Je suis resté devant la façade encore un petit moment, avant de me décider à franchir le palier, pour sonner à la porte.

-Qui s'est ?

-Damien.

Lorsque j'ai dit ça, plusieurs séries de déclics se sont fait entendre. Un moment après, un homme aux cheveux noirs, avec une moustache, et une barbe "côtelette" est apparu.

-Hey, comment va depuis tout ce temps ?

-Très bien Nako, merci.

-Ne reste pas la, entre !

J'ai hoché la tête, puis je suis entré dans son salon, où j'ai retrouvé plusieurs armes sur la table.

-Toujours en train d'astiquer tes couteaux a ce que je vois n'est-ce pas ?

-Hé ouais ! C'est ce que je préfère dans la vie !

-Je me doute.

-Enfin, pourquoi es-tu venu petit ? Tu as besoin que je tue quelqu'un ? Tu veux des news de ton paternel ?

-À vrai dire, rien de tout ça.

-Ah ?

-J'aimerais avoir ton autorisation pour laisser ta marque sur le corps d'un mec.

-Hmm... Tu peux m'en dire plus ?

-En gros, un abruti a poignarder mon meilleur ami. Du coup, je compte le passer à tabac afin de lui faire regretter son geste.

-T'es bien le fils de ton père ! M'enfin, j'y gagne quoi moi ?

-Si tu le souhaites, tu pourras dire que c'est toi ? Personnellement, je souhaite juste me venger, c'est tout.

-Mouais, pas faux. Mais pas vraiment intéressant non plus.

Tout en disant ça, il a croisé ses bras devant sa poitrine. Cependant, il faut croire qu'il a finalement eu une idée, puisqu'il a planté une lame dans la table.

-Tu connais le jeu du couteau ?

-Oui.

-Bien. Passe le trente fois entre tes doigts sans te blesser, et j'accepterais ton marché.

J'ai hoché la tête, avant de prendre le poignard. J'ai soufflé un coup, puis, j'ai commencé à jouer.

Quelques instants plus tard, j'ai réussi son défi, j'ai donc replanté le couteau dans la table avec un air triomphant.

-Voilà.

-Impressionnant !

-J'ai appris avec un pro, après tout.

Nako m'a répondu en souriant, puis il a rangé sa lame dans sa botte.

-Bon, et bien, une parole est une parole. J'accepte ton marché.

-Merci ! Je te revaudrais ça !

-Puisque tu parles de ça, tu n'as pas quelqu'un dont tu voudrais te débarrasser... ? Un prof, un élève ?

-Hmm... Il y a bien un éducateur... Un chauve, légèrement grassouillet, qui veut se donner un style en portant des chemises cravates... Après, je dis ça, je dis rien hein.

-Compris ! Il risque d'avoir une disparition.

-Bah, il ne manquera à personne. Sur ce, désolé, mais on m'attend.

-D'acc, tu passeras me voir un peu plus souvent ?

-Pas de soucis tonton, j'y penserais.

Mon oncle a encore une fois souri, puis nous nous sommes pris dans nos bras. Par contre, quand on s'est quitté, il a tâté mes bras en sifflant.

-J'en connais un qui a fait de la muscu !

-Ouais. Pourtant, je n'ai rien pris au niveau des abdos, ou des bras, c'est bizarre.

-Certains prennent plus de temps que d'autre, c'est comme ça !

-En effet.

-Sinon, pourquoi tu veux te muscler hmm ? Tu as enfin trouvé quelqu'un ?

-On ne peut rien te cacher.

-Oh oh, j'espère que tu as prévu qu'on se rencontre alors !

-Pourquoi pas. Mais il va falloir que tu attendes que ses parents soient partis, je ne sais pas comment ils vont réagir s'ils apprennent que tu es un mercenaire !

-Certainement pas bien ! Enfin bon, je vais te laisser, a plus tard !

J'ai hoché la tête, et je suis revenu chez moi. Ceci dit, quand je suis entré, j'ai senti une bonne odeur, qui semble venir de la cuisine.

Je me suis donc dirigée vers celle-ci, où j'ai vu que les parents d'Isabelle, ainsi que ma petite amie en question, sont en train de cuisiner.

-Wow ! J'ai été si rapide que ça ?

-AAAH !

Ma remarque a fait sursauter Louise, qui a fait un mouvement en arrière avec sa poêle. Cependant, il y avait une crêpe à l'intérieur, elle a, par conséquent, fait un vol planer pour atterrir sur ma tête.

-OUAH C'EST CHAUD !

Je l'ai précipitamment retirée de mon visage, mais je me suis cramé les mains cette fois. Je l'ai finalement fait rebondir à intervalles réguliers, avant de la déposer dans l'assiette.

J'ai ensuite passé mes mains sous l'eau froide, tout en soupirant, alors que ma copine est venue à ma rencontre en souriant.

-Décidément, c'est toujours à toi que ça arrive ce genre de choses !

