4. La maniaque
CHAPITRE 4 : LA MANIAQUE
Pdv Émeraude
Fait chier ! Ce crétin a gâché ma journée ! Comment il ose en plus ! La plage est quasiment vide et il ose dire que c'est de ma faute si je suis tombé au sol ! Comme si je suis assez folle pour me faire du mal... De plus, il ne s'est pas excusé cet enfoiré !
Ça fait une semaine que je suis en Floride et avec Rosena, on a décidé d'aller à la plage, histoire de se détendre un peu et respirer l'air marin mais ce moment a été vite gâché par un petit con.
J'avoue que je me suis régalée en lui assénant un coup de poing bien placé dans la mâchoire. Voir son visage virile se décomposer après l'avoir foutu cette droite a été magnifique. Peut-être je suis partie un peu trop loin en le blessant mais en y repensant, il m'a cru pour une prostituée ou un truc de ce genre. Donc ouais, finalement il le méritait ce poing.
Je m'en rappelle de son regard azur surpris. N'empêche, il était séduisant, dommage qu'il soit con. Ce genre de mec doit avoir l'habitude que toutes les filles lui tombent à ses pieds. Dommage pour lui, je ne suis pas comme ça.
— Aller, arrête de ruminer sur toi-même, soupire Rosena en me voyant pester des insultes.
— Facile à dire pour toi. Ce n'était pas toi qui a été considéré comme une prostitué, sifflé-je en croisant mes bras contre ma poitrine. Sérieusement, comment il a pu me considérer comme telle ? Je sais que je magnifique, mais je ne ressemble pas à une puta. Je ressemble à une puta ?
Je m'arrête en face de Rosena et celle-ci lève au ciel ses yeux bruns.
— Tu es que tu es narcissique, Émeraude ?
Je hoche la tête d'un geste nonchalant. On me l'a plusieurs fois dit que j'étais narcissique, mais personnellement je ne suis pas arrogante.
— Et pour répondre à ta question, tu ne ressembles pas à... une prostituée. Ne prends pas au sérieux ce que ce magnifique con t'a dit, ajoute-elle avant de continuer son chemin.
Je reste stoïque pendant quelques secondes avant de la suivre.
— C'est monsieur crétin, lui dis-je, toujours ruminée.
— Monsieur crétin ?, répète-elle, amusée.
— C'est le surnom que je lui ai donné. Encore, ce surnom est bien trop gentil pour lui.
Mon amie rigole tandis que moi j'espère de ne plus revoir cet inconnu qui a foiré ma journée. C'est un conseil pour lui. Le jour si je le revois, il va sérieusement regretté d'être né.
Nous arrivons à la maison, qui, bizarrement est bien silencieux. Comme si Rosena a lu dans mes pensées, elle me lance un regard.
— Ils sont sûrement à la salle d'entraînement, supposé-je en hochant les épaules
Nous descendons les escaliers qui mènent vers la salle d'entraînement. Plus nous nous engouffrons, nous entendons des bruits étouffés. J'ouvre la porte découvre mes nouveaux collègues s'entraîner à quelques exercices au tir tandis que les autres font de la lutte, il me semble.
— Bingo, chuchoté-je en entrant à l'intérieur de la salle.
Nous nous installons sur un banc et observons chaque personnes qui font des efforts physiques. Honnêtement, ce que je vois devant moi est un film d'horreur, vraiment. Certaines personnes sont dans des mauvaises postures, d'autres tiennent maladroitement un flingue.
Putain, mais où mon frère a pu dénicher des gens comme eux ?!
Ils vont nous emmener à notre propre perte.
— C'est original, s'exclame Rosena, mal à l'aise.
Visiblement, elle remarque aussi ce désastre qui se passe sous nos yeux.
Il faut vraiment que je les aide impérativement. Je ne veux pas confier ma vie entre les mains des incapables comme eux. Je me pose la question qu'est-ce que mon frère fout avec son gang. Je ne dirai pas que mes nouveaux collègues sont nuls, mais ils ont beaucoup de difficulté.
— En y pensant de ce qu'il s'est passé sur la plage, tu ne vas quand même pas ignorer que ce gars était beau, chuchote mon amie avec un regard complice.
Je m'étrangle avec ma salive avant de m'emporter dans une quinte de toux.
Super, elle remet le sujet sur le tapis... moi qui croyait qu'on avait mis fin à cette discussion.
J'ancre mon regard dans le sien et elle semble vraiment attendre une réponse de ma part. J'appuie mon coude sur ma cuisse avant de poser mon menton sur mon poing. Je repense à l'homme, enfin Monsieur crétin.
