PDV Lucas Smith 

J'appuyai violement sur le frein, lâchant une insulte diverse sûrement sans m'en rendre compte. Je baissa ma fenêtre, sans même regarder la personne que je venais de presque écraser. Alors que j'allais crier mes pensées, j'entendis une petite voix me dire " désolée ". Je la suivis du regard, alors qu'elle paraissait complétement désorientée. Elle venait de frôler la mort après tout ... Deux mecs attirèrent mon attention, ce n'était pas une coïncidence. Cet air effrayé, son pas rapide, ces deux porcs qui étaient limite déjà en train de se la toucher en la suivant, cette fille allait passer une sale nuit. 

Je rentrai ma tête dans ma voiture, et démarrai. Je l'aurais peut-être aidée, un autre jour, dans un de mes élans de gentillesse, mais je n'avais ni le temps ni l'envie de me battre contre deux gros lourds qui veulent se taper une SDF. 

Cinq minutes plus tard, je me garai devant l'une des boites de mon père, et entrai. Je récupérai ce dont j'avais besoin, puis ressortis dehors. Je montai de nouveau dans ma voiture, et démarrai pour aller en direction de ma maison. Lorsque je repassai dans la rue où j'avais vu la blonde et les deux gros porcs, j'ouvris l'œil. Peut-être qu'elle avait réussit à s'échapper après tout. Je descendis ma fenêtre pour prendre un peu d'air frais. C'était le genre de soirées que j'aimais bien : rien à faire, juste une petite transac' et puis retour à la maison. Il aurait peut-être juste fallut que ça se fasse un peu plus tôt, ou alors que j'ai la motivation de sortir, parce-que 4h30 du matin ça commence être plus tôt que tard. Si j'ai la foi j'appellerais peut-être une fille, sinon ça sera soirée pote, herbe et bonne musique en rentrant. Exactement ce dont j'ai besoin. Puis je n'avais pas particulièrement le choix sachant qu'ils avaient tous envahit ma maison. 

A l'entente d'un cris strident, je fronçai les sourcils. Un soupir m'échappa. C'est dans des moments comme ça qu'on choisi quelle genre de personne on veut être. Et honnêtement j'avais la flemme d'être une bonne personne. Mais après quelques instants, ce cri me parut très familier. J'esquissai un sourire malgré moi, et fis demi-tour.