❀ Chapitre 33 - La confrontation ❀

Cora se tient dans une ruelle étroite, et se trouve en la charmante compagnie de mes agresseurs. J'impose à Jordan de se taire et lui demande de me rejoindre discrètement.

— Voici le reste de l'argent pour avoir poursuivi Madison et avoir tenté de la réduire au silence à jamais.

— Merci, nous ne souhaitons plus te revoir maintenant que le règlement a été fait. l'informe un des garçons qui semble se détacher par rapport aux autres.

Il doit être le chef du gang. Ça n'est pas le moment d'attirer l'attention sur nous.

— Ne vous tracassez pas, vous n'entendrez plus parler de moi. Je finirai par m'occuper moi-même de ma très chère soeur puisque vous n'en avez pas été capables à cinq. Vous ne serez pas poursuivis par la police pour ce que vous avez commis. leur assure-t-elle.

Jordan ne peut rester derrière moi plus longtemps. Il surgit de notre cachette.

— Je n'en serai pas si sûr Cora. Adjoint du shérif Parrish, vous êtes tous en état d'arrestation. Vous pouvez garder le silence autant que vous voudrez. Je vous arrête pour la tentative d'homicide envers Madison Hale et pour abus sexuel. les prévient-il, en s'approchant dangereusement d'eux.

Les garçons explosent de rire, ne le prenant pas au sérieux. Cora, elle, semble moins rassurée.

Un de mes agresseurs tente de s'attaquer à Jordan. Je sors de ma cachette à mon tour, prête à me battre pour le défendre.

— Ma pauvre Madison, tu n'as pas remarqué que vous étiez en infériorité numérique ? pouffe Cora en reprenant du poil de la bête.

Je lui souris.

— Peu importe. Nous pouvons vous avoir rien que tous les deux, et les yeux fermés qui plus est. la provoqué-je.

Je sais très bien qu'elle ne peut pas se transformer face à ces vermisseaux. Elle ne peut pas risquer de voir sa vraie nature révélée.

Je porte mon portable à mon oreille sans me départir de mon sourire.

— Derek ? Tu peux venir avec Peter dans la ruelle touchant La Coppa ? Cora est avec mes agresseurs et elle veut s'en prendre à Jordan et à moi. balancé-je d'une voix neutre.

— Ferme-là petite sotte ! hurle-t-elle en se jetant sur moi.

Sans crier gare, je me retrouve propulsée contre le mur. Je lis la rage et la haine dans ses yeux. Pourquoi as-tu choisi de me haïr Cora ? Pourquoi ?

À ma grande surprise, les yeux de Jordan se mettent à luire d'une lueur que je n'ai jamais vu auparavant et qui ne m'est donc pas familière.

Ses pupilles se transforment en flammèches dansantes et son corps se recouvre de flammes. Il rompt l'espace qui nous séparait et saisit Cora fermement par les épaules. Il la fait voler dans une poubelle, plusieurs mètres plus loin. Elle gémit de douleur avant de tenter de se redresser.

Je dois avouer que je suis effrayée par la tournure que prend la situation. Je tremble de tous mes membres, craignant qu'il s'en prenne à moi également. J'ignorais que lui aussi était une créature surnaturelle et à la vue de la terreur dans ses yeux, je comprends qu'il ne devait pas le savoir non plus. S'il ne parvient pas à se contrôler, cela va s'avérer encore plus compliqué que je ne le pensais.

Mes agresseurs reculent, suppliant Jordan de ne pas s'en prendre à eux. Son attention se détourne de moi.

Mon oncle et mon aîné finissent par arriver alors que l'adjoint du shérif s'approche dangereusement de mes agresseurs, comme contrôlé par un esprit extérieur.

Hors d'eux, ils se transforment à leur tour. Leurs yeux rouges scrutateurs me glacent littéralement sur place.

— Derek, Peter, vous devez m'écouter. les supplie Cora en sanglotant.