-Ouais, pourtant, je ne suis pas né un vendredi treize !

Elle allait répondre, mais ma chérie a été interrompue par un fou rire de la part de ses géniteurs.

Nous les avons regardés avec un air blasé, puis, on c'est observer en conservant le même regard.

-La, il faudra m'expliquer ce qu'il y a de drôle.

-Je n'en sais absolument rien... Mais bon, tu dis ça, mais tu étais déjà mort de rire quand vous parliez comme de parfait gentleman, Greg et toi !

-Hey, tu t'es déjà pas mal foutu de moi également très chère !

Lorsque j'ai dit ça, elle a pris un air innocent, tout en me regardant avec un léger sourire.

-J'ai fait ça ? Moi ?

-Tss.

Mon amoureuse a souri de plus belle, puis elle s'est occupée de faire cuire les dernières crêpes, pendant que ses parents se sont tout doucement remis de leur fou rire.

-Tiens, des revenants !

-Désolé Damien, mais ça nous a tellement surpris qu'on n'a pas su s'en empêcher !

-Ben tient. Enfin, ce n'est pas grave, je commence à avoir l'habitude, surtout avec Isa'.

-Qu'est-ce que j'ai encore foutu ?

-Tu te moques de moi quand je fais des bêtises !

-Forcément, c'est tellement rare quand tu en fais !

-C'est normal, je les fais toujours avec Greg. Je vais finir par croire qu'il a une mauvaise influence sur moi.

-Au lieu de raconter des bêtises, tu veux bien sortir le sucre en poudre, la confiture, et la pâte a tartiner ?

-Chef oui chef !

Mon chaton a pouffé de rire, alors que j'ai sorti les garnitures, afin de les mettre sur la table, ou une soucoupe de crêpes est déjà posée.

-Euh... J'ai rêvé quand j'ai vu Isabelle en train de cuisiner ou bien ?

-Non, c'est juste qu'on a aussi fait une assiette pour ton ami !

-Ah, d'accord.

-Oui, comme ça, ça vous rappellera le bon vieux temps !

-Oh, et bien, merci de l'attention.

-Non, merci a toi de nous avoir permis de faire une activité en famille !

J'ai haussé les épaules, et, étant donné que ma petite amie est arrivée, nous nous sommes installés pour manger.

Une fois cela fait, je me suis relevé, pour cette fois, chercher l'autre assiette de crêpes.

-Attends, je vais te conduire jusqu'à là-bas !

-Vous êtes sûre ?

-Oui !

-D'accord, pas de problèmes.

Louise a souri, puis elle a été chercher ses clés de voiture. Ceci dit, sur la route, alors que je regardais par la fenêtre, sa mère m'a interpeller.

-Ça va ?

-Oui, je me disais juste qu'il faudrait peut-être que je me décide à passer mon permis.

-Ah ! Si j'avais su ça plus tôt, on t'aurait aidé, Thomas et moi !

-Je viens tout juste d'y penser ! Surtout que je n'ai jamais réellement besoin eu de prendre la voiture donc bon.

-C'est toujours dans les moments où on ne s'y attend pas qu'on en a besoin !

-Ce n'est pas faux.

-En tout cas, je regarderais tout à l'heure si j'ai encore mes livres d'auto-école !

-Ne vous sentez pas obliger surtout !

-Non, je fais ça de bon cœur !

-Dans ce cas, d'accord. Merci.

-De rien ! Enfin soit, tu es arrivé à destination, passe une bonne après midi !

-Oh, à mon avis, il voudra que je passe la journée chez lui, si on fait vraiment comme avant.

-Pas de soucis ! À demain alors !

J'ai hoché la tête, puis je lui ai fait une accolade, avant de descendre.

Je me suis ensuite diriger vers la maison de Greg, et j'ai sonné.

-Oui ? Ah, Damien !

-Bonjour Christophe. Comment ça va ?

-Mieux, maintenant que les premières frayeurs sont passées. J'imagine que tu viens voir notre fils ?

-En effet... Pourquoi, il n'est pas là ?

-Si, si ! C'est juste que j'hésitais justement à te téléphoner, surtout qu'on m'a appelé en urgence au boulot, mais que je n'ai pas envie de le laisser seul.

-Ton épouse n'est pas là ?

-Elle travaille.

-Ah... Oui, j'avais oublié qu'elle commence ses journées à midi.

-Voilà ! Du coup, ça ne te dérange pas de rester ?

-Pas le moins du monde. Est-ce qu'il faut faire quelque chose en particulier ?

-Idéalement, il faudra changer ses pansements avant qu'il n'ait se coucher, c'est tout.

-D'accord.

-Merci ! D'ailleurs, si jamais tu as besoin d'aide, je serais de retour vers environ vingt-et-une heures !

-Pas de problèmes.

Il a souri, puis le père de mon pote a pris sa tenue, pour finalement descendre.

