Chapitre 29 : Tortures et vendetta.
Point de vue d'Enzo
La douleur est présente. Elle est lancinante et se répand dans tout mon corps. Je viens à peine de reprendre mes esprits. C'est la douleur qui m'a réveillé et qui m'a fait comprendre que j'étais prisonnier d'Elle. Mathilde Rykers. Cette femme qui a du sang sur les mains. Notre sang. Notre sang qu'elle s'amuse à déverser, sous les ordres de ce salopard de Slenderman.
Je ferme les yeux pendant quelques secondes, histoire de mettre de l'ordre dans mes pensées, déjà très embrumées. Je les ferme avant de rouvrir les paupières et de voir devant moi, cette si jolie robe noire qu'elle avait quand elle m'a capturé. Je soulève la tête pendant que mon regard se pose sur la silhouette élancée qui porte la si belle robe et à ce moment-là, je suis frappé de stupeur devant sa beauté.
Mathilde Rykers est magnifique. C'est la huitième merveille du monde. Je suis abasourdi devant la noblesse de ses traits. Ses cheveux châtains foncés descendent en cascade jusqu'à son dos, son visage est si fin et si délicat que l'on dirait qu'il a été taillé dans la plus pure des roches, l'albâtre ou le marbre. Constellé de tâches de rousseur, son visage était celui d'une princesse, d'une reine... d'une déesse. Mais je pense que le plus fascinant chez cette femme empreinte de magnificence et de majesté, ce sont ses yeux. Ses yeux si beaux. Ils sont d'un bleu, presque transparent, comme des miroirs. D'ailleurs, j'ai l'impression qu'ils reflètent la réalité qui nous entoure. Je ne sais pourquoi mais j'ai l'impression que j'ai déjà vu ces yeux mais c'est impossible ! Je n'ai vu Mathilde Rykers que la dernière fois où nous étions en mission avec Léo, mon coéquipier, et encore, je l'ai vu de loin alors que mon ami creepyhunter entrait chez elle. Je ne me suis pas souvenu de son physique.
Je pourrais encore m'attarder sur la physionomie de ce qui semble être ma pire ennemie. Je pourrais encore être absorbé dans la comtemplation de ses lèvres si charnues et si écarlates, sur sa taille aussi fine et sur ses mains aussi délicates. Je pense que l'arme la plus redoutable dont puisse disposer un être humain, c'est la splendeur de son apparence. Je pense que c'est cela qui rends Mathilde Rykers si désirable et si haïssable à la fois. Ce charme est une arme mortelle ! Je la regarde encore un peu, le souffle coupé jusqu'à ce que trois creepypastas entrent dans la pièce obscure. Ce sont trois proxies. Je reconnais Masky et son masque blanc aux lèvres noires, Ticci Toby et ses lunettes oranges ainsi que Hoodie et sa sempiternelle cagoule.
- Je vois que notre invité a émergé, commence Masky.
Il semble toujours aussi détestable et aussi méprisant. Je me demande bien quel air il prend en prononcant ces mots. Surement l'air d'un mec qui veut juste me voir souffrir.
J'essaie de bouger et de me débattre mais je me rends compte que j'ai les pieds et les poings liés. En effet, je suis attaché à une chaise. Ils sont rusés quand même, ces gamins. Ils ont vraiment pensé à tout. M'attacher pour mieux me torturer, pour mieux me blesser. Comme nous l'avons fait auparavant, avec eux.
- Je me demande ce que cela fait d'être la proie, à présent, demande Ticci Toby, absorbé dans la comtemplation de sa hache.
- Cela doit être très humiliant. Surtout que les creepyhunters et les creepypastas ne vivent pas dans le même monde. Nos amis les chasseurs, malgré leurs noms, sont plus faibles que nous. Ben oui ! C'est logique étant donné que nous avons les facultés et eux, ils n'ont rie...
Mathilde tends la main pour leur signifier de se taire. Ce qui a l'air de vexer son ami, Masky.
- TU TE PRENDS POUR LA CHEFFE, MAINTENANT ? hurle-t-il en direction de Mathilde.
