S2 : E27 "Les rêves"
Marinette
La fin, qu'est-ce que c'est franchement ? Quand on dit « c'est terminé » de quoi on parle exactement, de nous ou de la relation ? Mais à quel moment peut-on vraiment la déclarer morte quand on y pense encore, quand elle jaillit dans notre esprit comme un « souvenir ». Parfois il suffit d'une simple image pour enduire notre cervelle d'huile et d'y jeter une allumette. Certains souvenirs étaient remontés à la surface juste pour me pourrir ou m'assombrir la vie. J'avais été si triste d'être malheureuse, je me sentais déçus par moi même.
— Adrien ? Ai-je demandé en sourcillant devant une personne lui ressemblant pour portrait.
Ses lèvres roses toujours aussi douces j'en étais sûr, ses yeux encore plus brillant et d'une beauté chavirante, son charisme dix fois plus prenant. Cet homme, il était saisissant.
Trop pour moi, mon cœur, mon pauvre esprit et mon âme miséricordieuse.
Il n'a rien répondu alors j'ai décidé de rester à distance au cas où c'était un piège, pour éviter de terminer prisonnière, avec tout ce qui s'était passé je me méfiais.
— Adrien ? L'appelé-je une deuxième fois.
Pas du genre bavard il préférait le silence au bruit mais cette fois il n'était clairement pas lui-même, et j'ai pu m'en assurer car en posant ma main sur son épaule il n'a pas bougé d'un pouce.
Que lui arrive-t-il ?
Tout autour de nous sont de vastes paysages bordés de bleu clair et de blanc, il n'y avait plus de ciel et les nuages emplissaient les alentours ainsi que de grandes et hautes colonnes en pierre magnifiquement sculptées de couleur chair.
— Répond-moi. Ordonné-je en fronçant les sourcils.
— Quitte-moi. Tout est finis.
— De quoi tu parles ?
J'ai tenté de poser ma main sur sa joue mais il s'est immédiatement reculé en secouant la tête, j'ai pris son refus pour moi en repliant ma main contre moi, la bouche sèche et le cœur serré. Je refuse de l'avouer à haute voix mais je me sens blessée.
— Tout est finis. Il répète. Faut partir.
— Adrien je comprends pas !
— Je vais mourir, va-t-en ! A-t-il crié en me poussant violemment les épaules, je suis tombée sur les fesses et ai levé la tête les yeux écarquillés.
Ses mains ne m'avaient jamais frappé auparavant, ni ses pieds, il n'avait jamais levé la main sur une femme. C'était la première et -je le jurais- la dernière fois. Ses yeux injectés de sang sont d'une couleur bordeaux et lui donne l'air d'un fou. Il respirait la mort acide ou la pourriture du désespoir. Une charogne.
Qu'est-ce qu'il se passe ?
Il s'est penché sur moi alors que je crispais mes doigts sur la terre sous moi.
— Je t'aime tu sais ? T'es la femme de ma vie et tu resteras toujours celle que j'aime peu importe ce qui arrive, peu importe la misère et la maladie je t'aimerais toute ma vie. T'es ancré dans mon âme pour l'éternité, dans les vies à venir et dans les mondes jusqu'à ce que l'univers explose je t'aimerais. L'ignorance, le savoir, quoiqu'il advienne tu resteras ma princesse.
Les larmes sont montées à mes yeux et ont jaillis alors que j'étais impuissante et complètement détruire par ce que j'entendais et ce que j'enregistrais contre mon grès. Dans la maladie il a dit, dans l'ignorance et sans aucune force, sans aucun pouvoir je savais que je me souviendrais toujours de ce qu'il m'avait dit.
Je me projette dans ses bras et m'accroche à son cou de toutes mes forces. A son oreille je murmure en pleurant :
— Je t'aime Adrien, ne m'abandonne pas. Ne m'abandonne jamais...
