S2 : E24 "Dernière chance"
Adrien
Les épaules affaissées sous le poids de mon impuissance, je regarde avec effroi les yeux de Marinette se fermer et la voit plonger dans le noir sans pouvoir réagir. Mais alors fou de rage, j'écarquille les yeux, mes pensées les plus sombres s'enfoncent dans les abîmes ténébreuses de ma plus noire colère. En tournant les yeux sur l'homme qui vient tout juste de se retourner et qui me fixe depuis fixement sans vaciller, je rate un battement coupant aussitôt ma respiration.
Le sang coule dans ma gorge, bizarrement un goût métallique se fend dans mon œsophage et coule. Très lentement.
Pendant une demi-seconde, je perds l'équilibre et recule d'un pas. Il se redresse davantage, il semble fier du choc qu'il m'inflige par son reflet. Quelque part cela me pousse encore plus à le détester.
Décidément, je n'avais jamais espéré l'aimer un jour mais je n'avais jamais imaginer pouvoir le détester à ce point non plus, disons que c'est surprenant et très nouveau pour moi d'apprendre à haïr une telle personne qui de plus partage mon sang.
— Grand-père ?!
Je le vois se retourner entièrement pour me faire face avec fierté et honneur. Une ironie qui n'oublie pas de me faire rire, mais je retiens mon sourire et finis par le perdre lorsqu'il esquisse lui-même de ses lèvres ce qui forme un...
— Je suis ravie d'enfin faire ta connaissance, Adrien. Me dit-il calmement, d'un ton chaleureux. J'espère que tu ne m'en voudras pas, j'ai juste montré à ta petite amie les bonnes manières.
Il m'avoue en tournant sa tête pour jeter un regard au corps encore allongé par terre de Marinette. Très vite, son regard vert me transperce de nouveau l'âme comme une balle tirée à bout portant.
— Ce ne sont pas des sentiments partagés, rétorqué-je froidement, sans hésiter.
Montrer les bonnes manières à Marinette a-t-il dit ?
Il a suffit qu'il termine à peine sa phrase pour ne plus ressentir le moindre doute ni remords à son sujet. De toute évidence, les gens ne changent jamais et il faut se faire à l'idée un jour au l'autre, quoique je fasse, Lord Agreste restera pour toujours mon grand-père et sera aussi un assassin, et sans cœur et débordant de culot.
Cela me fait penser que tout à l'heure, Nino s'est chargé de Félixis et après lui avoir réglé son compte, il m'a laissé lui asséner le coup de grâce. Et pour être honnête...
Ça fait un bien de fou malade !
— Je vois que tu n'es pas venus seul.
Il détourne son regard vers Nino.
— Très bonne déduction, papi. T'as gagné une balle dans le genoux ! Déclaré-je en inclinant mon arme et tirant sans hésiter dans son os.
Il manque de s'écrouler en hurlant de douleur, ses mains se plaquent aussitôt sur la plaie d'où jaillit du sang et s'écoule bientôt un flot entier. En approchant prudemment je bouillis de plus en plus en jetant un regard au corps sans vie de la femme que j'aime.
Ils ont osé la toucher alors qu'ils avaient dit ne rien faire...
Et putain si je ne les tue pas je ne m'appelle pas Adrien Agreste.
Face à lui qui se rapproche du sol, je reste figé et complètement immobile, le jaugeant d'un regard gelé. Il a fêlé mon âme, a brisé mon histoire, détruit mon enfance, et pense avoir une mort facile ? La sienne sera pire que la mienne car elle ne doit plus seulement remboursé le prix de ma vie mais aussi celle de Marinette qu'il a désormais empoisonné d'un millier de traumatismes.
Lorsqu'elle rouvrira ses yeux, sa vie ne sera plus jamais comme avant, et avec tout l'or du monde malheureusement je sais que je ne pourrais jamais lui racheter celle qu'elle était avant.
