S2 : E18 "Révélation"
S'il vous plaît, n'arrêtez jamais de vous aimer. Prenez soin de vos proches, faites attention à vous. La vie est trop courte, trop lente et rapide par moment, il ne faut jamais arrêter de vivre... Peu importe que le goût soit sucré ou amer, délicieux ou répugnant... Vous savez...ça fait partie de l'aventure.
***
Marinette
Adrien possède un parfum particulier qui bizarrement me rend folle de lui et qui me rassure lorsque j'ai l'occasion de le sentir à l'intérieur de mes poumons. C'est un plaisir de l'humer, à chaque fois il me transforme entièrement à tel point que je plonge dans un voyage duquel je ne reviens jamais vraiment saine et sauve.
L'aventure est aggressive et très loin d'être calme, le repos ne fera visiblement jamais partis d'Adrien Agreste et en va jusqu'à son propre parfum. Cela fait des années que l'on se connaît et je ne lui ai jamais demandé son nom.
Eau Sauvage de Dior ?
Le Male de Jean Paul Gauthier, peut-être ?
Quoiqu'il en soit, il faut que je retienne de lui demander un jour.
Parce que le parfum d'une personne peut tourner longtemps dans la tête et dans le cœur de quelqu'un...
Après avoir eu conscience que je tombais une deuxième fois amoureuse de lui mon ventre se met à me brûler de milles parts. Son odeur laisse une caresse brûlante sur ma poitrine et manque de m'assomer sur le coup.
Adrien me prendrait pour une folle si je le lui disais que quand il est présent aussi près de moi et de mon pauvre cœur enflammé mon âme se consume, je perds un bout de lui-même aussi, finalement. Un jour, j'ai peur de devenir complètement impuissante et totalement surmenée par mes sentiments, et aussi abusée par mes réactions.
— Vous désiriez prendre quelque chose d'autre ? Demande le serveur en posant sa main sur mon siège, tout en regardant Alya et Nino fixement.
Son geste ne m'échappe pas, néanmoins étant proche d'Adrien, je me contente d'attraper mon verre et d'en boire une gorgée ou deux. Ma gorge à une boule qui entrave le passage de ma voix, c'est vraiment très désagréable comme sensation. Elle pique, elle brûle, elle anéantis.
Alya laisse ses doigts pianoter deux fois sur la table avant de répondre.
Comme un signe.
Étrange.
— L'addition, s'il vous plaît, répond-elle poliment, je lève mes yeux, tout en la regardant j'observe avec attention chaque détail de son visage, de son corps, rien ne m'échappe et en même temps j'en viens à le regretter quelques secondes après.
Elle décale son bras sur l'accoudoir de la chaise et cogne le coude de Nino dans l'allée. Le métis se racle la gorge avant de faire grincer sa chaise quant au serveur, à son tour il se redresse plus droitement en inspirant une grande goulée d'air.
Alya est sensée être ma meilleure amie mais Adrien n'avait pas tord lorsqu'il me disait de me méfier d'elle.
Est-ce que tout a réellement autant changé qu'il l'a prétendue ?
Cette question me torture une longue seconde, sûrement plus qu'elle ne le devrait en réalité mais quand je m'en aperçois, il est trop tard et mon cœur ouvre ses yeux sans verser une triste larme trop lourde pour sa douleur.
Ses gestes sont calculés maintenant que j'y songe, je me penche sur le sujet et tout se révèle sans préliminaire, cela finit par me faire un mal affreux au cœur. Le goût de la trahison fait surface sur ma langue et imbibe entièrement ma bouche, je ravale la bile qui m'étouffe dans la gorge. J'ai l'impression d'avoir été manipulée.
D'être sale.
Ma question est donc la suivante : Pourquoi ?
Jusqu'à maintenant, trop concentrée sur mes pensées, je ne vois pas Adrien tendre immédiatement sa carte pour régler, comme par hasard le serveur est déjà munie de la machine et passe le sans contact d'un geste furtif et rapide. Je fais attention à ne rien manquer, pensant cette fois qu'on ne me mentirait plus.
