Chapitre 52 : Rencontre
Nous avons roulé pendant un long moment. Le trajet se serait d'ailleurs bien passé, si mes compagnons arrêtaient de gigoter.
-Nous sommes arrivés.
Je me suis légèrement penché en avant, afin de voir la prison de la ville. J'ai grimacé, alors que mes potes sont sortis.
-Il a encore demandé à me voir, n'est-ce pas ?
-Oui.
-Génial...
-Qui est "il" ?
-Mon père.
Ils ont tous eu des réactions différentes. J'ai cru voir de la peur chez ma petite amie, de l'étonnement chez Jade, et une certaine curiosité chez Greg.
-Si tu ne veux pas le voir, il n'est pas encore trop tard.
-Non, c'est bon. Je demanderais juste qu'il ne les voient pas.
-Je comprends. Je demanderais à mes supérieurs s'il y a moyen de libérer une salle d'interrogatoire, histoire qu'ils puissent quand même assister a la conversation.
-D'accord.
Il a hoché la tête, et nous sommes partis a l'intérieur. Ensuite, le policier nous a demandé de patienter, jusqu'à ce qu'il sache quoi.
Nous avons donc patienté dans une pièce à l'écart, dans le silence complet. Même si Isabelle a finalement décidé de briser le silence.
-Alors comme ça, on va rencontrer ton père...
-Oui. J'aurais vraiment voulu que non, mais bon.
-Ça va aller ?
-Je pense juste que j'aurais beaucoup de mal à ne pas lui casser la gueule.
-Il t'a fait quoi au juste ?
-Plein de choses. J'en tairais la plupart, cependant...
J'ai tapoté du doigt ma mâchoire, et j'ai continué.
-Cette enflure a réussi à me décaler la mâchoire. Heureusement que j'ai pu la redresser avec l'aide d'une opération.
-Ça explique pourquoi tu n'étais pas venu au collège pendant un mois, je me trompe ?
-Non, c'est bien ça. Je n'arrivais plus à ouvrir la bouche totalement du coup voilà.
-Tu te nourrissais comment alors?!
-Avec des aliments mous. Je n'avais pas d'autre choix.
Quand j'ai dit ça, ma petite amie s'est précipité vers moi afin de me serrer a la taille. J'ai souri, et je le lui ai fait un câlin également, alors que le policier de tout à l'heure est arrivé.
-J'ai pu vous libérer une salle. Vos amis pourront rester dehors, derrière une vitre sans tain, donc ils verront l'intérieur, mais vous ne verrez pas l'extérieur.
-Parfait.
-Dans ce cas, suivez moi.
J'ai hoché la tête, et nous l'avons suivi jusqu'à une pièce uniquement composée avec une table et deux chaises.
-Entrez. Votre père va bientôt arriver.
-Ok.
Je me suis installé sur un des sièges, puis j'ai attendu. Peu de temps après, j'ai entendu un bruit de chaînes, je me suis donc redressé, instinctivement.
-Entre. Il a finalement accepté de te voir.
La porte c'est ouverte, pour laisser place à un homme assez maigre, avec des cheveux en "coupe césar", et aux yeux marron.
-Damien ! Je suis si heureux de te voir !
-Tss.
-Est-ce que c'est possible que vous nous laissiez seul ?
-Ça dépend de votre fils.
-Allez-y.
-Soit. Par contre, au moindre bruit, j'interviens, c'est clair ?
-Oui.
Il a hoché la tête, puis le policier est parti. Pendant ce temps, mon père s'est installé en face de moi en souriant.
-Et alors?! Pourquoi tu n'es pas venu avant hein ?
-Tu peux arrêter d'être aussi mielleux ? Il n'y a personne d'autre. Tu n'es pas obligé de cacher ta véritable apparence.
-Mais de quoi tu parles ?
-Je parle de l'homme que j'ai toujours connu. Je sais qui tu es réellement. À moins que tes collègues se soient charger de t'apprendre les bonnes manières ?
