Chapitre 3 : la visite du lycée
Dès est sorti du cours de littérature, j'ai baillé à m'en décrocher la mâchoire.
- Tain la vache, j'ai vu ton estomac !
- Si loin que ça ?
- Yep !
- Purée, tu as des bons yeux !
- Hé hé.
- Monsieur Damien, le proviseur veut vous voir.
- Déjà ?
- Dépêchez-vous.
- Bon bah, je te dis à plus Greg. On se voit tout à l'heure ?
- Ouais ! À toute.
- Nous pouvons y aller.
Il a acquiescer, puis il m'a amener jusqu'au bureau du directeur, qui m'a jeter un regard noir.
De mon côté, je lui ai rendu la pareil, d'autant plus qu'on se déteste mutuellement.
- Je ne m'attendais pas à vous voir aussi tôt.
- Moi non plus à vrai dire.
- Veuillez vous asseoir.
- J'espère que vous ne me retiendrez pas trop longtemps, j'ai promis une visite du lycée à une des nouvelles.
- Bonne initiative. Cependant, vous avez décidé d'en frapper un autre.
- Ce n'étais qu'un coup-de-poing dans le ventre, c'est pas grand-chose par rapport à d'habitude.
- Certes. Cela n'empêche pas que vous n'aviez pas à le heurter.
- Il n'avait pas à me provoquer non plus. J'ai horreur de ça.
- Exactement comme votre père. C'est dingue, vous vous ressemblez en tout point.
- Je suppose qu'il n'aimait pas non plus les suppositions.
- C'est-à-dire ?
- Alexandre trouvait ça suspect que, je cite, qu'un élève de terminale aide quelqu'un de première.
- Je vois.
- Voilà. D'ailleurs, vous n'êtes pas sans savoir que j'ai horreur de cogner les plus petits que moi.
- C'est sûr. Hé bien, malgré le fait que je ne vous aime pas, je ne vais rien dire puisque c'est la rentrée.
- Merde ! Si j'avais su, je l'aurais tapé plus fort !
- Damien !
- Rhô ça va, c'est de l'humour.
- Je ne trouve pas ça très drôle, si vous voulez mon avis.
- Je l'avais remarqué. Bref, on a fini ?
- Vous pouvez partir.
- Merci.
- Par contre, il y a autre chose.
- Quoi encore ?
- Si je vous reprends à faire quelque chose qui ne me plaît pas, je vous renvoie définitivement. C'est clair ?
- Ouaip. Je l'enterrerais la prochaine fois.
- SORTEZ !
- Ok ! Ah ah.
PDV Pierre
- C'est dingue qu'il arrive à avoir des ennuis le premier jour de la reprise...
- Je suggère de le virer. On est encore au début de l'année, il n'aura sûrement pas de mal à trouver une autre école.
- C'est une mauvaise idée. Si ce qu'il a dit est vrai, on ferait bien de surveiller ce fameux élève.
- Tu crois Paul ?
- Oui. Vous connaissez les rumeurs qui couraient à son propos n'est ce pas ?
- Effectivement. Dire qu'il a failli se suicider à cause de ça...
- Je pense qu'on ferait mieux d'éviter de nouveaux bobards à son sujet.
- Je suppose que tu as raison.
PDV Damien
Lorsque je suis arrivé dans la cour, je me suis dirigé vers la fille, étant donné qu'elle m'a prévenu qu'elle m'attendait là.
- Yo.
- Ah ! Je ne t'avais pas entendu !
- Sérieux ? Pourtant, je suis difficile à rater.
- Tu es arrivé derrière moi !
- On y va ? J'ai des trucs à faire.
- C'est parti !
Après un hochement de tête, je lui ai présenté les trois étages de classes, sans oublier mon lieu favori, le toit.
- Wow on a une belle vue d'ici !
- En effet. Sans compter qu'on arrive à tout voir d'ici. Par exemple, si tu continues à droite, tu remarqueras le terrain de sport.
- Yes !
- Si tu vas du côté de là où on est venu, tu verras la sortie de cet enfer.
- Et tout droit ?
- Rien de spécial. Juste le paysage, ou le toit des maisons.
- Hmm... Oh ! Il y a des distributeurs à côté des bancs !
- Il faut bien. Il y a beaucoup de monde qui vient ici.
- Je vois.
- Surtout les amoureux, je crois. Je ne vois pas ce qu'ils trouvent a ce coin, enfin.
- Tu ne m'as pas dit que c'est ton endroit préférer ?
