle pose ses deux mains sur mes joues, les yeux brillants. Les miens le sont aussi.

— Je t'aime Jess, et ça remonte à beaucoup trop longtemps maintenant. Ces deux ans n'ont fait que me prouver jour après jour, que c'est toi que je veux. C'est toi que j'aime et que je ne vois pas ma vie sans toi.

Elle se met sur la pointe des pieds et m'embrasse tendrement. Alors qu'elle tente de se séparer de toi, je la retiens et pose une nouvelle fois mes lèvres contre les siennes.

— Je t'aime aussi, je souffle entre deux baisers.

Même si je n'ai jamais eu de doutes là-dessus, je réalise aujourd'hui qu'Ivy est certainement la femme de vie.

Et ça fait de moi l'homme le plus heureux du monde.

Quand les retrouvailles sont faites entre les gars et Ivy, nous nous dirigeons vers les voitures.

Ma brune conduit alors que je regarde une toute dernière fois la bâtisse de la prison.

Je tourne une page et je ne sais pas de quoi est faite la suivante, mais avec Ivy White, je suis prêt à tout affronter.

Parce qu'elle est mon chez moi.

All my life, I've been looking for a home until I realize that home isn't a place. It's a person.
And you're my home.Audace Ravenwood. ❞

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[Song: Us, James Bay]

Bon ben voilà les copains, c'est la fin... 😭

J'espère que cette epilogue vous plaît et que j'ai apaisé vos petits cœurs désireux d'une fin heureuse. Bon en vrai, Ivy et Jess c'était une évidence ! Je les voyais pas de pas finir ensemble !

Enfin bon, les bonus pourraient révéler certaines choses ;)

J'aimerai aussi vous poser quelques questions et ça me ferait très plaisir d'avoir vos réponses (oui même vous les lecteurs fantômes) ! :

— Alors quel est votre perso préféré ? (Pourquoi ?)

— Celui que vous aimez le moins ?

— Le moment que vous avez surkiffé fois milles ?

— Votre chapitre favoris ?

— Et celui détesté ? Lâchez-vous, je ne me vexerai que très peu 😈

— Quelques choses que vous auriez aimé voir/savoir ?

— Est-ce qu'une FAQ vous intéresserait ? Sur moi ? Sur les persos ?

Je vous souhaite pleins d'amour pour la suite, vous pouvez me retrouver dans ma nouvelle histoire qui débutera bientôt : Prisoners.

Sinon ya encore les bonus et les remerciements (que personne ne lit jamais, moi compris rip)

POUR ceux qui s'arrête ici, merci d'avoir lu. Pleins de bonheur, pleins de bonnes choses et souriez plus souvent (les gens heureux rendent parfois les autres heureux en souriant ;) )

Je vous aime fort et à très vite !❤️❤️

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