S2 : E19 "Enlèvement"
Marinette
J'attrape le bras d'Adrien, il me sourit en baissant son visage près de moi, mon cœur se réchauffe, c'est toujours un plaisir monstrueux de le voir me regarder, même après les aveux de Luka son beau regard vert me remonte le moral et sait apaiser les flammes brûlantes dans mes intestins. Les douleurs de ventre sont sûrement ce qui, quand on est debout près de l'homme qu'on aime, fait le plus mal.
— Ça va ? Demande-t-il d'un ton doux en posant sa main sur la mienne.
— Oui. Souris-je faiblement absorbant mon mal pour moi-même. Et toi ?
Il hoche la tête puis dépose un baiser sur mon front. Alya et Nino sont postés au bord du trottoir quand nous décidons d'approcher pour leur dire au revoir. Je fais la bise à Alya, je recule juste après et à un mètre je soupire fortement avant de décocher un sourire.
Fatiguée.
Vraiment, oui.
Nino et Adrien se sont contentés de hocher respectivement la tête chacun de son côté, quant à Alya et Adrien, ils ne se saluent pas une dernière fois. J'aimerais lancer un regard à Adrien mais je refuse de le blâmer davantage suite aux confessions de Luka, craignant en demander plus qu'il n'en faut.
D'être en tords, aussi.
Si je suis méfiante c'est uniquement pour le protéger. Dans mes muscles, incrusté sous ma chair, la peur se dissimule et envoie des décharges électriques de temps à autre. Et si, je suis prudente à présent, c'est aussi après m'être aperçus que je ne l'avais jamais été. Ce qui m'a causé du tord, beaucoup même. Puisque cette fois, les répercussions engagées et déclarées par Luka pourraient nous être létales.
— Rentrez bien, faites attention sur la route. Préviens Alya et elle me regarde.
— Merci, vous aussi. Réponds-je d'un sourire.
— A bientôt !
J'ai hoché la tête tandis qu'ils se sont éloignés, Alya nous a adressé un dernier geste de la main puis s'est retournée en suivant Nino, cadenassée à son bras.
Désormais, immobile et les regardant s'éloigner et ainsi prendre de plus en plus de distance, une partie de moi est mêlée à la panique et la terreur, j'éprouve une certaine tendresse de constater la déception de ces retrouvailles. Je pensais réussir à retrouver ma meilleure amie, d'être proches et continuer notre histoire, mais la vérité est qu'il faut tout recommencer.
Et tout laisser derrière nous.
L'espace d'une seconde j'ai eu les jambes tremblantes, par conséquent je me suis accrochée au bras tendus d'Adrien. Affaiblie par les émotions, j'ai tenté de combattre le chagrin qui s'est immiscé dans mes tissus vitaux. Mais constater que tout est finis me bouleverse, je suis échevelée du haut de mes talons, et je me trouve si ridicule pour multiples raisons.
Une douceur chaleureuse se dépose sur mes doigts et soudain, je relève la tête et la tourne face à Adrien. Nos regards se rencontrent et comme d'habitude, je ne suis pas indifférente au charme de ses deux yeux verts.
— Ça n'a pas l'air d'aller... Fait-il remarqué, le visage soucieux. Vas-y, dis moi ce qui cloche.
Ces mots sont touchant et quelque part, pour une raison que je préfère garder pour moi, ils sont aussi rassurants. En coinçant ma lèvre entre mes dents, j'ai le soucis de devenir trop rapidement anxieuse au moment où mes limites débordent de regrets, de remords, et enfin d'une agonie sanglante...
La honte contamine mon sang et s'alimente avec mes globules blancs, elle les manipule et les charge de dégommer mes globules rouges. Ils finissent par le faire, mon visage s'est comme vidé d'énergie et est devenus aussi blême qu'un fantôme l'instant suivant.
Je ne me suis jamais sentis aussi tremblante et terrorisée que je le suis maintenant plus que prête à en découdre avec moi-même une fois qu'Adrien sera loin et m'aura laisser seule.
Au fond, le chagrin que je ressens me rend tout simplement faible et incapable de lui dire de vive voix tout ce qui me pèse atrocement sur le cœur. Pourtant, je le regarde dans les yeux et je vois la détresse, l'inquiétude, le drame...