Comme si ma remarque l'avait décidé à se révéler, il a subitement changé de ton.
-Tu vas mieux parler à ton père ouais?! Sale morveux !
-Le dernier qui m'a traîté de morveux, je lui ai cassé le nez, donc fait gaffe.
-Oh, je vois que mon fils a chopé ce qu'il lui fallait hein ? Tu as enfin des couilles ?
-Tiens, c'est marrant que tu me dise ça. Parce que bon, il ne fallait pas en avoir pour frapper sa femme et son enfant en bas âge.
-Insulte moi encore une fois, et je te jure que je vais te faire regretter tes paroles quand je sortirais.
-Ah ouais ? HA ! N'oublie pas que tu es condamné à vie. En plus, je n'ai plus peur de toi.
-Tu es pareil que ta mère toi. Une véritable grande gueule, incroyable. Qu'est-ce qu'elle devient elle d'ailleurs ? Elle croule toujours sous ses bouteilles d'alcool ?
-Elle a mis fin à ses jours.
-Mince, j'aurais voulu assister a ça !
Quand il m'a dit ça, je me suis redressé d'un coup, et je l'ai frappé avec une droite dans sa mâchoire. Je l'ai ensuite pris par le col de sa chemise, avant de continuer.
-Tu. Fermes. Ta. Gueule. Elle était peut-être alcoolique, mais elle valait mieux que toi, sombre merde.
Je ne sais pas comment il l'a fait, cependant, il a réussi à se mettre derrière moi, afin de m'étrangler avec ses chaînes.
-Tu parles mieux à ton paternel, et après, on pourra causer de qui étais le mieux.
J'allais lui répondre d'aller se faire foutre, sauf que le policier est entré, et il l'a dégagé de mon cou.
-La visite est terminée !
-Rho, je n'ai pas eu le temps de bien lui parler !
-Tu parles aux gens en les étranglant?! Allez, retourne dans ta cellule !
-Bon, bon... D'accord. Au revoir fiston !
Je ne lui ai pas répondu, étant donné que je suis accroupi par terre, tout en essayant de reprendre mon souffle. Peu de temps après, Isabelle et Greg se sont précipités vers moi, et ils m'ont fait de petites tapes dans le dos.
-Ça va?!
-Ça ira mieux quand je lui casserais la gueule de mes propres mains.
-Damien...
J'ai ignoré mes camarades, puis je me suis tourné vers le flic qui nous a accompagner.
-Est-ce qu'on peut rentrer?!
-Heu... Oui bien sûr.
-Bon.
Je me suis dirigé vers la voiture en me massant ma gorge. Ils n'ont pas traîné à me suivre, mais je me suis totalement désintéressé d'eux, surtout que j'étais trop en colère à cause de cette humiliation, donc, je n'avais pas envie de m'énerver contre eux.
Ceci dit, quand nous sommes arrivés chez ma petite amie, je me suis précipité dans le garage, afin de me défouler sur mon sac de frappe.
PDV Isabelle
-Je ferais bien d'aller le voir, non ?
-Nan, il est vachement en rogne, il vaut mieux le laissé tout seul.
-D'accord...
J'ai été m'asseoir dans le divan, et j'ai patienté en me tordant les mains.
Un moment après, je n'ai plus entendu aucun bruit.
-Ah, il doit être apaisé ?
-Ouais. M'enfin, tu veux bien aller prendre un peignoir ?
-Euh... D'accord.
Il m'a remercié, pendant que j'ai été chercher ce qui lui fallait. Ensuite, Greg nous a demandé de le suivre jusqu'au garage, ou nous avons retrouver Damien, qui est en train de reprendre son souffle.
-T'es calme maintenant ?
-Je crois... Pourquoi ?
-On préfère en être sûr !
Sans crier gare, il s'est précipité sur mon petit ami, puis il lui a bloqué les bras.
-Lâche moi !
-Jade ! Isabelle ! Attrapez ses jambes !
