Chapitre 32 : Mauvaises nouvelles.
Cela faisait quelques jours que Alwena O'Lowenn était ici, chez moi, dans mon antre qui n'abritait jusqu'à maintenant, les proxies et Daisy. J'avais aménagé le grenier pour que les deux filles soient bien installées. Elles partageaient cette chambre comme les proxies.
Lundi, Masky et Hoodie avaient donné à Alwena et à Daisy, deux nouveaux masques. Comme le mien, c'était des masques japonais, utilisés dans le théâtre nô et dans le théâtre kabuki. En revanche, ce n'était pas des masques représentant le démon Hannya mais des masques représentant une figure féminine.
( Voici un masque japonais représentant une femme)
Les yeux en amandes, les lèvres charnue couleur pourpre, le visage rond... tout semblait délicat dans ce masque qui était si fragile... tout le contraire du mien, grimaçant et menaçant, le visage tordu par la colère et la rage. Le masque d'Hannya me représentait bien, cependant. Sur Internet, j'avais fait des recherches sur ce démon Hannya issu du folklore nippon, qui était en réalité, le fantôme d'une femme, revenue sur terre pour assouvir sa soif de vengeance. Cette créature, issue d'une légende fantastique, représentait bien ma véritable nature, car en fin de compte, qu'est ce que j'étais, à part une femme qui ne recherchait que la vengeance ?
Alwena et Daisy prirent les masques entre leurs mains tremblotantes et les mirent. Ces masques étaient encore plus terrifiants que le mien. Ici, on pouvait voir que derrière un camouflage inoffensif, résidait une grande force meurtrière. Lorsquelles les portaient, les filles arrêtaient de trembler et d'avoir peur.
Masky demanda aux jeunes femmes d'aller se changer, ce qu'elles firent rapidement, et lorsqu'elles redescendirent, elles étaient, toutes deux, vêtues de courtes robes noires élégantes. Chaussées d'escarpins de la même couleur, Alwena et Daisy demeuraient impassibles. J'étais moi-même effrayée par ce calme si soudain. C'était étrange tout de même, de constater que nos tenues étaient si coordonnées. Mêmes robes noires, mêmes souliers, mêmes coiffures, mêmes parfums... tout était exactement pareil que pour moi, à la seule différence des masques. Je me demandais si cela serait pareil pour les armes quand Hoodie interrompie le fil de mes pensées en ordonnant aux filles d'aller chercher leurs armes.
Je remarquais, avec étonnement, que des quatres creepypastas vivants ici, c'était eux qui savaient le plus se faire entendre.
Alwena et Daisy redescendirent, toujours aussi inexpressives, et c'est à ce même moment que je découvris avec stupeur les armes de Alwena. C'était des évantails qui possédaient des lames rétractables. Les lames pouvaient changer de taille, selon la façon dont le propriétaire l'utilisait. C'était un étrange équipement et j'eus du mal à cacher ma surprise. Mais bon, c'était Slenderman qui avait donné les armes et décidé pour nous. Difficile de le contredire.
- Ce sont des kâreen, annonça Masky, des armes dangereuses qui peuvent être lancées ou que l'on peut utiliser à mains nues pour trancher la gorge d'un adversaire. Slenderman n'a jamais voulu qu'un proxy ou qu'un creepypasta les manie, nul ne sait pourquoi. Jugeant peut-être les kâreen trop dangereux, il a préféré les cacher dans un recoin de notre monde. Sûrement pour éviter qu'un creepypasta maladroit s'en empare.
Jeff regardait avec admiration, les kâreen d'Alwena qui finit par enlever son masque pour le fusiller du regard. Jeff baissa la tête, et se contenta de regarder ses mains. Je ne savais pas qu'il finirait par être dompté par Alwena, qui était nouvelle, ici.
