/38/ Et maintenant ?
“ don't worry, hell is big enough for both us ”
“ ne t'inquiète pas, l'enfer est assez grand pour toi et moi ”
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LAST CHAPTER !!!!! NO, I'M NOT CRYING, i'M NoT cRyInG !!!!
BUT YOU ?
PDV De Ivy
Je retiens ma respiration, mes doigts entrelacés dans la main de Cody que je broie sans m'en rendre compte, lorsque les douze jurés reprennent leur place attribuée à ma droite.
Cela faisait un bon moment qu'ils s'étaient retirés. Je suis autant soulagée qu'anxieuse. Même si les preuves contre Parker sont incriminantes, j'ai tout de même la boule au ventre que cette histoire se retourne contre moi.
Mon avocat Atkins hoche lentement de la tête, tentant sûrement de calmer mes nerfs mais c'est plus fort que moi.
J'ai si peur. J'étais tellement confiante quand ils ont quitté la salle et maintenant, j'ai juste l'impression qu'un piège se referme autour de moi.
Je sens le souffle de Theo dans mon dos, il doit être aussi stressé que moi :
— On va réussir, on va gagner. Je te le promet.
J'hoche de la tête, peu convaincue.
Une femme à la peau matte se lève après que le juge le lui ai demandé. Je comprends alors que les mots qu'elle va prononcer vont déterminer mon futur. Elle tient ma vie entre ses mains.
Un coup d'oeil vers Parker m'indique qu'il ne fait plus le malin. Son visage est si sérieux qu'on ne dirait pas la même personne. Il semble avoir pris dix ans.
Est ce qu'il ressent la même chose que moi ?
Cette peur qui nous tord le ventre. Ce poids sur le cœur. Ou encore cette excitation malsaine de voir l'autre détruit une bonne fois pour toute qui monopolise notre attention.
— Nous avons fini de délibérer, commence-t-elle sous le hochement affirmatif du reste des jurés.
L'audience s'arrête de respirer, attendant la suite. Je serre plus fort la main de Cody, dans l'ultime espoir de lui transférer toutes mes craintes.
— Et quel est votre verdict ?
— Nous avons voté coupable.
Elle se tait, laissant le suspense à son paroxysme. Les larmes me montent aux yeux mais je ne sais pas encore si ceux sont des larmes de joie ou de peine.
— L'accusé est reconnu coupable de ses crimes, avoue-t-elle d'un ton sec et distinct.
Je fonds littéralement en larmes sous les acclamations du public. Cody m'attrape brusquement dans une étreinte et pour la première fois depuis des lustres, j'oublie notre rancœur et je retrouve mon frère. Mon héro. Mon modèle. Je niche ma tête dans son cou en laissant cour à mon soulagement.
Puis les larmes de peine arrivent à leur tour. Je pleure ma perte. Je pleure Blue. Je pleure mes parents qui me manquent terriblement. Je pleure ma jeunesse qui a été semé d'embûches. Je pleure mes amis. Je pleure mon innocence.
Mais je pleure aussi Jess.
Indéniablement, tout me ramène toujours à lui.
C'est ensuite au tour de Theo et Keples de m'enlacer. J'ai du mal à réaliser en réalité. Je les remercie mille fois de leur aide, de leur soutien.
Le juge demande le calme et je me sépare de mes soutiens à contre cœur. Je tente d'essuyer mes yeux, néanmoins c'est peine perdu. Elles ne vont pas s'arrêter de sitôt.
— Parker Miller, vous avez été reconnu coupable du meurtre des membres de la famille Johnson par les jurés représentant aujourd'hui la justice. Ce verdict s'ajoute à vos crimes précédents. Votre sentence a donc été revue et prendra effet immédiatement. Il en est convenable que c'est la peine capitale qui vous attend, néanmoins en tant que mineur, vous encourez la prison à perpétuité jusqu'à votre majorité. À vos vingt et un, cette sentence sera réétudier et des nouveaux jurés délibéreront sur votre sort.
