Chapitre 1


" Le train à destination de New-York, est prêt à partir. Tous les voyageurs sont priés de monter dans leurs wagons. Départ annoncé à 23h46 "


Je ne saurais même pas par où commencer pour raconter comment je me suis retrouvée ici. Je ne suis même plus sûre de la chronologie des évènements. Je n'arrive pas à me rendre compte de la situation. Ce n'est pas croyable. A notre époque, ce genre de choses n'existent plus, enfin, c'est ce que je pensais. Je dois être coincée dans un mauvais film, un cauchemar, je vais me réveiller. Comment est-ce qu'en quelque heures, ma vie à pu basculer à ce point ?

Dans mes souvenir, j'arrivai tranquillement chez moi, dans l'idée de passer une soirée normale à la maison. Dire maison me parait bizarre maintenant. Tout est allé si vite, je n'arrive même pas à tout retracer dans l'ordre. 

Il y a d'abord eu ce regard, ce regard froid et méchant qui m'avait laissé deviné que quelque chose de mauvais allait me tomber dessus. Je me souviens avoir pensée " Il à dû trouver mon bocal ou mes cigarettes ". Si seulement. Si seulement bordel. Je crois qu'après j'ai enlevé mes chaussures, ou alors j'ai posé ma veste, en tous cas j'ai fais quelque chose qui l'a fait soufflé. Si j'avais passé une mauvaise journée, je serais sûrement partis à ce moment là pour éviter le conflit. Pourquoi a-t-il fallut que je passe une bonne journée et que je sois de bonne humeur ? 

J'essuyai la larme qui s'échappai du coin de mon œil, et m'asseyais sur mon siège.

" Qu'est-ce qu'il se passe ? " lui avais-je demandé, sans me douter une seule seconde de ce que j'allais entendre par la suite.

Lâche qu'il était, ce ne fut même pas lui qui me répondit.

Cet homme qui sortit de nul part, et ce regard pervers, lubrique, sale, qu'il me lança... J'en eu des frissons. Il était posté là dans le coin de la pièce, mais pourtant il dominait tout, comme s'il possédait l'endroit, comme si c'était son salon, sa maison, comme si même mon oncle lui appartenait. 

Il avait beau me parler, je ne comprenais rien. Ses phrases étaient bien tournées, avec ce langage soutenu, tout cet artifice. Il avait beau répéter encore et encore ce que lui et mon oncle avaient décidés, je ne pouvais pas y croire. Pendant quelque instants, je cru vraiment que tout n'était qu'une blague. Personne ne peut croire à ça, personne ne peut penser que ce genre de choses arrivent, pas moi en tous cas. Si seulement j'avais pu à ce moment là avoir la jugeote de me lever et courir pour sauver ma vie. Mais j'étais figée, collée au sol, stupéfaite. Même si je n'y croyais pas, à ce moment là j'avais déjà peur. 

 Même encore maintenant, après ces trois heures d'attentes, de panique, d'angoisse, j'espérais encore que les caméras sortent et que quelqu'un me dise que tout n'était qu'une blague de très mauvais goût. Même si je savais que ça n'allait carrément pas arriver.

Entre le moment où j'ai été enfermée de force dans ma chambre, et celui où j'ai sautée par la fenêtre, tout est flou. Je pleurais, beaucoup, beaucoup trop même. Je n'arrivais pas à réfléchir, ma tête était juste complétement ... un gros bordel. En y repensant je m'en veux de ne pas avoir gardé mon calme, je m'en veux d'avoir paniqué même si c'était une réaction tout à fait normale. Je ne me souviens même pas de ce que j'ai pris, si j'ai des vêtements chauds, si j'ai mon chargeur, est-ce que j'ai pris des culottes ? des chaussettes ? 

Je ne sais pas à quelle vitesse j'ai fais mes sacs, si j'ai été vite ou non, mais je me souviens bien de ce sentiment de joie lorsque j'ai réussis à ouvrir cette putain de fenêtre. Je n'ai même pas hésitée une seconde avant de sauter. Pas une seule. C'était évident pour moi que c'était la seule solution.

Ensuite j'ai couru jusqu'à la gare. J'ai couru comme je n'avais jamais couru de ma vie, sans m'arrêter, malgré le fait que je ne sente plus mes jambes, malgré que je n'arrivais presque plus à respirer, je ne pouvais pas m'arrêter, je courais pour ma vie. C'est la seule chose à laquelle je pouvais penser. Je m'étais souvent demandée comment les gens dans les films pouvaient courir si vite pour rejoindre l'amour de leur vie, et bien après ce soir je ne me poserais plus la question: quand on veut on peut. 

Alors voilà, c'est comme ça que je me retrouvai dans un train pour New-York, à minuit, sans savoir où je vais aller, où dormir, comment j'allais m'en sortir, ni même si j'allais m'en sortir. Je n'allais pas tenir longtemps avec mes 200$ d'économies que j'avais eu la présence d'esprit de sortir d'un tiroir. J'étais bien contente d'avoir cet argent, destiné de base pour des projets de tatouages. Tout ça me paraissait bien ridicule maintenant. 

Pourquoi New-York ? Bonne question. C'était le premier train que j'ai vu, et c'est loin, très loin de chez moi. Enfin, de là où j'étais. Je ne pouvais pas fermer l'œil. Je ne pouvais même pas arrêter d'y penser, de repasser ce dont je me souvenais encore et encore dans ma tête. Les 4h de train jusqu'à New-York étaient passées plus vite que ce que j'aurais aimé. Dans cette gare, mes deux sacs à la main, à 4h du matin, je ne savais pas quoi faire.

Je me dirigeai vers un fast-food, j'avais faim, même si je n'avais pas envie de manger. Il fallait que je réfléchisse à ce que je devais faire. Il fallait que je sache ce que je voulais faire, rester dans cette ville ou aller autre part, mais où ? Je ne connais personne, les seuls personnes que je pouvais considérer comme amis sont des ratés qui vivent près de mon ancien chez moi et ce ne sont pas eux que je pourrais appeler en cas d'urgence tel que celle-ci.

Je pourrais aller voir la police.

J'y ai déjà pensé.

Mais non, je ne le ferais pas. Je ne sais pas de quoi ils pourraient être capables, que ce soit mon oncle ou ce bonhomme bourge trop sûr de lui. Est-ce qu'ils seraient capables de me traquer, me retrouver puis me tuer ? Avec des gens aussi tarés, on est jamais trop sûr. Puis qu'est-ce qui me dit qu'on pourrait me croire ? Où est-ce que j'allais finir ? 

Je savais que j'étais dans un état second, je me sentais plus que bizarre ... C'était comme si j'étais là, physiquement, mais que mon esprit était complétement ailleurs. J'étais tout simplement sous le choc. Comment ne pas l'être ? Tout ça avait l'air si irréel. Tout droit sortit d'un mauvais film. Un putain de mauvais film de merde.

J'ai beau essayer de me dire que c'est fini, je ne peux pas m'arrêter de trembler.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top