❀ Chapitre 35 - La liberté : ou pas ? ❀
Quelques semaines se sont écoulées depuis la nuit que j'ai passée chez Jordan. Nous nous sommes mis d'accord sur le fait de garder notre relation secrète pour le moment. Seule ma famille est au courant actuellement. Derek, au même titre que Peter, ne cessent d'ailleurs de me rabâcher qu'ils savaient que nous finirions ensemble.
Je me lève aujourd'hui d'excellente humeur. C'est ce soir que nous avons décidé de fêter ma liberté. Cora et les cinq malfrats sont désormais derrière les barreaux, attendants gentiment leur jugement.
Le coeur léger, je me dirige vers mon dressing pour décider de quelle tenue me revêtir en ce grand jour. J'opte pour une jolie jupe noire en simili cuir, que j'accompagne d'un haut légèrement décolleté aux tons kaki. J'enfile pour compléter ma tenue un gilet noir simple qui fera amplement l'affaire.
Je file ensuite dans la salle de bain passer un rapide coup de brosse dans mes cheveux.
Il est désormais temps pour moi de descendre prendre mon petit-déjeuner.
Lorsque je dévale les marches, je constate que Derek affiche un air suspect. Son petit sourire en coin ne me dit rien qui vaille...
Je lui passe devant et pars m'installer dans la cuisine.
— Pas si vite Madelon... me stoppe-t-il dans ma lancée.
— Hein ?
— Il y a quelqu'un pour toi à la porte... laisse-t-il planer mystérieusement.
— Si c'est encore une de tes blagues à deux balles Derek, prépare-toi à courir vite. râlé-je.
Je l'ouvre à la volée, persuadée qu'il me fait marcher.
Quelle n'est pas ma surprise lorsque je découvre Jordan se tenir face à moi, une magnifique rose rouge à la main.
Ma mâchoire m'en tombe.
— Bonjour mon coeur, je me suis dit que je pouvais commencer la journée en venant te retrouver chez toi...
— Oh mon agneau ! m'exclamé-je, une fois le choc de le voir devant moi derrière moi.
— Je suis passé dans le magasin de Derek ce matin pour t'offrir cette magnifique rose rouge, véritable symbole de l'amour et de la passion.
Je la saisis entre mes doigts. Mes yeux s'embuent sans que je ne puisse rien y faire. L'émotion et le bonheur sont trop puissants et plaisants pour que je les retienne de toute façon.
— Merci infiniment, parviens-je à articuler en me jetant dans ses bras.
Il passe une main dans mes cheveux et dépose un tendre bisou sur mon front.
Ma journée ne pouvait pas mieux commencer : être dans les bras de celui qui fait battre son coeur n'a pas de prix.
— Entre donc, l'invité-je en mettant fin à notre étreinte.
Il me contourne alors que je me décale pour le laisser pénétrer dans le domicile familial.
— Alors ? C'était une blague à deux balles de ma part Madelon ? susurre mon aîné en m'adressant un clin d'oeil.
— Tais-toi Dede, me plains-je.
Jordan pouffe à l'entente de ce surnom.
— Me fais pas regretter de t'avoir donné la plus belle rose pour ma petite soeur Jo', le met en garde Derek.
— T'as pas bientôt fini de menacer mon bébé lune ? le questionné-je.
— Va manger la chieuse... râle-t-il.
Je saisis mon copain par la main et l'entraîne dans la cuisine, levant le nez en passant devant Derek pour lui montrer mon mécontentement.
— Tu as petit-déjeuner déjà ?
— Non, je n'ai pas eu le temps. Laisse-moi te préparer un petit quelque chose... dit-il en ne me laissant pas le loisir de refuser.
Il saisit une poêle et part se servir dans le réfrigérateur comme s'il était chez lui. Je l'observe du coin de l'oeil, étonnée de me faire si bien traitée. J'ai l'impression d'être une princesse. Et pour être tout à fait honnête, j'ai toujours rêvé d'en être une.
Il s'active à préparer des pancakes aux fruits rouges.
Pendant ce temps, je remplis un vase d'eau du robinet et y ajoute la splendide fleur qu'il vient de m'offrir. Je le mets ensuite sur la table à manger pour pouvoir admirer cette petite attention de plus près.
