Pour la première fois depuis sa disparition, je retrouvais enfin mon père... Celui qui m'avait aimée, celui qui m'avait aidée dans les moments difficiles, celui qui a toujours cru en moi et celui qui me protègera toujours à n'importe quel prix...

Je retrouvais, en lisant cette lettre qui était la preuve de son amour indéfectible, la figure paternelle qui avait été l'unique phare illuminant l'obscurité de la vie. Je retrouvais enfin celui qui m'avait tant appris et qui m'avait tant donné... Celui que je décrivait en utilisant deux termes simples et pourtant puissants... Mon père.

Quand j'ai lu cette émouvante missive, j'ai tout oublié. J'ai mis de côté cette rage qui m'avait dévorée et toutes les émotions négatives qui allaient avec.
Je revoyais enfin Dorian Rykers, celui qui avait forgé mon esprit et mon âme, je revoyais son sourire bienveillant, ses yeux doux et cet air si particulier... Je le revoyais cet air sur son visage qui disait que tout pouvais aller mieux et que rien ne pouvais jamais être pire. Tout ces petits détails ne faisaient qu'accentuer ma nostalgie.

Cependant, cette nostalgie me faisait du bien. Mon père n'était plus un creepyhunter à mon cœur mais un homme qui avait tout abandonné pour sa propre fille. Il aurait pu faire les pires atrocités, je lui aurais quand même pardonnée et j'aurais continué à l'aimer car c'est un être cher, un proche, une canne qui m'a aidée à me soutenir sur le chemin ardu qu'était la vie.

Mais, je ne pouvais rester indifférente à ce message : "Retrouves la clé"
Quel clé ? Quel est cet élément qui mettra fin au règne sanguinaire des creepyhunter ? Quelle est sa véritable nature, son identité ? Je relisais la lettre et pourtant, il n'y avait rien... Mon père ne m'avait rien laissé comme indice et cela était frustrant.

Soudain, j'entendis un bruit. Quelqu'un montait les escaliers. Je me précipita de ranger la lettre et le journal avant que un homme fasse irruption. Il était grand et beau. Je devinais, par je ne sais quel moyen, qu'il s'agissait de Hoodie. Cependant, il n'était pas habillé de son habituel sweat jaune et il ne portait pas son étrange "masque" il portait simplement un tee-shirt par dessus son slip. C'était déroutant de le voir comme ça.

- Alors, Mathilde ? Tu ne dors pas ? me demanda t-il.
- Euh... Non... Je faisais... Un peu de rangement dans le grenier, mentit-je tout en dissimulant mon trouble comme à mon habitude.
- Oh arrêtes un peu. Je sais que tu faisais autre chose.

Grillée. Comment avais-je pu le sous-estimer ? Évidemment qu'il savait tout. C'était un creepypasta. J'avais tendance à un peu l'oublier ces temps ci.
- Tu repensais à ton père.
La voix de Hoodie était sérieuse et je n'aurai pu contester ce fait car le proxy avait prononcé cette phrase car il considérait que c'était une affirmation et non pas une question.
Je me contenta de dire "oui" avant de lui faire une place à côté de moi.
- En vérité, je lisais une lettre qui m'était adressée et que mon père avait dissimulée dans son journal. Ce qui est bizarre d'ailleurs... Il s'attendait peut-être à ce que je trouve ce journal ? Enfin bref... Mon père dans cette lettre veut que je trouve une clé... Une clé qui permettra de détruire nos ennemis.
J'avais omis toutes mes questions et l'amour que j'avais ressentie en lisant cette lettre. Hoodie connaissait tout cela mais je ne voulais pas qu'il l'apprenne par ma bouche.

Il s'assit à côté de moi et me scruta avant de murmurer :
- La dernière clé...
Alors lui aussi savait ce qu'était cette clé ? Je m'empressai de lui poser toutes mes questions mais il se contenta d'ignorer mes interrogations par un haussement d'épaule et en répondant "je ne te dirais rien"
À bout de force, j'abandonna mon initiative de continuer à lui ordonner de me donner tout ce que je demandais.
- Pourquoi Hoodie ? Pourquoi tout ce mystère ?
La réponse mit un temps fou à arriver :
- Tu sais, Mathilde... Il y a parfois des demandes que tu devras satisfaire toi-même dans la vie. C'est comme ça... Car toutes les réponses à ses questions ne seront que personnelles, me répondit-il, philosophe.
- Je veux savoir ce que toi tu sais ! J'en ai assez de chercher ! criais-je, exaspérée.
- Tu n'es pas curieuse décidément... Bon okay... Je vais te dire...une partie de ce que tu veux savoir... Comme tu le sais, il n'y a pas longtemps, il y a eu une guerre... Une guerre terrible pour les creepyhunters.
Je lui fis signe que je savais tout cela car Slender Man me l'avais racontée lors de mon deuxième ou premier rêve, je ne savais plus.