Décidément, j'imagine qu'elle n'a pas fini de faire couler ses larmes de crocodile et tente de me jouer encore une fois un mauvais tour.

— Vous ne pouvez pas croire Madison. Elle ment depuis le début, je n'y suis pour rien. Elle m'en veut pour je ne sais quelle raison, m'accuse-t-elle.

Je laisse retentir l'enregistrement de ce qu'a dit Cora quelques instants plus tôt au moment où ils se retournent vers moi.

« — Voici le reste de l'argent pour avoir poursuivi Madison et avoir tenté de la réduire au silence à jamais.

— Merci, nous ne souhaitons plus te revoir maintenant que le règlement a été fait.

— Ne vous tracassez pas, vous n'entendrez plus parler de moi. Je finirai par m'occuper moi-même de ma très chère soeur puisque vous n'en avez pas été capables à cinq. Vous ne serez pas poursuivis par la police pour ce que vous avez commis.

— Je n'en serait pas si sûr Cora. Adjoin du shérif Parrish, vous êtes tous en état d'arrestation. Vous pouvez garder le silence autant que vous voudrez. Je vous arrête pour la tentative d'homicide envers Madison Hale et pour abus sexuel. »

— Je pense que les preuves sont toutes contre toi malheureusement, très chère Cora. dis-je d'une voix assurée.

Derek se jette sur elle et la mord violemment à l'épaule. Décidément, on ne peut pas dire que ça soit sa journée.

Profitant de l'occasion, je me précipite vers Jordan pour tenter de le raisonner.

— Jordan, écoute-moi... commencé-je.

Ses prunelles qui me dévisagent me consumeraient presque sur place. Je dois rester forte et ne pas perdre mon sang-froid.

— Jordan, c'est Madison. Je sais que tu es toujours là, au fond de cette créature. Il faut que tu m'écoutes. Il faut que tu appelles tes collègues pour qu'ils viennent les arrêter. Tu ne peux pas faire justice toi-même. Je ne veux pas que tu ailles en prison. Je ne veux pas te perdre. Pas toi aussi. reprends-je, les larmes au bord des yeux.

Je me sens si impuissante. Il ne m'écoute pas et se contente de me regarder, comme piqué par la curiosité.

— Réveille-toi bordel ! Jordan j'ai besoin de toi... éclaté-je finalement en sanglots.

Contre toute attente, il reprend forme humaine. L'incompréhension et l'inquiétude se lisent sur son visage. Il me serre contre lui, comme si sa vie en dépendait. Je me blottis dans ses bras, soulagée qu'il m'ait écoutée et essaie de le réconforter du mieux que je le peux.

Derek et Peter s'approchent de mes agresseurs, menaçants, ne souhaitant pas qu'ils s'en tirent sains et saufs.

— Tu devrais appeler tes collègues. lui conseillé-je.

Je sens une de ses mains quitter mon corps pour finir son trajet dans une poche de son pantalon. Il en ressort son portable et compose le numéro du commissariat sans une once d'hésitation.

— Bonsoir Daryl, c'est Jordan. J'ai besoin de renforts dans la ruelle à côté de La Coppa. Je viens de mettre la main sur les agresseurs de la petite Madison Hale.

Je relève mes yeux vers lui, sans défense.

— Ils arrivent. me prévient-il.

Je m'agrippe à lui, encore craintive.

— Je suis désolé si je t'ai effrayé, je ne sais pas ce qui s'est passé, s'excuse-t-il.

— Tu n'as pas à l'être. J'ai remarqué que tu ne comprenais pas ce qui t'arrivait non plus. On découvrira ce que tu es, je te le promets.

— Je te remercie d'être toujours présente malgré les événements...

— Je ne te lâcherai pas Jordan, tu peux compter sur moi.

Il resserre son emprise autour de moi, surveillant Cora du coin de l'oeil afin de s'assurer qu'elle ne s'échappe pas.

