XXXXII
Omg j'ai plusieurs chapitres d'avance, ça fait trop longtemps que ça m'était pas arrivé. J'ai full le temps d'écrire. Je suis de nouveau inspirée. Regardez comme j'update vite HIHIHIHI !
- Je ne suis plus un chien Namjoon. Je ne suis plus ton chien.
- Tu vois, finalement c'était pas si difficile de me le rendre.
La paume de Taehyung se reposa sur le sommet du crâne de Namjoon, qui, assit sur le sofa, immobile, fixait un point invisible sur le sol. Son esprit repassait en boucle ce que son cadet lui avait dit, comment il lui avait dit, comment il l'avait regardé, considéré, et il n'arrivait pas à comprendre. Il n'arrivait plus à comprendre.
C'était comme si, à l'intérieur de son cerveau, toutes les choses qui s'étaient passées n'avaient plus aucun connecteur logique. Plus rien ne semblait vrai et il était presque en train de se demander si tout cela n'était pas un rêve. Si ce Taehyung, juste à côté de lui, n'était pas juste le fruit de son imagination et de ses craintes enfouies. Parce que, de tout ce qu'il avait pu voir du brun auparavant, jamais, au grand jamais, il n'aurait pu l'imaginer de la sorte.
Un être si détaché de tout, ne laissant plus paraître aucune émotion, ni aucune compassion. C'était presque comme s'il se voyait, dans un miroir, quelques semaines en arrière. Était ce ça finalement ? Avait il, malgré lui, malgré toutes les précautions qu'il avait pu prendre, créé, en la personne de Taehyung, un monstre ? Un monstre surpassant le maître. Un monstre de cruauté dénué d'empathie.
Venait il de le reproduire, sans le vouloir, à son image, sa propre effigie ? Alors que, lui même, n'avait pas réussi à se réduire à autre que chose que de répondre à l'appel qui tiraillait son cœur.
Alors que l'un était redevenu humain, l'autre avait effacé cette part de lui.
Le brun déambulait toujours dans le salon, un sourire satisfait accroché à ses lèvres. Son téléphone portable enfin récupéré, ainsi que le reste de ses affaires, plus rien ne le retenait ici. Ou, presque plus rien. Sa soif de revanche, de vengeance, n'était pas entièrement assouvie. Il avait envie, avant de quitter cet appartement, pour toujours, de rendre la monnaie de sa pièce au coloré. Cependant, il refusait d'utiliser la même méthode que lui, il refusait d'user de la violence autant physique que verbale pour arriver à sa fin. Il voulait que son aîné se détruise seul, il allait seulement lui donner un petit coup de pouce. Être la goutte d'eau qui fera déborder le vase.
Désormais, il en était capable. Taehyung le savait. Il savait parfaitement que les sentiments du coloré envers lui n'avaient cessé d'évoluer et de grandir au fil du temps qu'ils passaient ensemble. Il avait bien remarqué que Namjoon s'était attaché. Trop attaché sûrement. Et qu'il avait fait tomber la totalité de ses barrières. Maintenant, il n'était plus qu'un enfant, sans défense, prêt à se faire dévorer.
Alors, après plusieurs minutes de lourd silence, qui avait semblé durer des heures pour le plus âgé, le cadet s'avança vers le canapé où son trouvait son aîné. En face de lui, il se mit à sa hauteur, pliant ses genoux, puis, facilement, il accrocha ses yeux. Son sourire s'agrandit aussitôt, et ce fût comme si, en un clin d'œil, le visage de Namjoon rayonnait de nouveau. Sortant de sa torpeur, il attrapa vivement la main de Taehyung, puis, le regard toujours un peu idiot, il bredouilla.
- Alors, c'est bon Tae, on se pardonne ?
Et sous cette phrase, le dénommé lâcha un profond soupir, las, en retirant sa main de celle de son interlocuteur.
- Je t'ai déjà dit qu'il n'y avait pas de on. Qu'il n'y avait plus de on. C'est terminé Namjoon.
Puis, il se leva, doucement, en remettant son sac sur ses épaules.
- Je vais partir.
Le sourire du coloré se fana aussitôt alors que son visage dépeignait désormais une expression apeurée.
- Et toi, tu vas rester ici.
Et, plus Taehyung continuait de parler, plus son cœur s'effritait.
- Tu vas rester ici et tu vas réfléchir à ton comportement, à tes actes.
Regardant vers la fenêtre close, le brun posa, quelques secondes plus tard, de nouveau la main sur les cheveux de Namjoon et il les ébouriffa comme ceux d'un chien.
- Et peut être que, quand tu auras bien réfléchi, je te pardonnerai.
Puis, sa main quitta le crâne du coloré pour venir récupérer le petit morceau de métal placé sur la table basse à côté de lui.
- En attendant, je vais te laisser ici pour que tu puisses être tranquille.
La clé de l'appartement, c'est ce que Taehyung tenait dans la main.
- Et interdiction de sortir. C'est moi qui viendrais t'ouvrir.
