❀ Chapitre 8 - Bobby Finstock ❀
Le doux son de mon réveil me ramène à la réalité.
Encore engourdie, je me décide à entrouvrir les yeux.
Quelques rayons du soleil percent à travers mes persiennes et apportent une douce chaleur orangée à mon papier-peint couleur parme. La frise, bordant le plafond aux teintes rose poudré, apporte quelques touches dorées aux couleurs pastels de mes murs et scintille de mille feux grâce à la lumière de mon astre préféré.
Je m'étire tout en souplesse, tel un chat, et me redresse après avoir rejeté ma couette d'un coup sec. C'est une belle journée qui s'annonce.
Je me lève et me dirige vers mon dressing afin de récupérer la tenue que j'ai préparée la veille. Une fois arrivée dans la salle de bain, je me revêts d'un pull ample aux coloris bordeaux et enfile un jean bleu délavé qui s'accorde à merveille avec mon haut.
Je passe ensuite un peu d'eau fraîche et de savon sur mon visage pour raffermir mes traits. Après ce rituel, j'applique ma crème de jour, qui, elle, hydratera et protègera ma peau du froid. J'ajoute une légère touche de maquillage pour parfaire ma tenue du jour et passe un rapide coup de brosse dans mes longs cheveux bruns. Je finis par les remonter en une queue de cheval et laisse finalement retomber le reste de ma chevelure le long de mon dos.
Je retourne dans ma chambre afin de récupérer mon sac de cours. Je le saisis par les anses et descends rejoindre ma famille autour d'un petit déjeuner copieux.
Peter dépose tout juste quelques pancakes aux myrtilles dans mon assiette, laissant planer dans l'air de délicieuses effluves. Il ne me reste plus qu'à me servir un grand verre de jus d'orange frais et je serais parée pour la journée.
Mon oncle est vraiment le meilleur. Chaque jour, il fait en sorte de me simplifier les choses et d'optimiser mon temps en cuisinant pour moi, en me servant à manger, et en prenant soin de moi de toutes les façons possibles et imaginables.
— Bien dormi Madi ? me salue-t-il.
— À merveille, et toi ? le questionné-je à mon tour.
— Comme un loir, me répond-il en riant de bon coeur.
Je lui souris, particulièrement amusée.
— Allez, attaque, tu risques d'être en retard, me rappelle-t-il à l'ordre en désignant du menton mon assiette qui attend patiemment d'être vidée.
Je m'exécute aussitôt. C'est vrai qu'il ne faut pas que je traîne, et puis, manger des pancakes froids n'est pas très agréable. J'engloutis mon repas, ne prenant même pas le temps d'en apprécier chaque bouchée.
— Vieille morfale va ! s'exclame Derek en pénétrant à son tour dans la cuisine.
— C'est à moi que tu parles le troll des cavernes ? l'apostrophé-je, le défiant du regard.
— Parfaitement Madame, me dit-il amusé.
Je secoue la tête, totalement atterrée. Ce jeune homme est devenu irrécupérable au fil des années et, pour être tout à fait honnête, je commence à douter qu'un retour en arrière soit possible.
Je me lève de ma chaise et pars déposer mon assiette finie dans l'évier. Je fais la vaisselle prestement, guettant du coin de l'oeil la pendule au-dessus du réfrigérateur.
Une fois celle-ci terminée, je trottine jusqu'à la porte d'entrée et l'ouvre pour m'accommoder des températures extérieures.
Le soleil n'est plus qu'un souvenir. Une forte pluie s'abat sur le perron et le froid me glace littéralement sur place. Rester encore quelques instants à l'intérieur pour me couvrir n'est pas de refus.
J'enfile mon manteau en simili-fourrure, rappelant la couleur du pelage des loups gris, ainsi que mes bottines en cuir, noires. J'aurai réussi à gagner quelques précieuses secondes. Malgré tout, je ne peux pas retarder éternellement le moment de sortir. Je saisis mon sac, et ouvre à nouveau la porte, à contre-coeur. Je suis fin prête à partir et à affronter ces mauvaises conditions météorologiques.
Alors que je mets un pied dehors, mon frère aîné me rappelle à l'ordre depuis la cuisine.