Je remarque que sa mère pleure également à chaude larme. Ça doit être dur de savoir que son enfant va passer sa vie en prison.
Aussi dur que de voir sa meilleure amie mourir sous ses yeux, pensé-je amèrement.
Le juge se tourne alors vers moi et j'ai un léger mouvement de recul :
— Ivy White, vous êtes graciée de vos crimes par la justice suprême.
J'acquiesce, reconnaissante alors qu'il redirige sa parole vers l'accusé.
— Parker Miller, avez-vous une dernière parole avant que votre sentence prenne effet ?
Une partie de moi ne peut s'empêcher de compatir pour lui. Il a été mon meilleur ami pendant toute la première partie de mon enfance. Et malgré tous ses actes, je ne peux pas oublier nos moments passés ensemble.
Il tourne son regard vers moi et je sais déjà qu'il va me cracher dessus. Rayer et piétiner tous nos bons souvenirs. J'en ai la confirmation dès qu'il ouvre la bouche :
— Ne t'inquiète pas Ivy, l'enfer est assez grand pour toi et moi. Tôt ou tard, tu viendras nous rejoindre, Blue et moi.
Ça me crève le cœur mais je fais ce que Blue aurait fait, face à lui. Je me contente de lever le menton, de lui sourire et de penser à toutes les insultes que j'aimerai lui crier dessus. Je ne laisse pas de réponse à sa phrase parce qu'elle ne m'atteint plus.
Parker a eu ce qu'il méritait. Sa peine me semble juste. Aussi bizarre soit-il, je ne lui souhaite plus de mourir. Je préfère largement qu'il vive en regrettant à jamais ses actes plutôt qu'il arrive à échapper à la culpabilité qui le hantera constamment.
Les gardes le saisissent et il ne s'oppose pas, même quand sa mère l'appelle désespérément.
Peu importe ce qu'il adviendra de Parker Miller, c'est désormais derrière moi. Je ne veux pas savoir le jugement qu'il aura à ses vingt et un, parce qu'il ne m'intéresse plus. Parce que je n'ai plus ce poids sur le cœur qui m'empêchait d'avancer. Il fait définitivement partie de mon ancienne vie, maintenant.
— L'audience est levé, termine le juge en tapant un coup sec de marteau.
Les personnes se lèvent tandis que je serre énergiquement la main de mon avocat. Je remercie tous mes proches : Theo, Keples et la lieutenante Morganstan.
Puis j'entreprend de remonter l'allée. Je me sens plus légère que quand je suis rentrée. C'est comme si j'étais une nouvelle personne. Je ne veux plus penser au passé, seulement au jour d'aujourd'hui. Carpe Diem, comme on dit.
Lorsque je quitte la pièce, un regard me fixe. Il n'était pas dans la salle, j'en suis certaine mais il a attendu devant et c'est déjà tellement important pour moi.
Je me dirige alors activement vers le brun et l'enlace sans même lui demander. Sa tête dans mon cou, je l'entends marmonner :
— Je suis désolé de ne pas être entré mais par respect pour elle, je ne l'ai pas fait.
J'acquiesce, comprenant sa raison et lorsque je sens un liquide tiède contre ma peau, mes larmes débordent également.
— C'est fini maintenant, je dis en reniflant.
— Je n'aurais aimé que jamais ça ne commence, soupire-t-il, pleurant silencieusement.
Je le serre plus fort et il en fait de même.
— Ça n'aurait jamais commencé si je n'avais pas été un connard de première, reprend-t-il, la voix brisé.
Mes pleurs redoublent, il s'en veut tellement. Mais il n'aurait rien pu faire. Il faut croire que c'était écrit.
— Ce n'est pas de ta faute Matthew, je suis sûre qu'elle ne t'en veux pas.
— Mais je l'aime toujours, confesse-t-il tout bas, et ça fait un mal de chien. Ça fait tellement mal Ivy, que j'ai envie d'arrêter de respirer.
Malheureusement pour lui comme pour moi, je comprends ce qu'il ressent. Je sais ce qu'il ressent. Parce que ça me fait aussi un mal de chien.
