❀ Chapitre 17 - Un nouveau départ (partie 1) ❀

Derek a insisté pour m'emmener ce matin.

Nous voilà désormais garés devant le lycée.

Il est parti dans un monologue depuis plusieurs minutes et il n'y a aucun moyen pour l'arrêter. Il ne fait que de me mettre en garde contre tout le monde et refuse que je quitte son véhicule tant que l'un de mes amis n'est pas venu le saluer.

Les lèvres pincées, je me contente de prendre mon mal en patience. Je ne peux pas lui en vouloir. Il s'inquiète pour sa cadette après tout...

Je pianote sur mon portable pour supplier Brady de venir à ma rescousse.

— Tu m'écoutes Madi' ? piaille mon aîné sans crier gare.

— Oui bien sûr, réponds-je, par automatisme.

— Alors qu'est ce que j'ai dit ? me questionne-t-il.

— Que tu me ferais mon plat préféré ce soir ? tenté-je, sans succès.

— Tu vois. Tu ne m'écoutes pas... marmonne-t-il, agacé.

Devant mon absence de réactions, il reprend.

— Je te disais que tu devrais t'organiser avec Brady pour qu'il te ramène à la maison parce que je ne suis pas disponible à la fin des cours...

— Promis, lui assuré-je.

— Tu te sens prête à reprendre ? s'enquiert-il, soucieux.

— Je ne vais pas rester enfermée constamment alors oui, je le suis, le certifié-je.

— Et si ça ne va pas, tu n'oublies pas, je suis là, me répète-t-il.

— Je sais. Merci pour tout Dede. Je vais y aller, il ne faut pas que je sois en retard, dis-je avant de claquer un bisou sur sa joue.

— Pas d'imprudence. Je pense à toi et t'envoie toutes les bonnes ondes possibles, conclut-il. 

Je m'extirpe du véhicule tout en souplesse et rejoins mon meilleur ami qui m'attend quelques mètres plus loin. Il me serre contre lui et passe son bras autour de mon épaule.

— Alors prête ? me demande-t-il.

— Je ne peux plus reculer maintenant alors oui, murmuré-je en lui souriant.

Je suis soulagée que notre relation n'ait en rien pâti suite à mes révélations. Nous avançons et arpentons tranquillement les couloirs.

Sa présence me rassure. J'ai l'impression qu'il ne va plus rien m'arriver de fâcheux désormais.

Il m'entraîne jusque sur le stade où notre cours de sport ne va pas tarder à commencer.

— Oh seigneur ! Greenberg, pincez-moi !

— Mais monsieur, je risque de vous faire mal, le prévient-il.

— Pincez-moi vous dis-je, imbécile ! braille le coach.

Finalement, le pauvre élève, habituellement malmené par notre professeur, n'a pas le temps de bouger d'un pouce. Monsieur Finstock, galope sur le terrain de lacrosse, telle une gazelle voulant échapper à un lion, dans ma direction.

— Madison, mon petit oiseau des îles ! Vous êtes revenue ! s'exclame-t-il en versant plusieurs larmes d'émotions.

Je me retrouve emprisonnée dans ses bras, interdite.

— Surtout ne faites pas de sport aujourd'hui, vous serez mon assistante, reprend-il avec un air solennel.

Je souris attendrie. Je dois avouer qu'il m'avait manqué.

— Je ne comptais pas en faire coach, lui avoué-je.

— Vous êtes si intelligente et si prévenante. Je ne cesserai de vous admirer, me confesse-t-il.

Pour tout autre élève, cela aurait été différent. Il aurait été capable d'être plus virulent que la moyenne.

— J'essaie de vous ressembler, admis-je, un peu lèche-botte sur les bords.

— Ne me flattez pas Madison, ne me flattez pas... Ça ne marche par avec moi... glousse-t-il ravi.

Brady ne peut se retenir plus longtemps. Il s'esclaffe bruyamment, s'attirant les foudres de Monsieur Finstock.

— Vous n'êtes pas encore en tenue vous ? le ramène-t-il à l'ordre, les mains sur les hanches.

— J'y vais, le prévient mon meilleur ami.

— Vous avez de la chance d'être apprécié par Madison. Il y a longtemps que je vous aurais attaché à la proue de mon bateau sinon, le menace-t-il en levant son index en l'air.

— Si je peux me permettre, je crois que les élèves n'attendent que vous, avertis-je notre professeur sur le ton de la confidence.

Il tourne aussitôt sa tête dans leur direction.

— Qu'attendez-vous pour vous échauffer, bande d'incapables ! s'époumonne-t-il avant de donner un coup de sifflet strident.

Heureusement pour moi, j'ai anticipé et me suis éloignée. Juste au cas où.