Beaucoup, beaucoup, trop naïve. Murmure ma conscience moqueuse, son ton sombre est si noir qu'il meurtrie à coup de lames mon idiot de cœur.
Je suis trop faible.
Mon petit ami quand il récupère sa carte, baisse son visage sur l'écran de son téléphone, celui-ci affiche un message d'une personne dont je n'arrive pas à lire le nom n'en ayant pas le temps car il éteint son portable sans répondre. Ses sourcils se froncent juste à la lecture de ce message puis fin, rien qui laisse sous entendre quoique ce soit.
Aucune émotion, où tout est ravalé et emprisonné sans délais.
Un vrai professionnel.
N'est-ce pas ?
Le jeune serveur s'éloigne, je le suis des yeux longuement alors que nous nous levons tous, le bruit de nos chaises faisant un brouhaha sans appel. Les personnes nous entourant de plus près, grimacent. Quelques unes nous jettent des regards assassins. Tous les quatre, nous les évitons et les ignorions de la plus légère des façons, nous avons l'air d'en avoir tant l'habitude que même moi, je suis déconcertée.
Mais sans commentaire.
Je plisse légèrement mes vêtements et me tourne vers Adrien en raclant ma gorge, je pose doucement ma main sur son avant-bras :
— Je dois aller aux toilettes. Sortez, je vous rejoins dehors.
Aussitôt je pose mes lèvres sur sa joue et y laisse l'empreinte d'un doux baiser furtif. Sans attendre, je me retourne et soigne ma fuite afin qu'il n'est pas le temps de me retenir. Adrien m'avait dit que ce dîner était une mauvaise idée mais j'étais tellement persuadée du contraire, égoïste et trop heureuse de retrouver des personnes qui me sont chères.
Je n'ai pas vue le mal.
Je n'ai rien vue.
Et maintenant... ce qui va arriver est de ma faute, alors j'ai toutes les raisons du monde de m'inquiéter et surtout, d'agir avant qu'il ne soit trop tard.
En me retournant pour vérifier qu'ils sont bien près de la sortie, je découvre Adrien passer en dernier l'entree en verre, mon cœur souffle de soulagement Aldo's que je me retourne et atteins le bar où je vois le serveur planqué derrière faisant mine d'essuyer des verres.
Mais ses yeux se baissent au moment où je tourne la tête et le regarde, sa discrétion qui jusqu'à maintenant ne m'avait pas trop échappé est révélée au grand jour avec beaucoup plus de lumière. Car à présent je sais pourquoi il me regarde autant et ça n'a rien à voir avec un quelconque jeu de séduction.
Pas du tout, depuis le début Adrien se trompait et moi aussi.
Nous sommes bel et bien sur ...
— Qu'est-ce que tu veux ? Pour qui tu travailles ?! Balancé-je sans attendre en plaquant à plat ma main sur le bar vernis.
— Je ne vois pas de quoi vous voulez parler... Commence-t-il en faisant rouler son torchon blanc à l'intérieur de son verre.
J'attrape l'objet un peu précieux et le balance sur le sol, cela me vaut quelques regards mais rien d'important. Le monde reprend vite son court et quand un collège au serveur tente de s'approcher, celui-ci lui lance un regard et lui fait signe que tout va bien.
Mais non, rien ne va, car les yeux bleus qu'il possède, je les reconnais. Et là est mon problème puisqu'Alya semble aussi les connaître.
— Pourquoi, tu m'espionnes ? Qui t'envoie ?! Fait attention je ne reposerai pas ma question une deuxième fois alors tu as intérêt à me répondre. Indiqué-je froidement.
Mon sang bouillonne dans mes veines, j'ai envie de lui craché mon venin acide à la figure pour le défigurer ou pour au moins qu'il ressente le quart qui rugit tout au fond de moi.
Cette soirée devait bien se passer, je suis dégoûtée qu'il n'en soit rien.
— On se calme, mademoiselle... Je ne suis pas venue pour te causer des ennuis. Déclare-t-il les mains levées devant lui en signe d'obtention.
