Chapitre 30 : une colocation pour le bien d'un ami

- C'est normal mec, c'est notre rôle !

- Ouais, mais bon... Je suis pas foutu de prendre soin de moi moi-même.

- Bah, on t'apprendra !

- Tss.

- Sinon, tu ne nous dois pas des excuses ?!

- Si, je... Pardon de vous avoir autant inquiété, ça n'arrivera plus à l'avenir.

- T'as intérêt !

- Hmm... Isabelle ?

- C'est moi !

- Tu veux bien nous laisser... Entre mecs ?

- Euh... Ok.

Sur ses mots, la petite amie de mon pote est partie dans une autre pièce.

Il s'est donc tourné vers moi avec un air gêné, ce qui m'a intrigué.

- Tout va bien ?

- Je suis désolé...

- Hein ?

- Je suis resté cacher... Parce que... Je ne supportais pas l'idée que vous me voyiez pleurer. 

- Rho...

- Je suis sérieux ! Enfin... C'est limite si j'ai pas passé ma semaine à chialer...

- Tu as perdu ta mère mec, c'est normal que tu aies été dans cet état.

- Oui...

- En plus, j'aurais largement préféré t'aider, au lieu de stresser, vu que tu ne répondais pas à mes messages.

- J'imagine...

- Sur ce, je...

- Je... Je peux te demander un truc ?

- Je t'écoute ?

- Pendant tout le temps où je pleurais la mort de ma maman, je... Je voulais que te serrer dans mes bras... Bizarrement... Alors, si...

Je ne lui ai pas laissé le temps d'achever sa phrase, je lui ai fait un câlin, en disant ;

- Il n'y a rien de bizarre à vouloir de l'affection dans les moments difficiles Dam'. C'est normal.

- Je sais... C'est que j'ai pas l'habitude...

- Ça, je le savais ! 

- Tch.

Si j'ai ri dans un premier temps, j'ai finalement relâché mon étreinte, pour que je puisse le regarder en souriant.

- T'es qu'un idiot Damien.

- Hey !

- Pourtant, t'es mon meilleur ami, t'es le gars à qui j'accorde le plus de confiance. 

- Whoa... Je... Je m'attendais pas à ça.

- Ça ne se refuse pas un compliment de temps en temps, pas vrai ?

- Effectivement.

- Ne t'attends juste pas a en recevoir souvent ! Je ne voudrais pas que tu choppes la grosse tête !

- Ne me compare pas à toi !

- C'est vrai que c'est difficile d'atteindre la perfection...

- Ça va les chevilles, elles ne gonflent pas trop ?!

- Nan, elles sont parfaites, comme d'habitude !

- T'es pas croyable toi, c'est dingue !

- Évidemment, mon nom c'est Greg !

- ...

- Allez, on va retrouver Isa ?

Puisqu'il a hoché de la tête, on est allé rejoindre sa copine dans le salon.

- Ça y est, vous avez fini ?

- Comme tu peux le voir.

- Monsieur voulait un peu d'affection !

- FERME LA !

- Pourquoi ?

- C'est gênant...

- T'exagères !

- Je trouve ça mignon personnellement !

- HA !

- Ben tient.

- Quoi ? C'est vrai !

- Si tu le dis.

- Ouaip.

- Bon, par contre, est-ce qu'on ne dinerait pas ?! Je meurs de faim !

- Il va falloir commander, j'ai oublié de remplir mon frigo.

- Tu n'as qu'à nous payer un repas de chez Bruno !

- Je ne suis pas une banque !

- Rho allez ! On ne commandera pas grand-chose !

- Mon œil !

- Ok, tu sais quoi ?

- Non.

- On va régler ça avec Mortal Kombat ! Le perdant paie !

- Ça marche.

- Isabelle, tu viens regarder ?

- Euh... D'accord.

- Parfait, on y va !

On a joint la parole au geste, on est parti dans sa chambre, de manière à ce qu'on joue à notre jeu vidéo favori.

Ceci dit, comme on a tous les deux gagné une partie, on a joué une dernière part qui a été intense, étant donné que j'ai réussi un come-back sur le deuxième match, alors qu'il ne me restait plus que quelques points de vie.

- Dernier round mec ! Prépare ton portefeuille !

Damien ne m'a pas répondu, il était trop occupé à se concentrer sur l'écran, où nos deux personnages, qui sont en train de se battre, se sont mis hors de combat en même temps.

- Vous êtes K.O. tous les deux ?! Qu'est-ce qu'il va se passer ?

- On va avoir une extension de temps !

Au moment où j'ai dit ça, la télévision a effectivement montré "time expension", tandis que nos persos se sont relevés en même temps.

En revanche, comme le nightwolf de mon pote arrive a renvoyer les projectiles, on a fini au corps-à-corps, histoire que je puisse caler un combo, que j'ai fini par un brutality.

- YES ! JE T'AI EU !

- Merde... Je ne m'y attendais pas.

- ENFIN BORDEL ! Après toutes ses défaites ! 

- Bravo, c'était une belle partie.

- Merci, mais si tu crois que j'ai oublié notre pari, tu te goures !

- Évidemment.

- Du coup, je vais commander un spécial avec saute andalouse !

- Je vais prendre un dagobert avec des frites personnellement.

Damien a hoché de la tête, puis il est parti en soupirant longuement.

