Chapitre 5 : la dispute de trop

Lorsque je suis rentré chez moi, j'ai été accueilli par un vase jeté dans ma direction, que j'ai pu esquiver au dernier moment.

- Wow, quel accueil.

- Tcheu ! J'ai cru que j'allais devoir appeler la police !

- C'est pour ça que je reviens.

- À qui tu causes ?

- A... Mon fils.

- C'est qui lui ? 

- Euh...

- C'est une de tes conquêtes ?

- Oh ! Tu vas me parler autrement le morveux ?!

- Ce n'est pas en me complimentant que je risque d'être sympa avec toi.

Ma remarque ne lui a visiblement pas plu, puisqu'il m'a frappé au visage.

Ceci dit, je n'ai pas traîné à lui jeter un regard noir, tout en essuyant le sang qui perlait au coin de ma bouche.

- Ça t'apprendra à ne pas m'écouter !

- Tu crois vraiment que j'ai peur de toi ?

- Tu me cherches là ?!

- Je ne dis que la vérité.

- Tu l'auras voulu !

Sur ses mots, il a foncé vers moi. J'en ai donc profiter, je lui ai envoyé mon genou dans l'estomac, que j'ai suivi par un coup de pied dans sa face de rat, ce qui a suffi à le mettre par terre.

- Argh...

- Allez lève toi ! J'en ai pas fini avec toi !

- Damien ! Arrête !

- Pourquoi tu le défends ?! Il vient de me cogner, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué !

- Je t'empêche de le tabasser !

- Je lui aurais surtout donné une correction.

- Te connaissant, ça m'étonnerait !

En entendant cela, j'ai levé les yeux au plafond, puis je suis monté prendre mon cartable, en plus de quelques affaires dans ma chambre.

Une dizaine de minutes plus tard, je suis redescendu, en disant ;

- Je me casse. Bonne chance avec cette ordure.

Je n'ai pas attendu qu'elle me réponde, je suis parti en ville, à la recherche d'une maison qui m'est familière.

- (Je me demande si elle va me reconnaître, depuis le temps...)

- Qui s'est ?

- C'est Damien, grand-mère.

- Dami ! Ça faisait si longtemps !

- (Punaise qu'est-ce que je déteste ce surnom...) Oui, je sais. 

- Tu as beaucoup grandi ! 

- Les mauvaises herbes ça pousse vite.

- En effet... Une minute, c'est quoi ce truc sur ta lèvre ? Tu t'es battu ?!

- En quelque sorte.

- Avec qui cette fois ?

- Avec le nouveau "copain" de ma mère. 

- Rho...

- Bref, je suis vachement content de te revoir.

- Idem ! D'ailleurs ne reste pas là, entre !

Après un hochement de tête, j'ai marché jusqu'au salon, où une masse sombre m'a accueilli en me fonçant dessus.

Je me suis alors mis à rire, ensuite, j'ai caressé son saint-Bernard.

- Atilla ! Laisse-le !

- Ce n'est pas grave, elle aussi elle doit être contente de me retrouver ! Pas vrai ma belle ?

- Tu viens à peine d'arriver !

- Ne t'inquiète pas, je te dis.

- Bon, d'accord. 

- Je ne vais pas lui en vouloir, elle m'a toujours salué ainsi !

- Effectivement... Enfin soit, ne bouge pas, j'ai des pansements dans mon armoire à pharmacie.

Elle a joint la parole au geste, elle s'est dirigée vers son meuble, dans le but de revenir avec des sparadraps et des médicaments.

- Ce n'est pas nécessaire, je suis coriace.

- Si ! Je n'ai pas envie qu'on te voie dans cet état !

- Mamie...

- Assieds-toi ! Tout de suite !

Si j'ai d'abord pousser un long soupir, j'ai finalement obéi, je l'ai laissé me soigner.

- Tu ferais mieux de ne pas t'attirer autant d'ennuis...

- Ce n'était pas de ma faute ! Pas aujourd'hui en tout cas.

- ... Tu as un endroit ou dormir au moins ?

- J'ai... Ma cabane. 

- C'est tout ?

- Je préfère éviter de croiser ma maman, à cause de notre dispute.

- Hmm... Ça te dirait de rester ici ?

- Je... Je te dérangerais pas ?

- Me gêner ? Jamais ! Déjà que c'est rare que tu me rendes visite !

- Désolé... Si les cours ne me prenaient pas autant de temps, je viendrais plus souvent.

- Je comprends rassure toi ! 

- Ouf.

- Je peux même libérer le bureau ! Ainsi, tu pourras étudier tranquillement !

- Tu crois vraiment que mon molosse d'amour me laissera tranquille ?

- Tu n'auras qu'à fermer la porte à clé !

- Ce n'est pas faux.

- Sinon, tu as dîné ?

- Nan pas vraiment, je n'ai pas faim.

- Ce n'est pas grave, je vais te cuisiner les pastas de ton enfance !

- Ça ira ? Ou tu préfères que je vienne t'aider ?

- Non ! Je garde mon ingrédient spécial secret !

- Pour autre chose ? La lessive ? Le ménage ?

- Rien du tout ! Tu te reposes !

