/33/ Funestes souvenirs
“ i plead guilty ”
“ je plaide coupable ”
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PDV De Ivy
▪ WELCOME IN IVY'S MIND ▪
Je ferme les yeux en visualisant une télé comme me l'a demandé Keples. Ma vision est premièrement noire, puis j'arrive enfin à imaginer une pièce avec une télévision et ma télécommande dans la main.
— Très bien, retentit la voix sourde de l'hyptoniseuse. Allume la télé et choisis une chaîne.
Je m'excute et appuie sur une touche au pif, l'écran s'allume et me renvoie l'image de deux petites filles, une brune et une rousse. Moi et Blue. Je me rappelle parfaitement de ce jour, c'était notre première rentrée au collège. Mon frère faisait la sienne au lycée et maman avait insisté pour nous déposer.
Il s'est avéré que le traffic était dense. Je suis donc arrivée en retard puisqu'on nous avions emmené Cody en premier. Heureusement ou malheureusement, Blue m'avait attendue et nous nous étions perdues dans les grands bâtiments.
J'étais angoissée à l'idée de rater ma première heure de cours alors que Blue ne faisait que rigoler. On a finalement trouvé notre salle, cinq minutes avant la fin de l'heure grâce à deux garçons. Et pas n'importe lesquels : Parker Miller et Matthew Bandson. Deux hommes qui ont foutu un gros bordel dans nos vies, mais surtout dans celle de Blue. La source même de tous ses problèmes.
— D'accord, tu peux changer de chaîne, intervient la voix de Keples et je me rends compte que je viens de lui faire résumer de ce que j'ai vu.
J'acquiesce machinalement et presse sur un bouton. L'écran change et je me vois apparaître face à un miroir dans une robe noire. Je presse mes paupières entre-elles en fronçant les sourcils. Je hais ce souvenir, je le hais autant que cette période de la vie.
Après avoir grimacé, je baisse les yeux et constate sans grand étonnement que je suis désormais dans la peau de la Ivy de seize ans. Naturellement, mes yeux s'embuent sous ce reflet tandis que ma rousse préférée passe la porte de ma chambre.
Elle a elle aussi petite mine et je pense être en partie coupable de ton teint terne. Elle a passé la nuit à me consoler alors que je pleurais toutes les larmes de mon corps dans mon lit.
Je me sens si mal, comme si un poids pesait des tonnes dans ma poitrine. Le poids de la culpabilité. Je n'arrête pas de me dire que si je ne les avait pas appelé, cet instant ne serait jamais en train de se dérouler.
Blue s'avance vers moi, son regard triste sur mes mains qui lissent désespérément ma robe. Elle a un pli juste en dessous de la taille, et peu importe la force que j'y mets, ce défaut ne veut pas disparaître. De plus, le collier que papa m'a offert l'an dernier est lui aussi tout emmêlé et je n'aurais pas le temps de le défaire avant le début de la cérémonie.
Je sanglote silencieusement pendant que mes mains s'acharnent et Blue m'attrape l'épaule pour me prendre dans ses bras. C'est là, que je laisse libre court à mes pleurs. Elle me serre le plus fort et je lui rends également son éteinte.
— Ivy, c'est bon.
Keples me tire de ce souvenir et je me retrouve au même endroit qu'avant, assise sur une chaise face à la télé. Je regarde alors la télécommande et des milliers de boutons apparaissent. Je ne sais pas lequel prendre, chacun d'entre eux est relié à un de les souvenirs, plus ou moins douloureux.
—Il y en a tellement, je ne sais pas lequel choisir, je soupire en appuyant sur plusieurs touches en même temps.
L'écran change à une rapidité déconcertante mais aucun des souvenirs qui passe n'est joyeux. Ils sont toujours douloureux.
— Prends celui qui vient.
La voix de Keples paraît si lointaine, inexistante malgré le calme si m'entoure. La pièce est plongée dans le noir, je suis allongée dans ce lit bien trop grand pour moi. L'odeur des draps est frais, un parfum de fleurs. Je ferme les yeux pendant que mes doigts passent dans le tissu de la couette.