Dans un vain geste de secours, j'esquisse un faible sourire légèrement tordue par la douleur.
— R-Rien... On peut rentrer, s'il te plaît ?
— Oui, bien sûr. Répond Adrien perplexe mais il ne rajoute pas un mot et me raccompagne jusqu'à la voiture.
Je vais passer le trajet car mis à part mon insoutenable envie de fondre en sanglot, rien n'est arrivé. Ces derniers temps mes émotions ont trop pris le dessus, je ne veux plus qu'elles aient autant d'ampleur, c'est trop dangereux, pour ma santé, pour les autres... A cause d'elle, j'ai fait des erreurs qui j'ai l'impression, sont irrattrapables. Les mots de Luka ne veulent pas nous laisser tranquille, Adrien et moi, mais je ne sais pas pourquoi cela me turlupine autant. De plus, je doute qu'il a volontairement voulus me gâcher ma soirée.
Jusqu'où la jalousie serait-elle capable d'aller lorsqu'elle se sent menacer ?
En rentrant, mon premier geste a été d'aller m'enfoncer dans la chambre. Fuir Adrien est une mauvaise idée, hélas les voix douloureuses de mes remords sont lancinantes, mortelles. J'ai essayé de les éteindre en y jetant de l'eau brûlante, avec l'extincteur une autre fois. Mais elles se fondent dans des murmures qui menacent de me rendre folle, les gens ne comprendraient pas comment mes pensées sont incrustées en moi. De quelles manières elles régissent ma vie et de quelle façon elles parviennent à la détruire. Ni comment, elles ont le pouvoir de me tuer.
Debout, je remercie le Ciel de m'avoir fait penser à retirer mes talons en entrant, car je sens mon corps chancelé, perdre l'équilibre. Menacer de m'abandonner.
En réalité, j'ai commis l'erreur de me surestimer depuis le début, en pensant être plus solide et apte à endosser de plus grosses responsabilités qu'il ne m'était possible d'ingurgiter. J'assimile déjà difficilement les secrets d'Adrien...
Comment ai-je pu avoir une telle certitude ?
Orgueilleuse et triste, cela m'écrabouille la poitrine d'avoir eu tord.
En en me postant devant l'immense armoire où les affaires d'Adrien et les miennes sont rangées, j'attrape un short blanc avec une culotte blanche et un débardeur noir. Sans prendre le risque de voir débarquer Adrien, je ne m'attarde pas et cours m'enfermer dans la salle de bain. Je lâche un lourd soupire de soulagement, mes muscles s'apaisent alors que mes doigts relâchent le verrou tourné.
Tout d'abord, je dépose mon pyjama sur les rebords de levier, je passe ma robe au-dessus de mes bras puis jette le vêtement dans le panier à linge juste à côté de la fenêtre sur la gauche. La minute suivante, ayant juste le temps de sentir un liquide brûlant remonter dans mon œsophage et me remplir la bouche, je m'écroule à genoux devant la cuvette. Le rejet de toute la nourriture que j'avais avalé lors du dîner ressort d'un jet violent et s'étend dans le fond des toilettes. J'ai juste le temps d'attraper mes cheveux pour les protéger que je déverse tout ce que je possédais dans le ventre. Mes tripes se crispent, mon abdomen se contracte. Je m'arrache la gorge, la chaleur m'écorche la chair sensible et me distille la voix. Des larmes au coin des yeux, je retiens un gémissement lorsque mon visage se tord de douleur.
La souffrance me rappelle celle que l'on inflige quand on plante un milliard de poignard dans le ventre. Je tente de respirer mais soudain, mon souffle se déprime et mes poumons sont ensevelis sous une couche de goudrons.
Être furieuse et aussi démunis ne changera rien à la situation et cela n'améliorera pas ce qu'il m'arrive, au contraire j'ai l'impression qu'en m'enfonçant assidûment creuse encore plus vite ma tombe ou le trou dans lequel je suis sensée reposer. Mes pensées ont terminé d'être incohérentes, j'arrive enfin quelques minutes plus tard en relevant la tête et collant mon dos contre le mur désormais assise contre le carrelage froid à constater démunie de forces à quel point ma vie est un vrai bordel.
