Chapter 48 | caught |
[ musique : Boulevard of Broken Dreams - Green Day ]
" Where the city sleeps, And I'm the only one, and I walk alone "
PDV Lydia
Isaac étant parti se coucher, je faisais les cent pas dans le salon, réfléchissant à un plan qui ne me ferait pas tuer sur le champ. Je savais pertinemment que ce que je m'apprêtais à faire était risqué, mais à ce point là de ma vie, je pouvais dire que plus rien ne m'effrayait. Jusqu'ici, j'avais déjà fait un tas de choses que je n'aurais jamais pensé accomplir il y a quelques années. Mais la peur jouait beaucoup dans ce genre de choses là, mêlée à l'amitié, l'amour et la hantise de subir une nouvelle perte. J'avais cette rage en moi qui m'aurait fait déplacer des montagnes.
Après m'être changée, je descendais les escaliers, appréciant une dernière fois le calme de cette maison. Je me dirigeais vers l'enfer, je savais ce que je quittais mais je n'avais aucune idée de ce que je m'apprêtai à retrouver. La boule en moi continuait de croitre, et bien que j'étais habituée à cette sensation, elle n'en restait pas moins désagréable.
La porte fermée, je me dirigeais vers ma voiture, m'installant derrière le volant. Fermant les yeux, je pouvais encore entendre la voix d'Allison me hurlant de ne pas faire quelque chose de stupide. Avec tout ce que nous avions vécu, l'entendre dire cela avait fait partie de mon quotidien. Malheureusement, je ne pouvais pas nier le contraire, c'était peut être une mission suicide, peut être que c'était de la folie, mais ce qui aurait été encore plus fou serait de rester là les bras croisés.
Entrant l'adresse trouvée précédemment dans mon téléphone, je me mettais en route, un tas de questions nécessitant une réponse encombraient mon esprit. C'était tellement irréaliste tout ce qui nous arrivait. C'était un calvaire, un cauchemar, et en y réfléchissant, je n'étais plus sure de vouloir cet enfant. A quoi cela rimait ? Le faire vivre dans un monde où le danger est constant ? Se coucher le soir sans savoir de quoi serait fait le lendemain ? Avoir constamment la boule au ventre en pensant à tout ce qui pourrait se passer ? Ce serait l'enfer, encore une fois, et la perte de mon enfant serait le coup de grâce qui m'achèverait, surtout si Dylan n'était plus de ce monde.
Le départ de Dylan était stupide. Mais avec du recul, j'étais en train de faire la même chose que lui, j'essayais d'agir, de sauver ce qu'il nous restait. Et bien que sa fuite m'aie fait du mal, je le comprenais. Mais si il avait cru qu'il partirait seul, ce n'était pas le cas. La vie de ma meilleure amie était en jeu, et je ne pouvais pas rester là à attendre que le destin décide du tournant que nos vies allaient prendre.
J'avais peur, bien sur, mais je n'étais plus au stade d'être hantée par l'idée d'être tuée. Maintenant, je voulais juste m'assurer que tout le monde était en vie, et à vrai dire peu importe ce qui pouvait m'arriver, je préférais savoir qu'ils allaient bien. Je ne prenais plus plaisir à vivre depuis le retour de tout ces événements dans nos vies. La mort, la perte, le chagrin. Ils pesaient au dessus de nos têtes comme une foutue épée de Damoclès qui pouvait tomber sur nous à tout moment. Bien que nous ayons trop de fois connu ces sentiments, ils n'étaient pas moins douloureux.
Comment tout cela avait commencé ? C'est simple, j'avais mis un pas dans ce monde le soir où Aiden avait été tué, et depuis cela, tout avait changé. Je ne pouvais pas blâmer Dylan pour ces foutus histoires de gang, bien que j'aurais seulement cru cela possible dans des films d'action. J'avais juste été là, au mauvais endroit, au mauvais moment. Juste ça, et ma vie était devenu un enfer qui m'a hanté jours et nuits. Et après la perte de Dylan, j'avais finalement réussi à sortir de tout ça, même si je continuais à revivre ce cauchemar chaque nuit, comme une boucle sans fin, un cercle vicieux. J'avais repris confiance en moi, et j'avais retrouvé cette stabilité qui m'avait manqué durant cette année. Pour que finalement encore une fois, tout s'écroule comme un vulgaire château de cartes.
A ce stade là, ce n'était plus de la haine que je ressentais à l'égard de Matt, ou bien Alex. C'était bien plus que ça. Je n'arrivais pas à croire que je m'étais faite berner durant tout ce temps où je croyais que Matt était le petit ami parfait, et la personne avec qui j'aurais pu fonder une famille, et avoir la vie dont j'avais toujours rêvé. Mais peut être que le fait de n'avoir jamais oublié Dylan s'était retourné sur moi, comme un piège. Je m'étais peut être perdue à mon propre jeu, donnant ma confiance aveuglément dans l'espoir et la certitude que j'avais vécu le pire. Je n'avais pas la raison pour laquelle j'avais été aussi naïve de croire que je serais heureuse, j'avais baissé ma garde et je voyais maintenant la situation dans laquelle tout ça m'avait fait atterrir.
~~~
Une heure plus tard, j'étais arrivée à destination. La maison faisait parti d'un quartier pavillonnaire assez côté, rien ne laissait à penser qu'il pouvait se passer des choses ici. Garant la voiture bien plus loin, je me faufilais discrètement dans la résidence, frôlant les murs pour ne pas être repérée.