C'est ce que nous avons fait, malgré le fait qu'il s'est débattu comme un beau diable. Nous nous sommes ensuite diriger vers ma piscine, et, a ce moment-là, son pote a crier :
-Lâche le dans l'eau !
La encore, nous avons obéi. Je ne sais pas pourquoi Greg a voulu qu'on fasse ça, mais bon...
-Et là ? T'es plus calme ?
Mon petit ami n'a pas répondu, étant donné qu'il a nagé en vitesse jusqu'au bord. Il s'est ensuite tenu le corps en tremblant.
-Pu-pu-pu tain !
-Désolé, j'ai pas trouvé d'autres moyen pour te calmer !
-J-j-j'étais calme ! Rha putain... Ça caille...
Le meilleur ami de Damien a ri doucement, puis il lui a tendu le peignoir que j'ai cherché plus tôt. Mon copain l'a pris, tout en lui jetant un regard noir, avant d'aller à l'intérieur.
-N'empêche, il faudra que tu m'expliques pourquoi tu as voulu qu'on le jette dans l'eau ?
-Un plongeon dans l'eau froide, ça refroidit toujours les ardeurs !
-Oui, mais bon, il avait l'air calme...
-Il était encore énervé, crois moi !
-Bon... Si tu le dis.
-Yep. Il met toujours un certain temps à digérer ce genre d'humiliation.
-D'un autre côté, après tout ce que lui as dit son père, j'aurais les nerfs aussi.
-Sans compter qu'il l'a étranglé, et je connais mon pote, il déteste perdre un combat.
-Tant qu'il ne va pas en prison pour se venger...
-Nan, il ne fera pas ça. Par contre, si un jour son paternel sort de prison, je ne donne pas cher de sa peau.
-Tu es sûr ? Parce que bon, il l'a maîtrisé en deux temps trois mouvements.
-Quand il est en colère, rien ne peut arrêter Damien. En plus, je suis sûr qu'il va multiplier les entraînements, histoire d'être sûr de pouvoir le battre.
-Ouais, mais j'ai d'abord une petite vengeance personnelle à prendre !
PDV Damien
Sans leur laisser le temps de réagir, j'ai poussé Greg dans la piscine. J'ai ensuite souri de manière satisfaisante, en le voyant nager vers le rebord, comme moi auparavant.
-Oupsie.
-CO-CO- CONNARD !
-Comment ça ? Tu me l'as bien fait, quelques minutes plus tôt !
-Sauf que ça partait d'une bonne intention, il voulait te calmer !
-Je sais, moi aussi. Enfin, je voulais le remercier, mais j'ai glissé à cause de mon peignoir.
-Il ne t'arrive même pas aux chevilles !
-C'est ballot !
Greg a levé son poing pour me frapper, cependant, il a finalement remis ses mains autour de son corps pour se réchauffer.
-Allez, viens, le chauffage nous attends. En plus, ça serait con de tomber malade avant d'aller travailler.
-Si je suis fiévreux, t'auras intérêt à me soigner !
-Tss. Bien sûr.
Il a hoché la tête, et nous nous sommes dirigés vers le poêle a pellet. Ceci dit, au bout d'un moment, j'ai regardé tour à tour mes potes, puis j'ai présenté mes excuses pour tout à l'heure.
-Comment ça ?
-Je vous ai totalement ignorés durant le trajet, du coup, my bad. Mais bon, d'un autre côté, j'étais vachement énervé, donc, je me connais, je n'avais pas envie de vous gueuler dessus alors que vous n'avez rien fait.
-Tu n'as pas à t'excuser !
-Je tenais quand même a le dire.
-Par contre, j'en veux bien moi, pour quand tu m'as poussé !
-Je t'ai déjà dit que j'ai dérapé ! En plus, ça ne t'a pas gêner de me jeter à l'eau !
-C'était pour ton bien !
-Donc, si je serais tombé malade, ça aurait été pour mon bien également ?
-Ouais !
-Tss. J'ai compris.
-Quoi ?
-La prochaine fois, je te jetterais dans la neige.