Mon cœur bat a dix milles kilomètres prêt à fendre l'air et foncer dans le mur. Pourquoi suis-je étonnée, finalement n'ai-je pas chercher ce qui arrive ? Quoiqu'il en soit, je me sens responsable et ce fardeau me broie les épaules.
Les morts de Luka sont touchant, ils arrosent mon cœur d'essence et y jettent une allumette pour le réduire en cendrée.
Comment me protéger de lui, l'homme d'apparence l'ami ? En conclusion, tout ce que je dois retenir de Luka, je préfère ne garder que nos bons souvenirs. Il était mon ami, une personne proche de moi, de mon cœur, de mon esprit. Il était bien placé pour connaître les blessures qui ont fêlé mon âme. Et aujourd'hui, il s'en sert contre moi.
Notre discorde dépasse l'amitié que nous avions, je dois l'accepter et tout faire pour l'écraser si je refuse de m'y soumettre. Je le considérais beaucoup et désormais c'est tout ce qui me porte défaut, faute de savoir me détacher et de savoir l'ignorer -l'oublier.
A force de toujours me mentir, manipuler mon esprit pour obtenir ce qu'il veut, je me suis ramassée un flot d'ennuis, des problèmes à rallongent et une vilaine réputation. Ma conscience s'est mariée avec le maître abonné au noirceur des mauvaises actions. L'obscurité a pris possession de ma main et une fois, j'ai sincèrement voulus le blesser d'une gifle.
Pour l'instant, je meurs d'envie de lui faire regretter la peine qu'il m'a enfoncé dans le cœur de force. Malgré moi, je veux de toutes mes forces attraper son visage et tellement l'écraser contre le bitume qu'il ne puisse plus jamais avoir l'idée de gâcher ma journée.
Un chagrin aussi langoureux et lent que lui amène les plus fiévreux à de tristes révélations quand ils cèdent à leur plus vieux démons...
J'imagine que c'est pour ça que quitter quelqu'un quand on l'aime encore est aussi terrible.
***
Je rejoins Adrien allongé sur le lit et me blottis contre son torse, dans ses bras avec sa chaleur et son parfum je me sens légère, rassurée et en sécurité, cette sensation laisse ma poitrine légère, le cœur en paix avec le reste de mon corps, c'est apaisant de se sentir un peu bien.
— Nino et Alya sont...
— Je sais.
Je me redresse surprise par sa réponse, il tourne son regard de son téléphone et plante ses yeux verts dans les miens, mon cœur s'emballe. Adrien a une façon de me regarder qui parviendra toujours à me troubler, d'avant à maintenant, ça n'a jamais changé.
— Je suis désolé pour le dîner, tu as passé une mauvaise soirée.
— N-Non... Pourquoi tu dis ça ?
— C'est pour ça que tu étais triste tout à l'heure, il sourit faiblement et pose son téléphone à côté de lui sur la table de chevet.
Sans dire pourquoi, son attention me bouleverse et mes larmes montent d'un seul coup à mes yeux, je souris tandis que mon nez est piqué à vif par un petit éclair.
— Pas du tout, reniflé-je en essuyant le bord de mes yeux. Rien n'est ta faute, tu avais raison, je me suis juste fait beaucoup trop de fausses idées. C'est moi la responsable.
Il se redresse et pose sa main sur ma joue.
— Regarde-moi, ordonne-t-il d'une voix douce, je l'écoute. C'était normal que tu te réjouisses de revoir ta meilleure amie, elle a beaucoup compté pour toi, et elle ne sait pas ce qu'elle perd. N'oublie jamais que tu es une personne exceptionnelle et ne remet jamais en question l'attente que tu as des autres. C'est à eux de se mettre à ton niveau pas à toi de le baisser, jamais.
Je lui ai sauté dans les bras en espérant trouver le réconfort qu'il manquait à mon cœur, mon âme fond vite dans la sienne, et je donne tout ce que je peux, plus encore. Je le garde près de moi, j'éloigne celle qui était comme ma sœur et continue ma route avec celui qui sera le père de mes enfants. Au fond, c'est tout ce qu'il me reste à faire, je n'ai pas d'autre solution. Quand on est un traitre, on le reste pour toujours...