— Pit'Pit, Dede, vous pouvez arrêter là. Les collègues de Jordan arrivent, les avertis-je.

Ils m'écoutent sans poser de questions et reprennent forme humaine quelques instants plus tard.

Au même moment, les voitures du shérif freinent brusquement. L'équipe de Jordan débarque et vient passer les menottes à Cora ainsi qu'à mes agresseurs. Cette fois-ci vous êtes coincés mes cocos. Aucun retour en arrière n'est possible...

Remarquant qu'ils sont emmenés dans les différents véhicules, j'en profite pour prendre la parole.

— Je conduis ? proposé-je au meilleur ami de mon frère.

— Je peux m'en charger, m'assure-t-il.

— Je ne préfère pas. Tu as besoin de repos, le sermonné-je.

— Bon alors je te laisse conduire mais tu fais attention, m'impose-t-il.

— Promis.

Derek, Peter, Jordan et moi-même quittons finalement cette ruelle inquiétante. Nous regagnons nos véhicules en silence, assommés encore par ce qui vient de s'y dérouler.

Nos chemins se séparent finalement.

C'est à mon tour d'aider l'officier à s'installer dans la voiture. Je referme la portière derrière lui et prends place côté conducteur.

— Tu vas prendre une douche en arrivant. Je vais patienter en recherchant ce que tu pourrais être comme créature. l'informé-je.

— Je ne mérite pas tout ça, murmure-t-il timidement.

— Toi, plus que toute autre personne à mes yeux, mérite ça. C'est le minimum que je puisse faire. lui certifié-je.

Je ne cherche pas à entendre une quelconque réponse à ce que je viens de lui rétorquer. Je démarre sans tarder et vérifie qu'aucune voiture n'arrive. Je finis par m'insérer dans la circulation et suis le trajet de sorte à ce que l'on puisse regagner mon domicile. Je lui jette des coups d'oeil furtifs de temps à autre afin de m'assurer de sa condition.

— Comment tu te sens ? lui demandé-je pour rompre le silence.

— Perdu et au bout du rouleau, se confie-t-il.

— Ça ira mieux ne t'en fais pas. Tu verras, avec le temps tu parviendras à maîtriser tout cela. Ne l'oublie pas, tu n'es pas seul. Tu peux compter sur Derek, sur mon oncle, sur moi si tu le veux aussi et même sur celle qui fait battre ton coeur.

Il me fixe sans répondre.

Je ressens un pincement au coeur. Je crois que je me suis attachée à lui et savoir qu'une autre femme détient son coeur me fait mal. Cependant, je le comprends. Pourquoi serait-il intéressé par une jeune fille de dix-sept ans ayant subi un viol ?

Je finis par me garer sans un mot devant la maison, n'ayant tout simplement pas eu le coeur de continuer la conversation.

J'aperçois Peter et Derek, prêts à entrer dans notre demeure.

— Tu peux les rejoindre. Ils pourront te donner une serviette pour la douche et des affaires pour te changer.

— Tu ne viens pas ? s'enquiert-il surpris.

— J'ai un appel à passer.

— Oh. À toute à l'heure dans ce cas, marmonne-t-il déçu avant de s'extirper du véhicule.

Il les rejoint et rapidement, mon oncle referme derrière eux.

Je ne parviens pas à retenir mes larmes plus longtemps. Tout ce que j'ai vécu ce soir refait surface. J'ai l'impression de vivre un cauchemar éveillée. Qu'ai-je donc fait pour mériter tout cela ?

Je laisse retomber ma tête mollement sur le klaxon de la voiture qui retentit, m'arrachant un sursaut.

Derek se précipite dehors, paniqué.

Il ouvre la portière à la volée, m'obligeant presque à sortir immédiatement en me tirant par le bras.

— Ça va Madison ? s'empresse-t-il de me demander.

— Oui et toi ? réponds-je en détournant la tête.