Tout d'un coup, un cri survient en bas, suivi de près par le bruit d'un vase se cassant. Je me relève rapidement dans le lit et me lève alors que mon cœur tambourine à une vitesse fulgurante.
Je connais cette sensation. Je sais d'où ça vient. Pire, je sais ce que ça signifie.
Je rejoins la porte dans le plus grand des calmes puis me dirige vers la chambre de Blue. La porte est sans grande surprise ouverte et le lit défait.
J'inspire puis m'oriente dans la direction de l'escalier qui mène au salon. La descente des marches est un supplice et je me raccroche à la rampe de toute mes forces.
Blue est juste partie boire un verre d'eau. Rien de quoi s'inquiéter, elle ne va rien faire et ce même si Parker a essayé de la violer. Il n'y a personne non plus, qui pourrait être dans la maison à cette heure ?
Arrivée à la moitié, la lumière du bas commence à éclairer, et je regrette instantanément de n'avoir rien pris pour me défendre. Et si c'était un cambrioleur ?
Plus que quatre marches.
Je ferme quelques instants mes paupières pour me donner du courage en mordant ma lèvre jusqu'au sang. Ce n'est qu'un cauchemar, rien de peut m'arriver.
Mais ce n'est pas un cauchemar. C'est ce que mon subconscient a effacé. Il l'a supprimé de ma mémoire parce que c'était trop traumatisant. Parce que je ne pouvais pas le supporter.
Quand le sang se dessine sur le carrelage, je sais que je ne peux pas le faire. Je ne peux pas m'en rappeler. C'est plus fort que moi. Je n'y survivrai pas. Je ne peux pas voir ça.
J'essaye de crier mais aucun son ne sort de ma gorge, seulement les larmes dévalent sur mes joues. Cependant, comme par automatisme, mes jambes continuent d'avancer.
— Non...non, je ne veux pas savoir la vérité. Je ne suis pas prête pour la vérité. Sortez-moi de là, je sanglote en gardant mes yeux fermés.
Mes pieds rencontrent la flaque de sang en bas des escaliers tandis qu'un haut le cœur me frappe. J'imagine la télécommande dans mes mains et appuie sur n'importe quoi. Je veux juste sortir de ce souvenir.
Je ne veux pas savoir. Je ne peux pas savoir.
Malgré mon insistance, je suis toujours coincée dans ce funeste souvenir.
— Ça ne marche pas ! Pourquoi ça ne marche pas !?
Mes yeux s'ouvrent de même et alors que je suis aveuglée par la lumière, une silhouette se dessine. Une silhouette bien trop familière.
— Oh mon dieu, c'est toi !, je hurle en plaçant mes mains devant ma bouche.
J'inspecte les alentours et tombe sur le corps de Jordan, allongé sur le canapé, la gorge tranchée.
Qu'est ce qui lui a pris de faire ça ?
Je dois être en plein cauchemar. Instinctivement, je pose à nouveau ma main sur ma bouche pour me retenir d'hurler.
À quel moment tout a dérapé ?
Puis mes yeux se posent sur le cadavre de Claudia qui gît au sol comme un vulgaire objet sans importance. Mon estomac se révulse alors que ma tête se met à tourner. Je crois que je vais m'évanouir.
J'observe la tignasse rousse face à moi, immobile et mes dents rentrent brutalement dans ma lèvre inférieure.
C'est pas possible. C'est pas possible. C'est pas possible.
Mes nerfs lâchent et je fonds en larmes tandis que ma voix perce le silence pensant.
— Comment t'as pu faire ça !, je crie à m'en déchirer les poumons. Comment t'as pu !
Mes mains passent dans mes cheveux, s'agrippent aux noeuds présents dedans puis tirent dessus, le plus fort possible.
Je titube, ne tenant plus debout.
C'est trop. C'est trop pour moi.