Ma remarque ne lui a visiblement pas plu, puisqu'il m'a donné deux coups de poings sur l'épaule.
-Donne-moi une seule bonne raison de ne pas t'en recoller une !
-Parce que le premier, c'était pour tout à l'heure, et le deuxième, c'est pour maintenant !
Je l'ai regardé en levant légèrement les sourcils, avant de lui donner un coup également.
-Celui la ça sera pour la future connerie que tu me lâcheras.
Ils ont tous les trois soupiré, alors que je me suis levé, afin d'aller chercher le cadeau de Jade.
-Tiens, sinon, je risque d'oublier.
Elle m'a remercié, et elle a enlevé l'emballage.
-Oh ! Un chat porte bonheur !
-Oui, mon chaton m'a dit que tu en recherchais un, du coup, voilà.
-Merci beaucoup !
-De rien.
-Désolé de m'incruster, mais puisqu'on parle de ça, c'est quand que je dois aller chez le perceur ?
-Vendredi à dix-huit heures.
-Ça marche ! Tu m'accompagneras hein ?
-Bien sûr. Tu as déjà une idée de ce que tu vas faire ?
-Ben... J'hésite franchement entre une boucle d'oreille, un piercing a la lèvre ou a l'oreille...
-Rien ne t'empêche de faire les trois.
-T'es sûr ? Enfin, t'as payé pour combien ?
-Normalement pour un. Après, ça ne me dérange pas de payer pour plusieurs.
-Ne te sens pas obliger !
-Non. C'est ton cadeau de Noël, donc bon.
-Je te revaudrais ça !
-Nan, je peux bien faire ça pour mon meilleur pote.
Greg a souri, et nous nous sommes fait un check. Pendant ce temps, Jade a ri, avant d'ajouter :
-Ben ça ! Vous vous tapiez dessus il y a quelques minutes, et maintenant, vous vous faites un check !
-Ah ah, c'est clair que tu ne retrouveras pas une amitié comme la nôtre. En plus, ce sont des "bines" comme diraient les Québécois.
-Si tu le dis.
J'ai hoché la tête, puis j'ai machinalement regardé vers l'horloge du salon.
-Oh ! Il est déjà onze heures trente?!
-Mazette... Ça passe vite...
-Yep. Bon, bah, il ne nous reste plus qu'a nous habiller, et à partir au boulot.
-Ouaip.
Nous nous sommes donc lever, et nous avons pris nos vêtements, qui sont maintenant secs. Ceci dit, alors que j'allais descendre, j'ai vu la montre que ma copine m'avait offerte pour Noël qui traînait sur la table de nuit.
-Oh, quel boulet ! J'avais oublié de la mettre !
J'ai aussi tôt réparer mon erreur, avant de retourner auprès des autres.
-Tiens, tu l'as mise à ton poignet finalement ?
-Hein ? Ah, oui, désolé, j'avais oublié.
-Cette erreur ne peut être réparée qu'avec l'aide d'un bisou !
J'ai souri, et je l'ai longuement embrassée. Quand nos lèvres se sont quittées, je l'ai fixée en souriant de plus belle, et j'ai poursuivi la conversation.
-S'il faut que je t'embrasse à chaque fois que je l'oublie sur le meuble de chevet, je risque de la laisser la souvent !
Mon ange m'a regardé en fronçant légèrement les sourcils, le tout accompagné d'un petit sourire en coin. Ensuite, elle a voulu enfoncer un de ses doigts dans mon ventre, cependant, elle l'a mis dans mon nombril, ce qui m'a fait faire un drôle de bruit.
-Qu'est-ce que c'étais que ça ?
Je n'ai pas répondu, surtout que j'ai mis mes mains devants ma bouche, tout en écarquillant mes yeux. Ma petite amie m'a fixé en souriant d'abord, mais elle a finalement eu un fou rire, bientôt partagé avec Greg et Jade, alors que j'ai rougi.
Décidément, je ne savais pas que j'étais capable de faire ce genre de son.
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