Chapter 23 | Secret Love |
[musique (média) : Secret Love Song - Little Mix]
" stolen moments that we steal as the curtain falls"
PDV Lydia
Je suis réveillée par le soleil inhabituel de ce mois de novembre, ce soleil ayant pris la place de la pluie et même de la neige. Ce matin est bizarre, il est surtout un peu triste. Ce coup de blues qui m'a prise pendant la nuit est encore bien là, me mettant d'une humeur morose, me rendant sensible à chaque fois que je pense à quelque chose que je n'ai plus, ou que je ne peux pas avoir. Je me suis reveillée cette nuit en sueurs, comme "au bon vieux temps" lorsque j'avais peur, lorsque j'étais terrifiée. Sauf qu'avant, j'avais Dylan à mes côtés pour me rassurer, j'avais ses bras pour me serrer et ses paroles pour me calmer.
Aujourd'hui il n'est pas là, à cause des raisons qui font qu'aujourd'hui est une mauvaise journée pour moi. Il a une vie, et cette vie nous empêche de vivre notre histoire au grand jour. La mienne aussi est oppressante sur nous deux, elle ne nous permet pas d'être heureux, de faire ce que l'on veut. Le temps où j'avais des problèmes et que Dylan était à mes côtés est bien ancien, il est même révolu, et à vrai dire il me manque. Malgré nos problèmes, je l'avais, il était là, tout près de moi. Maintenant, je n'ai que les problèmes, non pas que ce soit rien, mais il manque quelque chose à ma vie, à mon quotidien, et je pense que vous savez comme moi ce que c'est.
Je me glisse hors de ce lit bien trop vite et enfile une robe de chambre. Les évènements d'hier me reviennent en mémoire, et je n'arrive pas à croire que c'était hier que j'ai vu Dylan, avant je ne sais combien de temps. Ça me parait si loin, comme si je nécessitai que chaque seconde de ma misérable vie s'écoule à ses côtés. Il y a des années, vous m'auriez dit que je serais à ce point dépendante de quelqu'un, je vous aurai ri au visage, littéralement. Aujourd'hui, et depuis huit ans maintenant, ma vie sans Dylan me semble inconcevable. Pendant ces sept ans passés sans lui, je n'arrivais pas à croire qu'il soit parti, même si tout était contre moi. J'ai reconstruit ma vie, mais au fond j'ai toujours eu l'espoir qu'on se retrouve un jour, ici ou au Paradis, mais nous aurions été réunis, et à jamais. Alors lorsque je l'ai revu, ce jour-là, tout s'est mélangé. Réunis à jamais, maintenant que nous nous sommes retrouvés. Mais je n'ai pas pris en compte le fait qu'il ai une vie, et que moi aussi, m'empêchant de tenir cette promesse que je m'étais faite à moi même. Alors je prends sur moi, me disant que nous réussirons à nous retrouver, mais chaque jour en voyant que nous nous éloignons, que nous continuons de faire comme si de rien était, je reperds cet espoir que j'avais finalement retrouvé.
Je traine finalement les pieds jusqu'au couloir pour rejoindre le salon de mon amie. Je repense à cette lettre, ces quatre simples mots, mais tellement de significations. Mon esprit se porte sur Jane, auteure de cette lettre, mais si c'était quelqu'un d'autre ? Qui voudrait me faire du mal ? Beaucoup de gens qui en voulaient apparemment à Dylan dans le passé ont trouvé le moyen de le toucher, de le voir souffrir, et c'est par moi qu'ils décident de l'atteindre. Je pense préférer qu'ils s'en prennent à moi plûtot qu'à lui, il a encore tellement de choses à vivre, des choses à rattraper après sept ans. Mais le fait que je porte notre enfant en moi me fait peur, notre chair, notre sang, ça représente beaucoup pour nous deux. C'est ce qui nous fait nous aimer plus chaque jour, toujours un peu plus fort.
J'atteins le salon, vide, dépourvu de bruit. Je vagabonde à travers le rez-de-chaussée, cherchant une trace de mon amie, et lorsque je n'en trouve pas, la panique commence à me gagner. Et si il lui était arrivé quelque chose ? Et si Jane s'en était pris à elle ? Et si par ma faute elle venait à être blessée ?