Soudainement, mes genoux flanchent et je tombe au sol juste devant le corps de Claudia. Ses yeux vitreux me fixent d'une lueur malsaine et un haut le cœur me percute en plein fouet. Je secoue la tête dans tous les sens pour faire disparaître ces images de ma tête, je ne veux plus m'en souvenir. Mes mains ne lâchent pas mes cheveux, et j'ai l'impression de commencer à délirer.
Je veux que ça disparaisse. J'ai besoin que ça disparaisse.
Quand mes tremblements se calment, je croise le regard larmoyant de Blue. Mais ce n'est pas ces yeux qui me choquent, étrangement, c'est sa peau. Sa peau parfaite. Il n'y a pas une goutte de sang. Aucunes éclaboussures. Rien. Strictement rien.
— Je suis désolée, murmure-t-elle, le visage inondé de larmes, c'est de ma faute.
Et avant même que je puisse lui répondre, une main m'agrippe et m'entraîne vers l'arrière. Je crie, surprise par cette action et tombe sur les fesses.
Les voix dans ma tête se mettent à hurler toute en même temps, j'ai l'impression que je vais mourir. Et ce n'est pas qu'une impression.
Un couteau sous la gorge, la voix de mes cauchemars résonne :
— Qu'est ce que tu me fais pas faire, Blue.
Et là, tout mon monde s'effondre. Je me fissure de l'intérieur. Je la connais par cœur cette voix. Je la connais depuis mon plus jeune âge. Et ce frisson que je ressentais à chaque fois qu'il me touchait, devient dorénavant tout à fait compréhensible. Tout devient limpide.
Je repense à la fois où il m'avait embrassée. Je reprense à toutes les fois où il a posé sa main sur moi et mon corps se couvrent de frissons.
Depuis le début c'est lui.
Depuis le début il est là.
Dans mon quotidien. Dans ma vie. Dans ma tête.
Le visage parfait de Blue éclate en sanglots tandis qu'elle dit des choses complètement incompréhensibles. Ou c'est peut être moi qui n'entends plus rien.
Les choses autour de moi deviennent flous et je perds la notion du temps. Je suis figée. Piégée. Prisonnière de mon propre corps, mon propre esprit.
Il me lâche enfin et ma tête tombe puis cogne contre le sol, mes yeux rivés dans ceux de Claudia.
Plus rien ne réagit en moi. Je visualise légèrement Blue se mettre à genoux devant son ravisseur avant que tout devienne noir et froid.
La Ivy du passé vient de s'évanouir mais je suis toujours bloquée dans mon souvenir. Aucuns moyen d'en sortir. Ma respiration est saccadée et j'essaye de poser ma main contre ma poitrine pour me calmer mais c'est comme si mon corps n'existait pas. Je ne ressens aucuns membres de ce dernier. Je n'existe pas moi-même.
C'est comme la première fois, je ne vois rien mais j'ai l'impression de revoir toute ma vie se déroulait sous mes yeux. Tout est noir mais j'ai ces millions de flash intérieur, ces milliers d'émotions qui me traversent.
Nos moments repassent en boucle dans mon subconscient. Je revois notre rencontre et comment on a commencé à parler. Je revois nos premières disputes. Je revois le jour où tout à déraper. Je revois tout. Le bon mais surtout le mauvais. Principalement le mauvais.
Je ne sais pas ce qui se passe dans la moi du présent, cependant quelque chose cloche. Ce sentiment s'amplifie quand je sens une main attrapée la mienne.
— Ça va aller Ivy, ce n'est qu'une mauvaise passe.
C'est à ce moment que je me rends compte que je convulse. Des bras me secouent alors que deux voix se superposent simultanément.
— Respire comme moi, je sais que tu m'entends, inspire et expire, déclare Keples en serrant mes doigts.
J'essaye de me concentrer sur son timbre aigu mais les cries de Blue m'en empêche.