Adrien referme ses bras autour de moi fermement et me caresse le dos, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps je crois ce soir-là tellement je n'arrivais pas à me remettre de la peine qui s'abattait dans mon cœur. Pendant plusieurs heures, Adrien m'a laissé son épaule et ses oreilles, il a pris soin de moi et m'a calmé de son mieux, j'ai finis par m'assoupir dans ses bras, visée et touchée par l'épuisement.
Je voulais pardonner, pour avancer, pour évoluer, mais je n'avais jamais imaginer que je devrais tout faire pour la perdre, pour la quitter.
Pardonner pour mieux partir, l'esprit libre, la conscience légère...
A mon réveil, je me suis levée et ai décidé d'aller chercher un petit déjeuner, je suis descendus par les escaliers pour me rendre à la boulangerie. Les matins à Paris sont souvent frais, ce n'est que dans la journée que les températures montent, alors je me suis couverte d'une veste noir et d'un gilet gris bien épais, avec un jogging bleu marine et des baskets blanches, je n'ai pas le meilleur style possible, mais pour le trajet ça suffira.
Sur les quelques mètres, je m'évade accidentellement dans mes pensées, et certaines parviennent à m'écorcher les cœur tandis que d'autres se contentent de le frôler en surface. Je sais que je ne suis pas encore assez forte, il me manque du chemin, beaucoup d'épreuves et de douleur, mais je suis prête à les affronter, je veux les combattre et les vaincre. Plus de peur, plus de colère, que du calme, de la force, de la lumière.
Adrien veut mettre un terme aux affaires malveillantes de son grand-père et je l'aiderais pour y parvenir, mais évidement je ne suis pas bête, j'ai compris que cela nous demanderait des sacrifices et hier avec Alya et Nino, j'ai saisis desquels ils s'agissaient. L'espace d'un instant, j'ai cru pouvoir y échapper. J'étais encore trop naïve et aveuglée par mes rêves pour voir à quel point la réalité dans laquelle nous prenons pieds est profonde et dangereuse.
Des véritables sables mouvants !
Violemment, n'ayant pas regarder où j'allais, mon épaule heurte brutalement le corps de quelqu'un d'autre, je lève la tête pour découvrir un garçon blond d'un peu près mon âge ou un peu plus.
— Veuillez m'excuser, je... ne vous avez pas vue ! M'égosillé-je, la gorge nouée, stupéfaite par le choc.
Idiote, soit plus prudente.
— C'est sûr ! Vous ne regardiez même pas où vous alliez. Heureusement que je suis là, c'était soit moi soit lui ! Indique-t-il et du doigt il désigne le lampadaire juste à côté.
Je rougis, morte de honte et détourne les yeux.
— Ce n'est rien ! Ne vous inquiétez pas, ça m'arrive aussi parfois. Avoue-t-il et il me tend sa main. Félixis et vous ?
En souriant timidement et le regardant, je serre sa main.
— Enchantée, je m'appelle Marinette.
Il a esquissé un sourire qui s'est si vite volatilisé que je peine à croire qu'il est existé. Je range mes mains dans les poches de ma veste tandis qu'il continue d'une voix toujours aussi suave mais courtoise :
— Enchanté aussi, Marinette. Ça fait longtemps que j'habite le quartier et je ne vous avais jamais vue, pourtant je n'aurais jamais raté une telle beauté. Explique-t-il et il me lance un clin d'œil.
Je déglutis et manque de rire à gorge déployée, il y a des gens qui n'ont vraiment jamais froid aux yeux ma parole !
— Je viens d'arriver et je ne sors pas beaucoup.
— Ceci explique cela, décrète-t-il tout taquin.
J'hoche la tête en souriant, trouvant ce garçon très aimable ce qui, il faut le dire, pour un parisien est surprenant. Les gens sont généralement si pressés ou distants, ils n'ont pas envie de sympathiser ou te juge trop inférieur à eux pour le faire. Il m'a fallu beaucoup de temps pour le remarquer, mais j'ai finis par m'y faire et l'accepter, bien que cela fut difficile au début. Lorsque je suis arrivée ici, je n'ai pas retrouvé la chaleur de San Francisco et au départ ça m'a terriblement manqué et très dépaysée, puis je me suis adaptée, et j'ai enfin commencé à aimer.