Nous restons un bon moment dans les bras de l'un de l'autre. Nous ne parlons pas, ce n'est pas nécessaire. Je n'ai jamais été très proche de Matthew non plus, cependant, il reste une bonne personne et ça même s'il a fait énormément souffrir ma rouquine préférée.
— Je sais.
Quand je me sépare de lui, il a arrêté de pleurer mais ses yeux sont toujours rouges.
J'ai quelque chose à lui demander. C'est quelque chose que j'ai envie de faire depuis longtemps. Quelque chose que je dois faire.
— Tu serais où elle est enterrée ?, je lui demande alors doucement.
¤¤¤
Ça me fait une sensation bizarre quand j'observe la pierre gravée devant moi.
Blue Johnson.
1999 — 2016
Une enfant aimée et une amie remarquable.
Repose en paix.
L'adjectif remarquable me gêne. Blue n'aurait pas aimé qu'on la qualifie de remarquable. Elle n'était pas remarquable. Brillante aurait encore fait l'affaire. Mais sensible aurait été parfait.
Blue était sensible, pas parce qu'elle était faible, au contraire. Parce qu'elle était comme ça, sensible aux autres. Elle avait besoin des gens pour vivre. Elle était là pour les autres, mais personne n'a su être là quand elle en avait réellement besoin. C'est ce qui l'a blessé le plus, je crois. Elle offrait de l'or sans relâche et n'a reçu au final que des miettes.
Elle gérait ses problèmes sans en parler et même quand tout s'effondrer, elle ne parlait pas. Certains diront par fierté. Sûrement. Néanmoins, de mon point de vue, elle ne voulait pas qu'on s'inquiète pour elle, elle ne voulait pas embêter les autres avec ses problèmes.
Blue était sensible, dans le meilleur des sens.
Quand je passe mes mains sur le béton froid qui la recouvre, j'espère sincèrement qu'elle repose en paix, comme c'est spécifié sur la gravure.
— Je pensais pouvoir reprendre ma vie, je murmure en fixant sa photo. J'en étais persuadée mais la vérité, c'est que je ne sais pas comment faire.
Mes yeux s'humidifient d'eux-même. J'ai la nette impression d'avoir fait que ça de la journée : pleurer.
— Comment je suis censée continuer sans toi ?
Je pouffe en reniflant déjà. Je parle à une tombe, mon état psychologique s'aggrave. Comme si elle allait me répondre.
— C'est vrai quoi. Toute la journée, j'ai été entourée de personnes que j'aime, et pourtant je n'arrive pas combler ce trou qui me fait tant souffrir. Du peu que je m'en souvienne, je l'ai toujours eu. Il a débarqué quand mes parents sont morts, puis quand Cody m'a lâché pour son travail. Mais ça ne faisait pas encore si mal parce que tu le comblais presque entièrement. Et t'es morte, et j'ai l'impression qu'il s'est mis à creuser de plus en plus profondément dans ma poitrine jusqu'à que je trouve mon remède.
Le sursaut que j'émets me fait pendre conscience de la vague de larmes qui ne va pas tarder à me submerger. La même vague qui l'a emportée.
— Ce brun au regard bleu envoûtant, le petit cliché qui m'a forcément fait craquer. Je pense que tu l'aurais aimé, Jess. Il a ce truc qui fait dérailler, qui te donne le tournis mais dans un sens si positif que tu le pousses à continuer de t'ensorceller. Je ne sais pas si c'est ses mèches brunes rebelles, son sourire arrogant, son regard océan perçant ou son insupportable caractère de tombeur. En tout cas, le rencontrer a été la pire et la meilleure chose qu'il me soit arriver.
Je soupire en balayant les gouttes qui inondent mes joues.
— Il me manque énormément et sans lui, il n'y a plus personne pour combler le trou que tu m'as laissé. Plus personne pour m'empêcher de penser que t'es morte parce que je n'ai pas pris les menaces de Parker sérieusement. Plus personne pour me faire oublier que tu me manques à chaque inspiration que je prends.
