36. secrets
Pdv Émeraude
- Vous n'avez pas un kinder ? Parce que là, ça fait huit putain d'heures que je suis ici et j'ai faim ! crie Emily en tenant les barreaux.
- La ferme ! Comment veux-tu que je me concentre de ne pas pisser sur moi-même si tu continues à crier! rouspète Maxime les mains sur sa vessie.
Nous voilà derrière les barreaux. La cellule des gars est juste en face de la notre et ça fait huit heures que je me suis assis par terre en attendant les flics venir et mes fesses me font beaucoup mal.
Je vous explique notre super appartement : un petit lit crasseux qui pue la pisse, un WC juste à côté dans un état pitoyable et un petit lavabo en face du lit. Le sol est en béton poussiéreux et ça me donne envie de pleurer. Je déteste la saleté et voir que ces policiers ne nettoient pas les cellules pour les retenues, c'est irrespectueux !
Notre situation est misérable. Flavie qui est dans son petit coin en train de dormir, Jenny qui a la tête entre les barreaux, Emily qui fait les cent pas en se plaignant qu'elle a faim et il y a moi en train de prier pour que mon père ne se ramène pas.
Les garçons sont dans le même état que nous. Désespérant.
- Sérieux, j'ai vraiment envie de pisser ! se plaint Maxime.
Je m'allonge par terre et regarde le plafond. Je faisais toujours ça quand j'étais en prison, au Mexique.
- Ah non Maxime ! Retiens-toi ! s'énerve Aurelio.
- Désolé mec mais j'en peux plus !
J'entends un bout de tissus tomber par terre et quelques secondes plus tard quelqu'un se dévide la vessie suivit d'un soupir de soulagement.
- Putain t'es crado !
Je n'aurai jamais pensé qu'un jour, je me retrouverai enfermée à nouveau.
- Putain ces flics sont morts ou quoi ! m'exclamé-je finalement.
- Oh une vivante ! dit ironiquement mon frère.
- Oh putain les Gonzalez ne commencez pas... souffle David.
- Toi, parles à mon cul ! Je t'ai pas sonné ! répliqué-je froidement à mon frère.
Il ne peut pas rester dans son coin ?
- C'est à cause de toi si nous sommes dans ce pétrin !
Je me lève et tiens deux barreaux avec force. Si j'étais un vampire depuis longtemps ces barreaux de fer ne supporteraient pas ma force.
- Qui t'as dit de nous suivre aussi ? Et quoi ? C'est la première fois que t'es dans une cellule ?!
Aurelio se lève suivit de Jayden.
— Oui. Par contre, toi, non. Je te croyais plutôt maligne, mais tu t'es déjà retrouvée dans une prison, siffle-t-il.
Ouïe. Cette réplique me fait mal au cœur. Mon frère a tant de haine envers moi ? Je croyais être la seule
Un silence apparaît entre nous et même Emily s'est arrêtée pour nous regarder.
- Alors me ne considère plus comme ta sœur, dis-je sans émotion en retenant mes larmes.
Je m'assieds par terre et tourne ma tête vers Flavie qui s'est réveillée à cause de nos cris.
- Je jure que j'ai envie de frapper ces flics, souffle Jenny avant se mettre à crier comme une folle.
Elle se lève, apeurée, et saute sur le pauvre lit miteux.
Je la regarde avec incompréhension jusqu'à que je sens quelque chose me mordre la main. Je lâche un petit cri de douleur et quand je baisse mon regard sur le truc qui m'a mordu, je lâche un cri d'horreur avant de me lever maladroitement et courir vers Jenny qui regarde le rat noir se diriger vers Flavie qui se lève précipitamment pour monter sur le WC.
Emily regarde le rat comme si c'était un chat et s'assoit par terre. Les chinois, toujours dans l'excès.
- Saloperie. Il m'a mordu, couiné-je en voyant un peu de sang couler de la blessure.
- Vous avez peur d'un rat ? demande Emily en prenant l'animal dans ses mains.
Je me retiens à vomir et j'entends les gars faire des halètements.
Jenny me broie l'épaule et Emily met l'animal en dehors de la cellule. Le rat s'infiltre dans la cellule des gars et David lâche un hurlement de fillette avant de sauter dans les bras d'Ethan.
What the fuck ?
- Putain enlevez ce truc ici ! s'affole Jayden en se précipitant de se jeter sur le lit.
Jenny et Flavie explosent de rire devant la scène qui se déroule sous nos yeux. Mais cela ne me fait pas rire. Ce connard de rat m'a mordu et je veux le tuer !
Alertés par nos rires et cris, deux policiers se dirigent entre nos cellules et soupirent lorsqu'ils voient qu'il y a du mouvement dans la cellule des mecs.
Le rat sort enfin dans la cellule et pars je ne sais où.
