Chapitre 6 : la proposition

- Argh...

- Dami ! Ça va ?!

- Hein ? Je suis ou là ?

- Tu es à l'hôpital ! On vient de te tirer dessus !

- Oh... Ouais, je me souviens maintenant.

- Ne bouge pas, je vais aller chercher un docteur !

Ma grand-mère n'a pas attendu de réponse de ma part, elle est partie en courant, pour revenir avec un médecin, une infirmière, un policier, ainsi que... Ma camarade de classe.

- Isabelle ?

- Tu vas bien ?!

- En dehors de mon mal d'épaule, ça baigne.

- Tu...

- Tu la connais ?

- On est dans la même école. 

- Est-ce qu'elle était présente lors de l'incident ?

- Excusez-moi, vous êtes ?

- Je m'appelle Richard. Je suis venu recueillir vos témoignages, par rapport à ce qu'il vient de se passer.

- Laissez-le tranquille !

- Madame, je...

- Vous ne croyez pas qu'il est encore sous le choc ?! Ou qu'il a besoin de repos ?!

- Je comprends vos inquiétudes, mais je dois faire avancer l'enquête, ou on ne retrouvera pas le coupable.

- On ira au commissariat dans quelques jours, le temps qu'il récupère !

- Que voulez-vous savoir ?

- Damien !

- Il a raison mamie ! Si je ne dis rien, ils ne retrouveront pas l'enflure qui m'a mis dans cet état !

- Bon... Si tu insistes...

- Qu'est-ce qu'il vous faut comme informations ?

- Tout d'abord une description du tireur. Couleur de peau, de cheveux, des yeux, la taille où des détails qui pourraient nous aider.

- Il était blanc, il avait les yeux verts, et il me semble que j'ai vu une mèche blonde sous sa casquette.

- Bien. Autre chose ?

- Il m'a demandé si c'était moi qui avais cherché des problèmes à son frangin.

- C'est-à-dire ?

- En gros, j'étais en train de faire visiter le lycée a une nouvelle, quand un mec, qui répond au nom d'Alexandre, est venu me provoquer en disant qu'il trouvait ça suspect qu'un "grand" aide une élève de première.

- Je vois.

- Du coup, au début, je l'ai juste prévenu qu'il avait de la chance que je n'aime pas de cogner les plus petits que moi. Seulement, puisqu'il a insisté, j'ai fini par perdre patience, je l'ai frappé dans l'estomac.

- Hmm... Est-ce que tu sais si quelqu'un a été témoin de la scène ?

- Oui, moi !

- Vous confirmez ses propos mademoiselle ?

- À cent pour cent ! 

- D'accord. Tout est noté, je vous donnerais des nouvelles lundi normalement.

J'ai répondu par un hochement de tête, puis j'ai demandé au toubib si je pouvais sortir.

- Tu pourras t'en aller dès qu'on aura changé tes bandages.

- Ça marche.

- Maria, tu t'en occupes ?

- Je m'y mets de suite.

La nurse a joint la parole au geste, elle a remplacé mes pansements. Ensuite, elle m'a aidé à remettre mon t-shirt, afin que je puisse partir avec mes accompagnatrices, qui n'ont pas arrêté de me dévisager.

- J'ai un truc sur le visage ?

- Tu as eu de la chance... 

- Je ne suis pas mort à ce que je sache.

- Imagine qu'il recommence ?!

- Ça m'étonnerait.

- Qu'est-ce que tu en sais ?!

- C'est mon instinct qui me dit ça.

- Mouais...

- Il ne me trompe jamais.

- J'y crois moyen...

- Tss.

- BREF ! Je vais vous laisser.

- Je te raccompagne ? 

- Non merci madame, je vais appeler un taxi.

- Tu es sûre ?

- Je n'ai pas envie de vous déranger.

- Ça ne m'embête pas de te faire économiser de l'argent !

- Je me doute !

- Enfin bon, je ne vais pas plus insister, c'est à toi que revient cette décision.

Sur ses mots, après un salut de la main, nous avons marché jusqu'à la voiture de mon aïeule.

Ceci dit, nous n'avons pas traîné à entendre qu'elle nous appelait.

- Attendez !