— Tu pars sans ton chauffeur maintenant ?
— Quel chauffeur ? m'enquiers-je, étonnée.
— Et bien, comme nous en avions parlé, je t'emmène ce matin, m'explique-t-il, amusé.
— Mais je croyais que tu ne pouvais pas, lui réponds-je, abasourdie.
— C'est ce soir que je ne suis pas disponible, tête de linotte, se moque-t-il gentiment de moi.
Je marmonne dans mon coin. Bien évidemment, du fait de sa nature de lycanthrope, il va certainement me faire une remarque.
— Je t'entends Madi', dit-il en arrivant vers moi.
Je lève les yeux au ciel. Dans le mille.
— Je te vois aussi, ajoute-t-il en accompagnant ses dires d'un rire tonitruant.
Il saisit ses clés dans la coupelle de l'entrée et enfile sa veste molletonnée en peau de mouton. Il m'entraîne par le bras dehors, craignant que je ne sois trop en retard.
Nous arrivons quelques minutes plus tard devant le lycée. Je lui claque un bisou sur la joue avant de m'extirper de sa jolie Mercedes.
La neige a fondu et a désormais laissé place à de nombreuses flaques d'eau. Je cours jusqu'aux portes de mon établissement et les ouvre à la volée. Il ne me reste plus que deux minutes, top chrono, pour arriver dans ma salle de classe avant de me prendre un billet de retard. Je continue ma course effrénée et monte les marches quatre à quatre. Il ne me reste plus que quelques mètres à parcourir.
Le coach Finstock hurle de terreur lorsque je le balance violemment contre le mur. Je n'avais pas prévu qu'il soit derrière la porte.
Oups.
Tous les élèves se retrouvent plongés dans l'hilarité. Je rougis jusqu'aux oreilles, sachant pertinemment ce qui m'attend.
— Madison Hale ! fulmine-t-il en tremblant de tout son être.
Je le regarde, réellement terrorisée par ce qui pourrait lui passer par la tête. Il est tellement furieux qu'il serait capable d'ouvrir la fenêtre et de me jeter par dessus bord.
— Pourrais-je connaître les raisons de cette attaque sauvage contre ma personne ? rugit-il.
J'essaie tant bien que mal de prendre sur moi et de garder mon calme. Je tente une réponse, qui, je l'espère, lui conviendra.
— Vous n'êtes malheureusement qu'une victime collatérale, coach. Je me suis dépêchée parce que je craignais d'être en retard. Vous étiez au mauvais endroit, au mauvais moment. Tenté-je de me justifier alors que des rires commencent à fuser dans l'assemblée.
— Filez à votre place misérable vermine ! s'époumone-t-il.
Je ne me fais pas prier et déguerpis du plus vite que je peux.
Le regard furibond de Monsieur Finstock balaye la salle, à l'affût d'une autre victime. Sa vengeance sera terrible. Je n'ai aucun doute là-dessus.
Je m'installe à une place libre, à côté de Brenda. Elle fait partie des nouvelles têtes fraîchement arrivées dans la classe. Elle m'adresse un sourire chaleureux.
Je le lui rends et sors mes affaires rapidement, histoire de ne plus attirer l'attention sur moi.
— Bienvenue à Beacon Hills, l'accueillé-je en chuchotant, n'ayant pas eu l'occasion de le faire avant.
— Merci Madison, c'est très gentil de ta part, murmure-t-elle.
— Ma petite vermine préférée, savez-vous où vous vous trouvez ? m'interpelle notre professeur d'économie, les mains sur les hanches.
Visiblement, le coach n'en a toujours pas terminé avec moi.
— Bien sûr Monsieur Finstock, réponds-je poliment.
— Alors qu'attendez-vous pour vous taire ? mugit-il.
Je tente de dissimuler mes tremblements, les nerfs à fleur de peau.
— Mais Madison, mon enfant, n'ayez pas peur... Vous savez que vous êtes ma favorite. Je vous fais marcher, petite crapule, s'adoucit-il en venant me pincer les joues.
Les rires recommencent à fuser, sans que je ne puisse rien y faire. Partie comme elle est, la journée risque d'être longue...
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