Rosena a raison. Ce gars est vraiment magnifique. Il était plus grand que moi, peut-être il faisait dans les un mètre quatre-vingt-cinq. Il avait une barbe rasé au millimètre près et des lèvres charnus, malgré que son visage soit viril, il était aussi froid et peu accueillant. Mais la seule chose que je n'oublierai jamais, ce sont ses yeux bleus saphir. Son regard m'a un peu perturbé, je l'avoue.
— Je ne dis pas le contraire, avoué-je après un soupir las. Dommage que son comportement ait tout gâché.
— Moi, c'est son pote qui m'a rincé l'œil, miaule-t-elle en battant des paupières. C'est sûr qu'un jour je le reverrai.
Rosena a toujours été la fille qui aime rêver l'impossible. À force de regarder des films à l'eau de rose, elle se met en tête que son destin sera pareil et qu'elle rencontrera son âme-sœur. C'est la seule chose qui la motive dans sa vie.
— Vous parlez de moi les filles ? nous interrompt James en venant vers nous tout transpirant.
— Comment tu le savais ? On disait à quel point tu es horrible avec cette nouvelle coiffe, raille Rosena en lui souriant faussement
James ne réplique rien mais se contente de lancer un mauvais regard à notre amie avant de s'installer entre nous. Il pose un bras en sueur sur mais épaule mais l'enlève rapidement quand il remarque mon regard meurtrier, puis racle la gorge.
— Non sérieusement, dommage que tu n'étais pas avec nous. Éme s'est embrouillé avec un type sur la plage et si tu avais vu la droite qu'elle lui a infligé, confie Rosena en ouvrant grand les yeux.
Cette fille va le crier sur tous les toits de cette ville de qu'il s'est passé à la plage ! J'essaie d'oublier ce mauvais moment, mais avec un amie comme elle qui n'arrive pas à garder sa langue, comment dois-je faire ?
— Ah merde, dommage que je n'étais pas là, soupire tristement mon ami. Mais tu as au moins filmé ?
— Tu me prends pour qui ? Bien sûr que j'ai filmé cette scène ! Attends, je te la montre, répond-t-elle en déverrouillant son téléphone
Ils ont complètement oublié que j'étais à côté d'eux. Je ferme mes poings, agacée et décide de mettre en retrait au fond de la pièce.
James et Rosena ont été aussi complice et ils ont le don pour m'enquiquiner. Malheureusement, ce n'est pas la première fois qu'ils me filment en train de faire une connerie. Pourquoi ils font cela ? Eh bien, c'est très simple : Rosena a le but de montrer toutes ces vidéos à mes futurs enfants.
C'est con, n'est-ce pas ?
Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche et d'un geste las, je décroche l'appelle sans jeter un œil sur le nom qui s'affiche.
– Émeraude c'est Charles. Je t'informe que nous sommes bien arrivés en Floride avec ta marchandise, s'exclame la voix dans l'autre côté de l'appel.
Je me redresse, surprise.
— Oh... J'ai carrément zappé ça. J'arrive tout de suite, m'empressé-je à dire en sortant de la salle d'entraînement.
– Super ! Dépêche-toi, j'ai pas envie d'avoir des problèmes avec les flics !
— Ouais ouais... J'arrive dans trente minutes.
J'accroche l'appel avant de remettre mon écran dans ma poche arrière. Je préviens les autres de mon absence sur un morceau de papier avant de m'engager sur les routes avec le Rang Rover noir qui appartient à un certain Gabriel.
Bon j'avoue que ma voiture dont j'ai donné à ma tante me manque terriblement mais j'aurai surtout besoin d'une voiture avec un gabarit comme celle-ci pour transporter la marchandise.
Après une quarantaine de minutes de route, j'arrive enfin au port et je me gare entre deux rayons de conteneurs afin d'être discrète. Je prends une arme qui était dessous le siège du conducteur et je le place dans mon pantalon.
Je rejoins Charles près d'un conteneur rouge. En me voyant, il lâche un soupir de soulagement et je me presse d'arriver à sa hauteur.
— Tu es enfin arrivé !, remarque-t-il en fronçant les sourcils. Tu sais à quel point j'avais peur si les flics arrivaient ? Les gringos ne rigolent pas avec les latinos.
Je lève les yeux au ciel
— Désolée. Ce foutu GPS ne marchait pas correctement. Enfin, bref où se trouve la marchandise ?
Il balaye du regard le couloir, méfiant, avant d'ouvrir le conteneur rouge. Charles prend le chariot à plate-forme à coté de lui et pile les boîtes au-dessus tandis que je patiente en tapant du pied contre le sol.
— Tiens, me confie-t-il le chariot. Maintenant, pars avant que les flics arrivent.
