S2 : E8 "Erreur brutale"

Marinette

« Brille encore
Brille encore
Jusqu'à ce que la nuit tombe
Pour sauver
Les ardeurs
De cet amour inachevé.

Pourquoi, tout est toujours compliqué ? Pourquoi les problèmes se ramènent-ils toujours au mauvais moment ?

Cette vie me rend morose, triste, je sais au moins que je n'en veux pas et je n'ai aucun plaisir à regarder mon couple tomber en lambeaux, idem, aucune satisfaction à perdre l'homme que j'aime à travers la colère et la déception. Omettre ce que Luka a dit fait ressasser encore plus fort des souvenirs lointains qui sont sensés être effacés.

Une mélodie en boucle, une voix éloignée..

Impossible, de tourner la page. Ou faire comme si ça n'avait jamais existé.

La déception se creuse de jour en jour alors qu'habituellement elle finit par disparaître au bout de quelques heures. Cette fois, elle s'innove en enterrant désormais les morceaux de mon cœur qui étaient éparpillés un peu partout et responsables de reboucher le trou béant du parterre brisé en verre.

Le doute plane dans l'air. Il remet en question les beaux jours et l'amélioration.

La chance se fend en deux comme une brindille et disparaît dans la lumière de son bassin. Pendant qu'elle rejoint son peuple, je suis la personne sur qui les portes se referment. Celle que le paradis rejette.

Le silence d'Adrien me fait l'effet d'un coup de pieds dans le ventre, j'ai le mauvais sentiment d'avoir été attrapée par les cheveux et traînée sur des millions de kilomètres. »

Alertée par un bruit soudain venant de la chambre, je lâche mon stylo sur ma feuille ce qui fait craquer les os de mon poignet. Tout à l'heure notre dispute a fait fuir Adrien et son abandon m'a tellement boulversé que je me suis mise à écrire pour me retrouver.

J'attrape la feuille et la roule en boule sans réfléchir. Chacun de ses mots écrits noir sur blanc sont pensés et plus que tout au monde ressentis mais ils n'atteindront jamais les yeux de quelqu'un d'autre. Quand je passe à côté du comptoir de la cuisine je me saisis d'un briquet et brûle les écritures en marchant jusqu'à la chambre. Le papier brûlé termine dans la petite corbeille à l'entrée de la chambre.

Son parfum (reconnaissable sur des kilomètres) présent dans la pièce absorbe tout le CO2. Mes poumons sont condamnées à devoir inspirer cet air pollué, empoisonné. Et soudain, c'est un morceau entier de mon cœur qui tombe sur le sol.

Avec la boule au ventre, je lève le tête et le vois assis sur le lit, dos à moi et face à la fenêtre. Lui n'aime pas le toit, d'après lui le temps y est trop froid. Et je comprends son désintérêt, son désamour amorcer pour cette fraîcheur glaciale et écarlate mais extraordinaire.

J'aime ce qu'il ne peut pas aimer.

Et lui, aime ce que je ne peux que détester.

Un monde fait de dépression, de drogue, d'alcool, une pure ivresse bornée de mélancolie. La dystopie parfaite pour des gens comme nous.

C'est la seule qui est capable de détruire nos vies et de s'en débarrasser pour de bon. Avec elle, nous disparaîtrons éternellement de la surface de la terre. Peut-être qu'on serait heureux en enfer.

Assurément atterrir au fond de la tombe est une destination que personne n'espère, mais j'admets qu'il est souvent arrivé à mon esprit d'y trouver de très bons côtés. Étrangement et malgré ce qu'on pense tout à des avantages, il s'agit simplement de le regarder sous le bon angle.

J'ai dit que j'aimais Adrien, j'ai dit que je lui donnerais ma vie, j'ai dit que je ne le quitterais jamais et aujourd'hui nous sommes encore ensemble. Mais je n'imaginais pas à quel point la vie m'écoutait le jour ou je l'ai dit. Je n'avais pas idée des conséquences de mes mots. J'étais naïvement folle amoureuse de quelqu'un qui ne le méritait pas.