Il doit payer le mal qu'il a causé autour de lui. Je dois me venger pour ma mère, pour mon père, pour Marinette.
Aussi, pour moi.
Prêt à l'abattre au moindre mouvement, je reste calme.
— Tu es bien courageux de venir jusqu'ici sans renfort. Avec ton... sbire. Articule-t-il d'un ton qui somme lui arracher la gorge.
— Il a un nom, sifflé-je furieux. Et ce n'est pas mon sbire.
Ni mon ami.
Je ne peux pas lui pardonner ce qu'il a fait et qu'il est tenté de m'assommer reste encore très compliqué pour moi. Un peu trop sûrement pour que j'envisage de lui redonner une seconde chance.
— Tu penses sincèrement que j'en ai quelque chose à faire ? Se moque-t-il d'un rictus jaune, la haine qui rougit ses yeux est très démonstrative.
Il sort les crocs le vieux. J'esquisse un sourire.
— Adrien, nous devons nous dépêcher. M'informe Nino dans mon dos et je hoche la tête en jugeant du regard mon grand-père qui se rapproche de plus en plus près du sol.
Cet homme si grand, si riche et là si impuissant, si faible que j'ai devant les yeux. Je ne sais pas, plus je le regarde et moins j'ai l'impression de le voir. Ce serait mentir de dire que je ne suis pas déçus par ce que j'ai sous les yeux.
Je m'attendais à plus fort, plus endurant, moins faiblard, moins vieux aussi.
Toutes ces histoire de conquérants, l'image d'un homme fier et effrayant que je m'étais faite de lui s'effondre en morceaux à l'instant où j'entends un sanglot de douleur s'étouffer dans sa gorge.
Lord Agreste...
C'est lui qui a gâché ma vie, mais c'est vraiment lui que je vois à moitié en train de pleurer pour une balle dans le genoux ?
Quelle déception.
— Tu as détruit mon enfance et t'as voulus tuer ma petite amie, tu savais à quoi t'attendre.
— Pour qui me prends-tu ? Ai-je l'air d'être né de la dernière pluie ? Ta mère a commis la même erreur que toi. Elle aussi m'a... négligé. Crache-t-il avec dégoûte et hargne, comme du venin -ou un code.
Il a osé parler de ma mère ? Espèce de sale...
Qu'il est osé parler de ma mère me fait sortir de mes gonds et j'ai dix fois plus envie de lui faire avaler ses paroles. Mais quand soudain avec un bruit fatale qui amène une odeur de fer, une orde de gardes jaillissent de tous les recoins de la grande pièce, deux hommes s'emparent brusquement de moi par mes bras et en font de même pour Nino. Nous nous débattons corps et âme.
Au départ, nous parvenons à en mettre plusieurs au sol mais terminons prisonniers. Ils sont trop nombreux.
Comment ont-ils fait pour rester planquer ? Comment on ne les a pas vue ?!
Nino et moi sommes piégés et perdons soudainement l'avantage en un clin d'œil. Je tente de me débattre mais ils me re saisissent par les bras et me foutent à genoux devant Lord Agreste.
Il relève la tête, et il sourit.
— Tu m'as sous-estimé en te pointant ici avec ton sbire. Sourit-il, à priori enjoué de posséder à nouveau le dessus. C'est dommage, j'aurai m voulus discuter un peu avec toi, tu es mon petit-fils.
Cela a sonné tellement faux. Je l'ai regardé, plutôt dévisagé et il a compris sans que je n'ai besoin de dire un mot. Immédiatement, je me suis emporté et les gardes ont raffermis leur prise autour de mes épaules, gardant mon corps au sol.
— Sale enfoiré !
Il m'envoie sans attendre son poing dans la figure. Ma lèvre s'ouvre et un goût métallique se disperse dans ma bouche. Ma tête est jetée sur le côté, il en profite pour reprendre :
— Abandonne tes recherches sur mon organisation et je vous laisserai la vie sauve, vous n'aurez plus à vous inquiéter de rien. Et si c'est de l'argent qu'il vous faut, je vous en donnerai.