- De mon côté, c'est dans les moments où je préfère être seul ou que je ne veux pas rentrer de suite chez moi que je reste ici.
- Pourquoi ? Si ce n'est pas indiscret ?
- Ça ne regarde que moi.
- Désolée.
- T'inquiètes.
- Tu...
- Sur ce, moi, j'y vais. J'ai fini les cours à midi normalement.
- Sérieusement ?!
- Yep. C'est ça d'être en terminale.
Je n'ai pas attendu qu'elle me réponde, je l'ai saluée, puis je suis retourné à mon domicile.
- M'man ? T'es là ?
Aucune réponse. J'ai donc déposé mon sac dans l'entrée, avant que je ne me dirige jusqu'à la cuisine où j'ai trouvé un mot sur la table.
Je t'ai préparé un dîner, il est dans le frigo.
À ce soir !
Bisous.
- Tss. Bon bah, je vais pouvoir dire à mon pote qu'il peut venir. Elle ne sera pas dérangée par "tant de violence".
J'ai joint la parole au geste, j'ai envoyé un sms à Greg.
- Yo mec. Ça te tente de venir jouer à Mortal Kombat ?
- Salut, euh... Désolé, je dois m'occuper de ma petite sœur. Mes parents ne sont pas la non plus. À charge de revanche ?
- Bordel, quel casse-couille ! Ok, je t'exploserais plus tard.
- Tu me battras pas si facilement, je me suis amélioré ! Fin bref à lundi.
- Ouais. À plus.
Dès que j'ai envoyé le message, j'ai déposé rageusement mon téléphone sur mon bureau, et j'ai allumé ma console. Je n'ai pas besoin de lui pour défoncer des têtes au final.
Ceci dit, après avoir passé environ une heure en ligne, j'ai décidé de stopper, je m'ennuyais ferme.
C'est sûrement pour cette raison que j'ai décidé de me reposer un peu.
Malheureusement, dans les environs de dix-sept heures, ma sieste a été interrompue par un bruit suspect à ma porte d'entrée, un genre de cliquetis.
Ergo, je suis descendu avec ma batte de base-ball, j'ai voulu vérifier qui c'était, au cas où un voleur tenterait de rentrer...
Sauf que... C'était ma mère. Qui est complétement ivre.
- Désolée, je crois que j'ai encore abusé.
- Je commence à avoir l'habitude.
- Oh, ça va hein !
- Tu devrais arrêter de boire ainsi.
- Ce n'est pas à toi de décider de mes choix, il me semble !
- Tu préfères te soûler peut-être ?!
- Ferme la !
- T'AS GAGNÉ ! JE ME CASSE !
- C'EST ÇA BARRE TOI ! FILS INDIGNE !
Si je lui ai d'abord fait un doigt d'honneur, je suis finalement parti en claquant la porte. Les voisins ont d'ailleurs voulu me demander ce qu'il se passait, mais un regard de ma part a suffi à les convaincre de ne pas insister.
En revanche, alors que j'étais en train de fulminer en me demandant quel était le meilleur moyen de me défouler, j'ai soudainement pensé à mon cours de sport.
- (Il y a des sacs de frappe là-bas... Ça sera parfait.)
Sur cette pensée, je me suis précipité à mon club, j'ai déniché un punching-ball, que j'ai cogné jusqu'à épuisement.
- Ça soulage...
- Damien ?
- Bonjour coach.
- Tu... Tu vas bien ?
- Mieux maintenant !
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Vous savez bien que je refuse d'en parler.
- Je sais. Par contre j'ai vu ta maman marcher dans la rue en étant saoule tout à l'heure, c'est à cause de ça ?
- Je... Non.
- Tu en es certain ?
- Absolument.
- Tu ne me cacherais pas quelque chose, par hasard ?
- Je vais repartir, on m'attend. À bientôt monsieur.
Je ne lui ai pas laissé le temps de répondre, je suis reparti en courant.
Une fois que je suis arrivé devant ma maison, j'ai contourné la façade, ensuite, je suis monté dans ma chambre en grimpant à l'arbre présent près de ma fenêtre, pour récupérer quelques affaires que j'ai jetées dans ma cabane.
Environ cinq minutes plus tard, je suis sorti en verrouillant ma porte, avant de retourner dans mon "second domicile"... En prenant soin au passage de déposer une couverture sur ma maman, qui est en train de dormir.
J'arrive jamais à lui en vouloir longtemps, c'est dingue...
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