Je voulais le bonheur de quelqu'un qui ne pensait qu'au sien. Et à présent je n'ai plus que mes yeux pour pleurer, plus que mon cœur pour regretter. Il y a un goût amer dans ma bouche qui bouche ma gorge, son parfum âcre est désagréable et panse ma blessure de la mauvaise façon.

Un moment, je doute qu'elle ne l'infecte.

— Depuis quand tu es rentré ?

— Une heure.

— Je ne t'ai pas vue rentrer.

— C'est normal, je suis passé par la fenêtre.

Évidemment.

Il était monté aux échelles de l'extérieur et avait grimpé jusqu'à notre étage. Nous n'étions pas haut mais son geste me touche méchamment, il signifie sans aucune pudeur qu'il ne voulait pas me voir. Son attitude est injuste et je ne suis incapable de le lui reprocher du plus profond de ma conscience. Je jure suivit de son nom et répète des mots qui s'alignent à des souvenirs encore plus douloureux.

Je déteste lui en vouloir et je me déteste encore plus d'être incapable de lui pardonner.

— Et toi, pourquoi tu es là ?

Dans sa voix un étrange son résonne en échos et file jusqu'à ma poitrine pour tenter de percer mon cœur.

Je grimace et croise les bras.

— Ce soir, je vais sortir. Sans toi. J'ajoute tout en gardant mon calme.

Au passage, j'évite sa question idiote et perte de temps. Une partie de moi tente de le provoquer pour le pousser à se retourner et à me regarder. Mais il ne réagit pas.

Son comportement de légume me pique à vif, j'ai envie de hurler, de le secouer (encore). Pourquoi Adrien ne se retourne pas ? Pourquoi est-ce qu'il est aussi indifférent ? Pourquoi ne veut-il pas à tout prix me montrer que je compte pour lui ? Est-ce son orgueil qui parle ? Est-ce sa fierté ? Ou son amour qui le contraint si fortement à garder ses distances ?

— D'accord.

C'est tout ?

— D'accord ?

Il soupire, ses épaules s'affaissent sous son souffle et crée en moi un carnage sans nom.

Mon cœur se serre, il frôle l'explosion et mon ventre se retourne violemment flanquant au sol tous les papillons. Et alors que les larmes jaillissent à mes yeux, ma vue se trouble en même temps que tous les espoirs qui se brisent en milles morceaux.

Espèce de salaud ! Ai-je envie de lui crier.

J'aimerais le blâmer de ne pas assez m'aimer et lui reprocher tout ce que je ressens mais il n'y est pour rien si j'ai eu trop d'attente. Il n'est pas responsable des idées qui germent dans mon esprit.

En réalité, ce n'est pas lui qui est en tord.

C'est moi.

— Qu'est ce que tu attends de moi, Marinette ? Demande Adrien et son ton suave m'explose le cœur.

La réalité me poignarde dans le dos et m'extirpe de mes pensées avec douleur. La souffrance d'un mensonge a deux tranchants. Mais celle de sa sœur, la vérité, est si cruelle et intoxiquée qu'elle n'est jamais désirée par personne, même pas par moi après tous mes combats pour la préserver.

Alors que je suis en état de choc le souffle court, la bouche pâteuse et les lèvres sèches aucun son ne sort de ma gorge au moment où j'essaye de répondre. Un mini blocage qui ne dure pas plus longtemps. Immédiatement, de nul part je reprends confiance en moi et mon assurance s'écrie.

— J'ai toujours attendus énormément de toi, tout le temps ! Et plein de fois tu m'as profondément déçue, à de multiples reprises tu m'as arraché le cœur. Avoué-je le cœur dans les mains, encore prête à le lui redonner.

Ça fait mal...

Ça fait vraiment très mal...