- Tu as changé d'avis ?

- Voui... Je... Euh...

- Je te dépose chez tes parents ?

- Ils ne sont pas là.

- Ah...

- Ça... Vous gêne si je vous accompagne ?

- Tu n'aimes pas de rester seule ?

- Dami !

- Je n'ai pas le droit d'être curieux ?

- Je... Je m'inquiète, c'est tout...

- Pourquoi ?

- Je... J'ai peur que le frère d'Alex revienne... Donc... Ça me rassurerait d'être près de toi... 

PDV Isabelle

Damien ne m'a pas répondu, étant donné qu'il a fortement écarquillé les yeux, il me semble même qu'il a rougi légèrement.

Sauf que... Je n'ai pas pu le confirmer, vu qu'il a tourné sa tête dans l'autre sens.

- J'ai dit un truc qu'il ne fallait pas ?

- Nan, je... Tu as dû le surprendre. 

- Oups...

- Ce n'est pas grave.

- Ouf.

- Ne reste pas planter là par contre, monte !

- Merci.

- Pas de problèmes !

- C'est vraiment gentil de votre part de...

- Excuse-moi, tu pourrais me tutoyer s'il te plaît ?

- Oh ! D'acc.

- Ou tu m'appelles par mon prénom, Juliette, c'est toi qui choisis !

- Okay !

- Au passage, jeune homme ?

- Ouaip ?

- On ne t'entend pas !

- Je n'ai rien à dire !

- Tu pourrais la prévenir du danger qui rôde dans la maison !

- Celui d'être dévoré tout cru ?

- Rho !

- Hein ?

- Depuis que je vis chez elle, elle essaye de m'engraisser !

- Tu as la peau sur les os ! C'est normal que je te force à manger plus !

- Ça ne marchera pas avec moi ! Je ne serais pas ton dîner !

- ... Ne l'écoute pas, il raconte souvent des bêtises. 

- Sérieusement ?

- Ça a l'air de te surprendre ?

- Disons qu'il a l'air tellement sérieux...

- Ça prouve qu'il ne faut pas se fier aux apparences.

- C'est clair.

- On est arrivé !

En entendant cela, il a soupiré, puis il s'est dirigé vers la maison... Ou il a été accueilli par un chien qui lui a sauté dessus en aboyant.

- Atilla ! Laisse-le tranquille !

- C'est rien, t'inquiète !

- Je ne te savais pas proche des animaux.

- C'est sûr que j'ai plus d'affection pour eux.

- C'est sûrement à cause de ça que tu n'as pas de petite amie !

- Le souci, il vient surtout des filles qui me draguent !

- Hé la, je tiens à avoir des petits enfants moi !

- Va raconter ça aux meufs qui m'accostent PILE au moment où je sors de la douche, ou qui tentent de me convaincre de coucher avec elle ! SANS QU'ON NE SE CONNAISSE UN MINIMUM !

- Tu l'as signalé au directeur ?

- Il en a rien à foutre ce connard.

- Sérieux ?!

- On se hait mutuellement, ce n'est pas étonnant qu'il ne se bouge pas le cul.

- Mince...

- De toute façon, je m'en moque complètement de ce gros naze. Tant qu'il fout la paix à mon pote du moins. 

PDV Juliette

- Dis, loulou ?

- Yep ?

- Ça t'embêterait d'aller au magasin ? Ma vieille mémère n'a plus de nourriture.

- Woups, c'est vrai qu'avec tout ça, je n'y ai pas été. 

- Prends ma carte, elle est dans mon sac !

- Ça ira, je paierais moi.

Mon petit-fils n'a pas attendu de réponse de ma part, il est parti.

- Bah punaise, c'était rapide !

- ... 

- Tu tires bien une drôle de grimace ?

- Tu... Pourrais m'expliquer pourquoi il est aussi froid avec moi ? Ma tête ne lui revient pas ou...

- Je... N'en ai pas la moindre idée.

- Vraiment ?

- Disons qu'on est resté un long moment sans se voir, à cause de son abruti de père.

- Ça ne m'aide pas des masses...

- Le plus apte à répondre a tes questions, c'est son meilleur ami, Grégoire.

- Un gars aux cheveux châtains ? Qui a les yeux verts ?

