Chapitre 2.

Julian

Cette fille… Quelle… peste! J’ai pleins d’autres noms en tête qui lui conviendraient très bien! Elle m’a ridiculisé devant tout le self! Sait-elle combien de temps j’ai mis à bâtir ma réputation ? Pour qui se prend-elle? Elle débarque au lycée et elle pense pouvoir me tenir tête ?

Je n’ai rien fait sur le moment, mais je jure de lui pourrir son année, je me vengerai. A mon avis, elle ne doit pas encore savoir qui je suis, mais ça ne saurait tarder. Pour tenter de me calmer, je fume avec ma bande à notre endroit habituel.

- Ce qu’elle t’a mis mon pote ! s’écrie Théo pour se moquer de moi.

Ha, ha, ha. Je suis mort de rire.

- Ta gueule ! Je lui lance, le regard noir.

- Avoue qu’elle t’a remis à ta place comme personne n’a jamais osé le     faire, continue Alex.

- Vous avez tous décidé de me gonfler aujourd’hui ? Un conseil : Fermez-    la !

- Hé! Ne t’énerves pas, intervient Adrian, tu pouvais riposter. Elle est canon mais quand même !

- Canon? Elle était carrément à tomber, ouais ! s’enflamme Théo.

- Ho ça va, elle n’est pas exceptionnelle non plus, répondis-je en prenant un air indifférent.

- Tu rigoles j’espère! Arrêtes un peu, t’es peut-être énervé, mais on te connaît. C’est ton style, réplique Tareck.

Oui bon elle est peut-être belle mais j’avais les yeux couverts de sauce tomate alors je n’ai pas trop vu! De toute façon, j’avais autre chose à faire que la reluquer.

Nous nous décidons finalement à retourner en cours. J’aperçois alors la chevrolet de cette petite emmerdeuse! Un sourire se dessine sur mon visage.

- Allez-y, j’arrive, dis-je à mes amis.

Ils acquiescent et entrent dans le bâtiment. Quant à moi, je laisse faire mon esprit créatif, une fois satisfait de mon œuvre, je rejoins mes amis. J’ai hâte -plus que d’habitude- que la cloche sonne pour voir la réaction de miss rebelle. Quand la cloche retentit, mes amis et moi nous postons à notre coin habituel de la cour, attendant cette chère demoiselle. Quelques personnes s’agglutinent autour de mon chef d’oeuvre et chuchotent entre eux.

- Ho ho, problème à douze heure, murmure Adrian.

Je lève les yeux et vois Lindsey arriver droit sur moi. Elle fait claquer ses talons aiguilles de dix centimètres de haut, se déhanchant comme si elle défilait sur un podium. Ce qui lui sert de jupe dévoile un peu plus de peau à chaque nouveau pas. On voit plus de peau que de tissu, à vrai dire. Elle replace ses cheveux blonds platine puis m’embrasse à pleine bouche. s’installe sur mes genoux, ses deux amies autour des miens. Si Théo et Alex font des clins d’œil, Adrian lève les yeux au ciel. C’est alors qu’une voix emplie de colère nous fait sursauter et jette un froid sur le parking.

- Je vous donne trois secondes pour dénoncer le coupable ou je vous passe tous dessus un par un !

Avec Lindsey sur les genoux, je ne vois pas trop ce qu’il se passe, mais je sens plusieurs yeux se tourner vers moi. Je comprends rapidement qu’on m’a dénoncé.

J’entends des pas se rapprocher du banc sur lequel je suis assis et soudain, je recouvre la vue. Lindsey vient de se faire propulser de mes genoux avec un « bouge de là » menaçant. Je crois qu’elle a essayé de riposter, en vain. Elle n’est qu’un obstacle sur le chemin de miss rebelle vers son objectif : me refaire le portrait. Je crois que ma « copine » a cassé un de ses talons mais je ne m’en préoccupe pas, j’ai un volcan prêt à entrer en éruption devant moi.

- Toi !

Miss rebelle me pointe du doigt, très, très, très en colère.

Elle n’a pas dû apprécier le petit mot que je lui ai laissé sur le capot de sa voiture : « J’ai discuté avec ta mère, toi et moi, ce soir, ne portes pas trop de tissu. Elle m’a donné son accord ». J’ai aussi customisé au feutre indélébile ses vitres. Ça non plus, ça n’a pas l’air de lui avoir plu.