— Vous vivez seule ? M'interroge-t-il.
Ne voyant pas de problème à sa question, je réponds naturellement :
— Non, j'ai un petit ami, nous occupons le même appartement.
— Je vois, alors votre cœur est déjà pris. L'heureux élus doit être conquis. Fait-il en me faisant un deuxième clin d'œil, je m'empourpre en souriant timidement.
Le vert émeraude de ses yeux m'est familier, étrangement il obtempère un drole d'effet sur moi. Mes pulsions cardiaques s'emballent.
— Euh... je ne sais pas... j'espère, réponds-je en ricanant. Et vous ?
— Je vis seul mais je suis très proche de mon grand-père, je dors souvent chez lui quand il ne vient pas à la maison. Mais en ce moment, il est souffrant alors je fais beaucoup d'aller retour. Il m'explique calmement.
J'imagine à quel point la situation peut lui être difficile, partir et laisser son grand-père doit lui faire beaucoup de peine, il doit est mort d'inquiétude quand il n'a pas un œil sur lui. La peur de le perdre pour toujours, qu'il parte alors qu'il est absent...
C'est effrayant et traumatisant, je me demande comment il fait pour tenir le coup ?
— C'est compliqué, j'espère que ça va s'arranger ! Je lui souhaite en tordant mes lèvres, attristée pour son grand-père.
La gentillesse de ce garçon laisse une emprunte sur mon esprit et efface toute la pitié que son discours à su me faire ressentir. D'habitude, je ne souhaite aucun mal, mais cette fois je suis sincèrement prête à lui souhaiter d'aller mieux.
J'espère que la vie lui sourira.
— Tout finit par s'arranger, relancé-je doucement en quittant peu à peu mon cocon, ma timidité brûlant toujours encore un peu dans ma voix. A chaque problème sa solution !
Il me sourit faiblement.
— Vous avez un grand-père, vous ?
— Pas ici. Il...
— Et votre petit ami ? Il demande et je suis surprise par cette subite question mais réponds tout de même.
— C'est une histoire compliquée aussi... Bafouillé-je en me frottant dans le cou.
— Est-il également pris par la maladie ? S'empresse de demander Félixis, inquiet.
— Non, du tout ! Des histoires de famille. Le rassuré-je poliment en levant les mains.
Il hoche la tête légèrement pensif, puis relève la tête et me sourit.
— Ça vous dirait de voir un endroit magnifique, Marinette ? Me propose-t-il les yeux brutalement brillant, effrayant, à la limite de la folie, je prends un peu peur face à son enthousiasme si brûlant.
— Eh bien... je... Il faut que j'aille à la boulangerie pour le petit déjeuner. Tenté-je de dire en essayant de l'esquiver pour continuer mon chemin mais il me bloque le passage.
— Ça ne durera pas longtemps. Et vous ne le regretterez pas...
— N-Non, merci je... Commencé-je mais soudain, on plaque un papier contre ma bouche imbibé d'un produit étrange qui lorsqu'il entre dans mon nez, force mes yeux à se fermer et à mon corps, s'endormir.
Je gesticule au début pour me débattre mais rapidement, je plonge dans le noir, j'essaye de lutter de toutes mes forces, hélas la dernière chose que je vois est Félixis et l'entends me dire :
— Faites de beaux rêves, Marinette... Ne vous inquiétez pas, Adrien viendra vous chercher, s'il vous aime aussi fort que ça, vous vivrez.
Et enfin, le trou noir complet...
***
— Est-elle réveillée ? Demande une voix lointaine que j'intercepte difficilement, ayant toujours la tête dans les vapes et les idées dans les rêves.
Je n'ai pas rêvé durant mon sommeil mais en papillonnant les paupières, je réalise que j'ai la tête très lourde, alors je me redresse doucement.
— Non, grand-père ne soit pas si impatient. Le réprimande son interlocuteur dont le ton de la voix suave et calme m'est soudain très très familier, un peu comme un mot au bout de la langue mais toujours inconnu.
J'ouvre peu à peu les yeux et découvre que je suis attachée à une chaise dans une pièce froide et humide, deux hommes me font faces, tous les deux debout. Je suis toujours dans les vapes et ai du mal à reprendre mes esprits, le produit avec lequel ils m'ont assommé m'a bien amoché.