— Il est un peu trop tard pour me dire ça, tu ne trouves pas ? Je rétorque en le fusillant des yeux, si le regard pouvait tuer, il serait déjà en train d'agoniser. Qu'est-ce que tu fais ici ? Lancé-je sur la defensive, je serre mes poings pour ne pas envoyer ma main à l'encontre de sa figure, je fais de mon mieux pour me retenir de le gifler mais ce qu'il a fait va au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer.
Comment a-t-il pu me faire une chose pareille ?!
Il semble comprendre que j'ai saisis la manigance et ne tente plus de jouer la comédie plus longtemps. Je ne saurais vous dire si je suis déçue de voir que j'avais raison et donc de devoir faire face à la réalité parce que j'espérais un peu que ce soit un énorme malentendu, ou juste si je suis triste que cela vienne de...
Lui.
— Hm. Il se racle la gorge et pose son torchon. Déjà bonjour à toi, Marinette. Ça faisait longtemps...
— A peine deux jours. J'assomme sèchement.
— Je suis aussi ravie de te voir, fausse-t-il d'un ton feignant l'enthousiasme.
Je croise mes bras sous ma poitrine en me reculant un peu, sans prendre trop de distance, juste derrière moi les éclats de verres n'ont pas été débarrassé et du haut de mes talons si j'ai le malheur de marché dessus, je pourrais me blesser.
Je dois faire attention.
Exactement ce que tu n'as pas fait de toute la soirée, hein Mari ? Continue ma conscience toujours aussi mauvaise et malicieuse, ma naïveté l'amuse bien, elle s'en sort bien pour le monstre qu'elle est.
Mais les criminels s'en sortent toujours mieux que ceux qui tentent de faire le bien. Je sais pas pourquoi... car finalement, c'est fort injuste et répugnant.
— Pourquoi tu es là ? Demandé-je encore une fois.
— Je t'ai dit que je te protègerais.
— Tu avais omis que tu étais allié à mes ennemis.
— Ce ne sont pas tes ennemis, mais ceux d'Adrien... Il intervient mais je l'interromps.
— Tous ceux qui sont contre Adrien sont contre moi. Tu le sais très bien. J'ajoute en voyant son visage se fermer. Écoute-moi, je vais reposer une dernière fois ma question et après j'irai te dénoncer auprès du responsable.
Il serre sa mâchoire et finit par soupirer fort agacé.
— Le grand père d'Adrien projette de passer à l'action, il est au courant qu'il le recherche et tu es là cible numéro 1. Explique-t-il.
— Est-ce que Nino et Alya on quelque chose en rapport avec... ? Je l'interroge en sourcillant.
Toute mon âme espère que non, mon cœur est au bord du précipice lors de l'attente de sa réponse. Mes yeux ne quittent pas son visage trop craintifs de louper sa réponse, j'ai les oreilles grandes ouvertes et j'attends... Sa réponse, lui, nous tous, celle qui dictera désormais mon avenir à Paris.
— Luka, répond-moi. Ordonné-je tentant fermement de résister aux tremblements qui spam dans mon corps. De lourds et longs spasmes me saisissent par le poitrine hélas ma respiration n'en écope pas et je me mets à souffrir plus que tout devant lui.
Sans qu'il ne sache bien s'il sache lire dans mes yeux. Parfois, j'ai beau le regarder attentivement en me demandant quelles pensées traversent son esprit je me retrouve toujours au pieds du mur et sans aucune réponse, totalement dans le floue. Mais finalement, j'ignore si c'est à cause du temps ou juste de l'habitude que j'ai finis par m'y résigner. Tout ce que je sais est que quand j'y pense, une partie de ma vie est de la pure résignation, frôlant la prosternation lorsque le cœur n'y est plus.
Si seulement, je n'étais toute tremblante et au bord de l'infarctus, peut-être que je parviendrais à garder le contrôle sur mon esprit et le monde qui nous entoure, peut-être même que rien ne me paraîtrait plus oppressant que ça l'est à l'instant. Je pourrais être plus heureuse si je ne me posais pas milles questions par heures, ni cent-milles par jour, j'aurais l'esprit tranquille, très très loin des problèmes et des doutes. Bien que je sois persuadée que trop de certitudes tuent l'équilibre.
