Pdv Émeraude

Le lendemain...

Je me sers un verre de jus d'orange avant d'aller sur le canapé, me remettant toujours de la journée d'hier. Ma tante est une personne avec pleines de surprise... d'un côté, j'attendais sa venue. C'était évident. Je suis sa seule famille étant donné, ma cousine, Yanelie, a décidé de se casser avec un mec nul.

Au moins, une chose de faite : Ma tante sait enfin que je suis officiellement en couple avec un mec, avec Jayden. Maria est très méfiante envers les hommes, alors c'est normal pourquoi Jayden a dû passer plusieurs tests, hier. Encore, ce n'était rien. Ma tante lui réserve d'autre chose et je plains déjà pour Jayden.

En parlant de ce con, même si je lui a sauvé sa peau, je ne l'adresse plus la parole ! Je n'ai toujours pas oublié ce qu'il m'a fait, hier.

— Je me pose la question, qu'est-ce que tu as fait pour avoir des cernes comme ça, s'exclame Emily en s'installant à côté de moi.

Suite à ses mots, elle me lance un regard pervers je lève les yeux au ciel.

— De un, ce crétin a dormi sous la véranda et de deux, arrête d'avoir des pensées sexuelles. C'est vraiment chiant, soupiré-je alors qu'elle ricane.

— Les querelles d'amour... Je n'aurai jamais pensé que vous deux serez en couple.

J'esquisse un petit sourire avant de regarder un point imaginaire.

— Moi non plus. J'ai l'impression que ce gars me connaît plus que moi-même.

Avec Emily, nous bavardons encore un peu avant de retourner dans ma chambre. Sans surprise, je découvre Jayden emmitouflé dans la couette.

Et moi qui voulais un peu me reposer car je suis épuisée.

  Tout à coup, je le frappe à l'arrière du crâne et il se met à grogner.

— Émeraude, grogne-t-il en se mettant sur le dos.

— Dégages, tu prends toute la place, lui dis-je en me retenant de sourire.

J'installe des oreillers entre nous et m'allonge sur le lit en poussant un soupir d'aise.

— Tu vois, tu n'arrives pas à me faire la gueule.

Pff' n'importe quoi !

— Je suis fatiguée, alors je suis venu pour me reposer, répliqué-je me mettant dos à lui.

Je l'entends rire avant de sentir son visage dans mon cou et son bras au-dessus de ma taille. Je pince mes lèvres et serre la couette entre mes mains.

— Jay... Jayden si tu ne veux pas une deuxième baffe, je... jr te conseille de respecter la barrière de coussin, bredouillé-je avec la respiration saccadée.

— M'en fou de ta barrière à la con. Je veux juste qu'on ne se fait plus la gueule. Arrête de bouder.

— Je veux une bonne excuse et non un «  t'inquiète, Émeraude, je ne ferai plus de connerie », dis-je avec sarcasme.

Un silence apparaît et je sens le sommeil m'alourdir les yeux.

Je n'ai plus de force pour me débattre et puis j'aime bien être dans les bras de Jayden mais bien sûr, jamais jene lui dirais. Enfin, pas tout de suite vu que je lui fais la gueule.

— J'ai quelque chose à faire. Dors mais ne t'étouffe pas dans ta salive, moque-t-il de me donner un chaste baiser dans le cou et partir.

Je garde ma frustration pour moi et me couvre de la couette.

***
Quatre heures plus tard.

— Réveille-toi, bordel !

J'ouvre grand mes yeux, effrayée, et mets une main sur le cœur en voyant les filles se marrer à cause de ma réaction.

C'était une mauvaise blague.

Je serre mes dents, déjà agacée. Je déteste quand on me réveille, surtout de cette manière.

— Aller, lève ton cul de ce lit, on a une journée chargée, s'exclame joyeusement Jenny.

Elle perd rapidement son sourire quand elle remarque mon visage colérique. Les autres filles détalent aussi vite que leur ombre, mais Britney ayant plus que de couilles que les autres, reste sur place, les bras croisés contre sa poitrine.

— Je te donne une indice : Jayden te prépare un petit truc, m'avoue-t-elle avec un regard complice. Prépare-toi, nous allons faire une petite virée entre fille.