PDV Isabelle

- Ça me gêne un peu qu'il dépense de l'argent à cause de nous...

- T'inquiètes ! Il gagne bien sa vie grâce à son job étudiant !

- Si tu le dis... 

- Ouais ! En plus, la maison lui appartient !

- Oh, cool.

- De toute façon, dans le pire des cas, il sait qu'il peut emménager chez moi !

- C'est marrant... J'allais lui proposer la même chose.

- Vraiment ?

- Yep !

- Tu es sûre ? Tu auras assez de place ?

- Il pourra mettre ses machines de sport dans le garage, comme mes parents ne sont pas là, il pourra mettre tous ses vêtements dans ma garde-robe à coup sûr... 

- Tes... Tes vieux ne vivent pas avec toi ?

- Ils voyagent beaucoup à cause de leur travail de photographe.

- D'acc.

- Au passage, tant qu'on est sur le sujet... Tu l'as déjà rencontrer son père ?

- Maintenant que tu le dis, nan, jamais.

- Bizarre...

- Bah, il doit bien y avoir une raison, il ne faut pas se prendre la tête !

- De toute façon on ne peut que supposer, a moins que Damien n'en parle de lui-même.

- Ça m'étonnerait, le connaissant !

- Pff... Ça m'énerve qu'il ne se confie pas...

- Idem, ça me soûle qu'il ne me parle pas de ses problèmes alors qu'on se connaît depuis la maternelle, m'enfin... J'ai fini par m'y habituer, j'imagine.

- C'est triste...

- T'inquiètes, j'ai l'espoir que cet abruti finisse par comprendre qu'il peut se confier à moi sans soucis.

- Hmm... Peut-être que si on passe plus de temps ensemble...

- Comment ça ?

- Je préfère éviter qu'il reste tout seul durant cette période difficile.

- Ouaip, c'est une bonne idée !

- Et... Je pourrais lui demander d'emménager chez moi à la fin de la semaine ?

- Ça a l'air d'être un bon plan.

- Dans ce cas, il ne reste plus qu'à l'attendre.

PDV Damien

Lorsque je suis revenu, je suis allé dans la cuisine tout en les appelant.

- Purée, t'en as mis du temps !

- C'est pas ma faute si il y avait masse de monde !

- C'est ça, arrête de te trouver des excuses !

- Tss.

- Bon, plus sérieusement, on a un truc à te demander.

- J'écoute ?

- On aimerait bien rester avec toi cette semaine.

- Pourquoi ?

- On s'est dit que tu avais besoin de soutien.

- Tu te sentiras certainement mieux si t'as des potes avec toi !

- Qu'est-ce que tu en penses ?

Je n'ai pas répondu à ma copine, étant donné que je suis parti me chercher une canette dans mon frigo, avant que je ne retourne m'asseoir sur ma chaise.

- Hé ! Tu pourrais répondre, espèce de malpoli !

- Ça sert à rien, je sais que vous allez rester de toute façon.

- Tu acceptes ?

- À ton avis ?!

- Genre... Comme ça ?

- Ben... Yep ?

- Purée, il faut au minimum trente minutes pour te convaincre d'habitude, c'est quoi ce maléfice ?!

- Viens bouffer au lieu de raconter des conneries, on t'attend !

S'il a levé les yeux au plafond dans un premier temps, il nous a finalement rejoints.

Ceci dit, dès on a fini notre repas, on est monté dans ma chambre, dans le but que je leur donne des pyjamas.

Cependant, ils m'ont fixé avec un regard étonné quand ils m'ont vu avec seulement un t-shirt, ainsi qu'un short.

- Tu es au courant qu'on est au mois de novembre ?!

- Puisque ma très chère Isabelle ici présente est frileuse, j'ai dû rajouter pas mal de couvertures.

- Ce n'est pas de ma faute si j'ai froid facilement !

- Je n'ai pas dit le contraire !

- Hé, pas de disputes ! Pas devant votre pote qui n'a pas de copine !

- Trouve-toi en une tient !

- T'es vachement gonflé de dire ça, mossieur le célibataire endurci !

- Tch.

- Bref ! La, j'ai envie de dormir !

- C'est ça, bonne nuit.

Sur ses mots, je me suis installé dans mon lit avec ma petite amie, qui s'est blottie contre moi.

Je me suis donc mis à sourire, tout en mettant un de mes bras autour d'elle.

- Tu as assez chaud ?

- Grâce à toi.

- Aw...

- Hey les amoureux, il y en a un qui aimerait pioncer !

En entendant cela, je n'ai pas pu m'empêcher de soupirer, mais j'ai finalement embrassé ma copine une dernière fois, afin qu'on puisse se reposer.

Le lendemain, après un rapide petit déjeuner, nous sommes allés au lycée, où j'ai remarqué que les autres élèves me dévisageaient. 

- Qu'est-ce qu'ils ont à me fixer ainsi ceux-là ?

- La police est venue te voir deux fois, ils se posent sûrement des questions.

- Qu'ils s'interrogent si ça les chante, moi, je m'en tape.

- Comme d'hab.

- Hé hé.

- Votre professeur est là les gars.

- Purée, on vient d'arriver !

- Il est toujours à l'avance ce con-là.

- Ouais... Allez, viens, t'as des cours a rattraper.

Je lui ai répondu en hochant de la tête, puis je me suis dirigé vers le bâtiment principal avec Greg.




Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top