— Ahh.. enfin ! S'exclame le plus vieux et il s'approche, il se penche et me regarde de très près. Ses yeux m'analysent tandis que je sourcille en clignant plus fermement des yeux, la tête ballante.
— Qui... Qui êtes-vous ? Demandé-je la langue pâteuse.
— Elle a une belle voix, a indiqué le plus âgé, après il s'est redressé et le plus jeune, Félixis, s'est approché.
— T'as dormis longtemps la belle au bois dormant, sourit-il.
— Pourquoi... je suis ici ?
Je commence à reprendre mes esprits, mais tout revient petit à petit, déjà je me souviens de ma rencontre avec Félixis et de mon kidnapping. A ce souvenir, mon sang se gèle, il se glace et je m'immobilise comme une statue sur la chaise ou mes poignets et mes chevilles sont ligotées. Ils ont tout prévus et à en voir les noeuds, ce sont des pros, Adrien m'avait un peu expliquer une fois comme tout ceci marchait, il me disait que grâce aux cours de scouts qu'il avait eu plus jeune, il s'y connaissait. Il m'avait appris à en défaire certains mais pas ceux qui me retenaient prisonnière, malheureusement.
J'eus envie de hurler, de crier à l'aide, mais après inspection des lieux, j'ai vite compris que le son était coupé et qu'ainsi, personne ne m'entendrait hurler.
— Adrien, petit chanceux... Murmure Félixis très près de mon visage. Dommage que tu lui sois aussi loyal qu'on le dit.
Il fait une moue puis se recule et se poste aux côtés de l'homme plus âgé qui d'après ce que j'ai pu entendre est son grand-père, mais contrairement à tout ce qu'il m'a dit, il n'a pas l'air malade.
— Vous m'avez mentis. Sifflé-je les dents serrées.
— Non, il répond aussi. Mon grand-père est vraiment malade.
— Pourquoi vous faites ça ? Qu'est-ce que vous voulez ?!
Je tente de me défaire de mes liens bien que cela soit vain et complètement inutile, une partie de moi à soif de vivre.
Son grand-père sourit, un sourire qui me glace le sang et me paralyse sur place, je dois me surmener pour ne pas faire un malaise. Cet homme inspire le mal, la sang, et pourtant, je ne vois qu'un corps, fait de chair et d'os, qui n'a rien de plus que les autres mis à part une âme malsaine ancrée dans le fond de ses prunelles.
Il ne ressemble pas du tout à Adrien.
— Adrien enquête sur moi et mes affaires, cela me dérange, je veux qu'il arrête. Déclare Lord Agreste. En échange, je te laisse la vie sauve. Mais dans le cas contraire... s'il refuse de capituler, je serais navré de devoir lui envoyer ton corps par la poste en pièce détachée dans un carton.
Et il se met à rire d'un rire diabolique, flippant, qui dans d'autres circonstances m'auraient sûrement faire rire.
— Alors, penses-tu qu'il va accepter ? Me questionne-t-il en souriant, malicieux.
Je serre mes poings jusqu'à ce que des croissants de lunes s'ancrent dans ma chair, serre la mâchoire pour contenir ma colère.
— J'espère qu'il n'acceptera jamais votre offre. Grogné-je en m'étant penchée près de lui, son sourire s'efface subitement et il m'envoie un violent coup de poing.
Les yeux mis clos, la souffrance a beau frémir dans tous les sens et pétiller dans la zone qu'il a frappé, il n'y a que lorsque du sang coule de ma lèvre et entre dans ma bouche et le goût du fer métallique s'étalant sur mon palais que je réalise avec horreur et pourtant calme : qu'ils ne laisseront jamais l'un de nous deux survivre.
Ce sera soit lui...
Soit moi.
🌧
Veuillez m'excuser pour l'attente, j'étais prise entre la lecture d'un livre et ma famille... Plus sérieusement, je réécrirai ce livre plus tard. On tourne une page, un peu, d'où ce retard. Il y a derrière ce chapitre beaucoup de remises en question et de prise en compte, des révélations difficiles à accepter mais nécessaire pour l'avancer de cette aventure. J'espère, néanmoins que mon choix ne vous décevra pas... ❤️
A bientôt 💞
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