Quand à Daisy, elle avait ses katanas. Elle en possédait quatre et savait très bien les manier, aux dires de Toby, qui l'avait vu s'entraîner dans la forêt, de loin. Que ce soit avec des kodachis ou des shoken, cette jeune demoiselle était vraiment un as, en matière de katanas. Je ne savais si les armes de Daisy et d'Alwena seraient efficaces contre celles des creepyhunters, qui me semblait beaucoup plus puissantes, aux dires des proxies. Même si les creepypastas étaient assez puissants, ils reconnaissaient que les armes de leurs adversaires n'étaient pas rien comparées aux armes habituelles du commun des mortels. À mon avis, Alwena et Daisy avaient suivies le même entraînement que moi, pour manier de telles instruments.
Une fois qu'elles furent reparties, le sentiment de honte mêlé de colère et de curiosité émergea dans mon esprit. Je ne pouvais le contenir plus longtemps. Il était, sans aucun doute, provoqué par cette impression que Slenderman me cachait des choses qui devenaient, au fil du temps de plus en plus importantes. C'était insupportable. J'ettoufais à cause de ce sentiment qui prenait de plus en plus de place dans mon coeur. Je croyais m'y être habituée mais non. Il continuait sa longue et lente ascension. Une ascension que je ne pouvais, malgré toute ma bonne volonté, stopper d'un claquement de doigt.
Ce flot de pensées et d'émotions s'arrêta net quand un cri rugit de l'autre côté de la maison, suivi de bruits de pas précipités. Pendant un moment, je resta dans le flou le plus total jusqu'au moment où Jeff me saisit par le bras et me traîna jusqu'à la cause de tout ce raffut. Nous somme descendus au sous-sol avant que Masky n'entrouvre la porte de la cellule de notre prisonnier. Soudainement, je vis ce que je n'aurais pas dû voir. Une traînée de sang ainsi qu'une chaise vide. Notre prisonnier, Enzo Grinberg s'était enfuie. Nous qui avions déployés tant d'efforts pour le capturer, voilà qu'il avait pris les jambes à son cou, comme un voleur. Je ne comprenais pas comment il avait échappé à la surveillance de Toby ni où était mon ami. Masky à marmonné quelques jurons et s'est mis à courir vers l'escalier puis en direction de la porte de la véranda, qui donnait sur le jardin.
Rejoints par Alwena, Daisy et Jeff, nous avons suivies Masky tant bien que mal car celui-ci était plus rapide que la normale. Le proxy s'est dirigé vers la forêt et a continué à courir.
J'avais du mal à tenir le rythme mais je me fiée à l'instinct de Tim, qui savait visiblement où on allait. J'enviais les capacités de mon coéquipier. C'était quand même un sacré avantage.
Hoodie s'est arrêté et a tendu le doigt après nous avoir fait signe d'arrêter.
- Ils sont tout proches... murmura-t-il.
Tout à coup, Toby arriva, blessé et essouflé. Ses deux haches dans les mains, je pouvais capter, derrière ses grandes lunettes orangées, sa douleur et sa frustration d'avoir échoué aussi lamentablement. Il s'effondra dans les bras de Hoodie qui le repoussa violemment tandis que Masky avança vers le jeune homme et enleva son masque pour lui cracher au visage. Celui-ci l'aggripa par le col et se mit à le frapper violemment, malgré les cris de douleur de Toby qui pleurait. Il fallut un petit bout de temps avant que Jeff le saisisse par les aisselles et le retienne avec force.
- CRÉTIN ! SALE PORC D'ATTARDÉ DE MERDE ! TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE TU AS FAIS, PUTAIN ? IMAGINE CE QUE CE MEC VA FAIRE ET VA DIRE AUX SIENS ? TU IMAGINES CELA ? NAN TU T'EN FOUS, C'EST TROP COMPLEXE POUR LE PETIT DÉBILE QUE TU ES ! SINISTRE ABRUTIS ET SOMBRE IMBÉCILE QUE TU ES !
- Ca suffit, Masky, déclara Hoodie d'une voix ferme.
- QUOI ÇA SUFFIT ? TU AS VU CE QUE CE GLAND À FAIT ? ON EST TOUS FOUTUS !
