Chapitre 23 : Les révélations d'Élena.
Point de vue d'Enzo :
Ça y est ! Je recommence à sentir cette sensation dévorante qui me pourrie un peu plus la vie dès que je la ressens . Cette sensation est fugace, souvent mais elle n'en demeure pas moins puissante avec un tel degré que je me demande souvent comment je n'ai pas pu devenir fou avec cette "chose" qui me ronge.
Je plonge ma tête dans l'eau glacée pendant quelques minutes afin d'oublier cette "chose abstraite" mais j'ai l'impression que c'est bien trop tard, maintenant. Cette sensation à entraînée dans son sillage, un cortège d'émotions négatives. Ma culpabilité et la sensation étouffante de se sentir observé refont surface tel un débris remontant à la surface de l'eau et flottant dans les eaux calmes d'une mer peu agitée.
Soudain quelqu'un frappe à la porte d'entrée et je m'empresse de me relever dans l'eau froide avant de prendre rapidement mes vêtements pour m'habiller malgré mon corps qui n'est pas tout à fait sec. J'enlève la bonde de la baignoire et je regarde l'eau s'écouler lentement avant de me retourner et d'ouvrir la porte de la salle de bain.
Les coups se sont accélérés et je me suis dépêché de saisir la poignet et d'ouvrir la porte. Je reconnais tout de suite Élena De Franco. Cette femme est génial, en plus d'avoir on ne peut plus réussi sa vie chez les creepyhunters. En effet, cette femme ayant la quarantaine est une chef importante dans notre organisation. Les mauvaises langues diront que c'est grâce à son mari qu'elle doit son succès mais je les emmerde. Pour moi, elle est bien plus que ça et c'est en partie grâce à elle et non à son faiblard de mari que les creepyhunters ont pu avoir la renommée qu'ils ont aujourd'hui. Si elle n'avait pas été là, l'organisation et son armée n'auraient pas décollées d'un pouce et seraient restées aux mains de ce lâche d'Howard Peaslee, l'ancien fondateur qui voulait restaurer la paix dans le monde plutôt que d'utiliser toutes les dispositions et tous les moyens pour traquer et éliminer le mal, incarné par les creepypastas. Quel idiot ! Et lui qui voulait perpétuer la mission de restaurer la paix en ce bas monde ! Ses prédécesseurs et lui-même ont été assez stupides pour croire à l'utopie d'un monde nouveau. En même temps, rien d'étonnant quand on voit qu'ant 1989, l'organisation des creepyhunters se nommait "Organisation de la Paix et de la Justice Mondiale" un nom stupide pour un ersatz d'Amnesty International.
Je fixe Élena en souriant. Elle semble si belle à la clarté du jour. Malgré le fait qu'elle soit un peu mûre pour un jeune homme comme moi, je ne peux m'empêcher de l'admirer pour sa beauté. Ses longs cheveux blonds sont magnifiques et ses yeux couleur bleus roi lui confère un aspect de princesse ou de reine. Son visage aux traits gracieux est si beau et son teint est si pâle qu'on dirait une statue d'albâtre. Elle est si gracieuse et élancée que on se demande comment peut-elle faire pour conserver une telle beauté.
Ses minces lèvres s'étirent pour former un sourire qui laisse découvrir des dents aussi blanches que sa peau satinée. Élena me chuchote à l'oreille un bonjour d'une voix bienveillante et je la laisse entrer chez moi. Elle s'assoit sur une chaise, à la table de la salle à manger avant de m'ordonner d'une voix douce à la rejoindre. Dieu que j'aime cette femme. Bien plus qu'Aïcha.
Élena a commencé à s'intéresser à mon cas lorsqu'elle a appris la nouvelle du meurtre d'Aïcha. Et depuis, nous sommes devenus bons amis. Je n'ai jamais su pourquoi mais selon elle, elle a vécu le même genre de crime passionnelle bien qu'elle ait refusée jusqu'à maintenant de m'en révéler davantage. Mais aujourd'hui, elle m'a accordée un peu de temps pour me dire la vérité qui me tracasse à son sujet. Elle a promis. Une vraie promesse qui quand je l'ai entendu, m'a secoué et transporté dans un état de joie que je n'avais pas vécu jusqu'à là. "Nous sommes devenus de bons amis et il est important que je te parle de ce passé qui ne passe pas. Peu importe ton jugement, nous somme sur la même longueur d'onde maintenant"
Ces mots avaient éveillés en moi une vive curiosité mais je m'étais promis de ne rien lui demander la concernant jusqu'au Jour J.
Je me suis assis et je me suis mordu l'intérieur de la joue pour réfréner le flot de questions qui failli se déverser tel un violent torrent.
Élena me gratifia d'un sourire énigmatique après avoir regardé d'un air songeur le salon et la salle à manger. J'ai attendu patiemment jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche et que son regard s'attarde sur moi.
- Tu sais, Enzo, je t'ai promis des réponses sur moi-même quand tu m'avais parlé de cette Aïcha et aujourd'hui, après avoir mûrement réfléchi, j'ai enfin décidée que c'était le bon moment pour te parler de mon vécu... disons... en terme de sentiments et... de passions.
Elle respire et expire doucement avant de rouvrir les yeux et de s'attarder un moment sur moi.