Les délicieuses effluves arrivent tout juste à mes narines lorsqu'il dépose une assiette remplie devant moi.
Je ne peux m'empêcher de sourire niaisement. Je suis si chanceuse... Je ne pouvais pas rêver mieux. Jordan est la définition même du petit ami parfait. Il sait se montrer doux, à l'écoute, drôle et se met toujours en quatre.
Il finit par se servir lui aussi et prend place face à moi.
— Bon appétit mon abricot.
— À toi aussi princesse.
Alors que mes yeux pétillent de bonheur suite au surnom qu'il vient de me donner, je déguste les pancakes qu'il vient de préparer avec amour.
Il n'y a pas à dire, ils sont réussis.
Le repas que l'on partage se déroule dans un silence qui n'est pas gênant. Il semble apprécier tout autant que moi ce qu'il a cuisiné.
Une fois nos assiettes vidées, je me lève pour faire la vaisselle. Grâce à l'aide de Jordan, elle se termine d'ailleurs plus rapidement que je ne l'aurai imaginé.
— Tu restes avec moi aujourd'hui ? lui demandé-je en prenant mes yeux de chien battu.
— Seulement si tu le souhaites autant que moi, me répond-il en caressant tendrement mon dos.
— Oui, je veux profiter de toi... lui certifié-je.
— Alors tu vas devoir me supporter, blague-t-il.
Je souris ravie et dépose un bisou sur ses lèvres.
— Tu avais un peu de coulis de fruits rouges, me justifié-je.
Il lève les yeux au ciel amusé, ne me croyant pas le moins du monde. Il pourrait faire semblant au moins !
— Madison vous n'allez pas dans ta chambre, je ne veux pas de bêtises entre vous pour le moment... s'incruste mon aîné.
— On t'a déjà dit de ne pas écouter aux portes ? le taquiné-je.
— C'est pas de ma faute si vous n'êtes pas discrets, dit-il en haussant les épaules.
— On a rien dit de ce registre là... intervient Jordan.
— J'anticipe. Vous commencez par vous embrasser et on ne sait pas par quoi vous finissez. Ma soeur est trop jeune pour avoir un enfant...
— Mais Derek fais-nous confiance ! Jordan est mature, tout comme moi. C'est ton meilleur ami, tu devrais le connaître !
— On ne sait jamais, je préfère que nous soyons sur la même longueur d'onde.
— Et nous le sommes. Madison et moi prenons notre temps. Tu n'as pas à t'inquiéter...
— Bon, dans ce cas je vous laisse faire ce que vous souhaitez dans le salon.
Jordan et moi nous dirigeons vers le séjour sans un mot. Mieux vaut que nous ne tenions pas tête à Derek. Qui sait ce qui pourrait nous arriver autrement ? C'est déjà exceptionnel qu'il nous laisse nous fréquenter tous les deux suite à ce que j'ai vécu.
Nous nous installons dans le canapé, prêts à regarder notre série du moment : Trinkets.
Je lance Netflix et me rapproche de mon abricot. Je laisse alors reposer ma tête sur son épaule et reporte mon attention sur l'écran. Il passe l'un de ses bras autour de ma taille et finit par regarder lui aussi l'épisode qui vient de commencer.
Quelques heures plus tard nous arrivons au bout de la première saison. Je me redresse légèrement et aperçois Derek nous observer dans l'entrée. Il a carrément placé une chaise pour ne pas se fatiguer en nous espionnant.
Peter finit par revenir des courses. Il découvre avec surprise son neveu en train de me fixer.
— Derek, laisse tranquille ta soeur un peu... lui dit-il.
— Je ne fais rien de spécial, se défend-il.
— Viens plutôt m'aider à faire la cuisine, nous pourrons manger plus tôt.
Mon aîné se lève en soufflant bruyamment pour montrer son agacement. Il suit mon oncle et très vite, ils s'attaquent au repas de ce midi.
Ne pouvant résister plus longtemps, Jordan en profite pour m'embrasser. Je réponds à son baiser avec plaisir. Peu à peu il s'intensifie. Ses lèvres douces m'avaient manquées...
— Je vous entends ! braille Derek.
Je soupire, quelque peu agacée. Il ne nous laissera jamais tranquille ! Il faudrait que je m'arrange pour faire la même chose lorsqu'il est avec Emma, il comprendrait peut-être.
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