Mes camarades ne se font pas prier. Ils commencent à trottiner autour du stade, tremblant presque sur leurs jambes.

— Allez donc vous asseoir Madison, prononce le coach d'une voix doucereuse en me présentant les bancs au niveau des gradins d'un geste gracieux de la main.

— Mais je croyais que je devais vous appuyer aujourd'hui ? le questionné-je, dans l'incompréhension.

— Vous avez besoin de repos mon petit. Que ferais-je si vous veniez à mourir ? me quémande-t-il.

Devant mon absence de réaction, il reprend.

— La réponse est rien. Suivez un peu... me rappelle-t-il gentiment à l'ordre.

Il me tapote affectueusement sur la tête.

— Je vais aller m'asseoir dans ce cas, le préviens-je.

— Vous avez besoin de repos, c'est une excellente idée. m'encourage-t-il.

La fuite est la meilleure des solutions dans le cas présent. Qui sait ce qui pourrait lui passer encore dans la tête.

Alors que je regagne tranquillement les gradins, je croise Brady qui sort des vestiaires. Il m'adresse un sourire chaleureux et vient me serrer dans ses bras.

Je réponds à son câlin avec plaisir.

— Je ferais mieux d'y aller chouchou, le coach commence à avoir de la fumée qui sort de ses oreilles et de la moutarde de son nez, me prévient-il.

Je rigole doucement en mettant fin à notre étreinte.

— Le devoir t'appelle mon kiwi. Fais attention à toi, le mets-je en garde.

— Promis, dit-il avant de claquer un bisou sur ma joue.

Je le regarde s'éloigner tout sourire.

J'en profite pour finalement poser mes fesses sur le bois gelé du banc. Je regarde avec attention se dérouler le cours. Plus les minutes passent et plus les élèves semblent exténués. Il faut l'avouer, le coach les malmène quelque peu. Je sais à quel point il aime que l'on aille vraiment au bout de nous-même.

Stiles est d'ailleurs présentement en train de cracher ses poumons. Les veines de son cou et au niveau de ses tempes ressortent de plus en plus. Sa soeur jumelle, Hayleen, tente de l'aider tant bien que mal. 

Le nouvel ami de Keïla et de Jasmine va passer l'arme à gauche d'une minute à l'autre. Scott, son meilleur ami, finit par s'approcher de lui et l'emmène vers moi après avoir passé son bras pour le soutenir.

C'est un Stiles, la langue sortie, et la bouche ouverte qui avance dans ma direction.

Ne ris surtout pas Madison. Le moment est mal choisi...

Scott installe un Stiles mourant à mes côtés.

— Ça va aller si je te laisse avec Madison ? lui demande-t-il.

Stiles hausse les épaules mollement, comme si, de toute façon, il était trop tard pour le sauver.

J'aperçois un peu plus loin Hayleen secouer la tête de gauche à droite, dépitée.

Je me demande comment elle parvient à le supporter chaque jour lorsqu'il est ainsi...

— Il a pas l'air d'aller trop mal Scott, ne t'en fais pas. Autrement il ne pourrait pas faire sa comédie habituelle, le rassuré-je, amusée.

— Comment ça je ne vais pas trop mal ? Mais tu me vois Madison ? se vexe Stiles sans tarder.

Qu'est-ce-que je disais ? Il semble aller déjà bien mieux.

Scott explose de rire.

— Tu pourrais au moins faire semblant mec... À la première réflexion de Madi' tu te découvres, lui assène son meilleur ami en s'esclaffant.

— C'est pas de ma faute. C'est une traîtresse, elle m'a prise par surprise, peste-t-il en croisant les bras sur son torse.

— Assume plutôt que t'es un comédien de pacotille, me moqué-je gentiment de lui.

Stiles ouvre la bouche, outré par ce que je viens de lui asséner.

— Ferme ta bouche, les mouches vont rentrer dedans, reprends-je taquine.

— Mais comment ose-t-elle ? Et mon Scotty qui ne me défend même pas... continue-t-il de râler.

— Elle a pas tort pour le coup, ajoute l'alpha, blagueur.

— Tu feras moins le malin quand tu te seras pris ma batte de baseball dans la tête, le menace-t-il.

— Si tu ne t'es pas assommé avant avec, conclut Scott en riant aux éclats, avant de repartir en trottinant.

Les yeux arrondis comme des soucoupes, Stiles le suit du regard.

Jamais je ne me serais imaginé que revenir ici me ferait retrouver ma joie de vivre. Ces moments d'insouciance et de légèreté avec mes camarades sont une belle thérapie.

Il est peut-être finalement temps pour moi de trouver la force de me relever et d'aller de l'avant. Je ne sais pas encore par quel moyen mais je finirai par trouver. Parole de Hale. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top