Mon rythme cardiaque s'accéléra soudainement, la panique me gagnant au fur et à mesure des secondes qui s'écoulaient. Les mains tremblantes, je saisis le téléphone pour composer son numéro, mes doigts appuyant rapidement sur les touches. Je portai le combiné à mon oreille, écoutant ces sonneries agaçantes nous faisant patienter. Après une énième sonnerie, je tombai sur son répondeur.
Ce n'était pas possible, ça ne pouvait pas être vrai. Le jeu ne pouvait pas commencer maintenant, et pas de cette manière là. Tous les membres de mon corps tremblaient, je ressemblais à une feuille morte à ce moment là. Tout dans mon esprit explosait, je n'arrivais pas même à penser à quelque chose de concret, d'utile pour retrouver mon amie. Mes jambes décidèrent à ce moment la de me lâcher, laissant mon corps entier s'écraser au sol, les larmes dévalant mes joues.
Soudainement, la porte s'ouvrit, Elena et Ian pénétrant tous deux dans la pièce, les bras chargés de sacs, leurs rires emplissant tout le salon. Ils ne m'avaient pas vue, et malgré la vague de soulagement qui me traversait à ce moment là, je préférais essuyer d'un revers de manche les larmes se trouvant sur mes joues, ne voulant pas expliquer à Elena les raisons de leur présence.
Je me relevai et allait accueillir mon amie et son copain, même si je n'étais pas chez moi. Elena sourit plus qu'elle ne le faisait déjà en me voyant, posant ses sacs au sol pour m'enlacer étroitement. Je la tenais aussi contre moi, heureuse et soulagée de la voir en pleine forme devant mes yeux.
Elle me relâcha avant de commencer à ranger les courses, tandis que je m'approchai de Ian pour lui dire bonjour.
- Lydia, tu vas bien ? Ça fait un bail, s'exclama Ian en claquant deux bises sur mes joues
Je répondis, lui demandant également comment il allait avant que nous partions dans une discussion sur le travail.
J'aidais Elena à ranger tandis que Ian servait à boire à tout le monde en expliquant qu'il était allé au poste de police aujourd'hui pour aller chercher son frère, si j'avais bien compris.
D'ailleurs, Ian ne m'avait pas parlé une seule fois de Matt, Elena l'ayant surement mis au courant. Je pensais à ma relation avec Matt, et réfléchissais à la suite de notre couple. Nous ne pouvions définitivement pas continuer comme ça, pas après ce qu'il avait fait, et ce que j'avais fait également.
Pour être des plus honnêtes, je n'étais pas très fière de le tromper. Ce n'était pas dans mes valeurs, et je me souviens avoir été en colère quand j'ai appris pour Jackson lorsque j'ai quitté New York. Je songe à quitter Matt, mais quelque chose qui m'est inconnu me retient. J'ai peut être peur de devoir affronter tout ça seule, même si Matt n'est au courant de rien, savoir que quelqu'un est à mes côtés est plutôt rassurant.
Je suis arrachée de mes pensées lorsque mon amie me propose de faire un marathon Marvel, que j'accepte avec plaisir.
~~~
Le vent froid du bord de mer refroidit mon visage, entrainant mes cheveux dans de diverses directions. Je serre mon manteau chaud plus près de mon corps, tentant de réchauffer un peu celui-ci. Mes pas laissent des traces dans le sable humide, tandis que je hume l'air salé qui me détend tant. La tête baissée, j'avance, perdue dans mes pensées.
Je remonte sur le quai et m'approche du petit café que j'affectionne tant, calme, paisible et confortable. J'entre dans l'échoppe avant de me rendre au comptoir pour retrouver le patron qui, a force de venir ici, me connait et connait mes habitudes.
- Comme d'habitude ? sourit il, me regardant chaleureusement derrière ses petites lunettes rondes
- Comme d'habitude, répétai-je en souriant doucement, déposant un billet sur le comptoir
- Un cappuccino double lait caramel pour la petite dame! cria l'homme à son personnel se trouvant dans la petite cuisine à l'arrière du café.
