J'ai descendu les escaliers pendant un long moment avant d'entendre des éclats de rire et de voir, au loin, plusieurs femmes et hommes se diriger vers moi. Je n'ai pas su quoi faire et au dernier instant, j'ai aperçu une porte entrebaillée. Je me suis dépêcher de m'y engouffrer, ma mitraillette en main avant d'attendre pendant quelque minutes et d'observer les creepyhunters entrer dans une somptueuse salle de réunion. Je ne savais plus quoi faire et je regardais dans le vide avant de me souvenir brutalement que je devais rejoindre les autres. Mais où étaient-ils bon sang ? C'est alors que j'ai entendu une voix, tout près de moi, qui chuchotais :

- Hé... Mathilde...
C'était Jeff ! Je fis volte-face rapidement pour me retrouver nez-à-nez avec mon coéquipier au sourire d'ange. Il tenait dans sa main droite, son fameux couteau de boucher et dans l'autre, il tenait une espèce de masque que je reconnus aussitôt. C'était la représentation du démon Hannya, entité maléfique de la mythologie japonaise. Le masque était constitué de cornes pointues et de dents saillantes. Ce masque était parfait car c'était une magnifique vision de la terreur qui retranscrivait le plus profond sentiment de peur qui puisse exister et qui était si cher aux creepypastas.

( Nda : Voici à quoi ressemble le masque d'Hannya)

Jeff me le tendit tout en continuant de me fixer :
- C'est Masky qui me l'a donné pour toi. Il veut que tu nous intègre rapidement. Il t'a même donné un nom de creepypasta.
- Lequel ?, demandais-je, inquiète.
Je craignais que ce fut un nom du genre "la connasse chiante" ou encore "la sale chieuse" vu les rapports houleux que nous avions lui et moi. Je fus tout à fait surprise lorsque Jeff m'annonça que le nom de ma nouvelle identité sera "Le dahlia noir"
Ce nom me plaisait. Il évoquait à la fois, la douceur et la brutalité qui étaient deux termes qui me caractérisait le plus.

Jeff sourit encore plus et posa sa main sur mon épaule comme pour me donner une accolade avant de me dire, droit dans les yeux :
- Bienvenue chez les creepypastas, dahlia noir.
Je lui rendis son sourire et je m'apprêtais à lui dire quelque chose quand je me fis soudainement interrompre par Masky, Hoodie et Ticci Toby qui venaient d'entrer dans la pièce.
- Bon c'est pas un peu fini les amoureux ? beugla Masky en nous toisant méchamment.
- Comment avez-vous fait pour ne pas vous faire remarquer ? demandais-je en m'adressant à Hoodie.
- En nous rendant invisible, répondis le jeune homme cagoulé avec le plus grand des calmes.
L'espace d'une seconde, je me mis à penser qu'il me faisait marcher sauf que je me suis souvenue que les creepypastas n'étaient pas des êtres vivants normaux alors j'ai renoncé à lui demander des explications.

- Bon, a commencé Masky, aujourd'hui, comme on va tuer des creepyhunters, beaucoup de creepyhunters, j'ai décidé de faire un dernier debrifing avant de nous lancer. Donc primo, on a terminé d'isoler l'étage. C'est-à-dire que personne ne pourra entendre les cris de nos victimes et les bruits de nos armes. Ce qui est super parce que cette mission doit d'abord être une mission discrète. On peut remercier Toby pour ça... Deuxio, tous les coups sont permis... armes... pouvoirs... le seul truc c'est qu'il faut éviter de se faire toucher, compris ?
Nous hôchons la tête tous les quatre.

- Ensuite, dès qu'on a terminé, on file discrètement... On passe par le chemin qu'à emprunter Mathilde pour entrer ici, ok ?
- Ok, dis-je en riant.
J'étais heureuse. Jusqu'à là, l'entraînement donné par Slender Man lui-même n'avait pas été mis à profit. Je n'avait pas utilisé toutes ces méthodes pour tuer. Là, j'allais enfin savoir si il avait porté ses fruits ou pas.

Masky sortit de la pièce durant deux secondes avant de revenir et de nous donner le signal. Il arpenta les derniers mètres qui nous séparait de la salle de réunion avant de s'appuyer contre la chambranle de la porte. Il fut rapidement imité par les trois autres creepypastas et par moi-même qui me collait au mur, sans ressentir le moindre stress.

Le temps nous parut longs. La panique montait en moi malgré mes tentatives de l'ignorer et le poids de ma mitraillette me parut lourd. Je l'avais enlevée de l'étui et maintenant Léa était elle aussi, posée contre ma poitrine.
Enfin, Masky donna le signal et d'un violent coup de pied, il défonca la porte et pointa son arme contre les personnes présentes dans la luxueuse pièce. Une femme se leva et essaya de courir vers la sortie mais je l'abbatis froidement. Ses collègues, effrayés nous regardèrent avant de sortir de leurs sacs et de leurs poches, des petits pistolets et se mirent à nous tirer dessus. C'est alors que, sans me faire toucher, je ferma la porte à double tour avant de me jeter dans la tuerie. Mes coéquipiers étaient en train de se cacher des tirs et je les rejoignit.

On avait prévu la possibilité que les chasseurs soient armés. C'est pour cela que leur riposte ne nous avait guère surpris. Nos respirations étaient lourdes mais en même temps, nous étions excités par l'odeur de la bataille. J'étais une véritable sniper. Je me cachait dans chaque recoin et je tirais une rafale de tirs violente contre les creepyhunters qui tentaient d'ouvrir la porte et de s'échapper. Ils tombaient comme des mouches, comme je l'avais prévu.

Du côté des proxies, c'etait génial. Toby tendait les mains et du feu sortait de ses paumes pour brûler les individus qui s'approchaient trop de lui. J'étais sidérée par ce spectacle Jusqu'à ce qu'il reprenne ses haches pour réduire en miette les creepyhunters. Quand à Jeff, il évitait avec aisance les balles et tuait au corps à corps. Masky et Hoodie, comme moi, utilisaient des fusils et des revolvers et tiraient avec une précision hors du commun.

Tout à coup, deux hommes d'une quarantaine d'années me prirent en étau. J'étais encerclée et leurs armes étaient pointées sur moi. L'un se jeta sur moi pour me maintenir les mains tandis que l'autre l'aidait. Ils me faisaient mal et je ferma les yeux avant d'envoyer un coup de pied dans les parties sensibles de l'homme qui hurla de douleur. Je pris mon élan et je donna un fort coup de poing au deuxième qui se mit à gémir. Je me précipita rapidement vers leurs pistolets avant de les pointer vers eux et de leur tirer en plein dans le coeur.

Le combat dura encore plusieurs minutes avant que les creepyhunters ne soient tués. Le sol était couvert de cadavres baignants dans leurs propres sangs. J'aurais pu encore admirer cette jolie vision de l'apocalypse si Masky ne m'avait pas pris par la main et ne m'avait pas entraînée, avec les autres, vers la sortie.

Nous sommes parties rapidement et nous avons repris la route avant même que les secours et la police n'arrive. J'aimerais tant être à leur place quand ils verront notre oeuvre. Qui aurait cru que les tueurs comme nous étaient des artistes ? Incompris certe mais est-ce que la beauté de notre oeuvre ne valait pas les tableaux des grands maîtres de la peinture comme Botticelli ou Michel-Ange ?

Quand nous sommes rentrés, je me suis directement dirigée vers ma chambre et je me suis allongée sur mon lit tout en souriant de satisfaction