— Et pourtant... malgré tous mes sacrifices, tu.. tu es toujours pareil. Pas touché. Pas préoccupé. J'ai été kidnappée, Adrien, et peut-être que je me suis faite violer, battre, torturer, découper. Mais qu'est-ce que t'en sais, hein vue que tu n'as même pas demandé !

Le rictus qu'il laisse échappe écorche mon cœur et ma fierté, il réveille mon orgueil. Désormais, je suis persuadée qu'il a un sourire au coin des lèvres.

— Sale lâche ! Je crache agacée.

Le mot de trop, il se lève brutalement et marche jusqu'à moi, il s'arrête à quelques centimètres de mon visage et la haine dévore son visage aux traits crisper et rides tirées.

— Tu vas arrêter de te plaindre, quand ?! Tu n'es pas le centre du monde et tu ne sais rien parce que tu m'empêches de parler depuis que tu es revenus. Pour qui tu me prends ? Un connard ? Mais tu me connais Marinette, non ?! Il hurle, fou de rage.

Adrien a cédé à la haine qui l'anime depuis qu'il est né, il ne se retient plus et je suis terrifiée par la terreur et la noirceur abyssale de son regard. Ses yeux ne brillent plus, ils ne s'illuminent plus d'une bienveillance chavirante qui m'a fait tombé amoureuse de lui.

J'ai l'impression d'avoir perdus l'homme que j'aime.

— Ta disparition m'a foutus une trouille que tu ne peux même pas imaginer dans tes pires cauchemars ! Parce que je t'aime. Parce que je suis complètement malade de toi et obsédée par la personne que tu es ! J'ai fait des tonnes de recherches, je n'ai pas dormis, je me suis décarcassé...

— Pourtant, cela ne t'a pas empêché d'échoué.

Malgré la peur et l'appréhension monstre qui résonne dans mon ventre et torture chaque partie de mon corps, je porte son regard à bout de bras avec le mien. Toute mon âme le réclame et se consume de le garder loin.

Je suis furieuse qu'il soit furieux et il en est de même pour lui.

— Marinette... Souffle-t-il comme une menace, il semble épuisé, complètement dépassé.

— Va te faire... Commencé-je les sourcils froncés en le poussant mais il attrape mes poignets et me plaque contre le mur.

D'une main, il réunit mes deux poignets et les cadenasse au-dessus de ma tête. Sa force est supérieur à la mienne et m'empêche de me défaire de sa prise. Je deviens alors sa prisonnière.

— Marinette, Marinette, Marinette... Toujours moi ! Tu n'as que mon nom à la bouche, on dirait que tout est ma faute. Penses-tu que j'ai demandé à être enlever et complètement manipulée par quelqu'un que je connais depuis des années ? Et surtout un ami auquel je tiens ?! Je m'exclame sans réfléchir.

Les conséquences étaient trop loin au moment où je crachais tout mon chagrin à son visage. Mais une fois que mon erreur dépasse la barrière de mes lèvres et remontent à mes oreilles pour s'enregistrer dans ma tête, ma première réaction est d'écarquiller les yeux.

— Qu'est-ce que tu viens de dire ? Demande Adrien les sourcils froncés sans amoindrir sa force sur mes poignets.

Limite, j'ai l'impression qu'elle s'est accentuée.

— R-Rien... J'ai revue Luka. Avoué-je en baissant les yeux. Mais il n'a fait que me parler ! Ajouté-je aussitôt en cherchant son regard mais il est trop tard.

Adrien me lâche complètement et se recule d'un pas, il me fixe le visage brisé et les yeux désemparés. J'avance mais il recule encore plus.

— C'est lui qui m'a donné ce livre sur ton père. Il m'a dit qu'il était encore vivant, ton père est venus lui apporter ce livre rien n'est inventé, il m'a montré les images de vidéos de surveillance. Adrien... L'imploré-je la voix tremblante.

Il secoue la tête sans dire un mot, sa voix le trahit, le fuit, il est totalement déboussolé par ma faute.

Bon sang mais comment en est-on arrivé là, tous les deux ?