Le brun, une dernière fois, fit glisser ses doigts sur la joue de son aîné qui se délectait de ce contact une dernière fois, sans rien dire, avant de finalement, se diriger vers la sortie. Et, juste avant de quitter l'endroit, il se retourna une ultime fois.
- C'est pour ton bien que je fais ça, tu le sais Namjoon, pas vrai ?
Puis, plus rien. Plus rien hormis le claquement de la porte et le bruit du verrou se refermant à double tour. Et ensuite, le silence. Aucun bruit. Rien du tout. Rien à part la respiration saccadée du coloré qui, petit à petit, se rendait compte de ce qu'il venait de se passer. Il se rendait compte que, désormais, il était seul, et pour de bon.
Le regard ancré au sol, ses mains tremblaient, crispées contre les pans de son pantalon. Sa mâchoire se contractait douloureusement alors que sa tête lui faisait un mal de chien. Et puis finalement, ça arriva. Des perles salées vinrent dévaler le long de ses joues, encore et encore, laissant s'échapper l'incompréhension et la douleur. Il pleurait.
Namjoon n'avait pas pleuré depuis longtemps. Il ne se rappelait même pas la dernière fois qu'il avait pleuré. Mais aujourd'hui, le mal était trop grand, son cœur était trop douloureux, la situation était pour lui insupportable. Il ne savait pas ce que ça faisait d'être seul, et surtout, il ne savait pas ce que ça faisait d'être abandonné, jusqu'à ce que Taehyung le fasse.
Et, même si le brun lui avait promis qu'il allait revenir, une part de lui savait pertinemment que c'était un mensonge de la part de son cadet. Un mensonge pour se débarrasser de lui.
Et, finalement, il commençait à comprendre ce que ça faisait d'être mis de côté. Il comprenait, enfin, ce qu'il avait fait subir à de nombreuses personnes auparavant. Cet horrible sentiment de se sentir inutile, indésiré, sans aucun intérêt. Il se rendait compte à quel point il avait pu être cruel, alors que d'autres auraient tout donné pour lui.
Ses pensées s'entremêlaient violemment dans son esprit alors qu'un étau semblait se refermer autour de son crâne, jusqu'à ce que, peu à peu, la sensation désagréable revienne. Celle qui était pire que tout. Pire que la douleur physique et mentale, pire que n'importe quel maux. La culpabilité. Celle qui l'avait rendu faible. Celle qui lui avait fait perdre Taehyung. Celle qui l'avait mise dans cette situation en cet instant.
Cependant, malgré tout ce qu'il pouvait tenter pour s'en débarrasser, il n'y arrivait pas. Il n'y arrivait pas parce que le mal avait déjà été fait. Il ne pouvait pas retourner en arrière. Il ne pouvait pas rattraper ses fautes. Il était finalement puni. Puni de toutes les mauvaises choses qu'il avait faites.
Les visages de ses précédentes conquêtes passaient alors, tour à tour, dans sa tête, et convergeaient finalement toutes vers le même point final, Taehyung. Celui qui, au final, avait pu le faire changer. Celui qui aurait pu le sauver de tous ses mauvais penchants, mais celui, au final, qu'il avait détruit. Celui qu'il avait transformé. Celui qu'il avait façonné à son image.
Le regard, qu'il lui avait adressé en partant, n'était pas celui du Taehyung qu'il avait connu au début, il n'était pas non plus le regard d'une personne prête à tirer un trait sur une relation abusive. Non c'était le regard de quelqu'un de vide. Quelqu'un qui ne croyait plus en rien. Quelqu'un à qui on avait fait trop de mal pour pouvoir être sauvé désormais.
Et c'était Namjoon qui avait donné le coup fatal au brun.
La culpabilité revenait alors, encore plus grande, encore plus forte, encore plus imposante, prenant l'entièreté de la place dans l'esprit du coloré. Le faisant s'écrouler au sol, douloureusement, alors que sa voix se brisait dans un cri à peine humain. Il ne voulait pas croire à ce qu'il avait fait, il avait trop peur d'affronter la vérité, il ne le voulait pas. Il le refusait catégoriquement.
Tout s'embrouillait en lui, il ne comprenait pas. Il ne comprenait plus ce qu'il se passait, où il était. Encore une fois, sa respiration se saccadait, jusqu'à ce que son souffle soit à peine perceptible, jusqu'à ce qu'il puisse à peine respirer. Ses membres tremblaient et ses larmes coulaient, encore et encore. Pris de panique, il se leva rapidement jusqu'à se diriger vers sa porte de sortie, il avait besoin de sortir d'ici, de respirer, de quitter cet endroit qu'il était en train de détester, cet endroit qui allait le rendre fou. Mais, Taehyung avait pris soin de fermer la porte à clé, et la poignée s'abaissait dans le vide. Alors il hurla contre le pan de bois, donnant des coups pieds dessus, mais elle ne cédait pas. Elle restait intacte tel un rempart imprenable.