Il prit mon billet et s'apprêtait à me rendre la monnaie que je lui refusai, lui demandant de la garder.
J'étais une habituée de ce café du bord de mer, passant tous mes moments ici, à travailler, papoter ou encore même réfléchir. Cet endroit était parfait pour se ressourcer, et en plus de ça, le personnel était d'une gentillesse rare encore de nos jours. Ils m'accueillaient toujours à bras ouverts, prenant le temps de discuter avec moi, me demander comment avançait mes études ou encore à quand se tenait mon mariage avec Matt. On pouvait dire ce qu'on voulait, qu'ils faisaient ça en tant que bons vendeurs, mais je savais que c'était bien plus que ça, c'était bien plus que du simple marketing, ces gens étaient gentils de nature, et pour certains c'est dur à croire aujourd'hui.
Il me remercia chaleureusement tandis que je tournais les talons pour me rendre à ma place habituelle, c'est à dire près de la vitre qui donne sur la rue. Les passages dans cette petite rue sont nombreux, que ce soit en jour de semaine ou en week-end. Je profite de ce moment seule pour faire un point avec moi-même. Non pas que la présence d'Elena me dérange, mais j'ai eu le cafard en les voyant elle et Ian se câliner et se glisser des mots doux pendant le film, me rappelant que je n'ai pas Dylan à mes côtés.
Je scrutai la rue, je regardai les gens passer, ces gens pressés, heureux, tristes, tourmentés, ces gens dont je ne connaissais rien.
La petite serveuse du café, seulement âgée de 18 ans m'apporta mon café, son éternel sourire aux lèvres. Je la remerciai avant de la regarder repartir puis reporter mon attention sur la rue.
Un couple attira mon attention, un couple qui semblait se disputer. Ils marchaient l'un à côté de l'autre, leurs lèvres bougeant en synchronisation avec leurs gestes, laissant penser qu'ils essaient d'expliquer quelque chose. J'aurais tellement aimé que Dylan soit là, pour débattre, me disputer, lui crier dessus mais surtout l'avoir avec moi. Chaque dispute s'est toujours bien soldée, au final, puisque nous retombions toujours dans les bras de l'autre.
Une jeune femme au téléphone s'approcha de la vitre et se posta devant celle ci, comme si elle cherchait quelqu'un. Un garçon également au téléphone arriva en trottinant vers elle avant de ranger son cellulaire et de prendre la jeune femme dans ses bras, la décollant légèrement du sol, puis plaquant ses lèvres sur les siennes. Leurs doigts s'entremêlèrent, leurs regards ne se lâchaient plus.
Je n'arrivai pas à les regarder plus longtemps et reportai mon regard sur mes mains, soupirant de frustration. Pourquoi je ne peux pas être avec Dylan?, me demandai-je, pourquoi je ne peux pas tenir sa main dans la rue? L'embrasser au milieu d'une piste de danse ? Pourquoi je ne peux pas crier au monde entier que je suis amoureuse de Dylan O'brien ? Pourquoi nous ne pouvons pas faire ça, pourquoi tant de contraintes, de choses en notre défaveur ?
J'avais tellement d'idées toutes faites du futur parfait que nous pourrions avoir : un enfant, un appartement, de l'amour, de la joie et beaucoup d'autres choses que nous n'auront probablement jamais si les choses restent telles qu'elles sont. Je devais faire quelque chose, nous devions faire quelque chose.
Un dernier regard en direction de la rue. Le parfait tableau de famille se tenait sous mes yeux : un couple et une poussette, les deux êtres riant aux éclats en regardant leur enfant. Cette dernière image me confirmait ce que je voulais, et ce que je devais faire pour parvenir à acquérir cette vie dont j'ai toujours rêvé, avec Dylan.
J'allais quitter Matt.
"Every second, every thought, I'm in so deep"
Chapitre 23! ✔️
Enfin! Beaucoup de descriptions, peu d'actions, ça en devient une habitude! Dites moi ce que vous en avez pensé, vraiment ? Je ne sais pas trop quand arrivera la suite, bientôt je l'espère! N'oubliez pas de voter et à bientôt! :)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top