Hoodie passa quelques détails sans importance et commença à me parler enfin de cette histoire de clé...
- Il y a sept clefs USB qui contiennent tout ce qui permettra de détruire les creepyhunter. Ces éléments sont des informations qui peuvent nuire définitivement à leurs réputation. Si ces infos sont rendues publiques, je te laisse imaginer le scandale que cela susciterait... Déjà que les creepyhunters n'ont pas trop bonne réputation en ce moment à cause de certaines affaires plutôt sombres notamment des affaires de corruption et de meurtre d'innocents...
Je le regarde, les yeux ronds, alors comme cela les creepyhunter auraient été impliqués dans des affaires compliquées et seraient loins d'être étrangers à des pots-de-vin et des tueries...

- Jusqu'à maintenant, certaines choses ont été cachées aux yeux de la population mais si les creepyhunters deviennent les renégats de la société, il est fort à parier qu'ils devront faire profil bas.
- Quel rapport y-a-t-il avec la guerre ?
demandais-je, encore une fois rongée par la curiosité.
Je ne parvenait toujours pas à faire le rapport entre les sept clés et le conflit.

- Lors de la guerre, ou lors de "l'épuration par le sang" comme nous aimons l'appeler, nous nous étions infiltrés dans toutes les bases des creepyhunters en nous faisant passer pour des prisonniers. Le but était que nous récupérions le maximum d'informations sur nos ennemis. Nous avons réussi notre mission d'infiltration et nous avons pu mettre la main sur six clés USB même si cela a impliqué de se faire torturés...

Mes yeux s'agrandissent d'horreur devant le propos du creepypasta. Torturés ? Mon dieu ! Mais c'est... Horrible ! C'est abdject ! Jusqu'à quel point ces ordures sont-ils prêts à aller pour "sécuriser le monde" ? Maintenant, je comprends la réaction de Masky lorsque il a été en colère contre moi à cause du métier de mon père. Devant mon expression de dégoût, Hoodie s'empresse d'ajouter pour me rassurer :
- Mais ne te fais pas de bile, nous les creepypastas, nous ne sommes pas faits du même bois que les être vivants normaux.
Je reste tout de même figée de stupeur avant de continuer à l'écouter :
- Bon, où j'en étais ? Ah oui ! Nous n'avons pas pu nous emparer de la septième clé lors de l'épuration par le sang. Ce n'était pas parce que nous ne la trouvions pas... C'est parce que il fallait attendre...

Je trouvais cette dernière phrase assez mystérieuse... Pourquoi avoir attendu autant de temps pour récupérer une clé ? Une simple clé USB ? Ils auraient pu le faire il y a deux, trois ans.
Plus je côtoyais les creepypastas, moins je les connaissais. J'avais l'impression d'être dans un trou noir et que personne ne voulait m'aider à m'en sortir. À force, cela devenait insupportable.

Hoodie ne prononçait plus aucun mot et un silence imperturbable s'est installé. Soudain Hoodie s'est levé et à rejoint sa chambre. Je me suis rendu compte d'un coup que c'était la première fois qu'il m'adressais la parole comme si il me considérais maintenant comme son amie ou comme une véritable coéquipière pas une simple humaine en détresse... Mais comme une des leurs...

Je suis restée encore trois minutes dans le cagibi avant de rejoindre, moi aussi ma chambre et de m'endormir.
Le lendemain, après le petit-déjeuner, les creepypastas et moi, nous nous sommes préparés pour la mission qui nous attendait. Comme d'habitude, Masky me faisait encore la tête même si je n'y faisait pas attention. Qu'il continue à faire sa tête de cochon !

Pendant cette matinée, alors que j'enfilais ma petite robe noire, Jeff m'informa de la mission. Il y avait une réunion de creepyhunters à 11h00 dans un des quartiers chics de la ville. La réunion se passait dans un restaurant et je devais faire équipe avec Toby. C'était plus compliqué que d'habitude mais il était sûr que j'y arriverai car il avait confiance en moi. Je lui souris tout en me maquillant et en me coiffant. Heureusement que lui et Toby étaient là sinon l'ambiance serait plutôt pourrie avec les deux autres.

- Toby t'expliquera tout lors du trajet, je pense. Il a déjà une stratégie pour tuer ces enflures !
- Génial ! répliquais-je, absorbée par la mise du rouge à lèvres et du mascara.
Je me suis parfumée une dernière fois avant de rejoindre Toby, Masky et Hoodie dans le hall, suivie de Jeff.
Masky m'a fait un petit signe de tête avant d'ouvrir là porte et de se diriger vers l'allée où était garé la voiture.
"Nous sommes prêts..."

Salut tout le monde ! Bon ! J'ai vaincu ma flemme légendaire pour sortir ce chapitre alors soyez gentils, laissez des commentaires positifs et des votes sinon pas de chapitre 19... Hahahahahaha ! Non je rigole ! Je suis pas comme ça ! Bon sinon, j'espère que ce chapitre vous a plu. Comme vous avez pu le constater, suite à de nombreuses remarques, j'ai décidée (enfin !) de changer un peu le format de l'histoire ! Donc j'espère que ce nouveau format vous plaît ! Kiss kiss !