- C’est toi qui a écrit ça ? demande-t-elle, le papier dans les mains.

Je sais que sa question n’est que pure rhétorique parce que, même si ce n’était pas moi, elle m’en aurait quand même collé une, juste parce que je suis le premier à lui tomber sous la main. Aussi, pour la provoquer, je réponds avec un grand sourire :

- Non.

- Mauvaise réponse.

Elle sort un couteau suisse de sa botte -je ne relèverai pas la bizarrerie de la chose- et le plante dans le banc en bois, très prêt de mes doigts. Cette fille n’est pas juste stupide, elle est aussi complètement folle ! J’ai senti la lame me frôler. Je me lève, me rapproche d’elle et déclare avec un air menaçant :

- Tu ne devrais pas jouer avec ça, tu pourrais blesser quelqu’un.

- Vraiment ? Ce n’était pas du tout mon intention. Mais tu raison, réglons ça à un, deux, trois, pierre, feuille, ciseaux !

Son sarcasme me ferait presque rire.

- Tu ne me fais pas peur. J’ai maté plus dangereux qu’une fille tarée en crise de puberté qui se prend pour une bad girl, dis-je énervé.

- Franchement, tout ce qui sort de ta bouche m’ennuie ! Mais ne mêle pas ma mère à tes sautes d’hormones ! Bella Mc’Carter, retiens bien ce nom !

C’est étrange mais son nom me dit quelque chose. En la regardant de plus près, son visage me rappel quelqu’un. Sois sûre qu’on se reverra.

Bella

Quelle bande de cons! Bordel ma voiture est dans un sale état! Ça ne m’étonne pas que cette blonde décolorée soit la copine de l’autre imbécile. Ils ont tous les deux un pois chiche à la place du cerveau. Franchement, Julian peut bien m’insulter tant qu’il veut, mais… il n’a pas le droit de parler de ma mère. Personne n’a le droit. Même moi j’évite le sujet. J’étais prête à le tuer, réellement. Mes amis ne m’ont pas posé de questions, ils ont bien compris et ils savent aussi que je ne vais pas en rester là.

Après mon altercation avec Julian, mes amis et moi sommes rentrés chez moi.

- Hé! Vous êtes bien ici, s’exclame Val en découvrant notre maison.

- Oui, on est plutôt pas mal, je réponds avec un clin d’oeil.

Je les fais entrer et Jo salue chaleureusement nos amis.

- Pourquoi tu ne m’as pas dit que je serais dans le même lycée que les autres ? je reproche à mon frère.

- Je ne savais pas. Enfin, je savais qu’ils viendraient vivre ici à un moment donné, c’est pour ça que la maison est si grande. Mais j’ignore pourquoi ils sont là.

- C’est le Parrain qui nous envoie. Les Ragers sont de retour, ils veulent Bella. Et… Il y a vos parents…

- Ils sont revenus…, murmure Jordan. Mais quel est le rapport avec nos parents ? Vous ne pensez quand même pas…

 - Si, on pensait que c’était eux. Mais on a des preuves plus importantes contre les Hed Fire, explique Julia.

 - Pourquoi eux ? Je demande, absente.

Depuis que j’ai entendu « Ragers », j’ai le sang glacé. Mon esprit est resté bloqué là-dessus. Ils sont de retour…

- On a fait un trafique avec eux il y a peu et ça a mal tourné. Plusieurs hommes sont morts. Les tirs sont partis sans qu’aucun ordre n’ai été donné et ça venait de leur côté. Pourtant ils paraissaient vraiment surpris, raconte Tareck.

- Bon, on en reparlera. Vous avez loué un appart ? demande Jo.

- Oui, pour le moment, répond Gaby, quand il faudra passer à l’attaque, on s’installera ici. Ce n’est pas la place qui manque.

- On doit y aller d’ailleurs, on se voit au lycée.

Julia m’embrasse et entraîne toute la bande dehors. Jo semble réfléchir un instant puis il se tourne vers moi.

- Alors, ta journée ?

- Une petite dispute, j’avoue.

- Déjà ? Bordel Bella ! Avec qui cette fois ?

- Hé ! Ce n’est pas ma faute ! Julian O’Donnel, tu connais ?

Jo devient livide puis il me lance son regard de grand frère qui s’apprête à réprimander sa petite sœur désobéissante. Finalement, peut-être qu’on va avoir des problèmes… Surtout moi.

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