- Tu sais, Enzo, mon mari, Charles n'a pas toujours été très fidèle et il a souvent regardé d'autres midinettes en plus d'entamer de nouvelles... relations avec elles... Oh ! Ne me regarde pas avec cet air étonné, voyons ! Les hommes sont comme ça. Même si il était marié avec la plus belle femme du monde, l'homme la tromperait avec une autre créature plus pitoyable à qui il inventerait des qualités... ( elle émet un rire sarcastique avant de se calmer lentement et de continuer d'une même voix ) Charles était comme eux, au final, un type sans intêret dont j'étais totalement tombée amoureuse.
Cependant je l'aimais et j'aurais fait n'importe quoi pour lui. Déjà à l'époque de l'université, c'était mon petit ami même si il était l'ami de... Dorian Rykers ( elle prends un air dégoûté en disant cela ) Tout aurait bien pu continué normalement si Charles... n'était pas tombé amoureux de la petite amie de Dorian, une certaine Hannah Strossman. C'était une beauté exotique étant donné que elle était métisse et que sa mère était d'origine indienne. À l'époque, je ressentais une grande haine envers elle malgré le fait que elle ne soit pas au courant de l'amour que lui portait Charles. Mais j'ai essayée de me montrer raisonnable en me disant que c'était une amourette éphémère. J'avais tout faux ! Quand Charles, Dorian et moi-même sont entrées dans l'organisation des creepyhunters. Charles a continué à aimer Hannah de tout son soûle. Il cachait cette passion mais j'arrivais à découvrir la passion qui l'animait pour cette... fille de rien...
Il a continué à l'aimer comme si de rien n'était et moi, il ne me prêtait plus aucune attention à tel point que nos disputes étaient souvent fréquentes...
Si tu savais à comme j'ai été malade de cet amour. Hannah avait des cadeaux magnifiques et des compliments de la part de Charles et de Dorian ! Elle avait tout pour être heureuse tandis que moi... j'étais délaissée, triste mais en même temps, j'étais en colère. J'ai commencée une dépression et j'ai consommée tellement d'anti-dépresseurs que je me suis demandée comment je faisait pour tenir le coup. Charles n'avait que des mots blessants pour moi et il me comparait sans cesse à Hannah Strossman qui elle, continuait à vivre dans l'ignorance des sentiments qu'avaient mon mari pour elle.
J'ai vécu une sale période. J'avais fait deux tentatives de suicide. Et un jour, j'étais tellement en colère que je suis entrée, par effraction dans la grande demeure des Rykers, profitant de l'absence de Dorian. J'avais un couteau sur moi. Le même couteau qui avait failli m'ôter la vie alors que je tentais de me tailler les veines, deux mois plus tôt. Je voulais que cette garçe meurt avec la même arme qui avait failli me tuer. Je voulais qu'elle comprenne, par-delà la mort, ce qu'elle m'avait fait et ça, je voulais qu'elle le comprenne d'une manière violente ! J'ai courue vers les escaliers et soudain, j'ai entendue sa voix. Elle parlait à une petite fille. J'ai été prise de pitié pendant un court instant jusqu'à ce que je me souvienne de tout les malheurs qu'elle avait causée. Je ne sais comment mais elle m'a entendue et à dit à la gamine de se cacher. Je me suis précipitée alors dans la chambre avant de me jeter sur elle en poussant un cri de rage. Hannah a tentée vainement de se débattre mais ce fut sans espoir puisque avec le couteau, je tua cette conne en lui poignardant le coeur plusieurs fois jusqu'à ce qu'elle fut morte, son expression de douleur figée. Après ça, j'ai ressentie une grande joie avant de regarder d'un air terrifiant vers l'armoire, là où l'enfant s'était cachée. Lorsque je l'ai vue sortir timidement, l'idée de la tuer m'a tout de suite effleurée l'esprit mais je me suis retenue et je suis partie précipitamment. Peu de temps après, j'ai cachée ce crime... si bien que je n'ai jamais été découverte. L'enfant n'avait pas parlée à cause du traumatisme qu'elle avait ressentie au plus profond d'elle-même. Et je savais maintenant que le seul mal que je pouvais lui faire, ce n'était pas de la tuer mais de la rendre fragile à cause de son traumatisme. Peu de temps après, Dorian a quitté les creepyhunters, fou de douleur et Charles a failli le rejoindre si je ne l'avait pas retenu. Le temps à passé et Charles et moi avons refait notre vie et quand je repense a ce qui s'est passé, je ne ressens aucuns regrets ni remords... car je sais que j'ai bien fait... La vie nous donne des opportunités qu'il faut toujours savoir saisir... et la vengeance en fait partie... Je crois que j'ai bien saisie l'opportunité qui s'est présentée.
Je fixe Élena, les poings tremblants et je ne retiens plus mes larmes devant elle. Ce qu'elle a vécu m'attriste profondément. Une femme comme elle ne devrait pas vivre cela. Mais soudain, une chose me dérange dans son histoire et je m'empresse de lui poser la question sur l'identité de la petite fille. Ce à quoi Élena me réponds :
- Je me souviens du nom de la fille d'Hannah et de Dorian... elle se nommait Mathilde...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top