Je fus réveillée le lendemain matin par des bruits. Visiblement, ces bruits ressemblaient à des échos de voix. Elles avaient l'air de provenir du premier étage.
Je me levais et parcourut la pièce rapidement afin de savoir ce qui pouvait bien se passer.
J'ouvris la porte et descendit les escaliers. Les bruits venaient du salon. Pas de doutes. C'était les creepypastas qui parlaient, en particulier Masky. Je me demandais ce qui pouvait bien leur dire jusqu'à ce que je me rapproche. Je perçu des mots puis des phrases. Avant d'entrer, je jeta un dernier coup d'œil à la fenêtre pour voir, à vue de nez, si on était le matin ou l'après-midi. Visiblement, la nuit avait disparu complètement pour laisser place au matin. Les nuages laissaient perçer quelques rayons de soleil et les rues du quartier commençaient à se remplir de personnes qui marchaient lentement et sûrement.
Au bout d'un petit moment, je pris mon courage à deux mains et poussa le battant de la porte. Quelle ne fut pas ma surprise quand je vis mes deux acolytes Masky et Hoodie, au milieu du salon, en train de discuter et qui tenaient dans leurs mains des sacs comme si ils venaient de faire du shopping.
Je fis quelques pas vers eux en attendant qu'ils m'explique. Ils se retournèrent vers moi et me fixèrent comme à leur habitude avant d'ouvrir la bouche.
- Bonjour, Mathilde, me salua Hoodie d'une voix suave, nous avons fait les boutiques aujourd'hui pour vous offrir un look... un peu plus élégant pour tuer des creepyhunter. Nous vous avons acheté quelques robes noires, du maquillage, du parfum, des bijoux et des escarpins noirs.
Je jeta un coup d'œil aux sacs. Pourquoi je devais être belle, pomponnée et élégante pour tuer ?
- Ce sont les ordres de Slenderman, ajouta Masky comme si il avait encore une fois, lu dans mes pensées, il voulait que comme nous, tu ais une touche personnelle, que tu sois unique en tant que tueuse.
- Hum... Je vois... répondis-je, pensivement.
Je ne savais pas quoi dire à cela. Est-ce que c'était une bonne idée ? Les autres habitants n'allaient-ils pas me reconnaitre quand j'aurai perpétré les meurtres et accomplie mes missions ?
Je chassa toutes ces questions d'un simple geste de la main afin de mieux me concentrer. Pas question de rechigner quoi que ce soit ! Slenderman m'avait donné une chance de me battre ! Une occasion de me venger ! Je devais au moins lui être reconnaissante.
Masky et Hoodie me tendirent les sacs et je les pris avant de monter les escaliers afin de me rendre dans ma chambre.
Je posa les sacs sur mon lit et je découvris que mes deux compères avaient vraiment pensé à tout pour que je sois chic. Je retira une des robes d'un des sacs. Elle était vraiment jolie. Simple mais tout de même assez belle. Elle était courte, de couleur noir et il y avait des bretelles. Cela se voyait que c'était une robe de cocktail ou de soirée.
Je me déshabilla et mis la robe. Elle m'allait comme un gant. Je me maquilla et me mis du parfum. On aurait dit que j'allais un gala. Il ne me restait plus qu'à me chausser. Je pris les escarpins et les enfila rapidement. J'étais prête maintenant. Il ne me restait plus que quelques choses à faire et après, je pourrais aller tuer Karine Eskenedi.
Je me regarda encore une fois devant le miroir avant de dévaler les escaliers pour me rendre à la salle à manger. Tout le monde était là. Assis, en train de manger des gaufres, le plat préféré de Toby si je me souviens bien. Je me posais sur une chaise avant que Toby me tende une assiette pleine de gaufres. Hé bien ! Ça doit l'aider à déstresser ou un truc comme ça. Je pris plusieurs bouchées et je me rendis compte que c'était les meilleurs gaufres que j'avais jamais mangé.
Cependant, je fus déconcentrée par Masky qui se mit à me parler.
- Cette tenue te va vraiment bien, ma chère, me dit-il d'une voix de gentleman.
Mon intuition me dit qu'il le faisait exprès même si je doutais un peu. Mais bon, c'était encore le matin. Pas question de me fâcher une seconde fois avec mon coéquipier.