— Ivy, oh mon dieu, crie-t-elle en tenant mes épaules, ouvre les yeux.
— Lâche là, hurle-t-il plus fort, me faisant ouvrir les yeux.
— Ma tête, je bredouille en passant ma main sur le front.
Au même moment, une nouvelle pression se fait ressentir entre mes doigts. Jess.
— Je t'ai dit de la lâcher, me menace-t-il en pointant son couteau dans ma direction.
— C'est bon, c'est bon, s'écrit ma rousse en levant les mains en l'air et les yeux rouges. Je la lâche mais laisse la en dehors de ça, Parker.
Parker.
Ce nom tourbillonne en boucle dans ma tête comme un vieux disque rayé.
Parker.
Parker.
Parker.
Ça tourne tellement que ça me redonne la nausée.
Comment il a pu faire ça ? Comment il a pu assassiné Jordan et Claudia ? Comment ?
Je le connais presque depuis que je suis née. On a fait toute notre primaire ensemble, puis le collège avant qu'il me chasse de sa vie sans aucune raison particulière.
Blue renifle en s'écartant de moi, les bras toujours levés, sur la défensive. Parker resserre son couteau dans la main, tandis que des tremblements attaquent cette dernière.
— Tu ne pourras pas me résister indéfiniment Blue, reprend-t-il d'une voix moins assurée.
Il regarde autour de lui, soudainement surpris de ces actes précédents. Je me relève difficilement, ne quittant pas Parker des yeux. Son regard tombe sur le corps du père de Blue dans la cuisine, ayant lui aussi la gorge tranchée.
Je détourne la tête, prise d'un énième haut le cœur. Je n'ai toujours pas vomi, et ça me rassure autant que ça me surprends. Je ne sais vraiment pas comment mon cœur fait pour supporter tout ça.
Blue étouffe ses sanglots en mettant son bras devant sa bouche, je me demande ce qu'elle doit ressentir là tout de suite. De la colère ou de la tristesse ? Moi, je suis anéantie. Ils étaient comme ma deuxième famille. Il faut croire que les gens qui sont proches de moi finissent toujours pas mourir, dans des circonstances affreuses.
Parker déglutit en se retournant vers nous, puis lève son couteau dans ma direction. Instinctivement, j'ai un mouvement de recul et place ma main devant moi.
— Pose ce couteau, Parker, je dis en mettant tout doucement un pied derrière l'autre.
— Il ne faut pas de témoin.
Je jette des coups d'oeil à Blue qui au lieu de reculer comme moi, s'avance vers le meurtrier.
— Blue, je proteste mais elle m'indique d'un signe de tête, de ne rien faire.
Parker fronce les sourcils, gardant son arme pointé sur ma personne.
— Tu ne vas nous tuer toutes les deux, murmure-t-elle en arrivant à sa hauteur.
— Pas toi, elle ! Il ne faut pas de témoin, répète le brun.
Blue attrape l'arme blanche entre ses doigts mais Parker ne la lâche pas pour autant.
— Je ne te laisserai pas lui faire du mal, tu en a déjà assez fais à ma famille.
Sa réplique décroche un rire moqueur de la part de Parker qui la dévisage.
— Je n'ai jamais eu l'intention de te demander ton avis, Blue.
Il retire soudainement son couteau des paumes de la rousse, écorchant alors sa chair. Blue émet un cri en apportant ses mains à sa poitrine alors que je fais un pas en avant. Il recule, déboussolé par son propre geste et j'en profite pour me précipiter vers mon amie.
— T'es un malade, je m'écris en regardant désespérément les blessures de Blue.
Elle serre les dents tandis que du sang dégouline de ses deux mains jointes. Je détourne mes yeux de sa personne quand Parker revient à la charge. J'évite de peu le coup de couteau et bascule en arrière.
Je me retrouve de nouveau les fesses au sol et ferme les yeux, rien que deux secondes, en imaginant être n'importe où ailleurs. Et quand je rouvre mes paupières, je supplie le ciel de faire quelque chose. Je le supplie de me faire sortir de cette enfer.