La maison se trouvait maintenant à quelques mètres, et je restai là figée. Aucun de mes membres ne daignait bouger, tandis que je regardais la façade d'un regard vide. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine au point que je pensais qu'il allait s'en échapper. Tout commençait maintenant.
M'approchant, je constatai qu'il y avait une sorte de square à l'arrière de la maison. Je m'y rendis, marchant d'un pas léger et regardant les alentours pour être la plus discrète possible. Malheureusement, arrivée à ce square, je voyais qu'il ne menait à rien. L'arrière était clôturé d'une épaisse masse d'arbres qui empêchaient de voir la maison. Cependant, en poussant quelques feuillages, on pouvait en apercevoir une infime partie.
Écartant discrètement les feuillages, je découvrais avec déception que l'arrière était fermé, comme barricadé. Mais une allée sur le côté attira mon attention, semblant mener à des escaliers qui se dirigeaient vers une pièce en dessous de la maison : un sous sol.
Cependant, je ne voyais pas comment j'allais accéder à la maison, cela me paraissait tout bonnement impossible. Tentant de forcer dans la masse de feuille, je rencontrais une clôture métallique, empêchant mon passage dans la cour arrière. Suivant cette clôture en me déplaçant latéralement, ce fut comme si je tombais sur une poignée, comportant un loquet.
Je venais de trouver une entrée à l'arrière de la maison, néanmoins, la poignée m'empêchait de pouvoir ouvrir la porte. Les fins carreaux de la porte me brulaient la peau tandis que j'essayais de glisser ma main de l'autre côté, afin de pouvoir ouvrir le portail de l'intérieur. Je voulais hurler de douleur tant le métal faisait pression sur mon poignet, mais je ne voyais pas d'autres solutions. La poignée atteinte, je réussissais à ouvrir la porte.
Un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres, et j'essayais de ressortir ma main, mes yeux laissant tomber les larmes qui s'étaient accumulées. Enfin libre, longeais la clôture afin de restée camouflée, frottant mon poignet pour atténuer la douleur et la sensation de brulure.
J'avançais d'un pas lent vers ces escaliers, ma main à présent posée sur l'arme que je sortais de mon blouson. Je descendais les escaliers, appréhendant chaque marche. Rendue devant la porte, je pressai une oreille contre cette dernière afin d'entendre le moindre bruit venant de l'intérieur.
Silence.
J'appuyais sur la poignée dans l'optique d'ouvrir la porte, mais cette dernière était verrouillée, comme je m'y attendais.
Regardant autour de moi, je constatais plusieurs pots de fleurs, qui semblaient fanées et non entretenues. Sans réfléchir, je retournais la terre de chaque pot, mettant la main sur une clé. Ils n'étaient vraiment pas malins, et assez stupides pour mettre une clé dans un pot.
J'insérais lentement la clé, la faisant tourner avant de pénétrer rapidement dans une pièce plongée dans l'obscurité la plus totale. Seule une minuscule fenêtre dans le coin de la pièce laissait entrer la lumière reflétée par la lune.
Il n'y avait personne, mais j'entendais comme des pas en haut. Ils étaient là. Je m'empressais de chercher un endroit où m'abriter, utilisant la lumière de mon téléphone pour m'éclairer.
Je m'empressais de me rendre dans la penderie, entendant des pas se rapprocher et des voix dans une cage d'escaliers. Retenant ma respiration, j'attendais.
Mes membres tremblaient, et je me demandais si je n'avais pas fait une erreur. Le tas de questions de mon esprit s'évapora lorsque la lumière s'alluma dans la pièce. Je m'approchais légèrement des fentes contenues dans les portes pour voir ce qui se passait.
Deux hommes apportèrent une chaise tandis que l'un d'entre eux s'approcha de la porte, la découvrant déverrouiller.
- Qui a laissé la porte ouverte ? demanda t-il aux personnes le suivant, surement dans la cage d'escalier.
- C'est surement le petit nouveau, cracha une voix rauque, il a du mal à se faire aux règles, on va pouvoir encore l'enfermer une bonne journée.
Mon sang se glaçait au fur et à mesure que les secondes avançaient. J'avais tellement peur de commettre l'irréparable.
- Il est où d'ailleurs le nouveau ? s'indigna celui qui avait posé la chaise, à présent appuyé contre cette dernière.
Personne ne répondit, des pas se firent entendre.
Deux hommes, entrèrent, portant un corps avec un sac sur la tête. J'étais persuadée que Dylan était cet homme semblant faible, dans ces vêtements trop larges.
- Le voilà, ricana le deuxième homme.
Ils le balancèrent sur la chaise, lui arrachant un cri de douleur.
Cependant, ce n'était pas le cri d'un homme, non. Mais bien celui d'une femme. Un des hommes était toujours tourné à moi tenant les épaules de cette femme, et tout mes doutes se confirmèrent lorsque je vis Alex arriver, retirant brusquement le sac du visage de la jeune femme. C'était Allison.
Je sentais les larmes monter, et je retenais tout en moi pour ne pas hurler, mais lorsque l'homme tenant Allison se retourna, je ne pus garder mon silence.
Dylan.
" Sometimes I wish someone out there will find me "
Chapitre 48 ! ✔️
J'aime bien celui là ! J'ai trop hâte de vous poster la suite olala suspense ! J'espère que ce chapitre vous a plu ! ♥
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