- Tu le connais ?

- Il est tout le temps à côté de lui... C'est à se demander comment il a réussi à gagner sa confiance.

- Ils se connaissent depuis longtemps ! 

- Ok.

- En tout cas, n'abandonne pas. Il n'en a pas l'air, mais c'est un chouette garçon, qui prend soin de ses proches. 

- J'ai cru comprendre.

- Tu verras, il est vachement attentionné ! Par exemple, il m'aide avec les tâches ménagères, il s'occupe de mon saint-bernard, ou de mon jardin, si ma vilaine princesse a creusé des trous dans la pelouse !

- Je vois.

- Prends ton mal en patience, tu verras, tu ne le regretteras pas.

PDV Damien

- Je suis de retour !

- HA ! On ne t'avait pas entendu arriver !

- J'avais compris.

- Tu as trouvé ?

- C'étais les dernières boîtes !  

- Ça prouve que c'est de la bonne bouffe !

- Certainement.

- Sur ce, je vais nourrir ma pupuce ! Ne faites pas trop de bêtises les jeunes !

- Ça ne risque pas.

Si elle a d'abord ri doucement, ma mamie est finalement partie dans la cuisine, nous laissant ainsi seul tous les deux.

Ceci dit, j'ai préféré débuter la conversation, car Isabelle n'avait pas l'air décidée à parler la première.

- Qu'est-ce que tu penses de sa maison ?

- C'est joli ici. La décoration est sympa.

- Cool.

- Son chien a l'air sympathique aussi.

- Elle l'est... Malgré qu'elle soit pas mal chiante parfois.

- C'est-à-dire ?

- Elle me saute dessus dès qu'elle me voit rentrer.

- Tu n'as pas dit que ça ne te gênait pas ?

- Ça dépend de si je viens d'avoir une journée de merde ou pas. 

- D'accord.

- Dites, vous voulez que je prépare le repas maintenant ? Ou j'attends un peu ?

- Je meurs de faim perso !

- Et toi ?

- Je suppose que je vais rentrer.

- Tu ne vas pas dîner avec nous ?

- Ben...

- Reste, tu verras, c'est une véritable pro dans le domaine.

- Ouh... Je ne veux pas rater ça !

Lorsqu'elle a dit ça, ma mémé a eu un large sourire, avant qu'elle ne retourne dans la salle à manger.

- D'ailleurs...

- Ouais ?

- Tu... Pourquoi tu vis chez ta grand-mère ?

- Ça, c'est personnel.

- Je vois. Tu es une personne énigmatique toi.

- En effet.

- Sinon...

- Quoi ?

- Tu lis des mangas ?

- Yes. Toi aussi ?

- Oui. C'est lequel ton favori ?

- Tokyo Ghoul. 

- Le mien, c'est Devil Devil.

- Il a l'air sympa, il faudrait que je le lise un jour.

- Je te le conseille franchement ! Il est génial !

- Ça roule.

- En-tout-cas, tu n'es pas si mystérieux que ça, vu que tu réponds aux questions que je te pose.

- Je suis poli, c'est tout.

- J'avais remarqué !

- Tant que j'y songe, je te remercie d'être venue me voir tout à l'heure, c'était chouette de ta part.

- En même temps, je m'inquiétais...  

- Rassure-toi, je suis un dur à cuire.

- Normal, tu es un bad boy... Il paraît.

- C'est exact.

- Oh ?

- Je suis impliqué dans pas mal de bagarre... J'imagine que ça vient de là.

- Tu n'en es pas certain ?!

- Soit c'est ça, ou c'est à cause de l'autre enflure, ou parce que tout le monde a peur de moi.

- Pourtant, tu n'as pas l'air si effrayant !

Je lui ai répondu en haussant les épaules, puis je me suis installé dans le divan, en attendant que ma mamie vienne avec la nourriture.

- Attention, c'est chaud !

- Attends, je vais t'aider.

- Prends les gants où tu vas te brûler !

- T'inquiètes, j'ai assez de bandage sur mon corps, je ne tiens pas à en rajouter un sur mes mains.

- Tu n'as qu'à être plus prudent !

- Tu me connais, je suis un casse-cou !