Vivement, je me lève, curieuse. Je m'apprête à lui bombarder de questions, mais elle décide de quitter les lieux, me laissant dans la confusion.

Qu'est-ce que l'autre con est en train de faire ? J'appréhende déjà.

Je peste quelques insultes et lentement, je pars me vêtir d'une jean noir, d'un débardeur noir accompagné d'une paire d'escarpin de la même couleur. Je suis toujours épuisée étant donné qu'hier soir je n'ai pas vraiment réussi à dormir. J'ai passé toute la soirée avec ma tante et seul Dieu sait à quel point que cette femme est une vraie pipelette !

À peine, j'arrive dans le salon, Rosena me fait signe de la suivre. Je prends place sur les sièges arrières de la voiture, près d'Emily.  Quand je remarque Rosena sur le siège conducteur, mon sang ne fait qu'un tour.

Rosena ? Conduire ?

Je prie intérieurement qu'on arrivera à notre destination avec tous nos membres.

— Mais Flavie est où ? Elle qui adore sortir avec les filles, chuchoté-je à Emily.

— Ton père lui a donné une mission. D'ailleurs, Britney vient tout juste de partir, me répond l'Asiatique.

Je hoche la tête. Moi qui voulais que Britney venait avec nous...

Les questions se diffusent toujours dans ma tête et anxieuse, je demande à Emily :

— Mais on va où ? 

J'entends Emily souffler avant de retourner dans ma direction.

— Chercher la perle rare.

Je clignote plusieurs fois mes yeux.

— Sois plus précise---

— Putain, mais t'es conne ou quoi ? s'agace-t-elle.

Par contre, elle va se calmer. Je l'ai pourtant posé une simple et petite question...

— Pourquoi tu t'énerves ? Ne commence pas à faire chier, répliqué-je en fronçant les sourcils.

— Pourquoi je m'énerves ? James a toujours mal depuis que ta tante l'a frappé. J'en ai marre qu'il soit le bouc-émissaire de tout le monde ! Tu ne le traites pas comme un ami, siffle-t-elle avec un regard.

Je souris froid. Donc, James a pleurniché devant sa petite-copine ? 

Je vais défoncer ce mec sans couilles, vraiment !

Il y a quelques heures, on se parlait bien comme des vieilles amies, et désormais, elle veut passer sa colère contre moi ?

Cette fille est vraiment bipolaire.

— Écoute-moi la chinoise : Tante Maria connaît James depuis qu'il a commencé ses premiers pas et ma tante le taquine. Ne sois pas idiote.

— Je ne suis pas idiote. Ta... Ta stupide tante fait souffrir James et---

— Fermez vos putains de gueules ! hurle soudainement Rosena en tournant sèchement dans un virage.

La voiture passe sur l'autre voie et nous avons failli heurté dans un camion. Rosena arrête la voiture et avec le cœur battant à la chamade, j'agrippe ma ceinture de sécurité. Mon amie se tourne dans notre direction et le regard qu'elle nous lance nous fait couler des sueurs froides.

C'est la première fois que je la vois avec une tête pareille.

— Écoutez-moi les deux pouffiasses, je suis de mauvaise humeur, donc je n'ai pas la tête à supporter vos disputes de gamines. Je vous entends encore une fois vous disputer et je jette sur l'autoroute, nous menace-t-elle.

Les voitures se mettent à klaxonner et lorsqu'un conducteur se met à crier, Rosena sort brutalement de la voiture avec son flingue dans la mains. Avec les filles nous échangeons et un regard et observons Rosena s'abaisse vers la fenêtre de la voiture de l'homme qui a osé nous insulter. Quelques secondes plus tard, elle reprend sa place devant le volant et bizarrement, l'homme s'est vite calmé.

— Qu'est-ce que tu l'as fait ?, demande Jenny, hésitante.

— Je l'ai menacé avec mon arme en lui disant s'il continue de gueuler comme un con, je lui tirerai une balle dans les couilles.

Je m'étouffe dans ma salive. OK, je m'inquiète. Je ne reconnais pas ma pote.

— Maintenant, fermez-là. On doit trouver une robe pour Émeraude, ajoute Rosena, toujours de mauvais poil.

Elle démarre en trombe la voiture, toujours en pestant des insultes.