5. Première mission

Chapitre 5 : première mission

Pdv Émeraude.

Nous sommes mercredi. Le jour de ma première mission et ce soir nous sommes conviés à un dîner avec les Hell's Angels.

Autrement dit, je vais sacrifier ma vie pour eux en allant récupérer leur drogue.

Hier, la journée a été pleine. Avec les filles nous sommes parties à la recherche d'une tenue pour ce soir et honnêtement, c'était presque impossible de trouver une tenue, plus précisément une robe. Je suis cette fille qui préfère les jeans que les robes, mais pour ce soir, j'ai décidé de faire un effort. Je porterai donc une robe de soirée de couleur noire qui est à mon goût.

De plus, j'ai passé le reste de ma journée avec mon frère car celui-ci me filait des informations pour la mission d'aujourd'hui. Il est impérativement important que je sache le plan de l'entrepôt où est caché cette drogue. Je dois savoir où se trouve les caméras, les failles, en fait tout.

Je dois réussir cette mission avec un poing levé.

Malgré cela, Aurelio a toujours des doutes sur mes compétences. Je sais qu'au fond de lui, il n'a pas assez confiance en moi. Je parie que dans sa petite tête, il pense que je vais user mes charmes en me déhanchant devant les bloods et les hypnotiser.

Une idée qui ne me déplaît pas du tout, mais soyons sérieux.

J'opte pour une tenue sombre et discret et je prends mon arme à feu qui était sur le matelas avant de le planquer dans mon jean. J'examine une dernière fois mon maquillage avant de rejoindre mon frère dans la cuisine.

— Comment tu me trouves ?

Aurelio se retourne et me toise de la tête au pied.

— Tu es assez maquillée pour qu'on te reconnaisse pas, affirme-t-il avec un clin d'oeil.

— Je me sens mal à l'aise avec toute cette tonne de maquillage, lui avoué-je, gêné

— Mais c'est pour ton bien, me rappelle-t-il avec un ton bienveillant. Je veux que tu reviennes au dîner encore vivante, vale ?

Je lui hoche la tête avec un petit sourire avant de récupérer la clé de la voiture ainsi qu'une mallette qui va me servir à transporter la petite marchandise.

Après m'avoir aventuré sur les routes de Miami, j'arrive à l'adresse au bout de vingt minutes. Je stationne la voiture dans un endroit discret et observe les alentours. Comme Aurelio me l'a dit, les bloods stockent leur marchandise dans un entrepôt abandonné. Pour une personne normale, cet endroit n'a rien d'intéressant, mais s'il savait que derrière ces murs se cacher des milliards de dollars...

Comme l'indique ce célèbre proverbe français : les apparences sont souvent trompeuses.

Je prends une grande respiration afin de canaliser mon léger inquiétude et je sors de la voiture avant de me diriger discrètement de l'entrepôt. Normalement, aujourd'hui, il n'y a personne dans les alentours, du moins, soit ils font leur pause déjeuné ou soit ils sont juste bêtes. Mais je vais tourner la situation à mon avantage si aucun bloods n'est présent.

Comme j'ai mémorisé le plan de l'entrepôt, je m'élance vers l'arrière du bâtiment où une porte est toujours ouverte. Avec une boule au ventre, je pousse la vieille porte en métal qui grince terriblement avant d'entrer à pas de loup.

Fais chier ! J'espère que personne n'a entendu cette fichue porte !

J'observe autour de moi et je me trouve dans une immense pièce inondée de piles de boîtes en carton. Je m'approche lentement vers une boîte et l'ouvre lentement avec de découvrir plusieurs des magnifiques dagues. Bordel de merde, elles sont magnifiques. J'en prends entre mes doigts et vu la lame et le décor, j'en déduis qu'elle vient tout droit de la Chine. Les chinois ont leur propre drague et les distingués déjà ces dagues sont extrêmement aiguisées. Tu l'effleures à peine et la lame te coupe. Tandis que la soie de la dague, délicatement décorée, est d'une dimension parfaite pour la manier agilement.

Je balaye du regard la pièce avant de faire le choix de garder ce couteau avec moi. Personne ne verra qu'il en manque une.

Alors, selon notre espion dans les bloods, ces cons-là cachent leur drogue dans une autre salle et la porte est en marbre... et bingo ! Je l'ai trouvé !

Avec les sens aux aguets, je pars à l'intérieur de la pièce et descends les marches en bois qui ne cessent de craquer sous mes pieds. La luminosité est vraiment très basse et seule une petite ampoule éclaire cette minuscule pièce. Plusieurs caisses sont installé sur une table rongée par les mites et je les ouvre un par un avant de trouver cette fameuse drogue.

Sur les emballages est écrit un code dont j'ai mémorisé. Rapidement, je fourre la marchandise dans la mallette avant de remonter les marches mais je m'arrête quand je distingue des voix graves à travers la porte. Je penche mon oreille et mon cœur rate un battement quand j'entends qu'on parle sur moi :

— On doit trouver rapidement cette fille, les gars ! Ne perdez pas de temps !

Je peste des insultes et la peur commence à m'envahir.