— Et si je refuse ?
Il tourne sa tête en direction de Marinette et dit :
— Elle meurt.
Il se retourne et me sourit, d'un hochement de tête il indique Nino en croisant les bras contre sa poitrine. Il paraît avoir oublier la douleur de son genoux. La plaie sanglante continue de couler, mais il semble avoir séparer la souffrance de son esprit.
Comment fait-il pour ne pas hurler ?
— Lui et sa copine aussi. Et une fois que j'en aurais finis avec eux, non seulement je transformerai ta vie en enfer mais je retrouverai ta mère et lui ferait payer sa trahison... Quant à ton père.
Il marque une pause en se penchant puis murmure à mon oreille :
— Il mourra définitivement dans les pires souffrances que tu ne peux imaginer...
Fait le bon choix, je crois entendre à travers sa menace. Ne te trompe pas, ne leur fait pas payer tes erreurs.
Je viens tout en le regardant se redresser à me demander : Continuer ou abandonner ?
— Sur quoi ?!
— Laisse mes affaires tranquilles et je vous laisse tous repartir.
— Et si je refuse ?!
— Je vous tue. Tous. Rajoute-t-il.
N'abandonne pas tout ton travail pour moi... Ne les laisse pas te couper les ailes, je m'en sortirais, ne t'inquiète pas.
— Et elle en derriere, avant j'ordonnerai à mes hommes de s'amuser avec elle. Dit-il en esquissant un sourire mauvais.
Mais toi... tu t'es battus, alors termine ce que tu as commencé, peu importe le prix.
Je serre les poings, mes muscles se contractent alors que je me retiens de hurler de rage tant la hargne qui me possède est brûlante. J'ai juste envie de leur exploser à tous le crâne.
— Comment puis-je te croire ?
Il empreinte un visage consciencieux en encadrant de son majeur et son index son menton.
— Aurais-tu une autre idée ? Je te laisse une dernière chance, tu devrais la saisir. J'aurais pu tous vous abattre sans discuter, à la place je me montre clément. Il s'agit de se montrer reconnaissant parfois.
Tout en le dévisageant, je me fonds dans le silence inquiet des évènements qui s'apprêtent à venir. Sa position le contraint à rester sur ses pas, sans avancer ni reculer. Il est bloqué.
— Très bien, soupire-t-il, tu as une heure pour faire ton choix. Une fois l'heure à terme, je mettrais mes menaces à exécution.
D'un geste du menton, Lord Agreste ordonne à ses hommes de nous emmener. On me relève tandis que je me débats en tentant de libérer mes bras de leur emprise. Hélas leur force me lacéra la peau et mes muscles se serrèrent violemment sur eux-mêmes.
— Enfermez-les dans les cellules et emmenez celle-ci dans les appartements de Félixis.
Un sourire mesquin assombrit son visage ou l'illumine d'une folie sadique large de noirceur et chargée de mauvaises intentions.
— Salopard ! Tu ne vas pas t'en sortir comme ça, je ne te laisserais pas faire du mal à Marinette ni à personne d'autre. Je te conseille de fuir car quand je te retrouverai, j'utiliserai tes tripes pour t'étrangler ! Scandé-je fou de rage, le feu au cœur et la boule au ventre.
La gorge nouée par la salive encore imprégnée de sang et pâteuse dans ma bouche, je laissais les hommes nous conduire la respiration haletante et la poitrine remontante et descendante.
Nino et moi furent conduits dans un couloir, nous échangions un regard alors que les gardes se dirigeaient au bout du couloir en passant devant d'autres gardes postés devant chaque porte de chaque pièce qui longeaient le tunnel.
Je jure que j'aurais sa peau.
Lord Agreste, tu vas me le payer.
🌞
Merci de me suivre, merci de me lire.
À bientôt ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top