Un cri incontrôlable s'échappe de mes lèvres pendant qu'il lâche sa lame ensanglantée, qui s'écrase au sol dans un bruit sourd.
La respiration haletante de Blue se synchronise à ses mains qui viennent se poser contre sa carotide ouverte. Le brun ouvre la bouche et se rattrape de peu à l'encadrement de la porte.
J'ai l'impression que mon monde s'écroule à nouveau. Et ce n'est pas qu'une impression.
Le corps de Blue s'effondre sur le carrelage blanc et je me rapproche si rapidement d'elle que je fais tomber le vase en cristal qui était à ma droite. Le buste de ma meilleure amie, taché de ce liquide rouge, cesse doucement de se soulever alors que j'attrape sa main dans la mienne.
Je n'ai plus envie de vomir, j'ai envie de cracher mes poumons et mon cœur. J'ai envie de crever.
Mes yeux se gorgent de perles salées tandis que je peine à retrouver mon souffle. Je peine à le retrouver alors que Blue rend son dernier.
— Non, non, non, je sanglote en secouant frénétiquement la tête.
Son visage se détend et ses yeux, grands ouverts, me scrutent une dernière fois.
J'ai l'impression de voir son âme s'en aller. Et ce n'est pas qu'une impression.
Ma main gauche se pose sur son ventre et la droite contre son épaule pendant que mon regard fait des allers-retours dans le vide.
— Elle est juste blessée, elle est juste blessée, je me répète en boucle reserrant mes poignes. Tu vas t'en sortir, on va t'emmener à l'hôpital. Il faut...il faut que j'appelle...
Ma gorge se noue et je renifle bruyamment en passant le dos de ma main sous mon nez, tachant alors également mon visage de son sang.
— Il faut que j'appelle une ambulance, je balbutie en me mettant les doigts dans les cheveux. Une...une ambulance.
Je tente de me relever mais mes genoux tremblent beaucoup trop. Je sais pas trop ce que je ressens. Je ne sais même pas si je ressens encore quelque chose.
Tout se passe au ralenti, on dirait que ça fait des heures que je suis à genoux devant elle. Devant son corps inerte.
C'est le hurlement de Parker qui me ramène sur terre. Il crie, les mains lui aussi dans les cheveux. Il crie à s'en arracher les poumons.
Je l'envie, lui au moins, il arrive à ressentir quelque chose. Pour le moment, je suis insensible à tout. C'est comme si j'étais en transe. C'est comme si je n'étais plus vraiment là.
Ce n'est qu'un cauchemar.
Ce n'est qu'un cauchemar.
Ce n'est qu'un cauchemar dont tu vas te réveiller.
— C'EST DE TA FAUTE, hurle-t-il en faisant les cent pas. C'EST TOI QUI DEVAIT RECEVOIR LE COUP ! C'EST TOI QUI DEVAIT MOURIR, PAS ELLE !
Mourir. Mourir. Mourir. Mourir.
Ce mot tourne désormais dans ma tête. Il explose sous mes yeux lorsque je pose mon regard sur celui sans vie de Blue. Et là c'est comme un interrupteur. Tout s'allume. Tout reprend vie en moi.
Je suis vivante de l'extérieur et morte de l'intérieur, paradoxalement.
La tristesse m'accapare quelques secondes, laissant le déni disparaître avant que la rage se mette à chauffer chaque centimètre de ma peau. J'ai l'impression qu'elle prend feu.
Chaque membre de mon corps s'embrasent et je me remets sur mes jambes, le regard noir. Parker continue de déambuler dans le salon, alors que son arme est toujours par terre. Je la récupère de ma main tremblante, prise d'une envie de meurtre.
— Tu l'as tuée.
Ma voix frappe le silence pesant qui avait emplit la pièce.
Blue est morte. Morte. Partie.