Alors, comme ses poings et ses pieds ne suffisaient pas, il pris une chaise, puis, une autre, puis sa table basse, jetant les objets à travers la pièce sur la porte. La porte qui restait pourtant close. Il implora, Taehyung, Dieu, quelqu'un de lui ouvrir, cependant, ses appels à l'aide restèrent muets. Personne ne répondit à ses prières.
Personne ne répondait par ce qu'il méritait ce qu'il lui arrivait. Il méritait ce mal. Il méritait cette douleur. Il méritait cette atroce sensation d'étouffer. Il méritait tout ça, parce que c'est ce qu'il avait fait subir à d'autres de nombreuses fois.
Alors, comprenant, peu à peu, que personne ne répondrait à ses complaintes, il céda à la fatigue qui avait finit par venir tirailler ses muscles. Il s'écroula au sol, au milieu de son salon ravagé, et quitta la réalité qui lui avait maintenant été imposée.
Seulement, cette douce escapade ne dura que quelques minutes, à peine. Juste le temps de reprendre un peu de force, et lorsque le coloré rouvrit de nouveau les yeux, il était toujours au même endroit, toujours chez lui, toujours seul, toujours abandonné. Ne sachant pas si la situation était réelle ou non. Néanmoins, l'état de son appartement était une preuve bien assez évidente pour se rendre compte que le départ de Taehyung n'était pas un cauchemar mais bien la réalité.
Se levant précipitamment, faisant les cent pas dans la pièce, il cherchait un moyen de sortir, mais surtout et aussi, il cherchait un moyen d'arranger les choses. Parce que, plus que de pouvoir quitter le lieu, ce qu'il souhaitait par dessus tout c'était de retrouver le brun.
Parce qu'il avait besoin de lui.
Il avait plus besoin de lui que de manger ou respirer.
Ça en était presque devenu obsessionnel, et Namjoon arrivait à peine à se reconnaître dans tout ça, seulement, il s'en fichait complètement maintenant. Alors, à l'instant où, son regard se posa de nouveau sur la porte close, il repensa aux paroles de Taehyung, au moment où il avait dit qu'il viendrait lui ouvrir. Tout ce qu'il devait alors c'est attendre. Et, même s'il ne croyait pas le moins du monde au retour du brun, s'il y avait, ne serait qu'une infime chance qu'il revienne ici, il était donc hors de question qu'il s'en aille.
Il allait seulement attendre, gentiment, que son cadet revienne à la maison.
Se postant dans un coin de la pièce, posant son dos contre le mur, rapprochant ses genoux de son torse, les entourant avec ses bras, il respira longuement, se balançant d'avant en arrière, les yeux rivés sur le pan de bois, sur la poignée, qu'il espérait voir s'abaisser d'un moment à l'autre.
Et, il resta dans cette même position des minutes, des heures, des jours sûrement. La notion de temps s'envolait de son esprit, la notion de faim, de soif, de fatigue également. Lorsque ses yeux réclamaient du repos, il se forçait à les ouvrir, lorsque son estomac réclamait à manger, il se forçait à oublier ses besoins, tout ça par que le retour du brun était bien plus important pour lui.
Ses pupilles étaient vides, empreintes de folie. Au fil que les jours passaient, il n'avait presque plus rien d'humain, sa peau était presque blanche, les cernes qui encerclaient le haut de ses joues n'avaient jamais été aussi grandes. La fatigue le tenaillait, amèrement. Normalement, il n'aurait pas du pouvoir rester dans cette position autant de temps, seulement, sa volonté était telle qu'il le pouvait. Aucun humain n'aurait été capable de supporter ça, cependant, Namjoon n'avait plus rien d'humain à l'heure actuelle.
Puis, finalement, le déclin de son état se fit clairement voir à l'aube du cinquième, ses paupières étaient trop lourdes, son corps lui faisait trop mal, et il s'écroula au sol, perdant conscience, se perdant dans l'obscurité des limbes de son esprit. Se laissant aller vers une douce agonie qui avait des goûts de paradis après ce calvaire qu'il venait de vivre.
Une douce fraîcheur commença alors à l'entourer progressivement, prenant possession de chacun de ses membres, alors qu'un cognement retentissait à l'endroit qu'il ne pouvait plus voir. Un cognement sourd, un cognement qui faisait tâche avec ce qu'il était en train de se passer. Un cognement qui s'intensifiait à chaque seconde. Puis, d'un seul coup, des cris, plusieurs voix. Et de nouveau des cognements.
Namjoon se demandait ce qu'il se passait, il était d'ouvrir les yeux, seulement, il ne pouvait pas, il n'avait pas la force pour. Tout ce dont il était capable désormais c'est de se laisser aller à la mort qui l'appelait délicieusement. Alors, à la frontière entre la réalité et le rêve, il fit taire toutes perturbations extérieures et il laissa le destin choisir son chemin, il laissa son corps et son esprit au repos alors qu'une lumière aveuglante se dressait devant lui.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top