Celle-ci se retourne et le fusille du regard. Je ressens la tension qui règne entre ces deux-là. Ils semblent toujours sur le pied de guerre et doivent passer leur temps à se regarder comme deux chiens de faïence et à s'envoyer des piques. J'aimerais bien tenter de comprendre mais comme le dit si bien Hoodie, je ne suis pas du même monde qu'eux.
La jeune femme fait volte-face et plante son regard de glaçe dans le miens. J'esquisse un sourire sadique mais je dois ressembler à tout sauf à un creepyhunter.
Point de vue de Mathilde :
Depuis le temps que j'attends ce moment... je rêvais même dans mes songes les plus fous, de me retrouver devant l'enfant de catin qui avait tué Aïcha. Et enfin, il se trouvait là, à ma merci. Les proxies étaient derrière moi et on pouvait croire qu'ils m'encourageaient silencieusement. J'aurais préférée qu'ils partent plutôt qu'ils ne restent. En effet, ayant prévu de le tuer à petit feu, cela me dérangeait un peu qu'ils soient là mais bon...
Enzo Grinberg semblait presque amoureux de moi quand il m'a vu sans le masque d'Hannya. Il pensait sûrement que j'étais une noble créature à la merci des creepypastas. Une petite Aphrodite manipulée par un montre sans visage. Mais malheureusement pour lui, j'ai envie de dire. Je ne suis pas cette Vénus qu'il rêve tant de palper. Je suis une déesse impitoyable et cruelle. Je ne laisse jamais mes victimes s'en tirer.
Mon père m'avait raconté ce conte étrange où une sorcière chinoise revêtait la peau d'une belle jeune femme pour mieux attirer ses proies. La sorcière Peau-peinte. Un corps de princesse pour un coeur de démon. Cette fois, je suis l'incarnation de cette sorcière. Mon être semble pur et chaste mais mon âme est aussi obscure que les tréfonds de l'enfer.
Je m'approche de lui silencieusement avant de saisir sa tignasse et de tirer violemment sa tête en arrière. Il étouffe un cri, apeuré. Je prends une lame aiguisée, posée sur le rebord de la table en bois et lui plante dans la cuisse. Cela lui arrache un hurlement de douleur.
Les os craquent, le sang coule et moi je jouis comme jamais. Je ramène sa tête vers moi et le marque d'une égratignure sur le visage après avoir susurré à son oreille "tu vois comme cela fait mal ? Dis toi que la douleur que j'ai ressentie lorsque j'ai appris la mort d'Aïcha à été pire que celle que tu ressens a cet instant"
Il n'a pas réagi, préférant me fixer de ses yeux vitreux. Son air ahuri m'était insupportable. Il n'avait pas ressentie la moindre pitié quand Aïcha l'avait gratifié de cet air-là, elle aussi. Cela ne l'avait pas empêché de la tuer.
Une vague de courage m'a submergée et avant de pouvoir refléchir normalement, je lui ai asséné un coup de lame dans l'oeil droit. Il a hurlé plus fort. Ses grognements m'ont vrillés les oreilles mais j'étais insensible à ce genre de douleur. J'ai continué.
Couper est plus excitant que faire des cicatrices finalement. Je voyais que je lui faisais vraiment mal, que sa souffrance était grande mais je m'en foutait royalement. J'ai continué en lui coupant un doigt et une oreille. Ses beuglements faisaient mal à entendre mais j'y restais insensible. Le temps a passé et les proxies m'ont rejoint dans ma sinistre besogne. Ils avaient bien compris que la victime devait mourir lentement. Le sentiment de calvaire résultant de notre séance de torture était notre seule récompense mais c'était un présent inestimable. À chaque hurlement, à chaque supplique, nous trouvions notre compte et notre bonheur n'en était que plus grand... c'était la vendetta, ma vendetta...
Rebonjour, chers lecteurs, Bad Creepyhunter vous a un peu manqué j'imagine ! J'espère que ce chapitre vous a plu et que comme Mathilde, vous y avez trouvé votre compte. Et ne vous inquiétez pas, d'autres chapitres suivront durant ce mois de décembre. C'est un peu votre cadeau de Noël ! Kiss kiss ❤
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