Chapitre 2
- Laissez-moi sortir ! Je vous en supplie ! Tu peux pas me faire ça !
J'avais beau frapper à la porte, rien n'y faisait, elle était fermée à double tours. J'étais en pleine crise de panique, je n'arrivais pas à respirer, j'avais la tête qui tournait, c'était l'angoisse totale. Je n'arrivais vraiment plus à reprendre mon souffle. Je les entendais parler derrière la porte, pourtant, je ne comprenais rien. Je me laissai tomber sur mon lit, en fermant les yeux, et en essayant de me reprendre. Plus rien n'avait de sens, tout était trop à supporter, je n'arrivais même pas à me redresser.
Quelques secondes plus tard, qui me paressèrent être des heures, j'arrivai enfin à reprendre mes esprits. C'est comme si d'un coup, tout s'était arrangé dans ma tête.
Mes sacs, des vêtements, le reste d'une boite de gâteaux que je balance dans mon sac, les trucs qui me tombent sous la main, mes chargeurs, et même dans une situation pareille j'arrive à penser à mes écouteurs. Quelle conne alors. J'ouvre ma fenêtre, je l'ai déjà fais des milliers de fois ce saut, pourtant cette fois, il me fait peur. Je balance mes sacs, puis regarde une dernière fois ma chambre comme si je n'avais que ça à faire. Je me laisse tomber, et m'éclate contre le sol, tête la première. Une sorte de bourdonnement prend place dans ma tête, mauvais signe, mais je l'ignore. Je cours, comme si ma vie en dépendait, même si c'est le cas. Je ne peux pas m'arrêter de courir, je ne sais pas où je vais, mais je dois m'en aller. Je dois courir. Courir.
-Mademoiselle ?
Je me réveillai en sursaut.
- Mademoiselle ? Excusez-moi, nous sommes arrivés à destination mademoiselle.
Le réveil était brutal.
- Oh, oui, désolée, je... merci de m'avoir réveillée.
- Pas de problèmes, me dit-elle en souriant.
Je mourrais de chaud, même si je savais très bien que la température extérieur n'égalait même pas les 10 degrés.
- Est-ce que vous allez bien ? me demanda-t-elle
Non pas du tout. Vous ne pouvez même pas imaginer.
- Oui, merci, dis-je avant de m'éclipser.
Je marchai jusqu'à la sortit du train, et me voila donc à New-York, cette grande ville où je ne connais personne. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ?
Mon premier reflexe : aller m'installer quelque part pour capter de la wifi, et regarder les motels pas trop cher des environs. je regardai l'heure, 3h57, le train était même arrivé en avance. Quelle joie. Est-ce que je peux aller dans quelque chose en pleine nuit ? Est-ce que j'ai ma carte d'identité sur moi ? Est-ce qu'ils acceptent tous le liquide ? Est-ce qu'il faut une caution pour ce genre de choses ? Est-ce que j'ai ne serait-ce que mon porte monnaie ? Mon dieu, ma tête me fais mal.
Commander quelque chose n'avait jamais été aussi dur, je n'arrivais pas à contrôler ma voix, elle tremblais tellement. Je ne m'étais jamais sentis aussi faible de toute ma vie, mon corps entier me faisait souffrir le martyr. Des hôtels sur New-York, je pensais qu'il y en avait des centaines, que je n'allais pas avoir besoin de partir très loin, mais je me rend compte que plus on approche du centre, plus c'est cher et vu mon budget, je n'ai pas 100$ à dépenser pour une seule nuit.
Je sortis de la gare, l'air frai m'agressa d'un coup mais c'était loin d'être déplaisant, car je mourais de chaud. Un homme passa juste à côté de moi, et j'hésitai à aller lui demander où je pourrais trouver quelque chose pour dormir. Mais je ne le fis pas. Et si c'était un violeur ? Un psychopathe ? Un taré? Désolée mais j'ai eu ma dose.
Mais si je raisonne comme ça, je ne risque pas d'aller bien loin. Aller prend ton courage à deux mains et demande...
Bon pas cette femme, elle a l'air méchante ...
Et lui il à l'air louche.
Bon aller, les deux ados, je les accoste et je leur demande poliment en essayant de ne pas trop avoir l'air perdue.
- Bonsoir, excusez-moi, est-ce que sauriez où je peux trouver un hôtel pas trop cher dans le coin?
Il se regardèrent un instant.
- On est pas d'ici désolé, mais tu devrais aller voir dans un bar, tu seras sans-doute mieux informée, me dit l'un d'entre eux.
Je leur souris.
- D'accord, merci.
Bah voilà, c'était pas si dur merde. Bon, comme par hasard je suis tombé sur les deux seuls qui sont pas du coin, mais bon, j'ai quand même réussis. Je soupire et sors mon téléphone. C'est pas à cette heure-ci que je devrais me rendre dans un bar pour des renseignements, mais qu'est-ce que j'ai de mieux à faire ? C'est vraiment la pire des idées. Je positionnais bien mon sac à dos sur mes épaules et resserrai mon sac à main contre moi. Pour trouver un bar, il suffit de suivre les bruit, mais ça c'était dans ma petite ville. Ici le bruit provient de partout. Une application pour me diriger aurait été la bienvenue.
- Tu cherches quelque chose ma jolie ?
Je relevai un instant la tête avant de la baisser pour continuer mon chemin. Ce n'était clairement pas le bon moment, ni le bon soir, ni le bon jour où même la bonne semaine. J'allais bien réussir à trouver un bar dans la ville qui ne dort jamais.
- Hé la blonde !
Je suis pas blonde, je suis châtain très clair ... Bon sang, ils ne peuvent pas me lâcher ? C'est pas comme si j'étais particulièrement jolie avec mon chignon, en train de littéralement porter ma vie sur mes épaules. Est-ce que c'est marqué "venez me faire chier" dans mon dos ?
- Répond quand on te parle non ?
- Arrête de nous ignorer ma jolie ! Tu veux qu'on t'accompagne chez toi ?
Je regardais frénétiquement l'heure sur mon téléphone, comme si avoir l'air occupée allait tout arranger. 4h23, ce n'est pas une heure pour parler aux filles dans la rue quand on est quelqu'un de bien.
Je pivotai à droite, et le bruit de freins me fit lâcher un petit cris. Je n'avais même pas regarder avant de traverser. Un jeune garçon baissa sa fenêtre, sûrement prêt à m'insulter, mais je pris les devants, je n'allais pas laisser ces mecs me rattraper.
- Désolée, vraiment désolée, lâchais-je avant de me mettre à marcher très vite.
Je me retournai et vis que ces deux hommes étaient toujours derrière moi. Mon dieu, pourquoi est-ce que ça m'arrive à moi ? Qu'est-ce que je fou ici, dans cette putain de ville, dans cette rue? Le conducteur n'aurait-il pas pu m'écraser ?
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