Il a suffit de beaucoup d'épreuves, de beaucoup de douleur et d'un énorme déclencheur pour faire exploser ce qui est depuis le début le plus logique. On oublie parfois qu'on a besoin de la personne qu'on aime quand on la regarde, quand on lui sourit, quand on lui parle et qu'on lui dit au revoir. Ce n'est pas toujours évident même si ça en a l'air. On ne devine pas toujours au premier regard que cette personne qui traverse nos yeux sera notre premier.
Notre number one pour toujours et à jamais, puisque le plus simple part toujours du plus compliqué.
*
Nino
— Elle va bientôt se réveiller ? Me demande Adrien à travers le combiner du téléphone, sa voix grave est inquiète.
— Je sais pas pour le moment elle est endormie. Alya est tout le temps avec elle.
Je l'ai entendus soupirer.
— Je te tiens au courant. Lui dis-je avant de raccrocher.
Adrien est resté là-bas pour nous laisser échapper et la bombe de parfum n'a pas explosé, pour l'instant le calme réside toujours dans la ville et si cela continue de durer je me demande quelle est la contrepartie qu'il a dû leur offrir. Une partie de moi a la trouille pour lui parce qu'il a beau jouer les durs il est humain et son côté affectif est toujours ce qui le mène à la ruine alors si pour l'instant il survit je sais que ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'il craque.
Marinette t'as intérêt à vite te réveiller, ton foutu prince charmant à besoin de toi, merde.
*
Marinette
J'ai brusquement ouvert les yeux en me redressant violemment, transpirante, haletante, je pose une main sur mon cœur ayant la douloureuse sensation de le perdre. J'ai eu l'impression qu'il allait battre et jaillir hors de ma poitrine pour s'enfuir à cause de mon rêve qui lui a tapé dessus trop fort.
— Marinette ! S'exclame une voix douce en s'approchant et immédiatement je découvre Alya. Je suis contente que tu sois réveillée, nous t'attendions depuis des jours ma belle. Elle sourit.
— Désolée je suis un peu perdue, dis-moi ce qui s'est passé. Elle hoche la tête.
Tandis qu'elle s'assoit à côté de moi je laisse ma main glisser sur mes cuisses le cœur de plus en plus calme. Pendant que je rêvais j'avais l'impression de planer, je m'effondrais dans le vide, je n'étais plus en apesanteur ni en paix avec mon âme et la discorde m'a fait mourir, j'ai goûté le goût sucré et amer de la mort. Rien de bon, rien d'agréable. Tout était terrifiant mais tout était un rêve.
— Tu as reçus une balle qui a frôlé ton rein mais il t'a fallu plusieurs jours de récupération, ton corps avait l'air... épuisé et les médecins ont dit que tu l'avais vraiment poussé à bout. J'ai inspiré en faisant valser la couette de mes jambes, les souvenirs surgissaient en flash dans mon esprit au fil du temps qu'elle me parlait.
Je savais ce que je devais faire et où je devais aller avec ce que j'avais manqué et le temps que j'avais perdu à dormir il fallait agir en vitesse avant de tout perdre.
J'enfile les vêtements posés à côté de moi.
— Mari... Elle s'écrie violemment quand je passe la robe au-dessus de mes épaules et me retrouve nue.
J'attrape les sous vêtements et le jean noir est celui que j'enfile en premier, je me saisis du débardeur blanc encore plus vite et le passe aussitôt au-dessus de ma tête. J'attrape mes baskets nettoyées et non plus tachées de terre et de sang puis me retourne.
Alya s'est retournée, je souris.
— C'est bon.
Elle se retourne.
— Tu vas aller nul part même si tu crois que je vais te laisser dépasser le pas de cette porte, eh bien tu te trompes ! C'est pas un moulin et tu ne tiendras pas longtemps, tu as besoin de repos Mari.
— J'aurais tout le temps de me reposer quand je serai morte. Je mets ma veste.