L'adrénaline s'introduit dans chaque pore de ma peau alors que je répète :
— Tu l'as tuée. Tu les as tous tués !, je hurle à mon tour en brandissant l'arme du crime.
Parker ne semble même pas surpris de mon élan de colère et agite la tête de droite à gauche en abordant son sourire de connard.
— Je plaide coupable, assure-t-il en levant ses mains recouvertes de sang.
Son sang. Leur sang.
C'est la réplique de trop, je ne résiste pas plus et me jette sur le grand brun en face de moi. Le choc est rude, violent et je nous projette tous les deux à terre. La lame vole à des mètres alors qu'un combat commence.
Parker roule au dessus de moi, mais je le repousse et reprends le contrôle. Contrôle que je reperds quand il me bloque les épaules contre le carrelage. Je tourne la tête et visualise le couteau à quelques centimètres de ma main droite.
Instinctivement, je tends le bras et l'attrape avant de le planter dans la cuisse de Parker qui se met à gémir de douleur. J'en profite pour me relever, mon ancien meilleur ami en fait de même, une main tout de même tenant sa plaie.
J'ai assez bien visé.
Il retire péniblement le couteau en grognant et retourne l'arme contre moi. Mon souffle se coupe une nouvelle fois mais une sirène de police retentit dans le quartier. Je croise le regard paniqué du tueur qui dans un mouvement brusque me pousse en arrière, mon dos frappant la table base en verre qui se brise sous l'impact.
Je m'écorche les bras en me redressant et j'ai le temps de voir Parker s'enfuir par l'arrière de la maison. De nouveau debout, chancelante, je reprends le couteau dans les mains en inspectant le carnage qui m'entoure.
Ma tête se remet à tourbillonner quand je réalise l'ampleur de la situation.
Ce n'est pas un cauchemar.
Ce n'est pas un cauchemar.
Ce n'est pas un cauchemar dont je vais me réveiller.
C'est la réalité. C'est mon passé. C'est la vérité.
Soudain, ma vision se trouble et j'entends en fond les agents faire leur entrée dans la maison des Johnson.
Ils sont tous morts. Chaque membre de la famille.
Et moi je suis au milieu de la pièce, le couteau dans la main, recouverte de sang. Leur sang.
C'est moi qui ai fait ça ?
C'est moi qui les ai assassinés ?
Un adjoint se présente face à moi et je n'arrive pas à distinguer si c'est un homme ou une femme.
— Mademoiselle, vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre de la famille Johnson, déclare-t-il alors que l'on me passe les fameuses menottes.
Et là j'ai envie de tout oublier. Tout oublier jusqu'à mon propre nom.
Et quand j'ouvre finalement les yeux, c'est peut être bien ce que j'ai fait.
Tout oublier.
❝ can you hear me calling you ?
can you hear me ?❞
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[Song : Silent Running, Hidden Citizens]
AHHHHHHHH ÇA Y EST !!!!!! C'EST OFFICIEL, VOUS SAVEZ DÉSORMAIS QUI EST LE MEURTRIER !!!!!
Vos réactions !???
J'espère que ce chapitre vous a plu et que vous n'êtes pas trop déçu par la révélation !!
Voici quelques théories que j'ai collectées au près de lectrices (vous m'avez tuée !!). N'hésitez pas vous aussi à partager les théories qui vous ont traversées l'esprit en commentaires !
SnowWhite0810 presque chérie !😘
TheHeartlessAngel yassss
Sofia-Love05 pas trop déçu alors ?🙄
Lydia340 des bonnes idées !!❣
user51866790 dans le mille !!😝
JenniferChevalier Bonne théorie mais nonnn 😂❤
amira4453 t'es partie un peu loin ahah mais ça m'a super rire !!❤
Merci à vous les filles pour vos théories incroyables ❤❤ !! Partagez les votres aussi !
Sur ce,
Je vous aime fort et à très vite ❤️
(P.S. : chapitre partiellement corrigé, mdrrr il est 00h30 j'ai la flemme là 😂😂❤️)
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