Le silence m'entoure progressivement alors que je tente de reprendre un peu d'air, même respirer ça fait mal. Je remarque une grand-mère déposée des fleurs sur une tombe, quelques mètres plus loin.
Est-ce-que je serai aussi comme ça dans quelques années devant la tombe de Blue ?
Peut être.
Peut être pas.
— Je suis enfin libre, et aussi bizarre soit-il, je ne sais pas ce que je vais faire. Je t'avoue, je n'ai plus goût à grand chose ces derniers temps. Cette année je n'avais qu'un but, faire payer Parker pour ses crimes. C'est chose faite ! Et maintenant ?
Je pourrais reprendre mes études. Partir à la fac ou trouver un job.
Je pourrais voyager, découvrir de nouvelles choses. Respirer un nouvel air.
J'inspire profondément en fermant les yeux. Je me concentre sur les sons qui m'entourent.
La grand-mère quitte le cimetière, remuant les graviers bruyamment. Le vent fouette les branches et mes cheveux dans tous les sens. Le contact froid de la pierre tombale contre ma paume me couvre de frissons.
Il n'y a plus rien pour moi ici. Ça appartient au passé, à la période sombre de ma vie, celle que je veux oublier, faire disparaître. C'est une blessure encore trop fraîche mais j'ai espoir qu'un jour, elle finisse par guérir. Tout est possible, désormais.
Je sors alors mon téléphone, insère un nom dans la barre de recherche et trouve son numéro. Peut être que cette personne m'aidera à avancer. Peut être qu'elle m'aidera à combler ce vide à l'intérieur de moi, puisque plus personne ne peut le faire.
Mon regard alterne entre la gravure du nom de Blue et le numéro à plusieurs chiffres qui s'affiche sur mon écran. Ma décision est vite prise. Peut être qu'un jour, je le regretterai mais j'en ai besoin maintenant.
Je me redresse sur mes pieds, embrasse mes deux doigts joints puis les dépose sur le haut de la tombe en accompagnant mon geste de trois mots :
— Au revoir Blue.
Et je tourne les talons comme je l'ai fait avec Jess, sans me retourner. Je compose le numéro et apporte mon telephone à l'oreille.
Je laisse tout derrière, le bon comme le mauvais parce que là je n'ai besoin que d'une seule et unique chose.
J'ai besoin d'avancer, alors je tourne la page.
Définitivement.
❝ we danced on top of cars
took pictures on the stage
so far from where we are
they made me think of you
they made me think of you <3 ❞
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[
Song : Wings, Birdy]
Cette chanson me fait pleurer à tous les coups, du coup j'espère que vous pleurez aussi !
Hello, hello !
Bon ben on y est...voilà le dernier chapitre de Bad Partners. Le dernier des derniers. Oui je chiale dans mon lit à minuit trente. Y'a quoi ?
Non plus sérieusement, Ivy est graciée et libre. Elle a la vie devant elle et je pense qu'elle va tenter d'en profiter à fond, elle est bien placée pour savoir qu'elle peut s'arrêter très très vite. Elle a tourné la page dit-elle,
Vous pensez c'est vrai ?
Jess et Ivy c'est fini pour de bon ?
Sinon une semaine que j'ai repris les cours et je suis littéralement en PLS. Je me demande pourquoi je suis en S parce que six heures et demi de maths par semaine ça pique les yeux plus que prévu, surtout, SURTOUT quand on a un prof de merde en maths, que j'aime pas 98% de la classe et que j'ai un emploi du temps tout pourri (#jebosselesamedimatindepuistroisans #monfrèredébarqueensecondeetbossepaslesamedimatin #seumfoismille )(oui ca fait beaucoup d'hashtags désolée c'est la fatigue de terminer trop de fois à 18h ! Oui je pue encore le seum)
bon sinon vous, votre rentrée c'était comment ? Mieux que la mienne j'espère !
Dites moi tout !!!!
On se retrouve vite pour l'épilogue qui sera un pdv de notre petit Jess !!!!
Je vous aime fort,
Love fois mille pourcent ❤️
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