-Au fait !

-Quoi ?

-Tu n'as pas à t'en vouloir avec son agression. C'est l'ex d'Éléonore qui les suivait discrètement, et qui l'a poignardé.

-Elle me l'a dit, ne t'inquiète pas.

-Ça marche. Alors, je ne te retiens pas plus longtemps.

Il m'a salué, avant de monter dans sa voiture. Je suis donc rentré afin d'aller voir Greg, qui est dans le salon.

Cependant, il ne m'a pas remarqué tout de suite. J'ai alors décidé de rester dans l'encadrement de la porte, jusqu'à ce qu'il me voie... Même si, au bout de cinq minutes, il ne m'a toujours pas vu, ce qui m'a fait soupirer.

PDV Greg

-Hein ? Oh ! Dam'?!

-Ouaip.

-Tu es là depuis combien de temps ?

-Cinq minutes !

-Pourquoi tu n'as rien dis?!

-Tu étais tellement concentré sur ta série, je n'ai pas osé te déranger.

-Me faire chier ? Toi ? Ha ! C'est nouveau ça !

-On ne sait jamais. Bref, je t'apporte une petite douceur.

Il a déposé une assiette sur la table, puis il a enlevé l'aluminium, pour me permettre de voir des crêpes.

-Ah ! Ça faisait longtemps !

-Ouais, Isabelle et ses parents les ont cuisinées pour qu'on se rappelle le collège.

-Tu ne les as pas aidés ?

-Nan, je voulais leur permettre de faire une activité en famille afin qu'ils puissent profiter, surtout qu'ils s'en vont dimanche.

-Ils vont retourner bosser, j'imagine ?

-Yep.

-Bah, t'es la maintenant, au moins Isa' ne restera pas seule.

-Ouaip. Au passage, ton père m'a demandé de rester pour ne pas te laisser seul.

-Il a peur que je me blesse ou quoi ?

-J'en sais rien.

-Peu importe ! Perso, je vais pas me poser la question éternellement ! Tu vas chercher des garnitures ?

Il a hoché la tête, avant d'aller prendre quelques trucs à mettre sur les crêpes. Par contre, en mangeant, j'ai vu qu'il jetait des coups d'œils discret à mon pansement.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Ça te fais pas mal au moins ?

-Nan !

-Cool. Sinon, je ne me serais pas contenté de lui casser la gueule a l'autre abruti.

-Mec... Ne te sens pas obliger surtout...

-Si. Il t'a agressé, du coup, je vais lui faire regretter son geste en lui faisant bouffer ses dents.

-Je n'ai pas envie que tu t'attires des ennuis à cause de moi !

-Ne t'inquiète pas, j'ai pris des précautions.

-Comme quoi ?

-Des gants, des lunettes de soleil, un foulard et un modificateur de voix. Sans compter que j'ai le soutien de quelqu'un, qui m'a permis de poser sa marque sur son corps.

Lorsqu'il m'a dit ça, j'ai soupiré, tout en le regardant avec un air grave.

-T'es vraiment pas un mec ordinaire toi...

-S'il y a bien quelque chose que je déteste, c'est qu'on fasse du mal à mes amis, c'est tout.

-Ouais, moi aussi, mais quand même ! Je n'irais pas jusque là !

-N'oublie pas que mon père est un criminel, du coup, ça doit couler dans mes veines ce genre de truc.

-Tu n'es pas obligé de suivre ses traces !

-Rassure-toi, je ne les suis pas. J'ai juste hérité de son mauvais caractère, ainsi que de son côté protecteur.

J'allais répondre, mais je me suis contenté de soupirer à nouveau, alors qu'il a mis sa main sur mon épaule.

-Je me suis déjà battu contre Dimitri, et je n'ai rien eu.

-Ouais... Par contre, tu comptes te venger quand ? Parce que bon, avec les cours, ton travail, ta petite amie...

-Ça prendra le temps qu'il faudra, mais je te vengerais, t'inquiète.

J'ai hoché la tête, même si ça ne me plais pas du tout... M'enfin, je sais que quand mon pote a une idée en tête, il la suit jusqu'au bout, donc...

PDV Paul

-Vous m'avez fait demander monsieur ?

-Oui... Heu... Je vais te demander de prendre ma place de directeur.

-Quoi ? Pourquoi ça ?

-C'est juste que je fais des crises d'angoisse rien qu'en pensant que je vais retrouver Damien... C'est idiot, je sais, mais quand même...

-Ah ? Qu'est-ce que vous allez faire alors ?

-Je vais devenir proviseur dans une autre école. En espérant qu'il n'y ait pas un élève comme lui...

-Ça serait fort de café quand même !

-Oui... Enfin bon, est-ce que tu te sens à la hauteur ?

-Bien sûr !

Il a souri, puis, nous nous sommes serrer la main.

Il faudra d'ailleurs que je songe à remercier Damien pour mon augmentation. AH AH AH !