— Tu vas me faire croire que t'as essayé de boire par les yeux pour innover aussi ? s'inquiète-t-il en remarquant les larmes ruisseler sur mon visage.

— Tu me saoules, me plaignis-je.

— Reste pas dehors toute seule, surtout avec ce qui s'est passé. Je vais te préparer un chocolat chaud.

Je l'accompagne, sans grande motivation, jusque dans la maison après avoir verrouillé le véhicule de son ami.

— Mets-toi à l'aise je m'occupe de tout.

— Je vais aller me mettre en pyjama dans ce cas.

Je me dirige vers les escaliers et monte jusque dans mon jardin secret. J'enfile une nuisette noire en satin. Il s'agit de ma préférée et étant donné que ma chambre est bien chauffée, je peux me le permettre pour passer la nuit.

Je redescends quelques minutes plus tard, prête à aider les garçons pour trouver ce que peut être Jordan.

En voyant Peter plongé littéralement dans le bestiaire, je m'approche de lui.

— Ça avance ? me renseigné-je.

Il sursaute violemment et m'adresse un regard noir.

Pour une fois que je peux l'effrayer !

— Je perds patience, peste-t-il.

— Laisse-moi jeter un coup d'oeil, lui proposé-je.

— Fais attention, il y en a beaucoup dans ce machin, me met-il en garde.

— J'ai connu plus féroce que ça ! lui assuré-je en lui adressant un clin d'oeil, complice.

— Je ne t'embête pas plus longtemps dans ce cas et te laisse t'y atteler tranquillement.

Je lui adresse un sourire franc et me concentre sur la tâche qui m'incombe désormais.

Je feuillette durant plusieurs minutes, passant rapidement sur certaines créatures qui n'ont rien à voir avec ce que j'ai vu.

Alors que je commence à perdre patience, mon regard accroche finalement sur l'une d'elles.

« Hellhound »

Je lis le cours texte descriptif et me rends peu à peu compte que Jordan doit en être un.

« Le Hellhound, autrement appelé Chien de l'Enfer, est considéré comme un messager de la mort. Il cherche à cacher l'existence du surnaturel en dissimulant la plupart du temps les corps de ces créatures. Il est notamment reconnaissable grâce à ses prunelles de feu. Il peut maîtriser cet élément en recouvrant de flammes son corps et en brûlant tout ce qui peut se trouver sur son passage. »

Je déglutis bruyamment.

— Tu as trouvé ? s'enquiert mon aîné.

— Il se pourrait bien, dis-je en tapotant l'image correspondante, fière de mes trouvailles.

Jordan déboule dans le salon quelques instants plus tard.

— Ton appel s'est mal passé ? me questionne-t-il.

— Non, pourquoi ?

— Tu sembles avoir pleuré... me fait-il remarquer.

Je détourne le regard et décide de changer de sujet. J'avais déjà oublié que j'avais sorti cette excuse pour laisser couler mes larmes plus librement.

— Prendre une douche t'a fait du bien ?

— Je suis un petit peu plus détendu disons, tu avais raison. m'accorde-t-il.

— Madison vient de trouver ce que tu pourrais être, le prévient Derek.

— Oh ? répond l'intéressé.

Il s'approche prestement, piqué par la curiosité.

— Je te laisse lire la fiche descriptive qui recense tes forces et tes faiblesses. Tu es un Hellhound. l'informé-je.

Je me redresse pour lui laisser la place, intimidée. J'ai peur de cette proximité désormais. C'est comme si Jordan trompait celle qui fait battre son coeur avec moi et je sais ô combien je pourrais le prendre mal si j'étais cette magnifique jeune femme.

Il me rattrape par la main.

— Reste, s'il-te-plaît... me supplie-t-il.

— Tu es sûr ?

— Je ne veux pas découvrir tout seul ce que je suis... murmure-t-il en me faisant asseoir pratiquement sur ses genoux.

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