Je dois m'en aller d'ici ! Si cela tourne en fiasco, je n'aurai pas d'autre choix que de tuer ces personnes-là pour rentrer à la maison toujours vivante.

J'entre-ouvre la porte et balaye du regard avant de voir un homme dos à moi qui est au téléphone. Je prends mon arme à feu déjà muni d'un silencieux et pointe l'arme dans la direction de son crâne. Avec le souffle coupé, je tire et l'homme s'effondre au sol avant de baigner dans son propre sang.

Je m'élance vers lui et prends son téléphone dont l'appel est toujours en cours. J'approche le cellulaire près de mon oreille et l'interlocuteur, idiot qu'il soit, divulgue des informations à mon avantage.

Quelle chanceuse que je suis.

Avec un sourire en coin, je mets fin à l'appel et redépose l'écran près du mort.

Selon cet homme, des gardes m'attends dehors de l'entrepôt, je dois maintenant changer de plan. Je tourne autour de moi avant de remarquer une échelle qui mène au toit.

Sans perdre une seconde de plus, je me précipite à monter sur cette échelle et je me retrouve enfin sur le toit. Un homme me surprend mais plus rapide que lui, je lui tire une balle dans le crâne.
Je vois trois hommes en bas à m'attendre mais ils ignorent que je suis en dessus d'eux. Je m'approche du bord et remarque plusieurs gars encerclant la zone.

Bordel, pour sortir d'ici va être compliqué.

— Le petit chaton se fait prendre comme une novice, raille une voix grave derrière.

Je sens un métal froid contre ma nuque et je déglutis.

Émeraude, tu es idiote.

— Maintenant, donne-moi cette mallette, menace la voix derrière moi.

Je reste immobile et serre fortement la poignée de la mallette entre mes doigts. Je dois réussir mon coup...

Je prends une grande inspiration pour ressembler toutes mes forces. D'une vitesse hallucinante, je me tourne dans la direction du gars et lui inflige un coup de mallette au niveau de la tête et celui-ci recule, déboussolé. Mais celui-ci se relève et fonce droit devant moi. J'esquive avec justesse son poing, mais pas sa dague qui m'a égratigné le bras. Je siffle entre mes dents sous l'effet de la douleur et poussée par la colère, j'afflige un coup de pied dans l'entre-jambe de mon adversaire et celui-ci tombe sur ses genoux et poussant un cri pas très viril. Je l'achève en lui tirant une balle dans la tête.

Essouflée, j'essuie mon front perlant de sueur avant d'examiner rapidement la coupure. Je ne suis pas un docteur, mais je ne pense pas qu'elle est profonde malgré tout ce sang qui s'écoule de la blessure.

À cause de tocard, j'aurai une cicatrice !

Bon, calmons. Je dois partir d'ici.

Je fixe le toit d'en face de moi et celle-ci est beaucoup plus basse. Je suis vraiment folle.

À contre cœur, je prends l'élan avant de courir dans la direction. Je saute au-dessus du vide qui sépare les deux bâtiments et atterrit maladroitement sur mes jambes. Le cœur battant à la chamade je descends par la sortie de secours et me plaque contre le mur en épiant les horizons. La zone est libre, je me précipite vers la voiture et entre dans celle-ci avant de démarrer comme une folle. Je quitte les lieux, inquiète, et veille qu'aucune voiture me suit avant de prendre le chemin vers la maison.

Arrivée à la villa, je m'adosse contre la porte en poussant un long soupir.

J'ai réussi. Je suis enfin à la maison, toujours vivante.

Remarquant que la maison est silencieuse, je pense que tout le monde est parti.

Sans plus tarder, je pars aussi me préparer et soigne la blessure sur mon bras avec du désinfectant. Je serre les dents en appliquant de l'alcool sur la coupure et malgré ma fatigue, je fais encore l'effort de me vêtir de ma robe noire avant de me chausser de mes escarpins. Je me contente d'appliquer un peu de mascara et un simple rouge à lèvres de couleur rouge avant de rejoindre les autres au dîner.

Pdv Jayden

Dans le salon de mon père et de ma mère, nous bavardons avec le gang d'Aurelio. Enfin, je ne participe pas vraiment à leur conversation, je suis bien trop inquiet pour ma marchandise.

J'espère que cette mystérieuse jeune femme a réussi à récupérer cette drogue.

— Arrête de t'inquiéter, mec, souffle Aurelio en se postant à côté de moi.

Facile à dire pour lui.

— Imagine que ta sœur n'a...

— Émeraude est ma sœur et je sais qu'elle est capable sinon je ne l'aurai pas donné cette mission, me coupe-t-il avec un regard sévère. Elle arrivera.

Je soupire et acquiesce. Je reste encore dans mon coin avant d'entendre un brouhaha. Je me tourne et distingue une jeune femme vêtue d'une robe noire, dos à moi.

— Te voilà enfin sœurette !, s'écrit Aurelio en enlaçant sa sœur, heureux de la voir

Je remarque une mallette noire entre sa main et je fais le signe de crois et remerciant le bon Dieu.

Elle a réussi.

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