- Vous voilà enfin ! Où est mon repas ? demande Emily, agacée.
- Dans votre trou de balle. Nous avons fait quelques recherches sur vous et malgré votre casier judiciaire presque vierge, nous savons tous que vous faites parties d'un gang, annonce un policier en nous adressant un regard dur.
Je me lève et me colle contre les barrières. J'échange un regard avec James et lui aussi a compris. Ils savent que nous sortons de Mexique.
- Ceci dit, vous avez été arrêtés pour les mêmes raisons. Combat, course illégal, vol, tr...
- Ouais bref, épargnez-nous les détails. On peut sortir ? interromptJayden, d'un ton agacé.
- Pas encore. On va faire comme à l'école. Je dis un prénom et vous levez la main, déclare le policier alors que je fronce mes sourcils
Mais qu'est-ce que... Ils ont toutes nos informations, pourquoi cherchent-ils à compliquer la situation ! La seule chose qu'ils peuvent faire désormais, c'est de nous libérer !
- Gómez James ?
James siffle avant de lever sa main.
- Voyou depuis jeune. Déjà parti en prison pour trafic de drogue, Mexicain et entre illégalement aux États-Unis. Intéressant... Vous avez pas honte ?
- Ma mère est américaine. Et puis, si je fais tout ça c'est pour une bonne cause, siffle-t-il.
Ayant perdu son père très tôt, sa mère avait des problèmes d'argent alors elle a décidé de s'intégrer dans la gang, suivit de son fils.
Le policier marmonne dans sa barbe et le regarde longuement avant d'appeler une autre personne.
- Brown Jenny ?
Jenny lève sa main.
- Plusieurs fois arrêtée pour prostitution, arnaque et trafic de drogue. Pareil, qu'est-ce qui est passé dans votre tête ?
Elle évite de nous regarder et quelques larmes s'échappent de ses yeux.
— Mauvaise enfance, père souffrant, mère qui s'est enfuie, bref vous avez compris, chuchote-elle avec la tête baissée.
Je grimace et la regarde avec compassion. Je croyais être la seule personne dont la mère s'était enfuie...
Je regarde avec impatience les policiers. Je voudrais bien savoir quand ce cirque va terminer, mais j'ai hâte de quitter cette putain de cellule.
J'ai compris le délire des policiers. En évoquant nos erreurs, cela nous rendra plus fébrile et dans un état comme celle-là, nous n'aurons plus vraiment conscience de ce que nous allons dire. C'est une torture psychologique, qui aimerez qu'on lui parle de ses erreurs et de ses douleurs ?
Pas moi.
- Da Silva Flavie ? hèle un policier.
- Quoi ? soupire Flavie en tournoyant une mèche de ses cheveux.
- Arrêtée pour trafic de drogue, prostitution et conduire comme une malade sur une autoroute. Et vous êtes Mexicaine...
— Êtes-vous raciste ? questionne la jeune femme avec un sourcil haussé alors que le policier secoue sa tête de droite à gauche.
- Je sais que j'ai fait beaucoup d'erreurs dans le passé et même aujourd'hui mais si vous voulez savoir, je n'ai pas honte. Le passé est le passé. Je faisais la pute quand j'étais avec ma sœur, je ne l'écoutais pas et j'avais dix-sept ans lorsque j'ai décidé de vendre mon corps. Je suis dégoûtée de moi mais j'ai fait ça parce que j'étais perdue, je n'avais plus de mère. Je comptais que sur ma sœur qui n'arrêtait pas de m'avertir ce que j'ai fait n'était pas bien et c'est grâce à elle que je me suis rendue compte que ce que je faisais était sale, avoue Flavie d'un ton calme.
Tout le monde dans les cellules applaudit. Rosena est aussi ma sœur. Nous avons grandi ensemble et c'est aussi grâce à elle que je suis revenue sur le bon chemin.
Après avoir finir d'interrogé Gabriel, c'est à mon tour et de... Aurelio.
- Gonzalez Aurelio et... Émeraude ? Vous savez qu'on vous entend partout ?
Je suis une star maintenant ? Je vole la vedette de Kylie Jenner.
- Le père et les enfants Gonzalez. Votre père était un...
- Georges ! Tu peux les faire sortir ! Le problème est réglé ! s'exclame un policier qui vient vers nous, essoufflé.
Dieu merci ! Je croyais voir ma vie se défiler devant mes yeux.
Mon père était un criminel depuis qu'il était jeune mais il ne l'est plus. J'avais cru que le policier allait dévoiler mon passé.
Le Georges en question marmonne quelques jurons avant de déverrouiller notre cellule et ainsi que celui des gars.
Je cours directement dans les bras de Jayden. Ses bras, son odeur m'ont manqué.
- Nous sommes enfin sortie, soupire Jayden avant de poser ses lèvres sur mon front.
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