❀ Chapitre 25 - Révélations ❀

De : Brady

Je peux t'appeler maintenant ? Crois-moi, je n'insisterai pas si ça n'était pas important...


J'avale difficilement ma salive et compose son numéro. Le fait qu'il réponde au bout de la première tonalité m'arrache un sursaut.

— Oui Brady c'est Madi', je ne te dérange pas ? commencé-je.

— Non du tout, j'attendais ton appel justement. Tu peux m'ouvrir ? Je suis devant chez toi... Je préfère t'en parler de vive voix, murmure-t-il d'une voix blanche.

— Pas de problème, j'arrive... le préviens-je avant de raccrocher.

Je quitte le salon et m'empresse d'aller jusqu'à la porte d'entrée. J'y trouve effectivement Brady qui patiente en faisant les cent pas. Des trombes d'eau se déversent dehors et des coups de tonnerre éclatent de temps à autre.

— Entre donc, l'accueille-je.

Il ne se fait pas prier et me suis à l'intérieur. Je ne l'ai jamais vu avec un visage aussi fermé.

Je le laisse retirer ses chaussures et attends patiemment qu'il soit prêt à aller dans ma chambre.

— Je te suis, me glisse-t-il tendu.

J'ouvre la marche, commençant à sentir le stress m'envahir. Je suis effrayée à l'idée de savoir d'ici quelques instants ce qu'il a à me dire. J'ai conscience que cela sera loin d'être réjouissant...

Comment aurait-il pu passer en quelques heures du garçon totalement détendu au garçon au bord de la crise de nerfs ?

Je l'invite à entrer dans ma chambre et referme derrière nous.

Il se laisse retomber sur mon lit, les larmes aux yeux.

— Hey Brady, qu'est ce qu'il y a ? le questionné-je d'une voix douce.

— Ça ne va pas du tout te plaire... J'ai surpris une conversation qui te concerne... débute-t-il.

— Oh ? À quel propos ? m'enquiers-je, étonnée.

— En voulant rentrer chez moi, j'ai décidé de m'arrêter à McDo pour prendre un petit quelque chose à emporter... reprend-il.

— Oui ? Et ? l'interromps-je.

Je ne vois clairement pas où il veut en venir...

— Écoute-moi Madi', c'est assez difficile comme ça ! s'emporte-t-il.

— Ok ok, je n'interviens plus, lui promets-je.

Je m'assois près de lui et saisis sa main dans la mienne. Il souffle un bon coup et continue ses explications.

— Je retournais à ma voiture avec ma commande quand j'ai entendu ton prénom. J'ai intercepté une conversation dans une ruelle calme et me suis caché derrière une poubelle pour ne pas me faire remarquer. J'ai tendu l'oreille et ce que j'ai découvert m'a laissé sans voix... Ta soeur était en train de donner de l'argent à cinq garçons en leur disant qu'ils avaient fait du bon travail... C'est elle qui a commandité ton viol Madi... Elle leur a demandé cela car elle est jalouse de toi et de tes réussites. Elle leur a raconté que j'étais quelqu'un de bien et dit que j'aurais mérité autre chose que d'avoir à sortir avec une personne comme toi... C'était sa vengeance pour me récupérer et être sûre que plus aucun garçon ne t'approcherait... Jamais... Son but était d'ailleurs que tu sois tuée suite à toute cette violence... Elle serait devenue la préférée de ta famille sans que personne ne se rende compte de ce qu'elle avait fait... finit-il.

Je le regarde attentivement, les yeux embués. Bien qu'elle me déteste, je n'aurai jamais cru que ma soeur soit capable de monstruosités pareilles...

Un terrible vacarme en bas me fait porter la main à mon coeur. Je me précipite hors de ma chambre, suivie de près par mon meilleur ami, et dévale les escaliers pour voir ce qui a bien pu se passer.

Peter se tient près de la porte d'entrée, les crocs et griffes sorties. Son poing s'est, semble-t-il, écrasé violemment dans le mur. Je fais signe à Brady de rester derrière moi. Je ne souhaite pas qu'il lui arrive quelque chose.

Mon oncle tourne la tête dans notre direction, nous fixant de ses yeux rouges d'alpha.

Pour le coup, je n'ai même pas le temps de réagir pleinement face aux révélations de mon meilleur ami. Je me retrouve déjà dans une autre situation pour le moins inquiétante. Peter m'a toujours défendu d'être présente lorsqu'il se transforme. Si j'avais su, je ne serais tout simplement pas venue, et encore moins en compagnie de Brady.

Mon oncle tremble de tous ses membres, luttant du mieux qu'il peut contre sa nature.

Nous ne ferons pas long feu si nous restons figés dans la pièce. Cependant, le vent semble tourner en notre faveur.

Derek ouvre la porte à la volée d'excellente humeur avant de contempler, horrifié, la scène qui se déroule sous ses yeux.

— Madi' et Brady, allez vous enfermer dans ma chambre. nous ordonne-t-il.

Nous ne sommes pas d'humeur à aller à l'encontre de ce qu'il souhaite et nous précipitons vers la pièce qu'il nous a indiqué. Qui sait ce qui pourrait arriver de fâcheux autrement ?

Nous nous asseyons contre l'armoire de mon frangin, recroquevillés sur nous-même.

— Je suis désolée Brady, tu n'aurais pas dû assister à ça... Je ne comprends pas ce qui se passe... m'excusé-je en chuchotant.

Il m'attire contre lui, réconfortant. Nous tremblons tous les deux comme des feuilles, réellement terrorisés.

— Tu n'y es pour rien Madi'... me répond-il sur le même ton.

Nous patientons ainsi pendant plusieurs minutes qui me paraissent être des heures.

Finalement, plusieurs coups toqués contre la porte se font entendre. Je tends l'oreille, prête à écouter ce que la personne souhaite dire.

— Vous pouvez sortir, le problème est réglé. nous informe mon aîné.

— Tu nous promets ? demandé-je timidement.

— Peter a repris forme humaine, ne vous tracassez pas, me rassure-t-il.

Brady et moi nous relevons, tout tremblants sur nos jambes. Il me suit jusqu'à la porte que je déverrouille, méfiante.

Derek nous attend, comme promis.

Il me sert contre lui sans crier gare. Je peux à peine respirer.

— Que me vaut ce câlin ? quémandé-je.

— Elle ne s'en sortira pas saine et sauve, crois-moi...

— Qui donc ? le questionné-je, perdue.

— Notre très chère soeur qui a commandité ce viol collectif, m'éclaire-t-il.

J'arrondis mes yeux de surprise et tente de reculer. Comment est-il au courant ?

Derek semble lire dans mes pensées car il me donne la réponse quelques instants plus tard.

— Peter n'a pas fait exprès mais il a entendu votre conversation. C'est pour cette raison qu'il a perdu le contrôle.

— Oh mais oui... J'oublie tout le temps que vous avez une ouïe sur-développée...

— Il ne voulait pas vous faire de mal, c'est après Cora qu'il en a.

— Je comprends oui. lui assuré-je.

— Brady, tu ferais mieux de rentrer, Peter et moi devons parler à Madison, lui demande-t-il.

— Bien sûr, je prends mes affaires et on se voit demain de toute façon, murmure-t-il à mon attention.

— Oui on se voit demain, merci d'être passé et de m'avoir prévenue...

Il m'adresse un faible sourire et redescend les escaliers. Nous le suivons jusqu'en bas, où nous attend Peter dans le salon, pantoufles aux pieds. 

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