Je le salue avant de rejoindre la voiture rapidement avec la marchandise. Bon, au moins une chose de faite pour aujourd'hui. Pour terminer ma course, je décide d'aller acheter des pizzas car personne dans cette villa est foutu à faire à manger.
Cette villa est toujours dégueulasse. Je ne comprends pas comment des gens peuvent vivre dans une maison non propre et non organisé. Je m'en rappelle lorsque mon frère a fait visité sa maison, j'ai failli tomber dans les pommes en voyant des couverts sales et des boîtes de pizzas jonchées au sol, sans oublier les cannettes de bières.
Pendant cette première semaine, j'ai eu l'impression de vivre dans une déchetterie. Mon pire cauchemar.
Je me suis forcée de me taire mais, aujourd'hui, il va falloir y remédier à tout ce foutoir avant que je ne tue une personne.
J'entre à nouveau à la maison avec une pile de boîtes à pizza entre mes bras et Gabriel m'aide à les porter. Mon frère s'approche de moi avec un mine colérique et je sens déjà le savon que je vais passer.
— T'étais où ?! Qu'est-ce que tu faisais dehors à cette heure ?!, rugit-il, en rogne.
— Rohh c'est bon tu ne vas pas faire..., m'emporté-je avant de m'arrêter subitement.
Tu ne vas pas le frère protecteur alors que tu ne l'as jamais été avec moi, pensé-je amèrement.
Sous le regard pétillant de colère d'Aurelio, je me calme et lui fait un petit sourire.
— Je suis parti récupérer quelques marchandises et j'ai pensé que vous aurez faim aussi, dis-je calmement. Je vais bien Aurelio, tu n'as pas besoin de te mettre dans cette état.
Il ouvre sa bouche pour encore me remballer mais je l'interrompt dans son élan :
— Aurelio, je ne suis pas en sucre ! Au Mexique, je me débrouillais toute seule avec les missions et la preuve, je suis encore vivante.
Il m'observe longuement avant de me prendre dans ses bras. Je me fige et grimace en attendant impatiemment que ce moment ce cesse.
— Émeraude tu es revenue auprès de moi et je n'ai pas envie de te perdre encore une fois, me chuchote-t-il laissant entendre sa peur.
Pourtant, c'est lui qui a fait le choix de nous quitter.
Mais je pense que mon frère essaye de se racheter et je dois lui donner une seconde chance.
Aurelio s'écarte de moi et passe une main réconfortante dans mes cheveux avant de reprendre son sérieux.
— Alors si tu sais te débrouiller toute seule Émeraude, j'aurai besoin de toi pour une petite mission.
J'arque un sourcil et l'incite de continuer.
— Un de mes contacts a besoin de mon aide. Les bloods ont pris leur drogue et ils veulent les reprendre, continue-t-il.
— Ils n'ont cas récupérer eux-mêmes leur drogue, rétorqué-je en haussant les épaules.
Aurelio m'explique en détail ce petit problème et au fil de minutes, je comprends à la situation
— Donc mercredi nous aurons un dîner avec les Hell's Angels et je dois récupérer cette drogue afin de prouver que nous sommes digne de confiance ?, conclus-je en faisant les cent pas devant mon frère.
Il hoche la tête.
— D'accord, je suis partante, annoncé-je avec un petit sourire en coin.
— Bien. Je te donnerai toutes les informations demain, mais pour l'instant, on va manger avec les autres.
Enfin ma première mission depuis que je suis arrivée ici. Je dois épater les autres, je dois surtout les montrer qu'à côté de moi, ils sont des sous-merdes.
J'arrive dans la cuisine accompagné de mon frère jusqu'à un gars qui ne sorte de nul pas, me bouscule avant de sauter les pizzas.
— Enfin, de la bonne bouffe, gémit Niall de satisfaction.
Eh bien, j'ai bien fait d'amener cette malbouffe à la maison. Niall prend une assiette qui traînait sur la table et souffle dessus pour enlever de la poussière. Je retiens mon envie de vomir et m'approche d'eux avant de poser fortement mon poing sur la table.
Tout le monde se retourne dans ma direction, surpris.
— Par contre, il y aura une chose qui changera ici. Demain, quand je me réveillerai je veux que cette baraque soit propre. C'est répugnant de vivre dans une maison aussi sale, alors je vous conseille vivement d'exaucer mon souhait avant que le pire arrive, articulé-je sèchement.
Je leur montre mon arme et leur visage se décompose.
— Et je pense que vous me connaissez assez pour savoir que je n'hésiterai à tirer sur un de vous, ajouté-je avec un rictus.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top