— Marinette ! Elle rouspète.
— Je sais, soufflé-je en me retournant. Mais je n'abandonnerai pas Adrien, s'il te plaît mets-toi à ma place qu'est ce que tu ferais ? Tu laisserais Nino ?
Elle s'arrête en m'observant et je baisse les yeux en soupirant, mon esprit est encore embrouillé et tout fébrile, je sais simplement que je n'ai pas de temps à perdre.
J'attrape ses mains dans les miennes.
— Écoute, je sais que tu cherches juste à me protéger mais j'ai aussi quelqu'un à protéger alors comprends-moi et n'essaye pas de m'en empêcher car je n'hésiterai pas à t'écarter de mon chemin. Je la regarde.
Nous avons vécus beaucoup de choses ensembles et elle connaît l'amour autant que moi, elle sait ce qu'il nous fait faire quand il pique à vif et saupoudre les plaies profondes de sel, par conséquent je sais qu'elle peut me comprendre et saisir dans quel sens j'ai besoin d'aller pour vivre et me sentir en osmose. Sans Adrien je ne pourrais jamais vivre, je ne serais plus jamais heureuse et si je suis indépendante envers les autres, il est ma drogue, une addiction pure que je ne pourrais jamais me résigner d'abandonner.
— Nino va t'accompagner. Elle cède en serrant mes mains.
— Merci. J'hoche la tête.
Elle est ma meilleure amie depuis longtemps malgré nos erreurs et nos mauvais choix, je sais que je pourrais compter sur elle et ce depuis le premier jour. Il existe des personnes qui nous transperce le cœur pour toujours et avec qui même une fois la flèche retirer on reste liés.
Je la prends dans mes bras et elle me serre contre elle en sachant que c'est peut-être la dernière fois qu'on se voit. On peut se voiler la face, on peut se mentir et déblatérer pendant des lustres mais la vie est tracée, le destin écrit et le chemin déjà créé.
Mon couple avec Adrien battait de l'aile un peu avant la bataille mais désormais on peut dire que je m'en fichais car le plus important restait de le retrouver, de sentir à nouveau son corps contre le mien, ses lèvres contre les miennes, son parfum contre moi. Je veux encore revoir son tendre regard vert émeraude et l'admirer tous les matins jusqu'à ma mort. On doit mourir vieux, mais ensemble.
Parce qu'Adrien a le cœur en feu et moi en cendre on est lié pour toujours, aussi bête que cela puisse paraître je sais que mon cœur ne bat plus que pour lui, qu'il est l'homme avec qui je fonderais une famille plus tard avec ou sans les autres, près ou loin d'eux. Puisque pour vivre je n'ai besoin que de lui, aujourd'hui, demain et toujours.
Je serai toujours présente pour lui et il le sera toujours pour moi, et si l'un a un problème à l'autre bout du monde l'autre viendra le sauver quoiqu'il arrive. Le monde devient petit quand il s'agit d'amour.
— On a pas toujours été en bon terme toutes les deux mais je veux que tu saches que je serais toujours là pour toi. Ici ou ailleurs. S'il t'arrive quelque chose je serai celle qui prendrait soin de ta tombe, je ne la laisserais pas pourrir je l'arroserais de fleurs tous les mois.
— Merci Alya, tu sais que c'est la même chose pour moi.
— C'est important pour moi de te le dire. Je ne sais pas si nous allons nous revoir...
— Nous nous reverrons quoiqu'il puisse arriver. Lui promets-je en frottant ma main contre son dos avec un tendre sourire.
Même dans les rêves, Alya...
Promis.
*
J'ai voulus attendre toute la journée avant de poster un nouveau chapitre mais je vous avoue que je veux terminer cette histoire au plus vite.
Les derniers chapitres sont écris alors c'est comme vous voulez, soit je poste tout dans la semaine soit on continue à faire par deux. A vous de choisir.
Bonne nuit 🌙
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