Mon souffle s'écourte tandis que mes poumons sont au bord de l'asphyxie. Le silence d'Adrien va me tuer s'il continuer, j'aimerais tellement remonter dans le temps et retirer ce que j'ai dit.

Misère... J'ai tellement honte.

— Toi et moi, c'est pour l'éternité, chaton.

L' E.T.E.R.N.I.T.É.

La folie m'a peut-être contaminé mais elle n'a pas encore eu raison de tout mon esprit. Et si mon amour pour lui se révèle être un poison quand je le repousse, il sera son antidote à lui, je le sais.

Adrien secoue la tête, il se reprend et plante son regard dans le mien. Froid, glacial, je frémis.

— Au bal, j'ai revus mon cousin.

— Comment c'était ? Demandé-je le cœur battant la chamade.

— Il m'a reconnus mais je crois qu'il sait aussi que tu es ma petite amie, il avait l'air d'en savoir plus qu'il aimait le faire croire. Écoute, si je n'ai rien dit à propos de nous c'est seulement pour te protéger.

Nous... Il a bien dit nous, je n'ai pas rêvé ? Tout est bien réel, n'est-ce pas ?

Seigneur, je deviens folle...

Il passe une main fiévreuse dans ses cheveux, j'essaye de mon côté de garder la tête sur les épaules et pars me blottir contre lui. Il referme ses bras musclés et chaleureux autour de moi, j'essaye de me calmer en calant mon oreille contre sa poitrine et entendre les battements de son cœur.

1...

2...

3...

4...

5...

6...

7...

8...

9...

Et...

Il dépose un baiser sur mes cheveux brusquant toute l'attention que j'avais focalisé sur ses battements cardiaques. Un moment je suis déstabilisée puis très vite je lève la tête. Il penche son visage. Nos regards s'aimantent comme des aimants si facilement. Cette simplicité me retourne le ventre et libère une volet de papillons. C'est désagréable mais excitant.

En me hissant sur la pointe des pieds je porte mes lèvres aux siennes et appuie ma bouche contre la sienne tendrement. Sa langue caresse mes lèvres et pénètre dans ma bouche, une délicate danse prend forme, un son réconfortant s'en suit. Mes doigts se crispent dans son dos tandis que ses bras s'enlacent encore plus autour de mon corps.

Le retrouver est si bon, si magique que ça ne paraît pas réel, j'ai l'impression de rêver et impossible de m'ouvrir les yeux pour me faire prendre conscience. J'attendais ce moment avec tellement d'impatience, et l'avoir dans mes bras, contre moi, me donne les larmes aux yeux.

Je l'aime de toute mon âme.

Je suis dévouée à ce garçon et folle amoureuse de lui. Et au final, cet amour me contrôle complètement au point de me priver de toute pensée raisonnable. Quand il est loin, je suis contrôlée par l'instinct de le revoir, de le surveiller, pouvoir le regarder. Et rien n'est meilleur au monde que ses baisers.

Adrien éloigne ses lèvres de quelques centimètres pour murmurer chaudement les yeux mis-clos :

— Je t'aime, Marinette.

Je souris et lui vole un bref baiser. Puis réponds sur le même ton, le cœur en travers de la gorge et les yeux débordants de larmes de bonheur :

— Moi aussi, je t'aime de tout mon cœur Adrien Agreste.

Sans attendre, je saute à son cou et l'étreigne comme si ma vie en dépendait. En réalité, c'est le cas. Mais afin de rester dans un minimum de raison je décide de faire si ça ne l'était pas et laisser à ce moment tout le bonheur et pouvoir qu'il mérite.

Pour l'instant les choses entre nous se sont arrangés, j'ai bien pour l'instant car nous n'avons pas encore parlé de Luka ni du livre qu'il m'a donné...






🌪

C'est marrant, ça faisait longtemps que j'avais pas mis un média où je fait quelques montages. Bref, ça me fait bizarre et en même temps ça rappelle de bons souvenirs ! 😵‍💫🥹

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