❀ Chapitre 27 - Le secret ❀
Enfin le week-end !
Je vais enfin pouvoir souffler.
Je descends le coeur léger dans la cuisine. Depuis que j'ai échangé quelques messages avec Jordan, j'ai l'impression d'être sur un petit nuage.
Je ne croise quasiment pas Cora non plus, ce qui est une excellente chose.
J'aperçois Derek dans le salon et me contente de le saluer de loin. Mon estomac n'est tout simplement pas capable d'attendre. Il crie famine.
Je me verse un verre de jus d'orange et cuisine quelques saucisses ainsi qu'un oeuf brouillé. Vu l'heure, cela fera l'affaire.
Après plusieurs minutes de préparation, je m'attable enfin. Je prends le temps de savourer chaque bouchée, heureuse de pouvoir prendre le temps d'apprécier toutes ces bonnes choses.
Mon aîné me rejoint, les mains derrière le dos. Il arbore un air grave et prend place face à moi.
— Je peux te poser une question ? s'enquiert-il sans détours.
— Oui bien sûr, je suis toute ouïe, l'encouragé-je en terminant tout juste mon petit-déjeuner.
— Est-ce que ça te choquerait d'apprendre que je fréquente une fille de ton âge ? me questionne-t-il.
Pourquoi me demande-t-il cela ? Se serait-il énamouré d'une personne de mon lycée ?
— Je pense qu'en ce qui concerne l'amour ou l'amitié, il n'y a pas réellement d'âge. Si ton âme soeur a trente-quatre ans et que toi, tu en as vingt-quatre, cela ne me choque pas spécialement, finis-je par dire.
— Merci pour ta franchise Madi'.
— Je t'en prie. Tout le plaisir était pour moi ! Maintenant je veux bien des explications, dis-je.
— Voilà... commence-t-il.
Point de vue de Derek
Flashback
Je termine une de mes compositions. Je dois avouer : j'en suis très fier. Les fleurs que j'y ai mises s'accordent à merveille. À mon humble avis, elle ne fera pas long feu dans la boutique.
Les carillons de l'entrée me tirent de ma rêverie.
Je redresse ma tête, me remémorant les moments où Madison venait me pousser une petite visite. À sa place, je découvre une magnifique jeune fille brune, qui s'avance timidement vers moi.
Je ne peux m'empêcher de la dévisager, piqué par la curiosité.
Ses cheveux mi-longs lisses bougent au rythme de sa démarche. Ses yeux marron rencontrent les miens. Je me racle la gorge, fort troublé par sa beauté.
— Bonjour, me dit-elle en m'adressant un magnifique sourire.
À en juger par son physique et sa voix, elle doit avoir à peu près le même âge que ma soeur.
— Bonjour, vous désirez ? la questionné-je en prenant une voix qui se veut assurée.
— Voilà, je viens d'emménager ici et je me demandais quels étaient vos tarifs pour une composition de ce type ? m'interroge-t-elle en montrant du doigt la composition que je viens tout juste de terminer.
— Celle-ci vaut soixante-dix dollars, l'informé-je.
J'en profite pour décrire les fleurs et feuillages que j'ai décidé d'y mettre, justifiant le prix fixé.
Elle m'écoute attentivement en mordillant sa lèvre. Pour une fois que j'ai l'impression d'intéresser quelqu'un lorsque je parle de fleurs...
Je finis mes explications, très touché qu'elle n'ait pas souhaité m'interrompre une seule fois.
— Je pense que je vais la prendre. J'ai entendu beaucoup de bien de votre boutique et je dois avouer que je suis bluffée par votre créativité qui propose des bouquets divers et variés qui sont réalisés avec goût. Je m'en voudrais de la laisser passer et le regretterais très certainement ! s'exclame-t-elle enjouée.
Je dois dire que je ne m'attendais pas à autant de compliments à mon égard. Je lui adresse un sourire franc.
— Je vous remercie pour ces encouragements. Peu de personnes le font et je dois avouer que cela fait du bien de l'entendre de temps à autre, laissez-moi vous offrir quelques iris en supplément. Quelle couleur préférez-vous ? m'enquiers-je.
— Oh ce sont mes fleurs préférées ! Je les affectionne tout particulièrement lorsqu'elles sont roses claires et mauves, me répond-elle, les yeux brillants de bonheur.
Je me dirige vers l'endroit où elles sont entreposées et en saisit sept, pour lui porter chance.
Je ne tarde pas à revenir vers elle et repasse derrière le comptoir.
Elle m'observe les préparer en silence.
— Cela fera donc soixante-dix dollars s'il vous plaît, lui demandé-je en tapant sur ma caisse enregistreuse.
— En liquide ça ira ? me questionne-t-elle, légèrement nerveuse.
— Oui bien sûr, tout est accepté ici, la rassuré-je.
Elle m'adresse un magnifique sourire et me tend la monnaie après l'avoir cherché dans son portefeuille.
— Je vous remercie. Je vous souhaite une très belle soirée.
— Merci à vous. Très belle soirée également et à bientôt, avait-elle conclu.
Fin du flashback
Madison me regarde les larmes aux yeux, très touchée semble-t-il par ce que je viens de lui confier.
— Vous vous êtes revus depuis alors ? se renseigne-t-elle, piquée par la curiosité.
— Oui, justement nous nous voyons régulièrement... laissé-je planer.
— Et comment s'appelle-t-elle ? m'interroge-t-elle.
— Emma. Emma Blake, lui précisé-je.
— Oh non ! Emma, Emma ? Emma de ma classe ?
— Oui, en chair et en os. la certifié-je.
— Ouhhhh, il va falloir que j'aille lui parler dans ce cas ! s'exclame-t-elle en frappant dans ses mains, ravie.
— Ne fais rien Madi' s'il te plaît. J'ai besoin de prendre mon temps et je ne souhaite pas que les habitants de cette petite cité de caractère soient au courant de tout cela. Nous apprenons à nous connaître et je ne veux rien gâcher entre nous, tu comprends ?
— Très bien, je ne dirai rien dans ce cas. Ton secret est bien gardé avec moi ! m'assure-t-elle en m'adressant un clin d'oeil.
— Je n'en doute pas, et c'est notamment pour cela que je t'en ai parlé, admets-je.
— Je suis si fière de toi... me dit-elle en venant me prendre contre elle.
Je réponds à son câlin, un brin désorienté. Je suis soulagé qu'elle accepte aussi bien la situation. Certains m'auraient certainement mis en garde en disant que cette relation va à l'encontre de tous les principes. Comme Madison, je me rends compte que l'amour n'a pas d'âge. Il y a des rencontres, comme celle-ci, qui peuvent changer une vie en la rendant bien meilleure qu'elle n'était auparavant.
Nous mettons fin à notre étreinte d'un accord commun.
— Fais attention à toi surtout et bonheur à vous deux, me glisse-t-elle, mine de rien.
Je rigole, le coeur léger.
— Ne t'en fais pas petite soeur, il ne peut rien m'arriver de mal, lui garantis-je.
— Et je veux être invitée au mariage hein, me taquine-t-elle.
Elle ne changera jamais...
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