Daisy prit la parole, chose qui me surprit encore plus que les kâreen. A chaque fois, j'étais un peu mal à l'aise quand Daisy parlait.
- Il a raison, Tim. Ça ne sert à rien de s'énerver contre Toby. Il a fait une erreur certe mais cela arrive à tout le monde et...
Elle fut coupée par le proxy qui emit un cri de rage. Masky donna un ultime coup de pied à Toby, ce qui l'envoya valser contre le tronc d'un arbre avant de retourner à la maison, suivi de Hoodie.
Nous sommes restés debouts, les bras ballants avant d'aider Toby à se relever. Cela me faisait mal de le voir ainsi. J'aurais tant voulu le réconforter mais je demeurais incapable d'émettre le moindre son. Au bout d'une minute, nous sommes retournés à la maison, nous aussi...
J'ai aidée Toby à enlever ses vêtements, à se laver, et à se mettre au lit. Durant la fin de la journée, Masky et Hoodie faisaient la tête à Toby et l'ignorait royalement. J'étais une des seules à rester auprès de lui et à m'en occuper. Je lui donnais ses médicaments et tout se passait bien.
Cependant, la fin d'après-midi et le début de soirée restèrent une catastrophe à tous les niveaux. Après que Enzo Grinberg se soit échappé, BEN, le mystérieux hacker nous avait envoyé un message des plus alarmants qui affirmait que les creepyhunters se préparaient à attaquer... selon lui, ce ne sera pas une attaque de petite envergure. Cela sera différent de toutes les attaques et de tous les meurtres de creepyhunters que nous avions organisés auparavant. Nous devions être prêts dans trois jours. Ce message était très mysterieux et BEN ne nous avait donné pas plus de renseignements. Ce qui acheva Masky qui fut à deux doigts de hurler de rage.
"C'est de mal en pis... Nous tombons de Charybde en Scylla..." me dis-je tristement pendant que j'échaffaudais des plans avec le reste des proxies.
À 21h30, je suis remontée voire Toby tandis que les autres regagnaient leurs chambres sauf Jeff qui passa son temps à regarder la télé pour se changer les idées. Toby partageant sa chambre avec Jeff, j'étais quelque peu soulagée de l'absence de mon ami à la face de joker. Je voulais rester seule avec Toby.
Jusqu'a minuit, je pris un peu du temps pour discuter avec Ticci Toby tandis que je lui caressais les cheveux. Ses cheveux châtains si doux. Il me conta son histoire que je pris la peine d'écouter malgre le fait que j'en connaissais les grandes lignes. Il s'attarda beaucoup sur sa soeur et sur sa mère. Les deux femmes qu'il aimait par dessus tout et puis il continua à parler de la haine envers son père, de l'accident de voiture qui avait tué Lyra, de son fantôme qu'il voyait à cause de ses hallucinations, de l'incendie, du meurtre de son père, et du fait que Slenderman lui avait sauvé la vie. Il affirmait que malgré son insensibilité à la douleur, il avait toujours peur d'elle et des autres. Autres qui l'avait malmené durant sa scolarité a cause de ses tics. Il leur vouait une haine tenace qui ne s'effacerait jamais avec le temps.
Toby s'endormit près de moi, contre ma poitrine tandis que je méditais sur son histoire si touchante et triste. Ce garçon en avait vu des vertes et des pas mûres. Le pauvre était si fragile et malade. Je me jura que plus jamais je ne laisserais quiconque toucher à un cheveux de Tobias Erin Rogers, ni Masky, ni Hoodie, ni Jeff, ni aucun autre creepypasta. Je me suis promis que Toby ne souffrira plus jamais tant qu'il sera près de moi. Et ce fut grâce à cette promesse que je trouva rapidement le sommeil.
Un chapitre un peu plus long que d'habitude mais j'espère qu'il vous plaira quand même. J'ai mis beaucoup de temps a l'écrire et à corriger les fautes. Je voulais aussi m'excuser du fait que je n'ai rien écrit sur Wattpad ces derniers temps. Donc voilà, kiss kiss chers lecteurs ❤
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top