Une fois le petit déjeuner fini, nous avons fait rapidement notre toilette afin d'être un peu présentables devant nos cibles. J'ai pris le sac de sport où il y avait mes armes selon Masky et je me suis regardé une derrière fois dans le miroir avant de monter dans ma voiture avec les autres.
- Bon, tout le monde est prêt ? demanda Masky aux autres qui étaient sur la place arrière.
- OUI ! crièrent les autres avant de se remettre à discuter.
- Nous allons vous déposer devant les maisons de vos cibles. Rappelez-vous que vous devez être discret et ne pas prendre de risques inutiles. Il n'est pas question d'être "blessés" durant cette mission, vous m'entendez ?
Jeff, Toby et Hoodie hochèrent la tête avant de retourner à leurs occupations respectives.
Je mis la clef dans le contact et la voiture démarra.
Nous avons du parcourir la moitié du quartier pour déposer les autres chez Dan Olsen et Jake Sanzen.
Une fois tout le monde parti, nous nous sommes dirigés vers le nord de la ville pour trouver l'appartement de Karine Eskenedi.
Nous sommes arrivés dans le quartier nord, une demie-heure plus tard. Je me suis arrêtée devant un immeuble de briques. J'ai tout de suite deviné que nous étions devant l'immeuble de notre cible. Masky est descendu avec moi et s'est approché de la porte.
- Pas trop le trac, Mathilde ? me demanda Masky d'un ton taquin.
- Non, je n'ai pas peur et je n'ai pas le trac, rétorquais-je avant de m'avancer vers la porte d'un pas rapide. J'ouvris la porte et laissa passer Masky avant de le rejoindre dans le hall.
- Hum, Karine Eskenedi habite au numéro 45 qui se trouve au troisième étage. On va prendre l'ascenseur. Ce sera plus rapide.
Je le regardais pendant qu'il s'avancer vers la cabine de l'ascenseur avant de le suivre.
Pendant la montée, Masky et moi, nous ne nous sommes pas adresser la parole. A vrai dire, il y avait même une sorte de climat de tension qui régnait. Heureusement, cette atmosphère fut très vite brisée par l'ouverture des portes. Ce qui nous permis d'avancer jusqu'au numéro 45.
- Hum, à ton avis, on peut ouvrir la porte et entrer ? se renseigna mon acolyte.
- Je crois... répondis-je, hésitante.
Masky prit la poignée entre ses mains et ouvrit la porte avant de s'engouffrer dans l'habitat. J'espère que notre mission sera sans accroc. Je le suivit donc et nous nous sommes engagés dans un couloir afin de fouiller toutes les pièces à la recherche de notre cible.
À notre grande surprise, nous avons trouvé Karine dans la cuisine, en pyjama, en train de manger.
Quand Masky posa sa main sur son épaule, elle se retourna brusquement.
Karine n'eut pas le temps d'avoir peur. Elle se leva et recula jusqu'à la cuisinière.
- Qui êtes vous ? Que voulez vous ? demanda la femme d'une voix menaçante.
- Nous voulons vous tuer pour tout ce que vous avez fait, les creepyhunter et vous, rispostais-je sans détour.
- Vous êtes dingues ou quoi ? Pourquoi vouloir tuer les creepyhunter ? Ceux qui protège les innocents de ces crapules de creepypastas ? Qu'est ce que vous voulez au juste ? Que le monde sombre dans le chaos ? Que les salopards deviennent les chefs, c'est ça ?
J'ouvris le sac de sport discrètement et saisis une arme que je pointa devant Karine Eskenedi.
Le regard froid, les mains crispés et le front baigné de sueur, j'ai su à ce moment précis que je ne serai plus jamais la même. Je ne serai plus jamais innocente ! Je n'aurais plus jamais de remords.
- Tu nous a demandé pourquoi nous faisions cela tout à l'heure. Tu veux connaître la vraie raison ? dis-je d'une voix neutre, le regard inexpressif.
Karine me regardais avec des yeux ronds comme si elle ne savait pas où je voulais en venir.
- Pour mon père.
J'appuya sur la gâchette et une détonation se fit entendre. Le corps de la creepyhunter tomba lourdement avant que je puisse faire quoi que ce soit.