Au contraire, à chaque fois que je souffre de ce manque de confiance au fond de moi, alors il me ronge la poitrine et en profite pour peaufiner son ravage en avalant mon cerveau dans un torrent infernal et trop sombre, à l'intérieur ma cervelle ne voit rien et ne peut se diriger alors elle se perd. Ma peau termine en lambeau meurtrie par les assauts aussi tranchant que des lames de rasoirs de mes faiblesses.
Quel maux.
Quel bordel, surtout !
Il baisse les yeux puis les relève et recommence une seconde fois mais mon cœur va lâcher, il me nargue et c'est tout simplement de la torture....
Je me saisis fermement de son col et l'approche dangereusement de moi, d'habitude je n'utilise jamais la manière forte mais il me pousse vraiment à bout. Surtout qu'il sait, lui il me connaît, mes faiblesses, mes douleurs et moi. Il a tout à fait connaissance de la souffrance qui entre en moi et bousille tout ce que je possède, Luka se joue de moi en me laissant dans l'ignorance.
Il me trahit.
Et cela me brise le cœur d'une puissance inhumaine, qui m'en coupe le souffle un peu comme si on venait de m'assener un violent coup de poing dans le ventre. Ou dans le cœur.
— Imaginons qu'il puisse en avoir un... mais qu'ils refusent de prendre partis, est-ce que tu serais satisfaite ? Lance-t-il suite à mon geste brusque.
Nous nous défions une longue seconde du regard, lui fouillant au plus profond de mes pupilles pour déraciner mes émotions et moi, hésitant entre le lâcher et le frapper.
Puis, soudainement je me décide et le balance presque lorsque mes doigts se desserrent autour de son vêtement.
— Je ne serais jamais satisfaite tant qu'Adrien n'aurait pas atteint son objectif. Indiqué-je cédant bien trop des pensées qui me traversent de part et d'autre en utilisant mon imagination comme un pont.
Et la vérité que je lui dis me brûle le cœur, consumant mon organe comme une bougie.
Douceureux et amer.
Le goût de Luka.
D'un geste élégant, et à ma grande surprise, je me retourne calmement en balançant mes cheveux par dessus mon épaule. De loin alors que je ne me retourne pas, j'entends Luka me dire :
— Ça ne s'arrêtera jamais, quitte Paris avant qu'il ne soit trop tard. Parle à Adrien, dit-lui d'arrêter où vous mourrez... Tous les deux. Fait le bon choix, Marinette.
Si je meurs, je m'en fiche un peu, tant qu'Adrien n'est pas touché. Adrien m'a aidé à retrouver le sourire, sans lui je n'aurais plus jamais retoucher le ciel ni le soleil avec sa lumière, il m'a aveuglé, éblouis de toute beauté et désormais je l'aime.
Alors, il me semble normal de lui donner ma vie au prix de la sienne... Peut-être que je devrais me dire que j'ai tords, peut-être que ce n'est pas le meilleur choix. Mais ai-je tords de penser à mon cœur quand il s'agit de l'amour de ma vie ?
Je ne veux pas tout mélanger mais impossible de contrôler mon cœur quand il est question de la personne sur qui mon univers pèse. Tout ne tient qu'à un fil... mais tant mieux, même si une petite partie de moi à honte d'être fière.
La détresse, la peur, il y a tant de crainte dans sa voix à lui, ce garçon si sûr, si protecteur et de nature si apaisée. Je le vois ce soir alors que je m'apprête à sortir pour rejoindre ce que je pensais être mes amis et mon petit ami, mais au loin je peux toujours sentir l'odeur du sang séché et brûlant... Parce qu'on le sait déjà tous, au fond malgré la douleur rageante qui fait surface sur nos cœurs, battant férocement tous nos sentiments. La guerre a déjà commencé depuis longtemps et nous n'en sommes plus au début depuis bien longtemps, alors qu'Adrien s'arrête ou non...
Nous n'avons déjà plus le temps pour choisir.
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