- Ne viens pas te plaindre s'il t'arrive quelque chose !

- Ça sera de ma faute si c'est le cas !

- Tu es aussi insouciant que ta maman, c'est incroyable ça !

- Hé hé, il faut croire que je tiens d'elle !

- Très certainement !

- Sur ce, à table !

Elles ont hoché de la tête, ensuite, nous avons cassé la croûte.

Par contre, quand on a terminé, j'ai dû insister pour me charger de la vaisselle. 

- Va te reposer ! Tant que je suis là, je m'occuperais des tâches ménagères !

- Purée, quelle tête de mule !

- Merci du compliment !

- Tch !

- Allez ouste ! 

- Je n'ai pas le choix de toute manière !

- Exactement.

- Soit ! Viens très chère, on va regarder un peu la télévision.

Il n'a pas fallu lui répéter une deuxième fois, elle s'est précipitée dans le salon avec mon aïeule, pendant que j'ai nettoyer les plats.

Une bonne dizaine de minutes plus tard, je les rejoints... Afin de voir qu'elles étaient en train de feuilleter un album que j'ai reconnu de suite.

- Ça, c'était le jour de son anniversaire ! Il s'était barbouillé le visage de gâteau, tu te rends compte ?

- HEY !

- Ça va pas ?

- T'es en train de lui montrer des photos de moi petit là ?!

- Il n'y a rien à la télé ! 

- C'est pas une raison !

- Pfouh, quel râleur celui-là !

- C'est censé être confidentiel ce truc ! 

- Arrête, tu es trop mignon sur les clichés !

- HA !

- Je suis moche maintenant ?!

- Je n'ai pas dit ça !

- Mouais.

- C'est vrai !

- Si tu le dis. M'enfin bref, je vais aller me coucher perso, je suis crevé.

- D'accord, bonne nuit loulou.

- À demain Damien.

- Goodnight les filles.

Sur ses mots, après un salut de la main, je suis monté dans ma chambre.

Le lendemain, en entendant que l'alarme de mon téléphone a sonné, je me suis levé en râlant.

- Pff... Saloperie de réveil...

- Hé Dam... Ah, tu es debout ?

- Effectivement.

- Désolée, elle m'a demandé de te réveiller.

- Pas de soucis.

- Du coup... On t'attend en bas.

- J'arrive.

J'ai joint la parole au geste, je suis descendu avec elle dans la cuisine, ou nous avons rapidement avalé notre petit-déjeuner.

Une fois cela fait, on est remonter dans nos chambres respectives, on a échangé nos pyjamas contre d'autres vêtements... Et... C'est à ce moment-là qu'Isa a capté qu'elle n'avait pas son sac avec elle.

- C'est malin.

- Rappelle-moi c'est à cause de qui que je suis ici ?!

- Tss.

- Juliette, est-ce que tu accepterais de vite me reconduire chez moi ?

- Évidemment ! 

- Merci beaucoup !

- Avec plaisir !

- On se voit au lycée Dami !

Je n'ai pas répondu à ma camarade. À la place, je me suis dirigé vers l'école, où j'ai retrouvé mon meilleur ami qui m'a accueilli comme à son habitude.

- Alors, ton week-end ?

- Si on oublie qu'un enfoiré m'a foutu une balle dans l'épaule, ça a été.

- Sérieux ?! Qui ?!

- Le frère d'Alexandre, celui que j'ai cogné.

- T'es sûr ?

- Ouais.

- Merde...

- Tient, en parlant du loup.

Tout en disant cela, j'ai couru vers le frangin du tireur, histoire de le plaquer contre un arbre.

- Lâche-moi !

- J'imagine qu'il t'a prévenu qu'il m'a tiré dessus, pas vrai ?

- Oui... Il... Il me l'a dit...

- Préviens-le que je le provoque en duel. Un contre un. Sans armes. 

- Si... S'il refuse ?

- Je ferais de ta vie un enfer. 

- ...

- Qu'il vienne s'il a des couilles.

Je n'ai pas attendu de réponses de sa part, je l'ai lâché, puis je me suis diriger vers la cour de l'établissement avec Greg.

J'ai horreur de menacer les gens... Mais là, c'était nécessaire.

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