Tout en disant cela, mon aïeule m'a forcer à m'asseoir dans le divan, en m'indiquant que je devais rester là, ou sinon, que je ferais connaissance avec son rouleau à pâtisserie.

En revanche, dès qu'elle m'a prévenu que la nourriture étais prête, je l'ai rejoint à la table de la cuisine en souriant.

- Si elles sont aussi excellentes que dans mes souvenirs, je vais me régaler !

- Tiens, on a changé d'avis ?

- Je n'arrive pas à résister à tes pâtes ! 

- Je vais te servir une de ses assiettes mon cher, tu as intérêt à tout avaler !

- Je ne te promets rien !

- Tu ne quitteras pas cette chaise tant que tu n'as pas vidé ton plat !

- On dirait que je n'ai pas le choix !

- Ça ne te fera pas de tort ! Tu es maigre comme un clou !

- Je finirais par le savoir !

- Je n'aurais pas à te le répéter si tu mangeais plus souvent !

Je ne lui ai pas répondu, car j'ai levé mes yeux au plafond.

Néanmoins, je n'ai pas traîné à commencer à manger, sous son regard amusé.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Ça me rappelle des souvenirs, de te voir ainsi...

- Chi cha peut te rachurer elles chont toujours auchi bonne !

- On ne parle pas la bouche pleine !

- Désolé ! Ah ah.

- C'est rien. En tout cas, je suis ravie que tu les aimes autant. 

- Je les adore !

- Je suis aussi contente que tu aies abandonné tes t-shirts avec des têtes de mort !

- Je n'ai pas arrêté d'en porter ! J'ai juste pris un des rares vêtements ou il n'y en a pas dessus, étant donné que je savais que j'allais venir ici.

- Merci de l'attention !

- Pas de soucis !

Ma grand-mère a ri légèrement à ma remarque, cependant, elle n'a pas continué la conversation. J'ai donc préféré terminer mon repas en silence.

- Ça y est, tu as fini ?

- Ouaip... Pfouh...

- Ça va ?

- J'ai l'estomac plein !

- Super ! Va digérer devant la télévision, je vais m'occuper de la vaisselle.

- Je m'en charge. 

- Tu en es certain ?

- À cent pour cent. 

- J'ai compris, je n'insiste pas !

Elle n'a pas attendu de réponses de ma part, elle est partie de la pièce.

Ergo, j'en ai profité, j'ai effectué la plonge, avant d'aller la rejoindre dans le salon, où nous avons passé le reste de la soirée à regarder la télé.

- C'était une belle série !

- Yep.

- Ça doit te changer de tes films d'horreur n'est ce pas ?

- Euh... J'imagine.

- Sur ce, je file au lit moi !

- Idem. 

- La chambre d'amis est au fond à gauche !

- Je m'en rappelle !

- Je préfère m'en assurer !

- Tss !

- Hi hi. Allez, bonne nuit Dami !

- À toi aussi.

- Oups, j'ai failli oublier le plus important !

- Hein ?

- Donne moi ta bouille !

- Mamie...

- Immédiatement !

- ...

- J'attends !

- ... Tu promets de ne pas le dire à Greg ? J'aimerais éviter qu'il se moque de moi jusqu'à ma mort.

- C'est promis !

J'ai acquiescé, puis je l'ai laissé couvrir mon visage de bisous, afin qu'elle puisse dormir l'esprit tranquille.

Le lendemain, je me suis levé tôt. Ce n'est pas dans mes habitudes, mais ça ne m'embête pas de faire une exception.

- Wow, tu es déjà réveillé ?

- Tu ne rêves pas !

- Tu as... Mince ! Je n'ai plus de café !

- Mon dieu ! Quel drame !

- Tu n'as pas honte de te moquer d'une dame d'un âge avancé ?! Sale gamin !

- Je te taquine !

- Bah voyons !

- Tu me pardonnes si je vais au magasin ?

- Évidemment !

- Nickel ! Je vais me préparer du coup.

J'ai joint la parole au geste, j'ai échangé mon pyjama contre d'autres vêtements. Ensuite, je me suis mis en route avec la liste qu'elle m'a donnée.

En revanche... Je dois avouer que je ne m'attendais pas a tomber sur Isabelle sur le trajet.

- Salut Damien !

- Yo. J'ai l'impression qu'on se rencontre souvent ces temps-ci.

- Voui... Sinon, tu te balades ?

- Je vais au magasin, ma grand-mère a besoin de quelques trucs.

- Je dois y aller aussi... Ça te tente qu'on y aie ensemble ?

- Why not.

- Tu m'as l'air très enthousiaste.

- Ça se remarque tant que ça ?

- Ça t'arrive d'être ironique ?

J'allais lui répondre que oui, sauf que j'ai été interrompu par un mec qui s'est mis devant nous.

- Bouge de la toi.

- C'est toi qui as cherché des problèmes à mon petit frère, Alexandre ?

- Si c'est le merdeux que j'ai frappé, ouais.

- Parfait.

Un coup de feu. Un voile blanc. Des cris. Une ambulance. Voilà ce que j'ai entendu avant de m'évanouir.


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